Author: Haiti Economie

  • CIRCULAIRE No 115-3 : Moratoire sur les prêts

    Banque de la République d’Haïti : CIRCULAIRE No 115-3

    AUX INSTITUTIONS FINANCIÈRES

    En application des dispositions des articles 83 et 161 de la loi du 14 mai 2012 portant sur les banques et autres institutions financières, du décret du 5 juin 2020 sur les institutions de microfinance et de la loi du 21 juin 2002 sur les coopératives d’épargne et de crédit, les banques, les sociétés financières de développement, les sociétés de crédit-bail, les sociétés de cartes de crédit, ci-après dénommées « institutions financières de crédit », les sociétés de microfinance agréées et les coopératives d’épargne et de crédit sont tenues de respecter les dispositions suivantes relatives aux prêts octroyés a leur clientèle.

    1. Moratoire sur les prêts

    a. Les institutions financières de crédit peuvent accorder à toute entreprise débitrice du système qui souhaite en bénéficier et qui remplit les conditions d’éligibilité ci-après, un moratoire allant jusqu’au 30 septembre 2023.

    Les prêts éligibles à ce moratoire sont ceux classifies Courants ou à signaler au 31 décembre 2022 ou qui ont une forte probabilité de devenir improductifs au 31 mars 2023 du fait des troubles socio-politiques que connait le pays actuellement.

    b. Les sociétés de microfinance agréées, les banques ayant des divisions de microcrédit et les coopératives d’épargne et de crédit (CEC) peuvent accorder à leurs clients éligibles qui souhaitent en bénéficier un moratoire allant jusqu’au 30 septembre 2023.

    Les clients éligibles sont ceux dont les prêts étaient sains au 31 décembre 2022 et qui sont susceptibles de devenir improductifs au 31 mars 2023 du fait des troubles socio-politiques que connait le pays actuellement.

    Pendant la période de moratoire, seul le paiement des intérêts sur les créances est exigé et la classification de crédit des clients bénéficiaires est celle enregistrée au 31 décembre 2022.

    Le moratoire implique un déplacement temporel de l’état du crédit du client entre le 3 avril 2023 et le 30 septembre 2023. À l’expiration dudit moratoire, le client devra reprendre normalement le service mensuel de la dette (paiement du capital et des intérêts) tout en jouissant de la même classification de crédit de fin mars 2023. En d’autres termes, le moratoire dans le cadre de la présente circulaire entraine automatiquement une prolongation de la durée du prêt concerné pouvant aller jusqu’à six (6) mois. Un bénéficiaire désirant conserver la durée initiale de son crédit peut négocier une restructuration avec l’institution financière concernée.

     2. Restructuration et provisionnement

    a. D’un commun accord avec son client, une institution financière de crédit peut, conformément à la circulaire No 87 sur la classification des prêts et la constitution de provisions pour créances douteuses, procéder à la redéfinition des modalités d’un prêt commercial qui était sain au 30 septembre 2022 et qui est devenu improductif au 31 mars 2023 ou qui a une forte probabilité de le devenir du fait des troubles socio­politiques que connait le pays actuellement. Pour un prêt ainsi restructuré, l’institution financière est autorisée, pour une période d’un (1) an, à appliquer un taux de provisionnement minimum de 5 %. Les institutions financières de crédit visées par la présente circulaire ont jusqu’au 30 juin 2023 pour effectuer de telles restructurations.

    Si une entreprise ayant bénéficié du moratoire susmentionné enregistre des arriérées sur le paiement des intérêts pendant trois (3) mois consécutifs durant la période du moratoire, son prêt sera classifié automatiquement improductif et le moratoire deviendra caduque. L’institution financière pourra alors, d’un commun accord avec l’entreprise concernée, restructurer ledit prêt. Pour un prêt ainsi restructuré, l’institution financière est autorisée, pour une période d’un (1) an, à appliquer un taux de provisionnement minimum de 20 %. Les institutions financières de crédit visées par la présente circulaire ont jusqu’au 30 septembre 2023 pour procéder de telles restructurations.

