Author: Rodney Gustave rdescame

  • Insécurité alimentaire : Haïti parmi les plus affamés du monde

    Selon les Nations Unies, plus de 65% des personnes les plus affamées du monde vivent dans dix pays seulement. Les chiffres publiés par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN) révèlent qu’Haïti est parmi les plus touchés par l’insécurité alimentaire, avec 40% de sa population, soit 4,1 millions de personnes en crise ou pire en 2020.

    Les chiffres sont basés sur le Cadre Harmonisé (C.H.) et la Classification Intégrée de la Phase de Sécurité Alimentaire (IPC). La classification de phase intégrée est un outil d’analyse que les gouvernements, la communauté internationale et les organisations alimentaires utilisent dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. L’IPC est une échelle en cinq phases qui décrit la gravité des urgences alimentaires (voir la Description générale des Phases de l’IPC ci-dessous).

    Haïti a le niveau de faim le plus élevé de l’hémisphère occidental et a réalisé des progrès limités depuis 2000. Selon le FSIN, sur les 55 crises alimentaires identifiées en 2020, 10 se sont démarquées en termes de nombre de personnes en crise ou pire (IPC / CH Phase 3 ou plus). Six de ces pays se trouvaient en Afrique. Il s’agit notamment de la République démocratique du Congo, du Soudan, du nord du Nigéria, de l’Éthiopie, du Soudan du Sud et du Zimbabwe. Deux se trouvaient au Moyen-Orient (en République arabe syrienne et au Yémen). L’un d’eux se trouvait en Asie du Sud (Afghanistan). Haïti était le seul pays des Amériques confronté à une crise alimentaire.

    10 pays avec le pourcentage de population le plus élevé en situation de crise alimentaire

    10 pays avec la plus grande part de population en crise alimentaire

    Pourcentage de la population analysée en IPC / CH Phase 3 ou pire en 2020

    Source: FSIN, GRFC 2021


    De plus, dans six pays, plus de 10 pour cent de la population analysée étaient en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC) (Afghanistan, République centrafricaine, Haïti, Soudan du Sud, Yémen et Zimbabwe). Au Soudan du Sud, en Éthiopie, en Haïti et au Zimbabwe, plus d’un million de personnes étaient en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC).

    Dans la phase 4 de l’IPC, les ménages ont d’importants écarts de consommation alimentaire qui se traduisent par une malnutrition aiguë très élevée et une surmortalité ou font face à une perte extrême de moyens de subsistance ou ont recours à des stratégies d’adaptation d’urgence.

    Le principal moteur de la faim sur la planète est le conflit causé par l’homme, selon David Beasley, directeur exécutif du programme des Nations Unies pour l’alimentation mondiale.

    Début 2019, 2,6 millions d’Haïtiens étaient en situation d’insécurité alimentaire. Alimenté par l’instabilité politique qui a conduit au verrouillage du pays, près de 4 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire, dont un million dans une situation classée d’urgence à la fin de l’année (voir la Description générale des Phases de l’IPC ci-dessous).

    De plus, selon le FSIN, l’inflation a également contribué à la crise alimentaire à laquelle Haïti est confronté. La monnaie haïtienne s’est dépréciée d’environ 24% d’une année sur l’autre (octobre 2018-2019). D’autres facteurs comprennent l’aggravation des conditions de sécurité et la sécheresse, qui ont considérablement réduit l’accès à la nourriture pour les ménages les plus pauvres. Dans les zones rurales la sécheresse de 2018, qui s’est prolongée jusqu’au premier semestre de 2019, a engendré dans de nombreuses parties du pays une baisse de la production agricole d’environ 12 % par rapport à l’année dernière.

    Description générale des Phases de l’IPC

    PhaseDescription générale
        11A Généralement en sécurité alimentaire 1B Généralement en sécurité alimentaire  Accès à une alimentation généralement adéquate et stable avec un risque modéré à faible de tomber graduellement dans la Phase 3, 4 ou 5.
      2  Insécurité alimentaire modérée/limiteAccès limite à une alimentation adéquate avec un risque élevé et récurrent (en raison de la probabilité d’évènements adverses et une grande vulnérabilité) de tomber graduellement dans la Phase 3,4 ou 5.
        3    Crise alimentaire et des moyens d’existence aiguëInsuffisance aiguë et critique de l’accès à l’alimentation assortie d’une malnutrition grave et inhabituelle et un épuisement accéléré des avoirs relatifs aux moyens d’existence qui, si la situation se maintient, va faire tomber la population dans la Phase 4 ou 5 et/ou va probablement se traduire par une pauvreté chronique.
      4  Urgence humanitaireInsuffisance grave de l’accès à l’alimentation assortie d’une mortalité excessive, une malnutrition très élevée et en progression, et un épuisement irréversible des avoirs relatifs aux moyens d’existence.
      5  Famine/Catastrophe humanitaireGrave perturbation sociale assortie d’un manque total d’accès à l’alimentation et/ou d’autres besoins de base dans laquelle la famine généralisée, la mort et le déplacement sont incontestables
  • New Deal pour l’Afrique : Macron s’efforce de remettre la diplomatie française sur la carte

