Category: Croissance economiques

  • L’économie d’Haïti recule de 4,2 % en 2024 dans un contexte de crise sécuritaire et de déclin prolongé

    L’économie d’Haïti est dans un état désastreux, connaissant sa sixième année de croissance négative en 2024. Le PIB du pays a diminué de 4,2 %, la baisse annuelle la plus importante depuis le tremblement de terre de 2010. Cette contraction économique prolongée, avec une contraction annuelle moyenne de 2,3 % entre 2019 et 2024, est le signe d’une crise croissante et persistante.

    La contraction économique prolongée a eu un impact profond sur la vie des Haïtiens. Six années de croissance négative ont érodé les moyens de subsistance, réduit l’accès aux services essentiels et aggravé les inégalités économiques. L’économie étant incapable de générer suffisamment d’emplois ou de maintenir des activités productives, les ménages dépendent de plus en plus des envois de fonds et de l’aide humanitaire pour survivre.

    La hausse du coût de la vie, exacerbée par l’inflation, a laissé de nombreuses familles incapables de se permettre des biens de première nécessité tels que la nourriture, le logement et les soins de santé. En outre, la forte inflation alimentaire a un impact disproportionné sur les familles à faible revenu, poussant davantage de ménages dans la pauvreté et exacerbant l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Pour y faire face, beaucoup sont obligés de réduire leurs dépenses non essentielles, de réduire la qualité de leur alimentation ou même de sauter des repas, compromettant ainsi leur bien-être et leur santé en général.

    L’un des principaux facteurs du déclin économique d’Haïti est la crise sécuritaire actuelle. Les deux départements les plus peuplés d’Haïti, l’Ouest et l’Artibonite, sont aux prises avec une grave crise sécuritaire. Le département de l’Ouest, où se trouve la capitale Port-au-Prince, a été particulièrement touché. En tant que région économiquement la plus importante, Port-au-Prince est la plaque tournante du commerce national et international. Cependant, le contrôle généralisé des gangs sur les principales routes menant à la capitale a paralysé l’activité économique. Les producteurs alimentaires d’autres régions, notamment le département de l’Artibonite, connu comme le grenier d’Haïti, sont confrontés à d’importantes difficultés pour transporter leurs marchandises vers le marché, leur coupant ainsi l’accès à une source de revenus majeure. De même, les marchandises importées entrant dans le pays via Port-au-Prince sont sujettes à des retards, à des perturbations ou à des vols purs et simples, ce qui augmente les coûts et réduit l’offre pour les consommateurs à l’échelle nationale.

    La situation sécuritaire a non seulement entravé le commerce, mais a également dissuadé les investissements directs étrangers et l’entrepreneuriat local. Les entreprises ont du mal à fonctionner dans un environnement marqué par la violence, l’extorsion et l’imprévisibilité, ce qui compromet encore davantage la croissance économique.

    Les effets combinés de la croissance négative et de la crise sécuritaire se font sentir dans tous les secteurs. L’agriculture, pierre angulaire de l’économie haïtienne, a été particulièrement touchée car les agriculteurs ne peuvent pas transporter de manière fiable leurs marchandises vers les marchés. Les industries manufacturières et de services sont également contraintes, la production et les ventes étant entravées par des défis logistiques et de sécurité. Les recettes publiques ont chuté, limitant la capacité du gouvernement à investir dans les infrastructures critiques ou à fournir des services essentiels à la population.

    La trajectoire actuelle d’Haïti souligne le besoin urgent d’agir. Le rétablissement de la sécurité est crucial pour relancer l’activité économique et stabiliser le pays. Des investissements ciblés et des efforts coordonnés pour démanteler les réseaux de gangs et le trafic d’armes sont essentiels à la réouverture des routes commerciales et à la reprise économique.

    Aborder les problèmes systémiques tels que la pauvreté, le chômage et l’insécurité alimentaire en Haïti nécessite une approche globale et multiforme. Les investissements dans l’agriculture, les infrastructures et l’éducation sont essentiels pour reconstruire l’économie à partir de zéro et favoriser la résilience face aux chocs futurs. Pour qu’Haïti puisse se libérer de ce cycle de déclin économique, elle doit donner la priorité au rétablissement de la stabilité, à la lutte contre la corruption, au rétablissement de la confiance et à la création d’opportunités de croissance.