    Les prêts restructurés par les institutions financières de crédit dans le cadre de la présente circulaire seront reportés à la BRH conformément aux dispositions de la circulaire 87 — ou sa version amendée le cas échéant — avec mention « prêt restructuré Circ.115-3 » ou « prêt restructuré Circ.115-3/après moratoire », selon le cas.

    b. Les sociétés de microfinance, les divisions de microcrédit des banques et les coopératives d’épargne et de crédit (CEC) peuvent, d’un commun accord avec leurs clients, restructurer des prêts sains au 31 décembre 2022 et devenus improductifs au 31 mars 2023 ou susceptibles de le devenir après, par suite des troubles socio-politiques affectant actuellement le pays. Pour les prêts ainsi restructurés, ces institutions sont autorisées à appliquer, pour une période maximum de six (6) mois, un taux de provisionnement minimum de 25 % dans le cas d’une CEC, ou un taux de provisionnement correspondant à 10 % du taux normalement appliqué aux prêts restructurés dans le cas d’une société de microfinance ou division de microcrédit d’une banque. Les sociétés de microfinance, les divisions de microcrédit d’une banque et les coopératives d’épargne et de crédit ont jusqu’au 30 juin 2023 pour procéder à telles restructurations.

    Si le prêt d’un client éligible ayant bénéficié d’un moratoire d’une société de microfinance, d’une division de microcrédit d’une banque ou d’une coopérative d’épargne et de crédit a connu des arriérés de paiement durant deux mois consécutifs sur les intérêts au cours de la période du moratoire, il devient automatiquement improductif à l’expiration dudit moratoire. La société de microfinance, la division de microcrédit d’une banque ou la coopérative d’épargne et de crédit peut alors choisir de restructurer ce prêt. Pour ce prêt ainsi restructuré, la CEC est autorisée à appliquer, pour une période maximale de six (6) mois, un taux de provisionnement minimum de 50 % et la société de microfinance ou division de microcrédit d’une banque est autorisée à appliquer un taux de provisionnement minimum correspondant à 50% du taux normalement appliqué aux prêts restructurés. Les sociétés de microfinance, les divisions de microcrédit des banques et les coopératives d’épargne et de crédit ont jusqu’au 30 septembre 2023 pour procéder à telles restructurations.

    3. Autres mesures

    Pendant la période du moratoire, les bénéficiaires sont exonérés de frais de retard.

    Par ailleurs, dans le but de s’assurer du maintien de la solidité des fonds propres des institutions financières dans ce contexte d’instabilité socio-économique, les institutions financières visées par la présente circulaire sont tenues de requérir auprès de la BRH une non-objection pour tout projet de distribution de dividendes ou d’intérêt sur les parts permanentes pour l’exercice 2022-2023.

    4. Rapports

    Toutes les institutions financières visées par la présente sont tenues de transmettre électroniquement à la BRH, au 30 juin 2023 et au 30 septembre 2023, un rapport sur les prêts ayant bénéficié d’un moratoire, au plus tard 21 jours après la fin de chacun de ces trimestres.

    En outre, les sociétés de microfinance et les CEC doivent, selon la même fréquence, transmettre à la BRH un rapport sur les prêts ayant été l’objet de restructuration au cours de la période permise dans le cadre de la présente.

    Le format des rapports à transmettre est en annexe à la présente circulaire.

    5. Abrogation et entrée en vigueur

    La présente circulaire abroge la circulaire 115-2 du 7 octobre 2022 et entre en vigueur le 3 avril 2023.

  • Les déclarations changeantes de Yellen sur l’assurance des dépôts suscitent des inquiétudes

    Jeudi, la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré devant un panel de la Chambre que le département du Trésor serait prêt à prendre des mesures supplémentaires pour stabiliser les banques. Ces efforts comprennent les mesures d’urgence fédérales prises la semaine dernière offrant une assurance-dépôts pour sauver les déposants de la Silicon Valley Bank (SVB) et de la Signature Bank. Cette déclaration s’écarte radicalement de ses commentaires précédents suggérant qu’une assurance globale sur les dépôts était hors de question.