     Ce mardi 18 mai, une vingtaine de dirigeants africains se sont réunis à Paris à l’invitation du président français Emmanuel Macron au sommet sur le financement des économies Africaines. Les dirigeants ont discuté de la manière de financer la reprise économique du continent après la pandémie. Le président français souhaite un « New Deal pour l’Afrique », comprenant un moratoire sur le remboursement de la dette pendant la pandémie et un meilleur accès au financement pour les petites entreprises et les startups.

    La récession mondiale induite par la pandémie a gravement affecté les économies africaines. Bien qu’en 2020, l’économie africaine ait reculé de moins que la moyenne mondiale selon les estimations du FMI, l’effet négatif de la récession sera durable. Le FMI avait averti fin 2020 que l’Afrique subsaharienne pourrait faire face à un déficit de financement de 290 milliards de dollars entre 2020 et 2023, soit 16 % du PIB de l’Afrique subsaharienne en 2019.

    Selon le président actuel de l’Union africaine, le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi, la pandémie « a appauvri nos économies, car nous avons dû utiliser tous les moyens dont nous disposions pour lutter contre la maladie ».

    Les projections du FMI montrent que l’économie de la région augmentera de 3,4 % en 2021. Cependant, cette croissance est plus faible que les 6 % pour le reste du monde, en raison d’un manque continu d’accès aux vaccins et d’un espace politique limité pour soutenir la réponse à la crise et la reprise.

    Les participants au sommet ont appelé au transfert des futurs « droits de tirage spéciaux » (DTS) du FMI des pays riches vers les pays africains. Le droit de tirage spécial (DTS) est un actif de réserve international portant intérêt utilisé pour compléter la réserve de son pays membre. C’est aussi un outil de change utilisé pour aider à financer les importations.

    L’objectif est d’amener les pays riches à réaffecter 100 milliards de dollars, soit 81 milliards d’euros de réserves monétaires de droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international (FMI) aux États africains d’ici octobre. Ce montant est trois fois supérieur aux 33 milliards de dollars que le FMI aurait émis cette année.

    Le vaccin COVID était également au menu du sommet économique de la France pour l’Afrique. Selon les chiffres publiés, le continent semble avoir évité le pire de la pandémie. L’Afrique compte 14 % de la population mondiale, mais elle ne revendique que 3 % des cas et décès connus. Les participants soulignent néanmoins la nécessité de faire vacciner les populations africaines.

    Alors que les pays riches accumulent des vaccins, la Chine a étendu ses vaccins diplomatiques en construisant un pipeline de distribution de vaccins COVID-19 en Afrique. L’Union africaine a séparément obtenu suffisamment de vaccins de Pfizer, Johnson & Johnson et AstraZeneca pour inoculer environ 25 % de leur population. Certains pays négocient également directement avec des fournisseurs, notamment chinois et russes. De plus, dans le cadre de COVAX, un programme mondial de vaccination principalement financé par des donateurs, les gouvernements tentent d’obtenir des vaccins COVID supplémentaires, qui sont devenus un outil géopolitique.

    Les participants ont convenu que l’Afrique devrait être en mesure de produire en masse des vaccins pour sa population. La production de vaccins doit se faire via des transferts de technologie et la levée des barrières à la propriété intellectuelle, suggérée par le président français. Dans son New Deal pour l’Afrique, l’objectif de M. Macron est de vacciner 40 % des personnes en Afrique d’ici la fin de 2021.

    Le continent ayant une population jeune et en croissance rapide, le nouvel accord proposé par M. Macron inclut les jeunes. Il promet de lancer une alliance pour l’entrepreneuriat africain. Cette alliance vise à soutenir les petites entreprises et les startups. Le secteur n’a jamais été une priorité, a-t-il suggéré. Selon le président français, l’atout majeur de l’Afrique est sa jeunesse, qu’il qualifie de plus dynamique au monde.

