Category: Energie

  • Le G9 annonce une trêve, la vente de carburant va reprendre à la pompe

    Le gouvernement haïtien a annoncé que des mesures avaient été prises pour assurer la reprise des produits pétroliers qui a été interrompue par le gang G9 an fanmi e alye dirigée par Jimmy Cherizier alias Babercue. Le ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) a indiqué que la vente de carburant reprendra à la pompe le dimanche 14 novembre 2021.

    La pénurie de carburant a perturbé les activités économiques et sociales, notamment la transportation, les hôpitaux, les banques commerciales et les télécommunications. Cette situation a encore accru le coût de la vie déjà élevé en Haïti.

    Afin de faciliter une distribution ordonnée et sécurisée des produits pétroliers sur l’ensemble du territoire national, le Ministère du Commerce et de l’Industrie avait porté à la connaissance des responsables des Associations des Distributeurs de Produits Pétroliers et de la population en général que la journée du samedi 13 novembre 2021 était consacrée exclusivement à l’approvisionnement des différentes stations-service.

    La publication de la note est intervenue vingt-quatre heures après la trêve annoncée par le leader du G9 an fanmi e alye. De plus, le bruit courait que le gouvernement avait versé 40 millions de gourdes au gang G9 pour permettre la distribution de carburant de Varreux, une allégation que le gouvernement a démentie.

    Il a également été signalé qu’une quantité suffisante de carburant avait été distribuée entre vendredi et samedi pour assurer une reprise en douceur de la vente de carburant. Plus d’un million de gallons de diesel et plus de 700 000 gallons d’essence ont quitté Varreux, la plus grande installation de stockage de carburant du pays, pour être distribués dans diverses stations.

    Par ailleurs, le coût de la vie continue d’augmenter, frustrant les consommateurs déjà terrorisés par la violence et l’insécurité, et la pénurie de carburant aggrave davantage la situation précaire de la population haïtienne.

  • Le pétrole bondit, les répercussions en Haïti seront sévères

    La semaine dernière, le prix du brut West Texas Intermediate (WTI), la référence américaine, a dépassé les 80 dollars pour la première fois depuis novembre 2014. Le brut Brent a atteint un sommet en trois ans. La récente remontée des prix de l’énergie reflète un rebond de la demande mondiale qui contribue aux pénuries d’énergie dans les grandes économies comme la Chine, l’Europe et l’Inde. En Haïti, les répercussions des prix élevés des produits pétroliers seront graves avec un gouvernement incapable de percevoir des impôts pour continuer les subventions pétrolières au milieu de la violence des gangs et des troubles politiques.

    Alors que la crise énergétique frappe de grandes économies dans un contexte de reprise économique mondiale, elle est une préoccupation notable en Haïti, car la petite économie souffre souvent de pénuries de produits pétroliers en raison d’un manque de réserves étrangères suffisantes pour financer les importations, ressources fiscales pour les subventions, et d’un marché efficace.

    Haïti, qui enregistre constamment d’énormes déficits commerciaux, manque souvent de réserves de change suffisantes pour financer ses produits pétroliers à travers le Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD). Selon les responsables gouvernementaux, il y a souvent un décalage entre la livraison des produits pétroliers au secteur privé et le paiement. En conséquence, le gouvernement n’a pas toujours les moyens de payer ses fournisseurs qui facturent des frais supplémentaires pour le temps qu’ils passent dans les ports d’Haïti incapables de livrer les marchandises.

    La banque centrale puise dans ses réserves épuisantes pour payer les factures afin de faciliter l’importation de produits pétroliers. En août dernier, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a indiqué que la banque centrale avait déboursé 550 millions de dollars pour permettre au pays de payer la facture des produits pétroliers cet exercice 2021.

    La terreur des gangs contrôlant la majeure partie du pays n’arrange pas non plus la situation. Leurs activités, ainsi que les instabilités politiques, ont étouffé l’économie haïtienne. En conséquence, le gouvernement n’a pas atteint son objectif de recettes fiscales et a considérablement réduit ses dépenses.

    Le gouvernement haïtien avait connu de graves déficits budgétaires en partie à cause de ses subventions aux produits pétroliers. Une telle subvention implique l’utilisation de ressources publiques rares et de recettes fiscales sacrifiées. Pour l’exercice 2021, l’État a financé plus de 21 milliards de gourdes au titre de la subvention pétrolière.