    Mercredi, Yellen a déclaré aux législateurs qu’elle n’avait pas envisagé ni discuté d’« assurance globale » pour les dépôts sans l’approbation du Congrès, malgré les appels de certains groupes bancaires pour que l’administration Biden garantisse temporairement tous les dépôts afin de rétablir l’ordre dans le système financier.

    La nouvelle déclaration de Yellen est un changement de ton du Trésor qui a jeté le doute sur la capacité du gouvernement fédéral à répondre à la récente crise bancaire.

    Ross Gerber, conseiller financier et président de la société de gestion de patrimoine et d’investissement Gerber Kawasaki, a exprimé ses inquiétudes en tweetant : « Yellen essayant d’apaiser les marchés… Cela n’a pas vraiment fonctionné. Je ne pense pas que les gens aient confiance en Yellen et Powell à ce stade. »

    L’auteur de l’investissement James DePorre a convenu que le fait que Yellen ait senti qu’elle devait corriger les commentaires d’hier donne l’impression qu’elle appréhende quelque chose. « Yellen sait qu’elle a merdé avec ses commentaires bâclés hier, alors elle essaie de se rattraper », a-t-il ajouté dans un autre tweet.

    Par ailleurs, la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, qui avait appelé dimanche à une enquête indépendante sur l’effondrement de la signature de la Silicon Valley Bank, a appelé le président Joe Biden à limoger le président de la Fed, Jerome Powell. La sénatrice lui reproche d’avoir aidé à défaire les réglementations financières en continuant à augmenter les taux d’intérêt malgré les prévisions selon lesquelles cela pourrait coûter 2 millions d’emplois.

  • UBS a racheté sa banque rivale, Credit Suisse

    Le Credit Suisse a été sauvé par une prise de contrôle de dernière minute par le groupe UBS dans le but d’endiguer les turbulences financières. UBS a accepté d’acheter Credit Suisse, pour 3,2 milliards de dollars après l’effondrement de deux banques américaines il y a une semaine et demie. L’affaire a été négociée par le gouvernement suisse. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et d’autres ont accueilli favorablement la nouvelle alors qu’ils cherchaient à rassurer les investisseurs sur la stabilité du marché financier mondial.

    Le Credit Suisse était connu comme une « banque d’importance systématique au niveau mondial », ce qui signifie que son effondrement aurait eu un impact mondial. La ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a déclaré qu’elle avait été en contact étroit avec la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, et le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt.

    Les États-Unis et le Royaume-Uni ont d’importantes filiales du Credit Suisse, qui emploient toutes deux des milliers de personnes. Keller-Sutter a insisté sur le fait que « ce n’est pas un sauvetage » et que « la faillite aurait été le risque le plus élevé, car le coût pour l’économie suisse aurait été énorme ».

    Pendant ce temps, la prise de contrôle, qui a anéanti 17 milliards de dollars d’obligations du Credit Suisse, a provoqué le choc et la panique en Asie. Certains investisseurs de détail en Asie ont paniqué parce qu’ils étaient exposés à des AT1 — également appelés convertibles contingents ou « CoCos » — une classe de dette à risque destinée à absorber les chocs lors de crises institutionnelles par conversion en actions ou par annulation complète.

    Les régulateurs suisses ont confirmé que la valeur des AT1 du Credit Suisse serait réduite à zéro en raison d’une clause permettant une dépréciation complète en cas d’insolvabilité, anéantissant les investissements des détenteurs d’obligations alors que les actionnaires ne perdaient pas tout.

  • L’inflation en Haïti s’est accélérée en janvier, maintenant la pression sur les ménages

    Les derniers chiffres de l’IPC montrent que les prix à la consommation ont augmenté de 49,3 % en janvier par rapport à l’année précédente. D’un mois à l’autre, les prix ont augmenté de 1,3 % de décembre à janvier après avoir progressé de 2,9 % de novembre à décembre. Les ménages haïtiens ont plus de mal à se nourrir alors qu’une crise alimentaire se déroule. Pendant ce temps, l’économie haïtienne est au point mort en raison de l’augmentation de la violence des gangs dans tout le pays.

