Category: Cabinet Ministériel

  • Michel Patrick Boisvert reconduit au poste de ministre de l’Économie et des Finances

    L’ancien ministre de la Planification et de la Coopération Externe (MPCE) Michel Patrick Boisvert a été reconduit au poste de de l’Economie et des Finances (MEF) lundi en Haïti par un arrêté nommant les membres du cabinet ministériel signé par le nouveau Premier Ministre Ariel Henry.

    Michel Patrick Boisvert est l’un des nombreux ministres, dont l’ancien Premier ministre par intérim, le Dr Claude Joseph, le ministre de la Justice Rockfeller Vincent et la ministre de la Santé Gréta Roy Clement qui ont été reconduits dans leurs fonctions.

    M. Boisvert avait pris les rênes du ministère de l’Economie et des Finances après son installation, le jeudi 5 mars 2020, par l’ancien Premier ministre Joseph Jouthe.

    Selon son profil LinkedIn, le nouveau titulaire du ministère de l’Économie et des Finances est fonctionnaire depuis 1995. Il occupait également auparavant le poste de directeur général dudit ministère depuis 2018.

    Le ministère de l’économie et des finances est l’un des ministères les plus importants du gouvernement Haïtien. Il a pour mission fondamentale de formuler et de mettre en application la politique économique et financière de l’état.

    En tant que ministre de l’Économie et des Finances, M. Boisvert sera chargé de gérer la trésorerie haïtienne. Il détermine également la politique fiscale de l’État, d’assurer la perception des impôts et taxes, de gérer les actifs de l’État.

    Entre autres, il coordonne également les travaux de préparation du budget général de la république et veille à son exécution et établit, avec l’aide de la Banque centrale, la politique monétaire du pays et supervise son exécution.

  • Lettre du Député Jude Jean au Bureau de la Chambre des Députés

    Port-Au-Prince, le 27 Mai 2019

    A l’Honorable Député Gary BODEAU,
    Président de la Chambre des Députés,
    Et aux Honorables Membres du Bureau.

    Honorables Collègues,

    Que la présente soit la traduction fidèle du désarroi rongeant le quotidien du peuple Haïtien, et ma consternation face à l’inaction du Pouvoir Législatif.

    Honorable Président, Honorables membres du bureau, la décadence galopante des conditions de vie de la population Haïtienne, a dépassé les orées de l’absurde, et j’ai passé deux ans à poser ces questions aux collègues Députés : « En sommes-nous conscients ?» Serions-nous devenus déficients de nos sens et facultés, à comprendre les conjonctures, la réalité, et agir dans le sens d’un palliatif graduel, et des solutions durables certaines.

    Le synopsis que je m’apprête à vous dresser n’est autre qu’un secret de polichinelle. Mais, vous m’aurez permis cette redondance, par nécessité de rappel. Rien n’a été sublime hier, mais aujourd’hui, honte à nous, dirigeants et acteurs, de constater ce bouquet de cauchemars et de mésaventures qu’a reçu le peuple. Nos rues sont des dépotoirs à ciel ouvert, notre environnement non-entretenu n’est qu’un cancer sur mesure, d’ailleurs nous traversons quotidiennement des montagnes d’immondices en toute quiétude pour nous rendre au Parlement. Peu de pluie accouche une mer d’alluvions, inonde nos villes, corrode nos campagnes; et la saison cyclonique est à nos portes. Les risques sismiques demeurent, nous y sommes pleinement exposés. Pourtant, cette rencontre au sujet desdits risques dont j’ai été l’instigateur, organisée au Parlement avec les représentants du Gouvernement reste sans suivi. La dépréciation vertigineuse, fulgurante de la gourde mortifie les commerces, et ravale le pouvoir d’achat de la masse, et des salariés. Les employés et personnels des institutions publiques et privées, en particulier les Professeurs, Policiers, Personnels de Santé, n’ont aucun moyen de vivre dans la décence ; ils sont mal-payés, et exercent leurs métiers au mépris de l’encadrement de l’Etat. Les jeunes sont démunis, et croupissent dans le chômage et la misère. Après leurs études, nos jeunes diplômés peinent à mettre leur savoir au service du pays, en particulier ces jeunes professionnels de la santé ayant effectué leurs études à l’étranger qui, souvent, font face à d’énormes difficultés pour intégrer le système de santé du pays. Les étudiants des écoles privées et publiques confrontent régulièrement à de nombreux obstacles. Et, actuellement, les cris de nos courageuses étudiantes des Ecoles Nationales d’Infirmières, notamment les revendications des étudiantes de l’Ecole Nationale d’Infirmières de la ville des Cayes, doivent, de toute urgence, constituer l’objet de nos préoccupations.

    Les Paysans sont laissés pour compte, vivotent dans la précarité, sans brin d’accompagnement. Et, n’en parlons pas, de l’insécurité partout sur le territoire national, avec tout ce qu’elle charrie: incendies de marchés, vols, tueries, anarchisme, et viols sur nos sœurs, nos enfants et nos jeunes, nos valeureuses femmes du ghetto ainsi que nos paisibles étudiantes. A chaque jour des cadavres jonchent nos rues ; ces derniers temps, plusieurs policiers sont tués, dont un Inspecteur, pas plus tard qu’hier : pourtant le CSPN reste serein. L’Etat ne contrôle rien, tout lui échappe ; les services des institutions publiques et privées à l’instar des compagnies de téléphonie, ne sont pas suffisamment contrôlées. Les Collectivités Territoriales sont traitées en parents pauvres. Et malgré le blocage des projets des CASEC, le blocage des projets inscrits dans les budgets, la Caravane passe, en toute quiétude, sans lueur de changement. Voilà le constat!

    Tout cela argumente la nécessité de convocation. Moi, pour ma part, j’encourage les différents blocs et groupes de Députés à réfléchir sur les actions nécessaires à poser. C’est pour cela que je suggère au Bureau de convoquer les Députés à une rencontre spéciale afin de décider de notre action comme institution. Il nous faut une décision expéditive du Pouvoir Législatif, pour forcer chaque institution en ce qui la concerne, à agir sur les problématiques, sans délai, pour des solutions adéquates et urgentes.

    Si aucun miracle ne présage la possibilité de changer les choses, nous n’en serions point innocentés.

    Nul besoin d’attendre la prochaine marche, la prochaine manifestation, le prochain déferlement populaire à l’exemple du 6 et 7 juillet 2018, le prochain “pays lock”, pour sursoir à nos pensées électives, de prochain mandat, pour prendre une décision historique salvatrice, susceptible de relever le niveau de la 50ème Législature, et du coup écrire une page d’histoire.

    Si rien n’est fait, il adviendra l’innommable, suite à ce chaos généralisé, ce désordre institutionnalisé, cette rageuse gangrène.

    Espérant, incessamment, que ladite convocation sera faite, Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, recevez mes hautes considérations.

    Patriotiquement vôtre, Jude JEAN, Député du Peuple,
    Circonscription de Boucan Carré,
    50ème Législature