    Le président Macron espère que ses derniers rassemblements, comme le Sommet économique pour l’Afrique où les dirigeants ont discuté du New Deal pour l’Afrique, et le sommet de soutien au Soudan de la veille, remettront la diplomatie française sur la carte. Cela survient à un moment où les États-Unis se réengagent avec le monde sur des questions telles que le commerce, le changement climatique et la protection de la démocratie que l’administration précédente a atténuée.

  • Nouvelles mesures de MCI pour renforcer le contrôle des importations

    Le mercredi 12 mai, le ministre du Commerce et de l’Industrie (MCI), Jonas Coffy, a annoncé des mesures visant à renforcer les contrôles sur les importations. Ces mesures visent à réguler la qualité des marchandises importées, les marges bénéficiaires dites excessives des importateurs et leurs effets sur le marché des changes lors d’une conférence de presse.

    Désormais, pour bénéficier de la franchise douanière, les bénéficiaires doivent au préalable fournir au Ministère du Commerce et de l’Industrie les attestations de ses transactions relatives au taux de change d’une banque commerciale ou d’une société de change agréée par la Banque de la République d’Haïti (BRH).

    Le ministre explique que les devises arrivent et quittent Haïti sans aucune trace, car l’argent ne circule pas dans le système bancaire du pays. Ainsi, le MCI a besoin de savoir où l’argent entrant et sortant a été déposé ou échangé. Ce règlement visera surtout la sous-traitance.

    Tout contrevenant à cette disposition sera passible d’une pénalité de retard correspondant à dix pour cent (10 %) de la valeur CIF de la marchandise importée et, le cas échéant, sera frappé d’interdiction d’importation.

    Par ailleurs, la BRH et le MCI ont essayé de réglementer le marché des changes et le commerce d’Haïti. Mais leurs efforts jusqu’à présent n’ont abouti à aucun succès. Le MCI espère combler certaines lacunes avec ses deux derniers communiqués.

    Ils suggèrent que les consommateurs et les petits détaillants se font arnaquer par les grands acteurs. Leurs pratiques entraînent une inflation des prix des marchandises et accélèrent la dépréciation de la gourde Haïtienne.

    Ces mesures devraient permettre aux consommateurs d’avoir de meilleurs produits et de meilleurs prix. Elles devraient également réduire la pression à la baisse sur la monnaie locale en obligeant les importateurs à soumettre au ministère toutes les attestations relatives aux transactions de change et de dépôt qu’ils ont effectuées avec la banque.

    Communiqué 007 à l’intention des entrepreneurs opérant dans le secteur de la sous-traitance

    Communiqué 008 à l’intention des importateurs

  • L’Église catholique a besoin de vos prières: des centaines d’écoles catholiques ferment leurs portes

    Le Wall Street Journal rapporte que les écoles catholiques perdent des élèves à un rythme record. Des centaines d’écoles ferment chaque année, mais la pandémie a accéléré la tendance. Certaines écoles ont même utilisé la plateforme GoFundMe pour collecter des fonds afin de rester ouvertes.

    Aux États-Unis, plus de 200 écoles catholiques sur près de 6000 ont fermé au cours de la dernière année. Au moins 100 d’entre eux dans les communautés urbaines devraient fermer leurs portes l’automne dernier en raison de la baisse des revenus de scolarité. Les administrateurs scolaires disent que le nombre pourrait empirer.

    Entre l’année scolaire 2019-2020 et l’année en cours, les inscriptions à l’échelle nationale ont chuté de 110 000 à environ 1,6 million d’élèves. Pour mettre cela en contexte, dans les années 1960, les inscriptions dépassaient les 5 millions.

    L’école catholique avait enregistré un taux de scolarisation exceptionnellement faible à l’automne dernier. Une telle baisse représente la baisse annuelle la plus importante depuis que la National Catholic Educational Association (NCEA) a commencé à suivre ces données dans les années 1970. Les inscriptions diminuent aussi bas que 12 % dans certains archidiocèses.

    L’école catholique est une excellente alternative à l’école publique pour la classe moyenne des communautés urbaines et des quartiers marginalisés. Cependant, le ralentissement économique a durement frappé ces parents. Ils ont vu leur revenu baisser considérablement en raison du chômage généralisé. En conséquence, beaucoup n’ont plus les moyens de payer les frais de scolarité catholiques.