    La sixième année consécutive de croissance négative en Haïti n’est pas seulement une statistique : c’est un appel à l’action. Sans des efforts décisifs pour s’attaquer aux causes profondes de la crise économique, le cycle de pauvreté et d’instabilité ne fera que s’aggraver, laissant des millions d’Haïtiens dans des conditions de plus en plus désastreuses.

  • Le FMI trace de sombres perspectives pour l’économie haïtienne

    L’économie haïtienne devrait se contracter pour la sixième année consécutive en 2024, marquant un déclin économique prolongé exacerbé par l’instabilité sociopolitique actuelle, une crise sécuritaire et une inflation élevée. Selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), l’économie haïtienne devrait se contracter de 4 % en 2024, soit une baisse plus forte que les -3 % précédemment projetés en juillet. Le ralentissement économique du pays persiste depuis 2019, sans aucun signe de reprise en vue.

    L’inflation reste un problème critique, aggravant les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Haïtiens. En 2023, l’inflation annuelle a atteint le chiffre ahurissant de 44,1 %, et même si elle devrait légèrement ralentir, elle restera élevée à 26 % en 2024. Cette inflation persistante continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus que les salaires et les opportunités d’emploi stagnent dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire.

    Le gouvernement haïtien n’a pas été en mesure de lutter efficacement contre l’insécurité généralisée, ce qui a contribué à l’aggravation de la crise économique. Les gangs violents, les troubles civils et l’instabilité politique ont créé un environnement dans lequel les entreprises ont du mal à fonctionner, les investissements se sont taris et une partie importante de la population a été poussée à quitter le pays à la recherche de sécurité et d’opportunités ailleurs.

    Contrairement aux sombres perspectives d’Haïti, l’économie mondiale devrait rester stable, mais avec une croissance modeste. Les marchés émergents, bien qu’ils soient confrontés à leurs propres défis tels que les perturbations des matières premières et les conflits géopolitiques, connaissent encore certains domaines d’amélioration économique. Par exemple, la croissance dans les pays émergents d’Asie est tirée par la forte demande de semi-conducteurs et les progrès de l’intelligence artificielle. Dans le même temps, l’Amérique latine et les Caraïbes devraient connaître une croissance plus lente, la croissance régionale devant légèrement décélérer à 2,1 % en 2024, contre 2,2 % en 2023.

    L’Afrique subsaharienne, autre région confrontée à des difficultés économiques, devrait maintenir un taux de croissance de 3,6 % en 2024, à l’image de ses performances de 2023. Cependant, la récession prolongée d’Haïti se révèle particulièrement grave par rapport aux tendances mondiales et régionales.

    Alors que le monde continue de lutter contre les effets de l’inflation et d’une reprise économique lente, l’avenir économique haïtienne semble de plus en plus incertain. Sans amélioration de la sécurité, la capacité d’Haïti à renouer avec la croissance et à échapper à la récession actuelle reste douteuse. La combinaison d’une contraction économique, d’une inflation élevée et d’une aggravation de la crise sécuritaire constitue une menace importante pour les moyens de subsistance de millions d’Haïtiens, laissant peu de place à l’optimisme à court terme.

  • L’économie haïtienne continue de connaître des difficultés au cours de l’exercice 2023-2024

    La Banque de la République d’Haïti (BRH) a récemment publié sa « Note Sur La Politique Monétaire » trimestrielle, détaillant l’état de l’économie haïtienne pour le premier semestre de l’exercice 2023-2024. L’économie haïtienne reste fortement influencée par les troubles sociopolitiques en cours, qui ont gravement perturbé le système productif dans presque tous les secteurs. Malgré quelques évolutions positives en décembre, attribuées principalement aux festivités de fin d’année, le premier semestre a été marqué par une performance mitigée des activités économiques.

    L’Indicateur d’activité économique à court terme (ICAE), publié par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), indique une nette contraction de l’économie au cours du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2023-2024. L’indice global a chuté de 3,8 %, reflétant la sous-performance des principaux secteurs de l’économie. La détérioration des conditions de sécurité au deuxième trimestre suggère que les activités économiques resteront probablement atones.