  • Analyse Hebdomadaire du Marché des Changes : 11 mars 2023

    Le vendredi 10 mars 2023, le taux moyen d’acquisition de la devise américaine était de 155,26 gourdes, contre 153,95 gourdes pour un dollar vendredi dernier, alors que le taux de référence de la semaine oscillait entre 151,37 et 152,37 gourdes pour un dollar.

    Depuis le début de l’année fiscale, la monnaie haïtienne a perdu près de 30 % de sa valeur par rapport à la devise américaine. La chute de la valeur de la gourde a contribué à la pire crise d’inflation d’Haïti depuis près de deux décennies. Cela a également rendu plus chères les importations qui alimentent l’inflation, allant de l’alimentation à la santé, alors qu’environ la moitié de la population est confrontée à l’insécurité alimentaire.

    JourTaux de réf.TMATrans. AchatsTrans. Ventes
    lundi 6 mars 2023151.37154.285,765,1625,931,061
    mardi 7 mars 2023151.63154.7010,619,9789,257,188
    mercredi 8 mars 2023151.82154.918,869,1258,638,664
    jeudi 9 mars 2023151.96154.996,297,6127,057,163
    vendredi 10 mars 2023152.37155.265,261,2935,902,653
    Source : BRH – Les taux de change quotidiens sont publiés le jour ouvrable suivant.

    Dans les nouvelles

    Alors que la guerre des gangs autour de la capitale s’est quelque peu apaisée cette semaine, les gangs continuent de terroriser la population. Les établissements d’enseignement de la capitale du pays et même autour du Palais national ont été contraints de fermer leurs portes en raison des menaces des gangs.

    Les activités économiques à travers le pays, en particulier dans la capitale et ses quartiers environnants, ont été gravement entravées par l’augmentation de la violence des gangs, le marché des changes n’a pas été épargné la semaine dernière, mais les échanges en volume ont repris cette semaine.

    En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation

    L’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) n’a pas encore publié son rapport mensuel. Cependant, le rapport de décembre révèle que le taux d’inflation approchait les 50 %. Néanmoins, on peut s’attendre à ce que cet indice continue de monter étant donné que rien n’a fondamentalement changé dans l’économie pour ralentir ou inverser la tendance.

    En perspective

    Aux États-Unis, on craint de plus en plus qu’un autre mois de forte croissance de l’emploi ne pousse la Réserve fédérale à être plus agressive dans la hausse des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. En conséquence, le dollar américain se renforcera par rapport aux autres devises, y compris la gourde.

    Ni la banque centrale ni les autorités du ministère de l’Économie n’ont pris de mesures concrètes pour faire face au déclin de la gourde haïtienne. Pendant ce temps, les gangs continuent de terroriser la population et d’entraver les activités économiques.

    Alors que la BRH se concentre actuellement sur la promotion de l’expansion des bons du Trésor en Haïti, un instrument de la dette publique, qui exercerait normalement une pression à la baisse sur la valeur de la monnaie locale lorsqu’elle est utilisée, les autorités monétaires sont optimistes quant à l’économie haïtienne avec le nouveau budget national.

    L’ambassadeur Brian Nichols, secrétaire adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental pour le département d’État américain, s’est rendu en Haïti pour trouver une solution à la crise. Le diplomate a déclaré avoir eu des entretiens productifs avec le Premier ministre Ariel Henry, le directeur général de la PNH Frantz Elbé, le Haut Conseil de transition et d’autres diplomates étrangers. Cependant, très peu de gens croient que cette visite donnerait des résultats concrets.

  • Le président de la Fed américaine, Powell, relève les prévisions de taux

    Aux États-Unis, la pression inflationniste est plus élevée que prévu. Mardi, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré au Comité sénatorial des banques que ramener l’inflation à l’objectif de 2 % de la banque centrale avait « un long chemin à parcourir et sera probablement cahoteux ». En conséquence, la banque centrale est susceptible de relever ses taux plus haut que prévu pour lutter contre l’inflation.