    Même avant la crise sanitaire, de nombreuses familles de la classe moyenne qui envoyaient auparavant leurs enfants dans des écoles catholiques des zones urbaines ont déménagé dans les banlieues et ont transféré leurs enfants dans des écoles publiques bien financées.

    Ces phénomènes présentent de sérieuses menaces pour les écoles catholiques. Environ 80 % de leur budget dépend des revenus provenant des frais de scolarité. Ainsi, plus les familles retirent leurs enfants de ces écoles, plus elles seront susceptibles de fermer.

    De plus, environ 20 % du budget d’une école catholique dépend des collectes de fonds et des dons. Alors que la pandémie a sévèrement frappé les écoles catholiques, le système est en difficulté depuis de nombreuses années et pour d’autres raisons. Par exemple, le pourcentage de personnes qui se sont identifiées comme catholiques a diminué. La fréquentation de l’Église a chuté de plus de 50 % depuis les années 1990, selon le Catholic Philly.

     Selon Gallup Poll, de 2014 à 2017, une moyenne de 39 % des catholiques a déclaré être allée à l’église au cours des sept derniers jours. Il s’agit d’une forte baisse par rapport à une moyenne de 75 % en 1955.

    Une telle baisse de la fréquentation de l’église signifie moins de dollars pour les coffres de l’église. The National Study of Congregations’ Economic Practices (NSCEP) a rapporté que 56 % des paroisses catholiques des États-Unis ont reçu moins de revenus en 2017 qu’en 2014.

    Les difficultés de l’Église sont le résultat de changements dans les attitudes des gens envers la religion. Ces changements incluent la sécularisation culturelle. Les gens choisissent de s’éloigner de leur foi catholique, et ils assistent moins régulièrement à la messe, a rapporté le Catholic Philly. D’autres facteurs comprennent également la crise des abus sexuels du clergé et la fermeture des églises catholiques par le biais de fusions de paroisse.

    Les écoles catholiques font partie d’une multitude d’entreprises et d’organismes à but non lucratif qui luttent pour survivre. Certaines écoles ont même utilisé la plateforme GoFundMe pour collecter des fonds afin de rester ouvertes. L’aide du gouvernement a été l’aide la plus cruciale. De nombreuses écoles catholiques ont reçu un financement dans le cadre du programme de protection des chèques de paie du gouvernement fédéral au printemps dernier. Cependant, cet argent s’épuise rapidement.

  • L’inflation en Haïti augmente de 17,9% en février

    Selon les dernières données publiées par L’Institut Haïtien de Statistique et d’informatique (IHSI), l’inflation en Haïti continue d’augmenter. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 17,9 % d’une année à l’autre en février en Haïti, une baisse par rapport à l’augmentation de 18,7 % enregistrée en janvier.

    L’IHSI attribue une partie importante du bond du rythme annuel de l’inflation aux coûts des services de santé et des produits alimentaires et boissons non alcoolisées.

    L’indice général des prix à la Consommation (IPC base 100 en 2017-2018) qui avait connu en octobre 2020 une inflation mensuelle négative de -1,2 % et une diminution de l’inflation annualisée de 3,6 points de pourcentage a renchéri en novembre et décembre avec des hausses mensuelles respectives de 0,5 % et de 1,0 %.

    Inflation en Haiti

    L’indice des prix à la consommation (IPC)

    Variation mensuelle de l’IPC

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    Toutefois, selon l’institut, l’IPC qui s’établissait à 162,0 en janvier 2021 est passé à 163,7 en février 2021, affichant des décélérations mensuelles (1,1 % contre 1,2 %) et annuelles (17,9 % contre 18,7 %) le mois précédent.

    Avec une augmentation de 1,4 % sur un mois et une augmentation de 28 % sur un an, les coûts de santé ont le plus augmenté en février. Les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées viennent en deuxième position avec une hausse de 1,4 % sur un mois et de 23,1 % sur un an.

    L’inflation en Haïti

    L’inflation en Haïti

    Évolution annuelle de l’inflation

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    Alors que l’IPC a ralenti en février par rapport au mois précédent, la baisse n’a pas été structurelle. La déclaration était plutôt conjoncturelle. Le ralentissement économique est principalement dû à la détérioration de l’environnement sécuritaire. Les incertitudes politiques n’ont pas non plus contribué à réduire l’inflation en Haïti. Le gouvernement actuel et l’opposition poursuivent leur bras de fer.

