Author: Haiti Economie

  • Le FMI trace de sombres perspectives pour l’économie haïtienne

    L’économie haïtienne devrait se contracter pour la sixième année consécutive en 2024, marquant un déclin économique prolongé exacerbé par l’instabilité sociopolitique actuelle, une crise sécuritaire et une inflation élevée. Selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), l’économie haïtienne devrait se contracter de 4 % en 2024, soit une baisse plus forte que les -3 % précédemment projetés en juillet. Le ralentissement économique du pays persiste depuis 2019, sans aucun signe de reprise en vue.

    L’inflation reste un problème critique, aggravant les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Haïtiens. En 2023, l’inflation annuelle a atteint le chiffre ahurissant de 44,1 %, et même si elle devrait légèrement ralentir, elle restera élevée à 26 % en 2024. Cette inflation persistante continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus que les salaires et les opportunités d’emploi stagnent dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire.

    Le gouvernement haïtien n’a pas été en mesure de lutter efficacement contre l’insécurité généralisée, ce qui a contribué à l’aggravation de la crise économique. Les gangs violents, les troubles civils et l’instabilité politique ont créé un environnement dans lequel les entreprises ont du mal à fonctionner, les investissements se sont taris et une partie importante de la population a été poussée à quitter le pays à la recherche de sécurité et d’opportunités ailleurs.

    Contrairement aux sombres perspectives d’Haïti, l’économie mondiale devrait rester stable, mais avec une croissance modeste. Les marchés émergents, bien qu’ils soient confrontés à leurs propres défis tels que les perturbations des matières premières et les conflits géopolitiques, connaissent encore certains domaines d’amélioration économique. Par exemple, la croissance dans les pays émergents d’Asie est tirée par la forte demande de semi-conducteurs et les progrès de l’intelligence artificielle. Dans le même temps, l’Amérique latine et les Caraïbes devraient connaître une croissance plus lente, la croissance régionale devant légèrement décélérer à 2,1 % en 2024, contre 2,2 % en 2023.

    L’Afrique subsaharienne, autre région confrontée à des difficultés économiques, devrait maintenir un taux de croissance de 3,6 % en 2024, à l’image de ses performances de 2023. Cependant, la récession prolongée d’Haïti se révèle particulièrement grave par rapport aux tendances mondiales et régionales.

    Alors que le monde continue de lutter contre les effets de l’inflation et d’une reprise économique lente, l’avenir économique haïtienne semble de plus en plus incertain. Sans amélioration de la sécurité, la capacité d’Haïti à renouer avec la croissance et à échapper à la récession actuelle reste douteuse. La combinaison d’une contraction économique, d’une inflation élevée et d’une aggravation de la crise sécuritaire constitue une menace importante pour les moyens de subsistance de millions d’Haïtiens, laissant peu de place à l’optimisme à court terme.

  • Hausse progressive du chômage aux États-Unis : ce que nous disent les données d’août 2024

    Depuis avril 2023, le taux de chômage aux États-Unis suit une trajectoire ascendante constante. En août 2024, le taux de chômage s’élevait à 4,2%, marquant une légère augmentation par rapport au mois précédent et une hausse plus notable de 0,4 point de pourcentage par rapport à la même période de l’année dernière. Même s’il ne s’agit pas d’une hausse spectaculaire, cette augmentation graduelle a suscité des inquiétudes croissantes quant à la santé de l’économie et au risque d’une récession.

     Tendances du chômage et signaux économiques

    La hausse du taux de chômage de son plus bas niveau de 3,4 % en avril 2023 à 4,2 % en août 2024 peut sembler modeste, mais ses implications vont au-delà de la surface. Cette évolution du chômage reflète des ajustements économiques sous-jacents, dont beaucoup découlent de pressions inflationnistes, de changements de comportement des consommateurs et d’autres facteurs macroéconomiques.

    Les économistes surveillent de près si cette augmentation est le signe de problèmes structurels plus profonds ou si elle fait simplement partie des fluctuations normales du marché du travail. Historiquement, une hausse du chômage sur une période comme celle-ci peut laisser présager un ralentissement de l’économie, surtout si la croissance de l’emploi ne suit pas le rythme.