    Le taux d’inflation annuel aux États-Unis est de 6,41 %, contre 6,45 % le mois dernier et 7,48 % l’an dernier. Néanmoins, selon la Fed, d’un point de vue plus large, l’inflation s’est quelque peu modérée depuis le milieu de l’année dernière. Toutefois, il reste bien au-dessus de l’objectif à long terme de 2 % du FOMC (Federal Open Market Committee).

    M. Powell a déclaré que l’inflation et l’embauche plus élevées pourraient amener les responsables de la banque centrale à modifier leur stratégie récemment adoptée consistant à augmenter les taux par tranches plus petites d’un quart de point, ouvrant la porte à une augmentation plus considérable des taux d’intérêt d’un demi-point ce mois-ci.

    Cet avertissement belliciste du président de la Fed, Jerome Powell, selon lequel la banque centrale pourrait accélérer les hausses de taux d’intérêt, a anéanti l’espoir que la Fed commencerait à assouplir sa politique agressive de taux d’intérêt de sitôt.

    Suite à la nouvelle, la réaction des marchés à terme sur les taux d’intérêt a été rapide. Quant aux contrats à terme sur actions américaines, ils sont relativement stables après une vente après le témoignage de M. Powell au Sénat, indiquant que les taux d’intérêt pourraient devoir augmenter plus que prévu.

    Les investisseurs prêteront une attention particulière à la publication vendredi des données sur l’emploi de février après l’annonce que la masse salariale non agricole de janvier s’élevait à plus de 517 000, soit nettement plus que les attentes de 187 000. La semaine prochaine, les investisseurs obtiendront également de nouvelles données sur l’inflation des prix à la consommation et de gros, une semaine seulement avant la prochaine réunion politique de la Fed.

    Pendant ce temps, le dollar américain a atteint un plus haut de trois mois contre un panier de devises, l’indice du dollar américain ayant atteint 105,65. L’euro a perdu 1,2 % face au dollar à 1,05 $. Quant à la gourde, la monnaie haïtienne maintient sa baisse constante face au dollar alors que les activités économiques sont au point mort alors que les inquiétudes sécuritaires augmentent.

  • 4 Américains kidnappés au Mexique

    Quatre citoyens américains ont été enlevés par des hommes armés non identifiés à Tamaulipas, l’un des États les plus dangereux du Mexique. Les victimes ont essuyé des tirs peu après avoir traversé la frontière vendredi dans la ville de Matamoros, en face de Brownsville, au Texas, a indiqué le FBI dans un communiqué publié dimanche sur le site Internet de l’ambassade des États-Unis à Mexico.

    Abritant 580 000 personnes, Tamaulipas est l’un des six États mexicains dans lesquels les départements d’État américains déconseillent aux Américains de voyager, invoquant le risque d’enlèvement et de conflit violent entre groupes armés en guerre pour le territoire.

    Selon les autorités américaines, des gangs lourdement armés patrouillent souvent dans les régions frontalières de l’État. Ils ciblent les bus de passagers publics et privés, ainsi que les automobiles privées voyageant à travers Tamaulipas, emmenant souvent des passagers et exigeant des paiements de rançon.

    Selon le Washington Post, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a déclaré que les quatre avaient « traversé la frontière pour acheter des médicaments au Mexique » lorsqu’ils ont été pris dans un feu croisé « entre groupes ». Ken Salazar, l’ambassadeur des États-Unis au Mexique, a déclaré qu’un « citoyen mexicain innocent » avait également été tué.

    Le bureau, qui enquête sur l’enlèvement aux côtés des forces de l’ordre mexicaines, offre une récompense de 50 000 dollars alors que les autorités demandent l’arrestation des bandits armés et la libération des victimes.

  • L’ONU rapporte que les armes en Haïti proviennent des États-Unis

    Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), des armes de plus en plus sophistiquées sont arrivées en Haïti, principalement en provenance des États-Unis, ce qui entraîne une crise de sécurité prolongée qui s’est aggravée de manière alarmante depuis 2021. Des gangs violents ont pris le contrôle de vastes étendues de territoires à travers le pays, avec plus de 3 500 victimes d’homicides et d’enlèvements et près de 100 000 Haïtiens à Port-au-Prince déplacés.