    L’inflation en Haïti reste l’un des plus grands défis du pays, car elle continue d’éroder le pouvoir d’achat de la population. Les prix à la consommation n’ont cessé d’augmenter. En février, la gourde haïtienne avait perdu près de 21 % de sa valeur par rapport au dollar. La monnaie locale continue de perdre du terrain. Sur la base du taux moyen d’acquisition (TMA), la gourde a déjà perdu 25% de sa valeur en avril jusqu’à présent cet exercice.

    IPC par région (Fév. 21)

    RégionCompositionVar. sur un moisVar. sur un an
    Aire MétropolitainePort-au-Prince, Delmas, Pétion-Ville, Carrefour et Croix des Bouquets1.0 %18.4 %
    Reste OuestDépartements du Sud-Est et de l’Ouest sans l’Aire Métropolitaine de P-au-P1.1 %18.1 %
    NordDépartements du Nord, du Nord-Est et du Nord- Ouest1.1 %17.4 %
    SudDépartements du Sud, de la Grande-Anse et des Nippes1.2 %17.2 %
    TransversaleDépartements du Centre et de l’Artibonite1.2 %18.1 %
    Source: IHSI
  • Vaccin COVID-19 : les grandes entreprises pharmaceutiques encaissent des profits record

    Pfizer a déclaré des revenus de 14,6 milliards de dollars pour le premier trimestre de 2021, une augmentation de 45 % par rapport à la même période l’an dernier. Les excellents résultats de la société pharmaceutique sont en partie attribuables aux ventes du vaccin covid-19 développé avec BioNTech. Il a augmenté ses revenus annuels attendus d’un maximum de 61,4 milliards de dollars à un maximum de 72,5 milliards de dollars (en savoir plus – The Economist). Les fabricants s’appuient sur des brevets ou des secrets commerciaux pour protéger leurs médicaments et vaccins et générer des profits. Cette pratique déclenche un nouveau débat sur l’opportunité de renoncer aux droits de propriété intellectuelle pour sauver des vies.

    Alors qu’une vague de cas de covid-19 dévaste l’Inde, sa vaste industrie de fabrication de médicaments génériques a hâte de produire en masse les vaccins nécessaires pour vacciner ses 1,4 milliard d’habitants. Pourtant, le système mondial des brevets l’a jusqu’à présent empêché.

    Un fabricant bénéficie d’une protection de la rentabilité grâce à la fois aux brevets et à la protection des secrets commerciaux. Les brevets accordent au titulaire du brevet 20 ans de contrôle total sur le prix du marché du médicament. Mais, après l’expiration de la durée des brevets, la rentabilité peut chuter avec un afflux de concurrents. D’un autre côté, les secrets commerciaux peuvent être très rentables pour une durée indéterminée si les ingrédients sont hautement confidentiels et quasiment impossibles à rétro-ingénierie.

    Le conseil général de l’Organisation mondiale du commerce discutera de la renonciation à un accord protégeant les secrets commerciaux des sociétés pharmaceutiques. L’un des accords que les pays doivent ratifier lors de leur adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).

    Les partisans des brevets sur les vaccins affirment que leur renonciation ne contribuerait guère à accroître l’offre. Les vaccins sont difficiles à réaliser et la suppression des bénéfices garantis par les brevets pourrait ralentir les investissements nécessaires pour développer des médicaments vitaux.

    Les partisans des licences obligatoires et de la dispense de propriété intellectuelle proposent que les sociétés pharmaceutiques doivent faire plus pour vacciner le monde à la lumière des énormes sommes d’argent qu’elles ont reçues du gouvernement.

    Un groupe restreint de pays a réussi à mettre des vaccins sur le marché en un temps record, mais pas sans le soutien de leurs gouvernements. Par exemple, Moderna, une société pharmaceutique relativement nouvelle qui n’avait que 60 millions de dollars de revenus en 2019, a encaissé 529 millions de dollars de revenus de subventions et 200 millions de dollars sur les premières ventes de son vaccin covid-19 en 2020. Les prévisions pour 2021 sont d’un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars, majoritairement des ventes de vaccins (en savoir plus – CNN).

    En outre, le président Joe Biden s’est fixé comme objectif de vacciner 160 millions d’Américains adultes d’ici le 4 juillet. M. Biden a également déclaré qu’il agirait rapidement pour vacciner les adolescents. Le Canada a également approuvé un vaccin covid-19 mis au point par Pfizer et BioNTech pour une utilisation chez les enfants âgés de 12 à 15 ans. C’est le premier pays à autoriser un vaccin contre le covid-19 pour les personnes de moins de 18 ans.