    Répartition de l’emploi : secteurs ciblés

    Même si le taux de chômage global dresse un tableau général, les données sectorielles contribuent à fournir des informations plus nuancées sur le marché du travail américain :

    1. Emploi salarié non agricole : en août 2024, la masse salariale non agricole a connu des performances mitigées à travers le pays. L’emploi a augmenté dans quatre États, a diminué dans un et est resté relativement inchangé dans 45 États et dans le District de Columbia. Cette stabilité dans la plupart des États suggère que même si le chômage augmente à l’échelle nationale, les changements ne sont pas uniformes d’une région ou d’un secteur à l’autre.

    2. Transport et entreposage : L’emploi dans ce secteur a augmenté de 0,1 % par rapport au mois précédent, reflétant une légère hausse. Cependant, à plus long terme, le secteur a connu une croissance plus robuste, avec une augmentation de 1,2 % de l’emploi depuis août 2023. Cela pourrait indiquer que malgré les défis macroéconomiques, la demande de services de logistique et de chaîne d’approvisionnement reste forte.

    3. Transport aérien : Le secteur du transport aérien a connu une augmentation plus importante, avec une augmentation de l’emploi de 0,4 % par rapport au mois précédent et une augmentation notable de 4,0 % par rapport à août 2023. Cette hausse peut être attribuée au rebond de la demande de voyages, les compagnies aériennes ayant se remet progressivement du ralentissement lié à la pandémie.

    4. Transport par camion : Contrairement aux gains enregistrés dans le transport aérien, le secteur du transport par camion a connu une légère baisse de 0,1 % de l’emploi par rapport au mois précédent. Cependant, les données d’une année sur l’autre montrent une stabilité, sans changement significatif des niveaux d’emploi par rapport à août 2023.

     Que nous réserve l’avenir ?

    La hausse du taux de chômage a suscité des débats sur le risque d’une récession. Même si le taux de chômage de 4,2 % reste relativement faible par rapport aux normes historiques, sa hausse constante suscite des inquiétudes quant à la trajectoire future de l’économie américaine. Si le marché du travail continue de se ralentir et si le chômage continue d’augmenter, cela pourrait être le signe de défis économiques plus vastes à venir.

    Certains experts affirment que les efforts de la Réserve fédérale pour lutter contre l’inflation en augmentant les taux d’intérêt pourraient contribuer à cette tendance, dans la mesure où des coûts d’emprunt plus élevés peuvent ralentir l’embauche et la croissance économique. Cependant, d’autres suggèrent que cela pourrait faire partie d’une correction naturelle du marché du travail après le boom de l’embauche post-pandémique.

     Conclusion

    Les données sur le chômage d’août 2024 révèlent un marché du travail en transition. Si la hausse progressive du chômage depuis avril 2023 est préoccupante, la croissance sectorielle dans des domaines comme le transport aérien et l’entreposage témoigne de la résilience de certains pans de l’économie. Reste à savoir si cette augmentation du chômage est le signe avant-coureur d’un ralentissement économique plus large, mais les mois à venir seront cruciaux pour déterminer l’orientation de l’économie américaine. Pour l’instant, tous les regards sont tournés vers le marché du travail en tant qu’indicateur important de la santé économique future.

  • La douane Haïtienne a atteint 99 % de son objectif de recettes

    L’Administration générale des douanes (AGD) a atteint 99 % de son objectif de recettes pour l’exercice 2023-2024, collectant 103,6 milliards de gourdes contre un objectif de 104,1 milliards, malgré les difficultés économiques.

     Les solides performances en matière de fiscalité des produits pétroliers, qui ont dépassé les objectifs de 8 %, ont largement contribué à ce succès. Les revenus des marchandises générales ont toutefois été légèrement inférieurs, atteignant 97 % de l’objectif en raison de la réduction des importations et des perturbations du commerce international.

     Les recouvrements sur comptes tiers ont dépassé les attentes, atteignant 101 % de l’objectif. L’administration douanière attribue son succès à l’amélioration des contrôles, aux efforts de lutte contre la contrebande et à la modernisation des procédures douanières.

  • Publication du rapport d’enquête sur les allégations de corruption impliquant le CPT

    Le mercredi 2 octobre 2024, un rapport d’enquête a été publié, révélant des allégations de corruption impliquant trois membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) et le président du conseil d’administration de la Banque nationale de crédit (BNC) d’Haïti, Raoul Pascal Pierre-Louis. Le rapport révèle comment les membres du CPT Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles auraient sollicité une somme de 100 millions de gourdes en échange de la reconduction de Pierre-Louis à la présidence du BNC.