    En 1991, les États-Unis ont imposé un embargo sur les armes à Haïti, interdisant au pays d’acheter des armes américaines pour ses forces de police mal équipées. Néanmoins, les armes des États-Unis ont continué à entrer dans le pays, armant les mauvais acteurs qui sont désormais plus armés que la police haïtienne.

    L’ONU rapporte que des armes à feu et des munitions de plus en plus sophistiquées et de gros calibres font l’objet d’un trafic vers Haïti dans un contexte de sécurité sans précédent et qui se détériore rapidement. Tous les indicateurs d’insécurité, y compris les homicides, les violences sexuelles et les enlèvements, les meurtres et la migration hors du pays, sont en hausse.

    Les armes à feu et les munitions entrent généralement en Haïti par voie terrestre et maritime, et les drogues transitent généralement par Haïti depuis les ports maritimes, les aéroports et à travers des points frontaliers mal surveillés, y compris la frontière de 392 kilomètres avec la République dominicaine.

    Les autorités américaines chargées de l’application de la loi et du renseignement ont également signalé une augmentation du trafic d’armes à feu de la Floride vers Haïti entre 2021 et 2022. Cette vague comprend des armes de plus en plus sophistiquées telles que des fusils de sniper de calibre .50, des fusils de calibre .308 et même les mitrailleuses alimentées par courroie destinées aux ports haïtiens.

    Le rapport de 47 pages de l’ONU souligne également que les armes de poing populaires vendues entre 400 et 500 dollars dans les points de vente d’armes à feu agréés par le gouvernement fédéral ou les salons d’armes privés aux États-Unis peuvent être revendues jusqu’à 10 000 dollars en Haïti. Les fusils plus puissants tels que les AK47, les AR15 et les Galils sont généralement plus demandés par les gangs, ce qui entraîne des prix plus élevés.

    Les membres influents des élites haïtiennes, y compris les élites politiques, économiques et même religieuses, ont tous du sang sur les mains. Les sanctions unilatérales impliquent d’anciens présidents, premiers ministres et sénateurs haïtiens soupçonnés d’être impliqués dans des activités illégales telles que le trafic d’armes à feu et de drogue, entre autres crimes.

    Plusieurs membres de l’élite économique haïtienne seraient également impliqués dans le trafic d’armes, notamment des familles haïtiennes influentes et des membres de la diaspora aux États-Unis et en République dominicaine.

    En juillet 2022, les autorités douanières haïtiennes à Port-au-Prince ont intercepté des conteneurs adressés à l’Église épiscopale, étiquetés des fournitures de secours contenant des armes semi-automatiques, des armes de poing et de l’argent à Port-au-Prince. Selon le rapport, le scandale met en lumière le statut privilégié d’exonération fiscale dont bénéficient les institutions religieuses, non gouvernementales et certaines institutions commerciales en Haïti.

    L’ONU rapporte qu’Haïti est depuis longtemps une plaque tournante pour le transport de drogues vers les États-Unis. Les drogues entrent principalement dans le pays par bateau ou par avion, en passant par des ports publics, privés et informels et des pistes clandestines.

    Le New York Times a rapporté que des trafiquants de drogue utilisaient une piste d’atterrissage illégale à Savane Diane, à 80 km au nord de Port-au-Prince. Lorsque le président de l’époque, Jovenel Moïse, a ordonné la destruction des pistes d’atterrissage clandestines présumées en juin 2021, l’ONUDC a déclaré que « les autorités locales ont refusé ». Par coïncidence, une semaine plus tard, le président a été assassiné.

    Lire le rapport complet (Haiti’s criminal markets: MAPPING TRENDS IN FIREARMS AND DRUG TRAFFICKING).

  • Les EAU veulent se retirer de l’OPEP

    Au milieu d’un fossé grandissant entre des alliés proches de longue date, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU), ces derniers envisagent maintenant de se retirer de l’OPEP, a rapporté le Wall Street Journal, citant des responsables émiratis anonymes. Cette décision aurait un impact significatif sur l’influence mondiale du groupe producteur de pétrole et permettrait aux Émirats arabes unis de poursuivre leurs plans de production pétrolière qui conviennent à leurs intérêts.