    Malgré l’effort budgétaire du gouvernement pour maintenir les prix bas à la pompe, la marchandise est toujours hors de portée et rare. La subvention pétrolière, de plus en plus inabordable par le gouvernement, le marché noir a prospéré tandis que la PNH détourne de précieuses ressources de la lutte contre les gangs pour empêcher la vente d’essence de manière informelle.

    De plus, les gangs ont prouvé leur capacité à choquer facilement le marché en contrôlant les artères autour des terminaux pétroliers, dont Varreux, représentant 70 % de la capacité de stockage d’Haïti. On assiste trop souvent à de longues files d’attente aux pompes à travers la capitale. De nombreuses stations essence sont fermées parce que la violence perturbe la livraison de carburant. Les compagnies pétrolières disent qu’ils en ont assez et demandent au gouvernement de faire ce qu’il faut pour sécuriser le flux de ce produit, qui est essentiel à l’économie.

    À Port-au-Prince 3e circonscription, les gangs opèrent sur la route nationale numéro 2, qui donne accès au terminal de Thor, et une route vitale reliant quatre départements au reste du pays d’une dizaine de départements. Cette artère logistique vitale pour la distribution des produits pétroliers dans le pays est impraticable.

    Limité au nord par le port de Port-au-Prince, Thor est le principal goulot d’étranglement énergétique d’Haïti qui importe la totalité de son carburant. Les carburants arrivent aux terminaux pétroliers de Thor et Varreux, prêts à être consommés.

    La hausse du prix du pétrole sur le marché international crée une pression fiscale supplémentaire sur le budget de l’État, qui est déjà incapable de financer les investissements dans les projets de développement du pays ou de payer les services publics essentiels comme le ramassage des ordures.

    Quand le carburant est disponible, il peut coûter jusqu’à cinq fois les prix cibles du gouvernement. Vendus à des prix prohibitifs, les produits pétroliers contribuent à l’augmentation du coût de la vie, créant plus de pression sociale sur une économie déjà volatile.

    « À chaque fois qu’il faut s’approvisionner en produits pétroliers, c’est un casse-tête. Avec la hausse des prix sur le marché international, ce financement sera certainement supérieur à 30 milliards de gourdes », a expliqué le ministre de l’Économie et des Finances d’Haïti, M. Michel Patrick Boisvert évoquant la subvention des produits pétroliers qui a coûté plus de 21 milliards de gourdes à l’État haïtien au cours de l’exercice 2020-2021.

    Les prix au comptant du pétrole brut brent étaient en moyenne de 74 $ le baril (b) en septembre, en hausse de 4 $/b par rapport à août et de 34 $/b par rapport à septembre 2020. Les prix resteront proches de 81 $/b pour le reste de 2021, soit 10 $/b de plus que les prévisions précédentes.

  • Démission du DG de l’EDH – il reste encore beaucoup de choses à faire

    Le DG de l’EDH démissionne : Michel Présumé l’a fait savoir ce jeudi soir dans un tweet. « Je porte à la connaissance de la clientèle en particulier et du public en général que j’ai démissionné de mon poste de directeur général de l’EDH ce jeudi 19 août 2021. Je remercie tous ceux et toutes celles qui m’ont supporté durant cette expérience. »

    L’électricité d’Haïti a subi des changements importants sous l’administration Moïse lorsqu’il a annoncé son intention de réformer l’entreprise d’État. Au terme du processus, l’électricité aurait dû être accessible dans tout le pays 24 h/24 et 7 j/7 selon la promesse du président.

    Suite à un Conseil des ministres, le gouvernement haïtien avait décidé de débrancher trois grands prestataires privés en raison de contrats douteux. Le gouvernement a ordonné au ministère de l’Économie et des Finances de suspendre tous les paiements à ces opérateurs privés et a repris les propriétés d’EDH, y compris des centrales électriques, le 23 octobre 2019.

    L’an dernier, M. Présumé est devenu le leader de l’institution pour remplacer Nicolas H Pierre-Louis face à d’énormes défis. Beaucoup ont remis en question ses motivations et son leadership, notamment de la part du syndicat, en raison de son implication dans la privatisation d’autres entreprises publiques, notamment TELECO, Minoterie et Ciment d’Haïti par le biais du Conseil de modernisation des entreprises publiques (CMEP).

    Le mandat du nouveau Directeur était de relancer l’Électricité d’Haïti. L’entreprise a fait faillite, mais est restée à flot grâce à des subventions coûteuses qui ont contribué aux déficits budgétaires du gouvernement ces dernières années.