    Les gouvernements du monde entier ont passé suffisamment de commandes de vaccins pour vacciner pleinement l’ensemble de la population mondiale. Avec une commande aussi importante, on s’attend à ce que les grandes sociétés pharmaceutiques encaissent des profits record. Merci en partie à l’administration de Joe Biden — qui, avec la Grande-Bretagne et l’UE, qui a jusqu’ici bloqué la proposition de déroger à l’accord qui protège les secrets commerciaux des sociétés pharmaceutiques à l’OMC.

  • Joe Biden fête ces 100 jours à la Maison-Blanche

    Joe Biden fête aujourd’hui (29 avril) ces 100 jours à la Maison-Blanche. Bien qu’il n’y ait aucune signification constitutionnelle ou statutaire pour les 100 premiers jours du mandat d’un président, peu de dates semblent avoir autant de poids que le 100e jour du mandat d’un nouveau président américain. Il est venu de la présidence de Franklin D. Roosevelt. Élu au milieu d’une grande dépression, au cours de ses 100 premiers jours en fonction, FDR a non seulement contribué à consolider un système bancaire en rapide détérioration — contribuant à mettre fin à la Grande Dépression — mais a également jeté les bases de ce qui allait devenir le New Deal en signant 99 décrets exécutifs ainsi que la signature de 73 projets de loi. Voici ce qui s’est démarqué au cours des 100 jours de Biden à la tête de la plus grande économie du monde.

    Dans sa première allocution à une session conjointe du Congrès, le président Biden a étalé son budget et ses objectifs économiques, soulignant le nombre de personnes qui avaient été vaccinées contre le COVID-19 au cours de ses 100 premiers jours en fonction. Il a présenté son plan de dépenses pour construire des routes et des ponts, lutter contre le changement climatique et élargir les programmes sociaux, tels que l’aide à la garde d’enfants, l’emploi, collège communautaire gratuit et d’autres questions.

    Alors que le président Biden célèbre son 100e jour dans le bureau ovale, les chiffres officiels publiés aujourd’hui devraient montrer que le PIB a augmenté d’environ 6 % au premier trimestre en termes annualisés, une accélération par rapport à 4 % au quatrième trimestre de l’année dernière. Une croissance aussi rapide signifierait que la production économique américaine a presque retrouvé son niveau d’avant le déclenchement de la pandémie. Ce serait une reprise étonnamment rapide. Pour cela, merci à une succession d’énormes programmes de relance, qui ont mis de l’argent dans de nombreuses poches.

    Bien que son plan de relance soit sa réalisation la plus importante, au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir, le président Biden a signé 42 décrets et 11 projets de loi. Biden a également fait 11 nominations à la magistrature fédérale, mais il a encore un long chemin à parcourir s’il espère égaler les plus de 220 juges qui ont été confirmés dans le cadre d’un remaniement historique de la justice sous la présidence de Donald Trump.

    En ce qui concerne les infections au COVID-19, sous Biden, les nouveaux cas quotidiens sont passés d’une moyenne de plus de 199 000 cas dans la semaine précédant son inauguration à environ 54 400 cas aujourd’hui, soit une baisse de 73 %.

    Un nouveau sondage CNN révèle que 53 % des Américains approuvent la façon dont le président Biden gère le travail et disent qu’il a eu les bonnes priorités, et 59 % disent qu’il fait du bon travail en tenant ses promesses de campagne. Biden obtient une large approbation pour sa gestion du problème déterminant de la dernière année de la vie américaine, la pandémie de coronavirus. Au total, 66 % approuvent sa prise en charge, en hausse de 6 points depuis début mars.

    Il est déjà plus populaire que Trump ne l’était à n’importe quel jour de sa présidence, selon la moyenne des sondages de FiveThirtyEight. Bien qu’il soit plus populaire que son prédécesseur, son approbation est inférieure à celle des présidents les plus récents à ce stade de leur premier mandat. Selon NPR News, cela semble en grande partie être le résultat d’une polarisation accrue. Les sondages montrent que 93 % des démocrates approuvent le travail que fait Biden contre seulement 12 % des républicains.

    Par ailleurs, M. Biden a également commencé par reconnaître qu’il était le premier président à prononcer une allocution conjointe du Congrès avec deux femmes, La vice-présidente Kamala Harris qui est aussi présidente du Sénat et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, assises derrière lui.