    Malgré la gravité de ces allégations, le gouvernement a été critiqué pour ne pas avoir accordé une protection suffisante à M. Pierre-Louis, qui avait initialement signalé cette tentative d’extorsion dans une lettre envoyée au Premier ministre Garry Conille le 24 juillet, où il qualifiait la situation d’une menace non seulement pour son intégrité professionnelle mais aussi pour la sécurité de sa famille.

    Plutôt que de recevoir un soutien institutionnel, Pierre-Louis a été démis de ses fonctions de président quelques semaines plus tard, soulignant le manque de protection efficace des lanceurs d’alerte. Son avocat, Me Sonnet Saint-Louis, avait réclamé des poursuites judiciaires contre les trois membres du CPT, mais Pierre-Louis lui-même est devenu la cible d’un examen judiciaire, l’ULCC déposant une demande d’extradition à son encontre.

    L’enquête, menée par l’Unité anti-corruption d’Haïti (ULCC), a recommandé à la fois des actions administratives et pénales. Il a appelé à des poursuites judiciaires contre Augustin, Vertilaire et Gilles pour abus de pouvoir, pots-de-vin et corruption, conformément à la loi anti-corruption d’Haïti de 2014. De plus, Raoul Pascal Pierre-Louis fait face à des accusations d’entrave à la justice, de pots-de-vin et de corruption active.

    Le rapport attire l’attention sur les problèmes systémiques persistants au sein du gouvernement de transition d’Haïti, mais il souligne également l’incapacité du pays à protéger adéquatement les lanceurs d’alerte, ce qui décourage les efforts futurs visant à dénoncer la corruption, ce qui pourrait laisser les fautes incontrôlées et les lanceurs d’alerte vulnérables à des représailles.

    Ce rapport marque une étape importante dans la lutte d’Haïti contre la corruption, avec d’éventuelles poursuites pénales attendues, mais il soulève de graves inquiétudes quant au manque de soutien institutionnel pour ceux qui dénoncent la corruption. Sans protection solide des lanceurs d’alerte, les personnes qui dénoncent des actes répréhensibles restent exposées à des risques importants.

    Le président de la Banque nationale de crédit d’Haïti pourrait-il faire l’objet de poursuites judiciaires alors que les membres du CPT impliqués dans le scandale de corruption restent hors de portée de toute autorité compétente ?

  • Venezuela : Noël anticipé le 1er octobre

    Aujourd’hui, le 1er octobre, marque le début de la période des fêtes au Venezuela, suite à la décision du président Nicolas Maduro de déplacer la célébration de Noël de décembre à octobre. Annoncé début septembre, ce changement vise à promouvoir un message de paix, de bonheur et de sécurité au lendemain d’une élection contestée.

    “Nous sommes en septembre et ça sent déjà Noël”, a déclaré Maduro lors de son émission télévisée hebdomadaire. “En hommage à vous tous et en signe de gratitude, je décrète un Noël anticipé à partir du 1er octobre.”

    Le début des fêtes de fin d’année constitue une mesure stratégique du président visant à renforcer le soutien et à stabiliser le pays après l’élection présidentielle controversée du 28 juillet. Maduro et le candidat de l’opposition Edmundo González ont revendiqué la victoire, mais la Cour suprême du Venezuela a déclaré Maduro officiellement vainqueur, rejetant les allégations de résultat frauduleux de l’opposition.

    La décision de Maduro de prolonger la période des fêtes vise à apporter un sentiment de normalité et de festivité dans un pays encore sous le choc de l’incertitude politique, en présentant cette décision comme un moyen de promouvoir l’unité pendant une période de turbulences.

  • L’économie haïtienne se contracte pour la sixième année consécutive en 2024

    Selon les dernières perspectives économiques du Fonds Monétaire International (FMI), la croissance mondiale tombera à 3,2 % cette année contre 3,3 % en 2023. Quant à Haïti, le Fonds s’attend à ce que l’économie haïtienne se contracte pour la sixième année consécutive en 2024. L’économie haïtienne est en territoire négatif depuis 2019 et devrait décliner de 3 % cette année.

    Dans un contexte d’instabilité sociopolitique, d’aggravation de l’insécurité et d’exode massif de population, l’économie haïtienne n’avait pas réussi à renouer avec la croissance au cours de l’exercice 2022-2023, poursuivant sa récession pour la sixième année consécutive.