    Dans sa quête pour fournir une alimentation électrique 24 heures sur 24 au pays, le président Moïse a négocié un prêt de 150 millions de dollars avec le gouvernement taïwanais en mai 2018. Cependant, son rêve s’est avéré irréalisable, car les tentatives de ratification de l’accord ont échoué au parlement.

    Néanmoins, on peut remarquer de nombreux développements d’infrastructures gouvernementales à travers le pays, y compris la construction de la nouvelle centrale électrique de Carrefour à Port-au-Prince. M. Moïse avait réitéré sa promesse électorale lorsqu’il a supervisé l’arrivée de deux turbines à gaz General Electric de 60 MW à la nouvelle centrale.

    Le DG de l’EDH est parti pendant une période difficile. La semaine dernière, des individus non identifiés ont attaqué la nouvelle centrale électrique de Port-de-Paix. L’inauguration de la nouvelle centrale électrique de carrefour n’a pu être réalisée en raison de l’assassinat du président. La livraison de carburant aux générateurs alimentés au gaz s’est avérée difficile en raison des problèmes logistiques causés par les violences des gangs.

    Alors que l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud poursuivent leurs progrès constants vers l’accès universel à l’électricité, Haïti reste le seul pays de la région à avoir une importante population non électrifiée. 55 % des Haïtiens n’ont toujours pas accès à l’électricité, et le rationnement de l’électricité reste un problème dans un pays confronté à des défis économiques.

  • 55 % des Haïtiens n’ont toujours pas accès à l’électricité

    Le rapport d’avancement énergétique 2021 publié par les cinq agences dépositaires de l’ODD7 suggère que 55 % de la population haïtienne n’a toujours pas accès à l’électricité. Pendant ce temps, l’Amérique latine et les Caraïbes se rapprochent de l’accès universel à l’électricité.

    Le rapport sur les progrès de l’énergie surveille et évalue les réalisations dans la quête mondiale d’un accès universel à une énergie abordable, fiable, durable et moderne d’ici 2030.

    L’accès à l’électricité comporte des avantages économiques et sociaux exceptionnels. Un accès accru est au cœur du développement humain, car il améliore l’éducation, le divertissement, la santé, le confort, la sécurité et la productivité. Néanmoins, une grande partie de la population mondiale n’a pas accès à l’électricité. Plus de la moitié de la population mondiale non desservie vit dans les 29 pays à faible revenu du monde.

    Selon le rapport, les pays à faible revenu et ceux touchés par la fragilité et les conflits, y compris Haïti, ont progressé en termes d’accès au cours des deux dernières décennies. Cependant, ils sont toujours à la traîne dans les efforts visant à étendre l’électrification. Dans ces pays, le taux d’accès est passé de 45 % en 2010 à 54 % en 2019, toujours bien en deçà de la moyenne mondiale de 90 %.

    Comparé à 26% des personnes connectées en 1990, le niveau d’accès à l’électricité en 2019 en Haïti était de 45%, laissant plus de la moitié de la population sans accès. Des écarts importants dans l’accès existent entre les zones urbaines et rurales en raison des disparités dans les infrastructures. En 2019, les zones rurales d’Haïti ont continué d’avoir des niveaux d’accès à l’électricité plus faibles (1 %) que les zones urbaines (80 %).

    Le niveau d’accès à l’électricité en Amérique latine et dans les Caraïbes était de 98 % en 2019. Environ 10 millions de personnes n’y ont pas accès. La plupart d’entre eux vivent en Haïti, au Nicaragua, au Guatemala, au Honduras et au Pérou.

    Par ailleurs, l’Asie en développement reste sur la bonne voie pour atteindre un taux d’accès de 98 pour cent d’ici 2030, une amélioration de près de 20 points de pourcentage depuis 2010. Les pays très peuplés du Bangladesh, de l’Inde, de l’Indonésie et des Philippines sont sur la bonne voie pour atteindre un accès complet avant 2030 ; quelques millions de personnes restent sans accès dans des pays comme le Pakistan.

    La région de l’Amérique centrale et du Sud devrait poursuivre sa progression régulière, passant à 99 % en 2030, la plupart des personnes restant sans accès vivant dans les zones rurales. Haïti reste le seul pays de la région à avoir une importante population non électrifiée.