    Le secteur agricole a été particulièrement touché par des conditions climatiques défavorables, entraînant des niveaux de production alimentaire inférieurs à la moyenne quinquennale. Cela a entraîné un déficit d’approvisionnement alimentaire, exacerbé par les difficultés économiques rencontrées par les agriculteurs. Les coûts élevés des intrants agricoles ont réduit les zones cultivables, mettant encore plus à rude épreuve la production alimentaire.

    Par ailleurs, les dysfonctionnements des principaux ports et aéroports entre février et mars 2024 ont perturbé l’approvisionnement des marchés, faisant grimper les prix des produits de base. Cette situation a aggravé l’insécurité alimentaire, la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) signalant que 17 % de la population est en phase 4 (Urgence) de l’IPC et 33 % en phase 3 (Crise). Dans l’ensemble, la moitié de la population est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë pendant la période de projection, contre 44 % dans les prévisions précédentes.

    Selon la BRH, le marché du travail est en difficulté en raison d’une activité économique atone et de mouvements migratoires importants. Le déclin du climat des affaires et de la production a entraîné une augmentation des pertes d’emplois et réduit la capacité de l’économie à créer de nouveaux emplois. L’industrie textile a notamment connu une réduction de plus de 45 % de ses effectifs entre septembre 2023 et mars 2024, ramenant le nombre d’employés à 29 000. Le secteur bancaire a également été touché, perdant plus de 10 % de ses employés au cours de l’exercice 2023 et étant confronté à des difficultés pour recruter du personnel qualifié.

    En ce qui concerne l’évolution des prix, une décélération observée depuis mars 2023 a pris fin en février 2024, avec une hausse de 3,1 %, suivie d’une hausse de 4,7 % en mars. Sur un an, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 26,7 % en mars 2024, soit une augmentation de 3,7 points de pourcentage. Le taux d’inflation mensuel moyen entre octobre 2023 et mars 2024 était de 2,7 %, contre 2,1 % pour la même période en 2022-2023. Cette hausse de l’inflation, malgré un taux de change stable, peut être attribuée aux difficultés d’importation suite à la suspension des vols, à la paralysie des activités maritimes et aux goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement des marchés.

    L’économie haïtienne continue d’être confrontée à des défis importants en raison de l’instabilité sociopolitique, des conditions météorologiques défavorables et des perturbations des opérations logistiques. Ces facteurs ont entraîné une contraction des activités économiques, une insécurité alimentaire accrue, des pertes d’emplois et une hausse de l’inflation. Les perspectives dans un avenir proche restent incertaines, les problèmes de sécurité persistants étant susceptibles de prolonger la stagnation économique et d’exacerber les luttes de la population haïtienne.

  • Le déclin économique d’Haïti : la conséquence du mépris évident de l’administration Ariel

    L’un des développements les plus surprenants de ces dernières années a été le mépris évident de l’administration Ariel pour les questions de sécurité et de violence des gangs, malgré le préjudice considérable que ces problèmes ont infligé aux activités économiques du pays. Malheureusement, nous avons été témoins des conséquences de cette approche au cours des quatre dernières années, puisque le PIB réel a diminué en moyenne de plus de 2 % par an.

    Selon les perspectives économiques de la Banque mondiale, la croissance mondiale devrait diminuer à 3,0 % en 2023, contre 3,5 % en 2022. Quant à Haïti, la Banque mondiale prévoit que l’économie haïtienne se contractera pour la cinquième année consécutive en 2023 avec un taux de croissance négatif de -1,5 %.

    Les organisations de défense des droits de l’homme et les rapports des Nations Unies soulignent les difficultés auxquelles sont confrontés le système judiciaire et la police haïtiens, notamment le besoin de ressources, de contrôles internes, de recrutement et de meilleures conditions de travail. Au lieu de prendre des mesures proactives, le gouvernement a adopté une approche passive pour justifier l’intervention étrangère, alors que l’influence des gangs continue de croître.

    À court terme, nous prévoyons que l’économie continuera de faire face à des défis dus à l’érosion du capital des ménages et des entreprises, ainsi qu’à l’entrave aux opérations normales posée par la menace constante des activités des gangs. Cet environnement a contribué à une hausse rapide et persistante de l’inflation, qui reste élevée, supérieure à 45 %.

    Malgré l’appauvrissement continu de la population haïtienne, il semble que les décideurs politiques restent relativement indifférents. Pendant ce temps, Haïti continue de faire face à la violence et à l’instabilité politique, laissant plus de la moitié de la population en difficulté pour accéder à la nourriture.