    L’Indicateur d’activité économique à court terme (ICAE), publié par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), indique une nette contraction de l’économie au cours du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2023-2024. L’indice global a chuté de 3,8 %, reflétant la sous-performance des principaux secteurs de l’économie.

    Par ailleurs, l’économie mondiale reste dans un état précaire, selon les Perspectives économiques de juillet 2024. L’inflation des services entrave les efforts de désinflation, compliquant ainsi la normalisation de la politique monétaire. Selon la Banque mondiale, l’augmentation des risques d’inflation pourrait conduire à des taux d’intérêt élevés et prolongés dans un contexte de tensions commerciales croissantes et d’incertitude politique.

    L’inflation en Haïti (Juillet 2021)

    Croissance du PIB réel (Variation annuelle en pourcentage)


    Sources: Fonds Monétaire International (FMI) , Institut haïtien de la statistique et de l’informatique (IHSI)


    Perspectives régionales :

    Amérique latine et Caraïbes : La croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes devrait ralentir à 1,9 % en 2024 avant de remonter à 2,7 % en 2025.

    Afrique subsaharienne : La croissance devrait légèrement augmenter pour atteindre 3,7 % en 2024, avant de grimper à 4,1 % en 2025.

    Marchés émergents et économies en développement : La croissance devrait légèrement ralentir à 4,3 % en 2024 contre 4,4 en 2023 et restera inchangée % en 2025.

    Économies avancées : Les projections de croissance pour les économies, dont les États-Unis, resteront inchangées à 1,7 % en 2024 par rapport à 2023, avec une légère augmentation à 1,8 % attendue en 2025.

  • Le Kenya fait face à une anxiété croissante des investisseurs dans un contexte de crise financière

    Le Kenya a récemment rejoint les rangs des pays aux prises avec l’anxiété croissante des investisseurs, intensifiant ainsi sa crise financière. Selon Bloomberg, les swaps sur défaut de crédit (CDS) du Kenya ont considérablement augmenté, ce qui en fait le deuxième plus élevé au monde après l’Argentine. Cette hausse reflète une perte de confiance des investisseurs suite aux manifestations contre le dernier projet de loi de finances de Ruto.

    Les swaps sur défaut de crédit agissent comme une assurance pour les investisseurs, les protégeant en cas de défaut de paiement d’un emprunteur sur ses dettes. Le coût de l’assurance de la dette du Kenya a fortement augmenté, passant de 387 points de base le mois dernier à 551 points de base. Lorsque les taux des CDS sont élevés, cela indique que les investisseurs voient un risque de défaut important, ce qui entraîne des coûts d’emprunt plus élevés, les prêteurs exigeant des rendements plus élevés pour un risque accru.

    La situation au Kenya, où les taux des CDS ont atteint des niveaux similaires à ceux de l’Argentine, souligne de sérieuses inquiétudes quant à la stabilité économique du pays et à sa capacité à rembourser sa dette. Les spreads élevés des CDS mettent en évidence le sentiment négatif des investisseurs et le manque de confiance dans la stabilité financière du Kenya. Cela peut entraîner des sorties de capitaux et une réduction des investissements étrangers, exacerbant les défis économiques et rendant plus difficile pour le pays le financement des dépenses publiques et des initiatives économiques, ce qui pourrait conduire à des mesures d’austérité et à un ralentissement de la croissance économique.

    En janvier 2023, la dette totale publique et garantie par l’État du Kenya s’élevait à 73,82 milliards de dollars, soit 63,2 % de son PIB. En août 2023, la dette extérieure du pays était passée à 38,6 milliards de dollars, contre 24,4 milliards de dollars en octobre 2022, avec 69,3 % de cette dette libellée en dollars. Cette exposition importante au risque de change, notamment lié au dollar, pose un défi majeur à la gestion de la dette du Kenya.

    Ayant du mal à honorer ses remboursements de dette, le Kenya s’est tourné vers le FMI, prêteur en dernier ressort, pour obtenir les fonds nécessaires, éviter un défaut de paiement, stabiliser son économie et restaurer la confiance des investisseurs. Le projet de loi de finances, qui a été rejeté par les Kenyans, prévoyait des augmentations d’impôts cruciales pour les réformes politiques convenues entre le Kenya et le FMI dans le cadre d’un programme de prêt de 3,6 milliards de dollars.