  • MCI interdit le marché noir et la vente de produits pétroliers sur la voie publique

    Le 23 juin 2021 – Devant le constat alarmant que des personnes, mal intentionnées, faisant fi de toutes les dispositions légales en vigueur, s’improvisent vendeurs ambulants en exposant à la vente, sur la voie publique, et dans toutes sortes de récipients non appropriés, des produits pétroliers extrêmement inflammables tels que la gazoline et le diesel, à des prix qui traduisent la pratique prohibée du marché noir, le Ministère du Commerce et de l’Industrie rappelle à toutes les personnes concernées et au public en général que, conformément à la loi du 20 décembre 1946, sur la spéculation illicite (marché noir) et au Communiqué 005, du 13 janvier 2021, rappelant le Décret du 25 novembre 2020, la vente sur la voie publique de produits tels que la gazoline et le diesel est formellement interdite.

    Les autorités compétentes séviront, conformément à la loi et avec la dernière rigueur, contre tous les contrevenants à cette disposition.

    Jonas COFFY

    Ministre

    Note circulaire aux Commissaires du Gouvernement près les Tribunaux de Première Instance de la République

    Le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique vous enjoint de prendre toutes les dispositions légales pour accompagner le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) à l’encontre des contrevenants à la loi du 20 décembre 1946, modifiée par le décret du 28 février 1989 sur le contrôle des prix et la spéculation illicite, particulièrement ceux qui s’adonnent à la vente illicite de produits pétroliers sur la voie publique.

    En effet, ces vendeurs ambulants, étant des produits pétroliers extrêmement inflammables dans des récipients non appropriés exposent la vie des familles et des biens des personnes. Il s’agit donc d’un enjeu de Sécurité Publique.

    Face à ce risque majeur, le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique vous demande de requérir les forces de police pour les suites que de droit.

    Rockfeller VINCENT, av.

    Ministre

  • De l’énergie pour l’économie haïtienne

    Une saine expansion de l’économie haïtienne tout au long de l’ère post-Duvalier a été constamment interrompue. De l’embargo commercial du début des années 90 aux instabilités politiques chroniques, l’économie du pays souffre de reculs après reculs. Haïti est passé d’une dictature à une kleptocratie – un État prédateur caractérisé par la corruption, le favoritisme et des monopoles privés protégés par l’État. Ce système a contribué à l’instabilité politique et économique du pays car il a politisé des secteurs importants de l’économie. Ces secteurs incluent le secteur de l’énergie qui est devenu un puissant outil de déstabilisation de masse et de ruine économique.

    L’absence d’une politique énergétique adéquate a conduit à des épisodes de pénurie de carburant qui ont soulevé des questions et de la volatilité sur le marché de l’énergie. On ne peut qu’imaginer à quel point cela peut avoir un impact sur l’économie haïtienne. Les pénuries généralisées de produits pétroliers tels que l’essence et le diesel perturbent la vie des gens et suscitent le ressentiment des citoyens contre le gouvernement qui semble incapable de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.

    La récente pénurie de carburant provoque de longues files d’attente aux pompes, où acheter un gallon de carburant est un combat comme l’accès à tous les autres services publics de base, y compris l’électricité en Haïti qui est devenu un véritable enfer. Tout le monde brûle. Alors que les personnes les plus pauvres en ont eu le poids, la classe moyenne n’est pas épargnée, ni les riches et les politiciens bénéficiant de ce système kleptocratique car leur vie luxueuse ne s’étend pas au-delà de leurs murs en béton armé de 3 mètres qui cachent leurs habitats.

    Des témoins accusent les propriétaires de pompes de stocker de l’essence et du diesel, créant une pénurie de carburant qui alimente un marché noir extorquant où le prix d’un gallon d’essence est passé de 200 gourdes à la pompe à jusqu’à 1000 gourdes. Cela survient après que le gouvernement a pris le contrôle du secteur à la suite de bénéfices records générés par le secteur privé au détriment de tout le monde pendant une brève période de libéralisation du marché pétrolier entre mars 2019 et mai 2020, selon le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe. Pendant cette période, les revenus des compagnies pétrolières ont bondi de 82% malgré une baisse des importations de pétrole. Cela a été possible non pas grâce à l’efficacité des opérations, mais grâce aux généreuses subventions gouvernementales et à la manipulation des prix.

    En se penchant sur les données des 5 dernières années, la consommation d’énergie a à peine bougé alors que la population augmente. Cela se reflète dans la consommation d’énergie électrique et surtout dans les importations de produits pétroliers. Selon les données du gouvernement, les importations de produits pétroliers ont stagné à une moyenne de 800 000 barils par mois pendant cette période et à environ 770 000 barils par mois au cours des deux dernières années.

    Selon la BID, l’approvisionnement énergétique global est dominé par le bois de feu et le charbon de bois qui représentent 75% de la consommation finale d’énergie. Les combustibles fossiles fournissent environ 20 pour cent de la consommation finale d’électricité dont 65% est consommée par les ménages, suivie de l’industrie avec 19%, des transports avec 12% et des services avec 4%.