    En comparaison avec les pays de la région Amérique latine et caraïbe, Haïti devrait afficher les performances économiques les plus faibles. Alors que le taux de croissance moyen des pays de la région devrait être de 2,3 % en 2023, l’économie d’Haïti devrait connaître une croissance négative.

    La négligence de l’administration Ariel en matière de sécurité et de violence des gangs a provoqué un déclin soutenu du PIB d’Haïti, entraînant de grands défis économiques et sociaux, et une hausse démesurée de l’inflation. En outre, Haïti devrait connaître sa cinquième année consécutive de contraction économique, ce qui le distinguera de la croissance de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.

  • L’économie mondiale ralentira de 2,1 % et l’économie haïtienne se contractera de 2,4 %

    Selon les dernières perspectives économiques de la Banque mondiale, la croissance mondiale tombera à 2,1 % cette année contre 3,1 % en 2022. Quant à Haïti, la Banque mondiale s’attend à ce que l’économie haïtienne se contracte pour la cinquième année consécutive en 2023. L’économie haïtienne est en territoire négatif depuis 2019 et devrait décliner de 2,4 % cette année.

    Selon les Perspectives économiques de juin 2023, l’économie mondiale reste dans un état précaire au milieu des effets prolongés des chocs négatifs qui se chevauchent de la pandémie, de la guerre en Europe et du resserrement brutal de la politique monétaire pour contenir une inflation élevée.

    D’autre part, l’économie haïtienne devrait continuer à se contracter dans un contexte de violence et d’instabilité accrues. Cette situation précaire va encore aggraver le problème de sécurité alimentaire du pays. Près de la moitié des ménages rencontrent des difficultés pour accéder à la nourriture, a rapporté la FAO.

    De plus, la croissance du PIB d’Haïti sera sombre par rapport à celle d’autres pays au même stade économique. Alors que l’économie haïtienne devrait se contracter, la croissance économique dans les pays à revenu faible devrait accélérer en 2023 à un taux moyen de 5,1 %.

    Perspectives régionales :

    Asie de l’Est et Pacifique : La croissance devrait atteindre 5,5 % en 2023, puis ralentir à 4,6 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

    Europe et Asie centrale : La croissance devrait légèrement augmenter pour atteindre 1,4 % en 2023, avant de grimper à 2,7 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

    Amérique latine et Caraïbes : La croissance devrait ralentir à 1,5 % en 2023 avant de remonter à 2 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

    Moyen-Orient et Afrique du Nord : La croissance devrait ralentir à 2,2 % en 2023 avant de remonter à 3,3 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

    Asie du Sud : La croissance devrait ralentir à 5,9 % en 2023, puis à 5,1 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.Afrique subsaharienne : La croissance devrait se modérer pour s’établir à 3,2 % en 2023, puis remonter à 3,9 % en 2024. Pour en savoir plus, consulter la synthèse régionale.

  • Contexte économique difficile et complexe : Haïti n’a pas de répit

    Contexte économique difficile et complexe : Haïti n’a pas de répit

    Jean Baden Dubois, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), a dressé un sombre tableau de l’économie Haïtienne lors de sa dernière conférence de presse autour du décaissement du FMI et de la réponse du MEF et de la BRH au séisme du 14 août 2021. Il a qualifié la situation actuelle de « complexe et difficile ».

    Tous les indicateurs économiques du pays sont désastreux. Même avant le tremblement de terre qui a secoué le Grand Sud, Haïti souffrait du « peyi lòk », de la récession économique mondiale et de la violence des gangs.

    L’économie Haïtienne n’a jamais été dans une situation aussi précaire depuis plus de deux décennies lorsque la production du pays a diminué de 5 % après le tremblement de terre du 12 janvier qui a secoué la capitale. Selon M. Dubois, la BRH prévoit que l’économie se contractera pour une troisième année consécutive.

    « La situation des finances publiques est critique en raison des difficultés de mobilisation des ressources dans un contexte de dégradation du climat des affaires », a déclaré le banquier central d’Haïti. Le pays connaîtra un déficit budgétaire record, car le gouvernement doit encore remplir ses obligations.