    Suite au retrait du projet de loi en raison de l’opposition du public, le président William Ruto s’est entretenu avec la chef du FMI, Kristalina Georgieva. Un porte-parole du FMI a souligné l’inquiétude et le dialogue permanents avec les autorités kenyanes. Les principaux donateurs ont exhorté le FMI à faire preuve de flexibilité quant aux objectifs du programme du Kenya, tandis que le gouvernement kenyan devrait réduire les dépenses inutiles, lutter contre la corruption et accroître la responsabilité. Un porte-parole du FMI a souligné l’inquiétude et le dialogue permanents avec les autorités kenyanes.

  • 1,1 milliard de dollars : le FMI et le Kenya sont parvenus à un accord

    Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu un accord avec le Kenya qui pourrait débloquer 976 millions de dollars de fonds, en attendant l’approbation du conseil d’administration du FMI. Une fois approuvé, Un montant supplémentaire de 120 millions de dollars pourrait être déboursé immédiatement dans le cadre d’un mécanisme dit de résilience et de durabilité, indique-t-il.

    Le Kenya est confronté à de graves défis économiques, notamment une forte baisse de sa monnaie et une dette extérieure croissante. Sous l’administration Ruto, le gouvernement manque de liquidités pour faire face à ses obligations financières urgentes, notamment une euro-obligation de 2 milliards de dollars arrivant à échéance ce mois-ci.

    Le Kenya, également l’un des plus gros débiteurs du FMI, avec un encours total de 2,6 milliards de DTS (droits de tirage spéciaux), soit 3,4 milliards de dollars, est confronté à des problèmes de liquidité persistants.

    En janvier 2023, la dette totale publique et garantie par l’État du Kenya s’élevait à 73,82 milliards de dollars, soit 63,2 % de son PIB. En août 2023, la dette extérieure du Kenya était passée à 38,6 milliards de dollars, contre 24,4 milliards de dollars en octobre 2022, avec 69,3 % de cette dette libellée en dollars. Ce risque de change important, notamment lié au dollar, pose un défi majeur à la situation de la dette du Kenya.

    Toutefois, le Kenya a récemment levé 1,5 milliard de dollars via une euro-obligation pour gérer sa dette, atténuant ainsi les craintes des investisseurs concernant un éventuel défaut de paiement et rétablissant la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie de l’Afrique de l’Est. Cette émission a également entraîné un renforcement du shilling par rapport au dollar. Malgré ces évolutions positives, une détérioration du solde budgétaire primaire en 2023-24 et un déficit de recouvrement des impôts devraient maintenir des besoins d’emprunt extérieurs élevés.

    Dans un effort pour atteindre les objectifs de recettes fiscales, les législateurs kenyans ont approuvé des augmentations d’impôts l’année dernière, déclenchant de nombreuses protestations. Le paquet fiscal, qui prévoyait un doublement de la taxe sur les produits pétroliers, a même suscité la colère de certains partisans du président, qui avaient précédemment promis de réduire le coût de la vie.

  • La Corée du Sud, à la recherche de minerais, s’engage à approfondir ses liens avec l’Afrique

    Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol et les dirigeants africains ont lancé mardi un dialogue crucial sur les minéraux, visant le développement durable des ressources du continent lors du tout premier sommet jamais organisé avec des représentants de 48 pays africains. Ils ont convenu d’approfondir leur coopération commerciale, alors que la Corée du Sud cherche à exploiter les riches ressources minérales et le potentiel de l’Afrique en tant que vaste marché d’exportation.

    Reconnaissant l’importance du partenariat avec l’Afrique, la Corée du Sud, un acheteur majeur d’énergie et abritant les principaux producteurs de semi-conducteurs et constructeurs automobiles, vise à travailler avec l’Afrique pour sécuriser les minéraux clés et favoriser la transformation numérique. « Nous chercherons des moyens durables de travailler ensemble sur des questions directement liées à la croissance future », a expliqué le président Yoon.

    L’Afrique, qui détient 30 % des réserves mondiales de minéraux critiques, est en train de devenir un acteur incontournable de l’économie mondiale. L’exploitation minière alimente la technologie actuelle en fournissant des matières premières essentielles telles que le lithium, le cobalt, le nickel et les éléments de terres rares, qui sont essentiels aux batteries des véhicules électriques et électroniques. De plus, le silicium est vital pour les semi-conducteurs, tandis que le cuivre et l’aluminium sont cruciaux pour le câblage et les composants électriques.