    OPEP signifie Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole. Cette organisation intergouvernementale de 13 pays en développement exportateurs de pétrole coordonne et unifie les politiques pétrolières de ses pays membres. Les États membres détiennent plus de 80 % des réserves mondiales prouvées de pétrole. Dix autres grands pays producteurs de pétrole, dont la Russie, se sont alignés sur le groupe pour former une alliance connue sous le nom d’OPEP+. Le cartel régule l’approvisionnement en pétrole pour influencer le prix de la marchandise sur le marché mondial.

    Depuis quelque temps, UAE, l’un des premiers producteurs du groupe, souhaite augmenter sa production de brut pour augmenter ses revenus. Cependant, les accords de production de l’OPEP+ dominés par la cheville ouvrière du groupe et producteur le plus important, l’Arabie saoudite, ont limité la capacité d’Abou Dhabi à le faire. Le départ des EAU aurait un impact significatif sur le poids mondial du groupe pétrolier. Cette décision permettrait également aux Émirats arabes unis de poursuivre leurs propres plans de production pétrolière qui répondent à leurs intérêts.

    La référence internationale du pétrole, le brut Brent, a chuté de 2,8 % vendredi matin à New York après un rapport selon lequel les Émirats arabes unis discutent en interne de la sortie de l’OPEP, la puissante alliance de producteurs de pétrole de 13 membres.

    L’idée n’est pas nouvelle ; Abou Dhabi aurait débattu de quitter l’alliance pétrolière pendant des années. Mais le sujet a été relancé récemment alors que les désaccords avec Riyad augmentaient, selon le Journal. Les ruptures se sont manifestées dans les objectifs divergents des deux pays dans la guerre qui dure maintenant depuis huit ans au Yémen, dans la concurrence pour les investissements étrangers, et plus récemment dans les visites d’État — ou leur absence — qui sont apparues comme des rebuffades.

  • La proposition chinoise en 12 points de cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine

    À l’occasion du premier anniversaire de la guerre en Ukraine, Pékin a publié sa proposition en 12 points appelant à un cessez-le-feu entre Kiev et Moscou. Selon la Chine, toutes les parties doivent rester rationnelles, faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher la crise de se détériorer davantage ou de devenir incontrôlable.

    Position de la Chine sur le règlement politique de la crise ukrainienne

    1. Respecter la souveraineté de tous les pays. Le droit international universellement reconnu, y compris les buts et principes de la Charte des Nations Unies, doit être strictement respecté. La souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être effectivement défendues. Tous les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont des membres égaux de la communauté internationale. Toutes les parties doivent respecter conjointement les normes fondamentales régissant les relations internationales et défendre l’équité et la justice internationales. L’application égale et uniforme du droit international doit être encouragée, tandis que les doubles standards doivent être rejetés.

    2. Abandonner la mentalité de guerre froide. La sécurité d’un pays ne doit pas être recherchée aux dépens des autres. La sécurité d’une région ne doit pas être obtenue en renforçant ou en élargissant des blocs militaires. Les intérêts et préoccupations légitimes en matière de sécurité de tous les pays doivent être pris au sérieux et traités correctement. Il n’y a pas de solution simple à un problème complexe. Toutes les parties devraient, conformément à la vision d’une sécurité commune, globale, coopérative et durable et en gardant à l’esprit la paix et la stabilité à long terme du monde, contribuer à forger une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable. Toutes les parties doivent s’opposer à la poursuite de leur propre sécurité au détriment de la sécurité des autres, empêcher la confrontation des blocs et travailler ensemble pour la paix et la stabilité sur le continent eurasien.

    3. Cesser les hostilités. Les conflits et la guerre ne profitent à personne. Toutes les parties doivent rester rationnelles et faire preuve de retenue, éviter d’attiser les flammes et d’aggraver les tensions, et empêcher que la crise ne s’aggrave davantage, voire ne devienne incontrôlable. Toutes les parties doivent aider la Russie et l’Ukraine à travailler dans la même direction et à reprendre le dialogue direct le plus rapidement possible, afin de désamorcer progressivement la situation et de parvenir finalement à un cessez-le-feu global.