    Quant à la balance commerciale, le déficit est hallucinant. Le pays a déjà importé pour 3,4 milliards de dollars de biens et services cette année, tandis que ses exportations s’élevaient à environ 700 millions de dollars.

    La seule bonne nouvelle est que les envois de fonds étaient substantiels. Au cours des trois derniers trimestres, les Haïtiens vivant à l’étranger ont renvoyé 2,7 milliards de dollars chez eux. Cependant, ce montant n’était pas suffisant pour conserver la valeur de la gourde. La monnaie locale avait déjà perdu près de 50 % de sa valeur par rapport au dollar au cours de la même période.

    Pendant le mouvement « peyi lòk », le pays était paralysé. Toutes les rues principales ont été bloquées, ce qui a arrêté toutes les activités sociales et économiques. Même les malades ne pouvaient pas se rendre dans les hôpitaux pour des traitements vitaux. Ainsi, durant cette période, le gouvernement n’a perçu aucun revenu augmentant ainsi le déficit budgétaire. L’économie s’est également contractée.

    Parallèlement aux troubles politiques qui ont décapitalisé les entreprises et envoyé la plupart de la classe moyenne dans la pauvreté, la violence des gangs et les enlèvements ont gardé tout le monde prisonnier chez soi, ce qui a détérioré l’environnement des affaires.

    Vient ensuite la pandémie mondiale, qui a fait reculer l’économie. Dans le même temps, les gangs continuent de défier la loi et l’ordre. Les politiciens, quant à eux, poursuivent leurs efforts brutaux pour renverser le gouvernement au pouvoir.

    Alors que les gens pensaient que les choses ne pouvaient pas empirer, le président Haïtien Jovenel Moïse a été assassiné, compliquant la situation déjà complexe et difficile d’Haïti. Un mois et demi après l’assassinat du président du pays, le tremblement de terre a frappé, tuant plus de 2 200 personnes, endommagé et détruit près de 130 000 maisons tout en laissant plus de 700 000 personnes dans le besoin d’une aide humanitaire. Selon les évaluations du Gouvernement, la reconstruction est évaluée à 1,12 milliard de dollars.

  • L’économie mondiale devrait croître de 6%, Haïti de 1%

    Le FMI a révisé à la hausse ses prévisions de croissance économique mondiale, à 6 % cette année et à 4,4 % en 2022, en grande partie grâce au soutien financier des gouvernements, en particulier du gouvernement des États-Unis, et au déploiement des vaccins. Le fonds a également réduit son estimation de la contraction en 2020, en raison de l’assouplissement des mesures de confinement. Quant à Haïti, Quant à Haïti, le FMI s’attend à ce que la croissance du PIB soit faible.

    La contraction estimée de l’économie mondiale pour l’année 2020 devrait être de -3,3 %, soit 1,1 point de pourcentage de moins que prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2020. Le FMI note que les pertes de production causées par la pandémie ont été particulièrement importantes pour les pays qui dépendent du tourisme et des exportations de produits de base et pour ceux qui ont peu d’espace politique pour y répondre. Bon nombre de ces pays sont entrés dans la crise dans une situation budgétaire précaire et ont moins de capacité à mettre en œuvre d’importantes réponses aux politiques de soins de santé ou à soutenir les moyens de subsistance.

    Par ailleurs, l’économie haïtienne devrait se contracter de 3,7% en 2020 et ne devrait pas dépasser 1% en 2021 et en 2022. En d’autres termes, le taux de croissance économique mondial sera 6 fois plus rapide que celui d’Haïti. De plus, La croissance dans la région des Caraïbes devrait atteindre 3,3 % en 2021 et 11.1 % en 2022, après une contraction prévue de 4,3 % en 2020.

    Ce taux de croissance prévu par le FMI pour l’économie haïtienne est plus de deux fois inférieur au taux de croissance prévu par le gouvernement haïtien. Le budget de l’exercice 2020-2021 d’Haïti repose sur l’hypothèse que l’économie croîtrea à un taux de 2,4 %. Toutefois, même la croissance prévue par le FMI pourrait ne pas se maintenir alors que l’insécurité continue de bloquer les activités économiques et de détourner une partie des transferts de la diaspora vers d’autres pays alors que les Haïtiens fuient la violence en Haïti.