    Au cours du sommet, près de 50 accords ont été signés pour renforcer la coopération dans les domaines minier, énergétique et manufacturier. Hyosung Corp. a notamment obtenu un contrat de 30 millions de dollars pour fournir des transformateurs électriques au Mozambique. Des accords ont également été conclus avec Madagascar et la Tanzanie pour garantir des minéraux essentiels à des industries telles que la production de batteries.

    Malgré le vaste potentiel de l’Afrique, celle-ci ne représente actuellement que 1 à 2 % du commerce et des investissements de la Corée du Sud. Le président Yoon a exprimé l’espoir d’une coopération élargie en matière de ressources et a annoncé une augmentation de l’aide au développement de 10 milliards de dollars et 14 milliards de dollars de financement des exportations pour l’Afrique au cours des six prochaines années.

  • Des législateurs exhortent Biden à s’attaquer aux armes américaines qui alimentent la violence en Haïti

    Dans une lettre adressée à l’administration Biden, les membres du Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre des représentants des États-Unis ont exprimé leur inquiétude quant au trafic d’armes à feu américaines à l’étranger, alimentant la violence des gangs en Haïti.

    Le trafic illégal d’armes en provenance des États-Unis alimente considérablement la violence des gangs en Haïti, comme le souligne une lettre du 5 juin 2024 du Comité de surveillance et de responsabilité de la Chambre des représentants des États-Unis. La lettre détaille comment la majorité des armes à feu utilisées par les gangs haïtiens sont acquises via des achats de paille dans des États où les lois sur les armes à feu sont laxistes, notamment en Floride. Ces armes à feu sont ensuite passées en contrebande via des ports majeurs comme Miami-Dade et distribuées en Haïti via les pays voisins. Une fois en Haïti, ces armes sont vendues à des prix gonflés, permettant aux gangs d’amasser des arsenaux plus importants que ceux des forces de l’ordre locales.

    L’impact de ce commerce illicite d’armes est profond. Les gangs haïtiens ont pris le contrôle de 80 à 90 % de Port-au-Prince, la capitale, entraînant des niveaux de violence sans précédent et une escalade rapide de la crise humanitaire. Depuis 2019, Haïti a enregistré plus de 11 000 homicides, avec une augmentation stupéfiante de 119 % du nombre d’homicides rien qu’en 2023. Entre janvier et mars 2024, plus de 2 500 Haïtiens ont été tués ou blessés, soit une augmentation de 50 % par rapport à la même période de l’année précédente. La disponibilité des armes à feu américaines a permis aux gangs de terroriser la population et de défier le contrôle gouvernemental, exacerbant ainsi la crise.

    Ce problème s’étend au-delà d’Haïti. Dans les Caraïbes et en Amérique centrale, les armes à feu d’origine américaine sont utilisées par des gangs et des organisations criminelles, provoquant des violences meurtrières et contribuant à l’instabilité régionale. En 2022, le Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) a signalé qu’un nombre important d’armes à feu récupérées dans les Caraïbes provenaient des États-Unis. Les experts estiment que 90 % des armes du crime dans les Caraïbes sont achetées par des acheteurs de paille aux États-Unis. et introduits clandestinement à l’étranger. De même, au Mexique, 70 % des armes illégales proviennent des États-Unis, ce qui aide les cartels criminels à exercer leur contrôle sur de vastes territoires et exacerbe la violence le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

    Malgré les efforts de l’administration Biden-Harris, notamment la promulgation de la loi bipartite pour des communautés plus sûres et l’intensification de la répression de la contrebande par les enquêtes de sécurité intérieure, la persistance de lois laxistes sur les armes à feu dans des États comme la Floride continue de faciliter ce commerce illégal. La commission appelle à de nouvelles mesures législatives pour empêcher les trafiquants d’armes américains de devenir une source principale pour les trafiquants internationaux.

    Le Comité de surveillance et de responsabilité a demandé une réunion d’information d’ici le 20 juin 2024 pour discuter de solutions législatives potentielles pour soutenir les efforts fédéraux visant à bloquer le flux d’armes à feu américaines vers les organisations criminelles en Haïti et dans d’autres régions. L’objectif est de réduire la violence et de protéger les populations civiles des effets dévastateurs des conflits armés alimentés par les armes de fabrication américaine.