  • La Banque centrale européenne se réunit alors que de nouveaux verrouillages compliquent la reprise économique

    Le 22 avril 2021, la Banque centrale européenne (BCE) a tenu ses réunions alors que la reprise économique de la zone euro reste sur un terrain difficile en raison d’une troisième vague de Covid-19. La BCE a décidé de maintenir sa politique inchangée pendant que les acteurs du marché recherchent des indices lorsque sa relance monétaire massive pourrait commencer à se dissiper. La BCE a fait part de ses inquiétudes face à la forte hausse des coûts d’emprunt pour les gouvernements de la zone euro avant que l’économie ne se remette complètement du choc des coronavirus.

    Les économistes de Citigroup soulignent que la BCE calibre son programme d’achat d’actifs en fonction de la pandémie, et non de ses objectifs d’inflation. Ce mouvement suggère qu’il se concentre sur le soutien de l’économie jusqu’à ce que le pire de la crise sanitaire soit passé, car les perspectives sont incertaines.

    Au lendemain de la pandémie, la BCE a lancé son programme d’achat d’urgence face à la pandémie, ou PEPP, qui achète des obligations dans la région pour stimuler les prêts et alimenter une reprise économique. Il a laissé ce programme inchangé lors de sa réunion de mars, avec un montant d’achat cible toujours de 1 850 milliards d’euros (2 210 milliards de dollars). Le programme devrait durer jusqu’en mars 2022.

    Les achats de PEPP se sont élevés à 74 milliards d’euros en mars. Ce montant était nettement supérieur aux 53 milliards d’euros et 60 milliards d’euros en février et janvier. La BCE a décidé d’accélérer les achats mensuels d’obligations pour atténuer une partie de la pression à la hausse des rendements de la dette souveraine dans la région. Une telle pression avait entraîné un refinancement plus coûteux pour les pays de la zone euro ou un resserrement des conditions financières.

    Avec un changement de politique quasiment hors de propos cette semaine, les observateurs de la Banque centrale européenne devront surveiller de près les détails de son programme de relance de la pandémie alors que les décideurs politiques attendent plus de données avant de prendre des mesures décisives.

    Par ailleurs, bien que la reprise en Europe devrait être plus lente qu’aux États-Unis, les chiffres économiques récents indiquent une reprise économique plus forte que prévu dans la zone euro. Ainsi, de nouveaux verrouillages de coronavirus dans la zone euro ne justifieront probablement pas de nouvelles mesures de la part de la banque centrale.

    Après la crise financière de 2008, les banquiers centraux européens ont trop rapidement asséché leur soutien à l’économie. Cette fois, ils ne voudraient pas répéter la même erreur. Selon les analystes de Morgan Stanley, l’Europe se remettra de la crise induite par le coronavirus trois fois plus vite qu’après le krach financier mondial de 2008.

  • Industrie du vêtement : plus de soutien à l’industrie la plus importante d’Haïti

    La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, soutient l’industrie du vêtement en Haïti. L’objectif est d’aider les entreprises et les travailleurs à surmonter la crise du COVID-19. Cet objectif sera atteint grâce à la rétention de l’emploi et des investissements et, à moyen terme, à attirer des capitaux privés et à créer davantage d’emplois.

    Il convient de noter que le vêtement est le secteur le plus important d’Haïti. Il fournit des emplois à environ 55 000 travailleurs, dont la plupart sont des femmes. Selon les données d’UN Comtrade, la valeur des exportations totales du pays était de 1,3 milliard de dollars en 2019. Le secteur du vêtement représente 1,08 milliard de dollars, et les États-Unis étaient le plus gros importateur grâce à la loi HOPE.

    La pandémie a cédé la place à l’annulation des commandes et à la fermeture d’usines. Cependant, avec le soutien du Programme de partenariat Corée-IFC (KIPP) et de la facilité pour les services de conseil en climat d’investissement (FIAS), la IFC réunira des acteurs clés des secteurs publics et privés à la recherche d’opportunités pour augmenter la production.

    L’analyse d’IFC estime à plus de 70 millions de dollars un potentiel d’investissement dans un scénario favorable. Cela devrait également se traduire par des milliers de nouveaux emplois pour les prochaines années dans l’industrie du vêtement en Haïti.

    Dans la première phase, IFC se concentrera sur une réponse ciblée pour aider les fabricants à se convertir rapidement pour produire des équipements de protection individuelle (EPI). Cette réponse permettra à l’industrie de répondre à une demande mondiale changeante pour faire face à la crise du COVID-19 en préservant les emplois et les investissements.