    Croissance du PIB réel (variation annuelle en pourcentage)

    2019202020212022
    Haïti-1.7-3.711
    monde2.8-3.364.4
    Amérique latine et les Caraïbes0.2-74.63.1
    Caraïbes0.2-4.33.311.1
    Rwanda9.4-0.25.76.8
    République dominicaine5.1-6.75.55
    Afrique subsaharienne3.2-1.93.44

  • L’économie mondiale devrait croître à un rythme record

    Après le ravage COVID-19 de l’économie en 2020, de nombreux économistes sont optimistes pour la nouvelle année. Le dernier rapport du FMI révèle que l’économie mondiale devrait croître de 5,5% en 2021 et de 4,2% en 2022. Les prévisions pour 2021 sont révisées à la hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport à la prévision précédente, reflétant les attentes d’un renforcement de l’activité grâce aux vaccins et sous l’effet de mesures de soutien supplémentaires dans quelques grandes économies.

    L’année 2020 a été marquée par une pandémie mortelle qui a contraint les pays à adopter des mesures de confinement drastiques entraînant une récession économique brutale. Les industries ont été dévastées et il leur faudra des années pour se redresser. Pour les restaurants, les hôtels, les détaillants, les compagnies aériennes et les petites entreprises, cela a littéralement été la pire des époques. La contraction de la croissance mondiale pour 2020 est estimée à -3,5%, soit 0,9 point de pourcentage de plus que prévu dans les prévisions précédentes.


    Perspectives de l’économie mondiale (jan-2021)

    201920202021*2022*
    Croissance économique mondiale2.8–3.55.54.2
    Économies avancées1.6–4.94.33.1
    États Unis2.2–3.45.12.5
    Zone euro1.3–7.24.23.6
    Allemagne0.6–5.43.53.1
    France1.5–9.05.54.1
    Italie0.3–9.23.03.6
    Espagne2.0–11.15.94.7
    Japon0.3–5.13.12.4
    Royaume-Uni1.4–104.55.0
    Canada1.9–5.53.64.1
    Autres économies avancées**1.8–2.53.63.1
    Pays émergents et économies en développement3.6–2.46.35.0
    Asie émergente et en développement5.4–1.18.35.9
    Chine6.02.38.15.6
    Inde4.2–8.011.56.8
    ASEAN-5***4.9–3.75.26.0
    Europe émergente et en développement2.2–2.84.03.9
    Russie1.3–3.63.03.9
    Amérique latine et Caraïbes0.2–7.44.12.9
    Brésil1.4–4.53.62.6
    Mexique–0.1–8.54.32.5
    Moyen-Orient et Asie centrale1.4–3.23.04.2
    Arabie Saoudite0.3–3.92.64.0
    Afrique sub-saharienne3.2–2.63.23.9
    Nigeria2.2–3.21.52.5
    Afrique du Sud0.2–7.52.81.4
    * Projections
    ** Exclut le Groupe des Sept (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, États-Unis) et les pays de la zone euro.
    *** Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Vietnam.
    Source: FMI


    Alors que les trois à six prochains mois continueront d’être difficiles, en particulier pour les pays de l’hémisphère nord qui passent l’hiver, les analyses de PWC prédisent que la croissance économique est plus susceptible de reprendre au cours du second semestre. Cette période correspond également au moment où les économies avancées auront vacciné une partie substantielle de leur population.

    Avec un taux de 5,5% en 2021, la croissance attendue de l’économie mondiale sera le taux de croissance le plus rapide enregistré au XXIe siècle. La dernière fois que l’économie mondiale a connu une croissance plus élevée, c’était en 1973. Cette année marque également la fin de l’âge d’or du capitalisme qui a duré de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 au début des années 1970.

    D’ici la fin de 2021 ou au début de 2022, l’économie mondiale devrait retrouver son niveau de production d’avant la pandémie, mais la reprise sera inégale selon les secteurs, les pays et les niveaux de revenu. Selon le FMI, la vigueur de la reprise devrait varier considérablement d’un pays à l’autre, en fonction des mesures mises en œuvre pour renforcer le système de santé, de l’efficacité des politiques économiques, de l’exposition aux retombées internationales et des caractéristiques structurelles à l’entrée de la crise.

    Alors que les économies avancées ont du mal à contrôler le COVID-19, la plupart des pays asiatiques, en particulier la Chine, ont relativement mieux réussi à contrôler la pandémie. À 6,3%, les marchés émergents et les économies en développement connaîtront la croissance la plus rapide. Cette croissance sera portée par l’Inde et la Chine. Les deux économies connaîtront une croissance de 11,5% et 8,1% respectivement en 2021.