    4. Reprise des pourparlers de paix. Le dialogue et la négociation sont la seule solution viable à la crise ukrainienne. Tous les efforts favorables au règlement pacifique de la crise doivent être encouragés et soutenus. La communauté internationale doit rester attachée à la bonne approche consistant à promouvoir les pourparlers de paix, aider les parties au conflit à ouvrir la porte à un règlement politique dès que possible et créer les conditions et les plates-formes pour la reprise des négociations. La Chine continuera de jouer un rôle constructif à cet égard.

    5. Résoudre la crise humanitaire. Toutes les mesures propres à atténuer la crise humanitaire doivent être encouragées et soutenues. Les opérations humanitaires doivent suivre les principes de neutralité et d’impartialité, et les questions humanitaires ne doivent pas être politisées. La sécurité des civils doit être efficacement protégée et des couloirs humanitaires doivent être mis en place pour l’évacuation des civils des zones de conflit. Des efforts sont nécessaires pour accroître l’aide humanitaire dans les zones concernées, améliorer les conditions humanitaires et fournir un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave, en vue de prévenir une crise humanitaire à plus grande échelle. L’ONU devrait être soutenue pour jouer un rôle de coordination dans l’acheminement de l’aide humanitaire vers les zones de conflit.

    7. Assurer la sécurité des centrales nucléaires. La Chine s’oppose aux attaques armées contre des centrales nucléaires ou d’autres installations nucléaires pacifiques et appelle toutes les parties à respecter le droit international, y compris la Convention sur la sûreté nucléaire (CNS), et à éviter résolument les accidents nucléaires d’origine humaine. La Chine soutient l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) dans son rôle constructif dans la promotion de la sûreté et de la sécurité des installations nucléaires pacifiques.

    8. Réduire les risques stratégiques. Les armes nucléaires ne doivent pas être utilisées et les guerres nucléaires ne doivent pas être menées. La menace ou l’utilisation d’armes nucléaires doit être combattue. La prolifération nucléaire doit être empêchée et la crise nucléaire évitée. La Chine s’oppose à la recherche, au développement et à l’utilisation d’armes chimiques et biologiques par tout pays, quelles que soient les circonstances.

    9. Faciliter les exportations de céréales. Toutes les parties doivent mettre en œuvre l’Initiative pour les céréales de la mer Noire signée par la Russie, la Turquie, l’Ukraine et l’ONU de manière complète et efficace de manière équilibrée, et aider l’ONU à jouer un rôle important à cet égard. L’initiative de coopération sur la sécurité alimentaire mondiale proposée par la Chine offre une solution réalisable à la crise alimentaire mondiale.

    10. Arrêt des sanctions unilatérales. Les sanctions unilatérales et la pression maximale ne peuvent résoudre le problème ; ils ne font que créer de nouveaux problèmes. La Chine s’oppose aux sanctions unilatérales non autorisées par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les pays concernés devraient cesser d’abuser des sanctions unilatérales et de la “juridiction au bras long” contre d’autres pays, afin de faire leur part dans la désescalade de la crise ukrainienne et de créer les conditions permettant aux pays en développement de développer leur économie et d’améliorer la vie de leur population.

    11. Maintenir la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement. Toutes les parties doivent sincèrement maintenir le système économique mondial existant et s’opposer à l’utilisation de l’économie mondiale comme outil ou arme à des fins politiques. Des efforts conjoints sont nécessaires pour atténuer les retombées de la crise et l’empêcher de perturber la coopération internationale dans les domaines de l’énergie, de la finance, du commerce alimentaire et des transports et de saper la reprise économique mondiale.

    12. Promouvoir la reconstruction post-conflit. La communauté internationale doit prendre des mesures pour soutenir la reconstruction post-conflit dans les zones de conflit. La Chine est prête à fournir une assistance et à jouer un rôle constructif dans cette entreprise.