    À moyen terme, la Société financière internationale aidera le secteur à maintenir les producteurs existants sur le marché. Elle le fera en collaboration avec les acteurs étatiques en aidant à améliorer les services gouvernementaux, à améliorer l’environnement des affaires et la compétitivité du secteur en améliorant la réglementation commerciale. L’IFC contribuera également à l’élaboration de directives opérationnelles et de plans de continuité.

    La troisième phase se concentrera sur l’attraction des investisseurs, la facilitation des expansions, le développement d’une nouvelle proposition de valeur pour rapprocher la production du marché américain afin de profiter du nearshoring et de la mobilisation des investissements dans l’industrie du vêtement en Haïti.

    Un Secrétariat technique public-privé travaillera avec la IFC et le ministère des Finances et de l’Économie d’Haïti en tant que contrepartie de ce projet pour renforcer les capacités des secteurs publics et privés et assurer un effort de collaboration. Ce secrétariat comprend le Centre pour la facilitation des investissements, l’Association industrielle d’Haïti (ADIH), le ministère du Commerce et de l’Industrie, le Bureau du médiateur du textile et Better Work Haïti, indique le communiqué.

    « IFC est un partenaire à long terme d’Haïti, en particulier de l’industrie textile, et nous sommes heureux de travailler à nouveau ensemble pour aider le secteur à réaliser tout son potentiel et à continuer de créer des emplois pour les Haïtiens », a déclaré le ministre de l’Économie et des Finances d’Haïti.

    « L’ADIH a travaillé avec IFC ces derniers mois pour identifier les défis de l’industrie du vêtement orientée vers l’exportation, et ce travail a facilité le dialogue au sein des entreprises du secteur ainsi que des institutions impliquées. Je suis certain que nous serons en mesure de tirer parti de cette expérience pour rendre le secteur plus compétitif », a déclaré le président de l’ADIH, Wilhelm Lemke.

  • La CFTC des États-Unis attribue 3 M$ à un dénonciateur

    Ce vendredi, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) des États-Unis a annoncé la récompense d’environ 3 millions de dollars à un dénonciateur. Sa dénonciation spécifique, crédible et opportune a conduit la commission à ouvrir une enquête et, en fin de compte, à prendre des mesures coercitives efficaces.

    En réponse à la crise financière mondiale de 2007-2008, le Congrès des États-Unis a créé le programme de dénonciation de la CFTC. Ce programme de dénonciation en matière de questions financières vise à inciter les particuliers à signaler d’éventuels actes répréhensibles et violations des lois à la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis.

    Le rôle de la SEC est de protéger les investisseurs, de maintenir un fonctionnement juste et ordonné des marchés boursiers et de faciliter la formation de capitaux.

    Un.e dénonciateur.rice peut recevoir entre 10 % et 30 % des sanctions financières perçues. Depuis 2014, l’institution a accordé environ 123 millions de dollars aux dénonciateurs, ce qui a entraîné des sanctions financières de plus d’un milliard de dollars.

    Selon Vincent McGonagle, directeur par intérim de l’organisme, une telle étape illustre que le programme a eu un impact considérable sur les efforts de renforcement de la loi. Il ajoute que l’aide des dénociateurs a été essentielle pour révéler les actes répréhensibles, et que leurs pistes ont finalement permis de conserver le temps et les ressources de la CFTC.

    En Haïti cependant, des lois efficaces portant sur la protection des dénonciateurs et dénonciatrices pour exposer la corruption sont inexistantes. L’abus de pouvoir de haut niveau continue de profiter à quelques-uns au détriment de la majorité causant des dommages graves aux individus et à la société. Le pouvoir public est exercé à des fins privées, y compris les formes mineures et majeures de corruption, ainsi que dans la « capture » de l’État par les élites et les intérêts privés.

    Même s’il y avait eu de telles lois, l’impunité telle qu’elle est actuellement l’aurait rendue inutile. Bien qu’il y ait eu d’innombrables accusations portées par d’éventuels témoins crédibles, il n’y a eu aucun procès en justice.

    Le système judiciaire haïtien, qui comprend des institutions telles que UCREF et ULCC, ne semble pas se soucier des soupçons d’actes répréhensibles ou de corruption qui entravent le développement économique du pays.

    De plus, le pouvoir législatif ne parvient pas à créer de nouvelles lois pour lutter contre la corruption ou pour protéger les consommateurs haïtiens. Néanmoins, ils voulaient renforcer les lois sur la diffamation existantes pour se protéger contre les accusations publiques, en particulier celles formulées dans les médias.