    Les économies avancées connaîtront une croissance de 4,3% en 2021, l’Espagne enregistrant la croissance la plus rapide au taux de 5,9% après avoir enregistré les pires performances en 2020 lorsque son économie a reculé de 11,1%. Parmi les économies avancées, l’économie française connaîtra le deuxième taux de croissance le plus élevé avec 5,5% et les États-Unis viendront en troisième position avec une croissance du PIB de 5,1% en 2021.

    Quant à l’Amérique latine et les Caraïbes, la région devrait afficher un taux de croissance de 4,1% en 2021 après avoir connu une contraction de -7,7%. En ce qui concerne l’économie haïtienne, selon les dernières prévisions, l’économie connaîtra une faible croissance de 1,2% en 2021, bien en deçà de l’estimation du gouvernement de 2,5%.

  • L’activité économique en Haïti se redresse légèrement, selon la BRH

    Selon la note de la BRH sur la politque monétaire, le dernier trimestre de l’exercice 2020 a été caractérisé par une légère reprise de l’activité économique en Haïti par rapport aux trois trimestres précédents. Ce développement est imputable à un nombre de cas de covid-19 plus faible qu’anticipé, au retour à l’horaire régulier de fonctionnement dans différents secteurs et à la réouverture du pays au trafic aérien international.

    Cette timide reprise a été facilitée par la bonne tenue des transferts et une amélioration des conditions pluviométriques depuis la mi-août, laquelle laisse augurer de meilleures récoltes et d’une amélioration de la disponibilité de certains produits de base comme le riz.

    Toutefois, certains secteurs notamment le tourisme et la sous-traitance continuent de pâtir d’une faible demande externe induite par la pandémie de covid-19. De plus, les activités commerciales dans plusieurs régions du pays continuent de souffrir d’un climat socio-politique incertain et, dans le cas particulier de zone frontalière avec la République dominicaine, de la fermeture des marchés binationaux.

    Concernant l’évolution des prix, la forte dépréciation de la monnaie nationale jusqu’en août, les ruptures provoquées par la situation sécuritaire dans les circuits de commercialisation et le niveau relativement élevé de financement monétaire ont contribué à maintenir l’inflation à un niveau élevé. Cependant, les prix ont commencé à décélérer à partir d’août alors que la gourde s’appréciait considérablement.

    L’Economie mondiale, quant à elle, est marquée par un rebond de l’économie américaine. Les dépenses de consommation qui contribuent à environ deux tiers de l’économie étant à la hausse et le marché du travail s’améliore.

    L’économie de la Zone Euro a été marquée au cours des deux trimestres précédents par des taux de croissance négative (-15% et -12,1%). Au quatrième trimestre, le ralentissement des activités dû notamment à la persistance de la pandémie n’a pas permis de renverser la tendance.

    En République dominicaine, l’activité économique continue d’être affectée par la crise du covid-19. L’indicateur mensuel d’activité économique (IMAE) a reculé de 7,2% en août contre -8,8% en juillet 2020. Etablie à 4,35% en juillet 2020, l’inflation annuelle est tombée à 4,80% en août 2020.

    Par ailleurs, révèle la note de la Banque de la Républic d’Haiti sur le marché international, les prix des produits alimentaires de base ont continué d’augmenter depuis mai, l’indice FAO passant à 94,3 et 96,1 en juillet et août 2020. Dans le même temps, au quatrième trimestre 2020, les prix du pétrole ont augmenté.

  • Haïti devrait afficher une croissance inférieure à ses pairs en 2021

    Le FMI prédit que la croissance du PIB d’Haïti sera sombre par rapport à celle d’autres pays au même stade économique. L’économie haïtienne devrait se contracter de 4% en 2020 et ne devrait pas dépasser 1,2% en 2021. La croissance dans les pays en developpement à faible revenue devrait s’établir à –1,2% en 2020, puis à 4,9% en 2021.

    Le Fonds Monétaire International (FMI) a mis à jour ses prévisions économiques. L’institution multilatérale prévoit une grave récession économique en 2020. L’économie mondiale devrait s’établir à -4,4% en 2020 et rebondir à + 5,2% en 2021. La croissance annuelle en Haïti, qui a fluctué entre -1,2% et 1,5% au cours des cinq dernières années, devrait diminuer considérablement cette année. Alors que l’économie haïtienne reprendra sa croissance en 2021, cette croissance devrait être l’une des plus lentes des pays les moins avancés.

    La croissance pour les pays en developpement à faible revenue prendra un sérieux coup, selon le FMI. La croissance dans ces pays devrait s’établir à –1,2% en 2020, puis à 4,9% en 2021. Un tiers de ces pays enregistreront une augmentation des inégalités de revenus.

    Comparé aux pays les moins avancés, Haïti aura la pire performance économique. Le fonds prédit que la contraction de l’économie haïtienne sera au moins 3 fois pire que ses pairs. L’économie se contractera de 4% cette année et ne devrait pas dépasser 1,2% en 2021.

    Ce taux de croissance projeté par le FMI est deux fois inférieur au taux de croissance projeté par le gouvernement haïtien pour l’exercice 2020-2021. Le nouveau budget reflète le grand optimisme de l’État haïtien pour l’économie. Il avait été préparé sur l’hypothèse que le PIB croîtra à un taux de 2,4% pour l’exercice et une inflation en fin d’année estimée à 18,2% sur un an.

    L’inflation qui avait toujours été un problème majeur en Haïti a oscillé autour de 19,7% en 2019 et de 25% en 2020 devrait être contenue par la force appréciation de la gourde haïtienne qui a reçu une poussée massive de la banque centrale (BRH) à la fin de l’exercice 2019-2020.

    Perspectives economiques

    Même avant la crise sanitaire mondiale, les perspectives pour 2019 pour de nombreux pays étaient très difficiles et les incertitudes étaient considérables. L’économie haïtienne a reculé de 1,2% en 2019 en raison des troubles politiques après une croissance de 1,5% en 2018.

    Cette maigre croissance de 1,5% de 2018 représente la meilleure performance économique d’Haïti au cours des cinq dernières années. Cette performance est également lamentable par rapport à d’autres pays au même stade de développement économique qui ont connu une croissance environ trois fois plus rapide, à un taux moyen de près de 5% par an.

    Dans les pays émergents et en développement, l’inflation a fortement baissé aux premiers stades de la pandémie, bien qu’elle se soit accélérée depuis dans certains pays. L’inflation des prix à la consommation est restée modérée dans les économies avancées.

    Partout dans le monde, de nombreux pays prennent des mesures importantes pour atténuer les effets d’une faible croissance économique pour l’année 2020 et pour se préparer à une économie plus résiliente à venir en 2021. Des mesures fiscales aux mesures monétaires, les pays du monde entier ont adopté des plans de relance pour protéger les économies de l’impact de la pandémie COVID-19.

    En réponse à la montée des risques mondiaux, la Réserve fédérale américaine a suspendu ses hausses de taux d’intérêt. Ell n’a signalé aucune hausse pour le reste de l’année. La Banque centrale européenne, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre ont toutes adopté une position plus accommodante. La Chine a intensifié ses mesures de relance budgétaire et monétaire pour contrer l’effet négatif des tarifs commerciaux.

    Dans les pays émergents et en développement, la réponse est considérable. Environ 3,5% du PIB en mesures budgétaires discrétionnaires et plus de 2% en soutien de liquidité ont été adoptés.

    Alors que le gouvernement ne présente pas de plan de relance spécifique, pour l’exercice 2020-2021, l’administration Mouse-Jouthe a adopté un budget record qui a augmenté de 28% par rapport à l’exercice précédent. Le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC), l’institution qui gère les infrastructures du pays, recevra la plus grande partie – plus de 17% du budget de 254 milliards de dollars. Sur le montant total alloué au MTPTC, 42,5 milliards de gourdes sont destinées aux investissements.

    Il est impératif de prendre des mesures qui stimulent la production potentielle. Le renforcement de l’inclusivité et le développement de la résilience sont des politiques vitales qui doivent être poursuivies. Le dialogue social entre toutes les parties prenantes pour lutter contre les inégalités et le mécontentement politique profitera à l’économie. Il s’agit d’un ordre tout à fait approprié pour Haïti qui est sous le charme d’une instabilité sociopolitique continuelle.