    En ce qui concerne les importations de produits pétroliers, bien qu’Haïti ait un secteur énergétique relativement petit, les importations haïtiennes de combustibles fossiles représentent plus d’un quart des importations globales.

    L’énergie totale utilisée en Haïti montre que la consommation de diesel (gas-oil) représente 42% des produits pétroliers importés, la gazoline et le bitume représentant respectivement 23% et 19%. Le mazout représente 7% de tous les produits pétroliers importés, suivi du kérosène qui représente 6% tandis que les 3% restants sont du gaz de pétrole liquéfié et autres.

    Le pays n’ayant pas de politiques énergétiques adéquates, il est devenu plus vulnérable que jamais à la spéculation et à la pénurie, et son économie en souffre. Une politique énergétique compréhensible exige que le gouvernement prenne des mesures qui non seulement répondent à la demande d’énergie du pays, mais il doit également en traiter l’approvisionnement afin que le pays puisse faire face efficacement aux perturbations de l’approvisionnement énergétique et à ses efforts pour influencer la consommation d’énergie et la croissance économique.

    Le développement économique des pays en développement et pauvres comme Haïti dépend de la consommation d’énergie. Un corpus de recherches révèle un lien direct entre le développement économique et la consommation d’énergie. Ainsi, cette crise des carburants rend non seulement la vie difficile, mais elle entrave également le potentiel économique du pays car l’accès à l’énergie est inversement proportionnel au développement industriel.

    Un accès stable et fiable à l’énergie offre de nombreux avantages sociaux, notamment une éducation et une santé améliorées, des opportunités de génération de revenus pour les citoyens, ainsi que la création d’emplois et une productivité accrue dans les zones urbaines et rurales. Le recours à l’énergie humaine pour produire des biens, des animaux de trait dans la production agricole et des combustibles traditionnels tels que le bois ou le charbon de bois, et même des générateurs dans les micros et petites entreprises ainsi que dans les ménages ne peut pas soutenir le même niveau d’activité économique que l’utilisation de produits pétroliers raffinés et électricité.

    En raison de la forte corrélation positive entre l’énergie et la croissance économique, il est temps pour Haïti de développer et de mettre en œuvre une politique énergétique globale et appropriée garantissant un approvisionnement ininterrompu en énergies renouvelables et en produits pétroliers tout en tenant compte de la capacité de stockage du pays qui est juste au-dessus de l’actuelle consommation; ainsi que la capacité institutionnelle de réglementer le marché et de protéger les consommateurs et l’environnement.

  • Communiqué #005

    Le 13 janvier 2021 – Le Ministère du Commerce et de l’industrie (MCI) a l’avantage de rappeler à toutes les personnes concernées et au public en général que conformément aux dispositions légales en vigueur, la vente sur la voie publique de produits pétroliers, notamment la gazoline et le diesel, est formellement interdite.

    Le Ministère du Commerce et de l’industrie (MCI) en profite pour mettre en garde tous les propriétaires de stations d’essence qui, sous da fallacieux prétexte, ferment ces stations en provoquant des raretés artificielles qui ouvrent la voie à la spéculation illicite (marché noir), une infraction punie par la loi.

    Le Ministère du Commerce et de l’industrie (MCI) tient à souligner que tous les auteurs de ces infractions seront sanctionnés conformément aux dispositions de la loi du 20 décembre 1946 sur la spéculation illicite.

    Jonas COFFY
    Ministre

  • Libéralisation du marché pétrolier haïtien : un désastre

    La libéralisation économique est généralement considérée comme un processus bénéfique et souhaitable pour les pays émergents et en développement. On pense également que le secteur privé est plus efficace que le secteur public et peut donc fournir des biens et des services à un meilleur prix. Ainsi, certains pensent que permettre au secteur privé de prendre le contrôle de certains secteurs aiderait le gouvernement à économiser de l’argent et à accroître son efficacité en libéralisant les marchés, notamment le marché pétrolier. Cela n’a pas été le cas en Haïti, car la libéralisation du marché pétrolier en Haïti a été un désastre, a suggéré le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe.

    Ce mercredi, le Premier ministre a révélé que la libéralisation du marché pétrolier a enrichi quelques-uns dans le secteur privé et certains fonctionnaires au détriment de tout le monde. Au cours d’une période d’un an de libéralisation du marché, les bénéfices des sociétés pétrolières ont presque doublé tandis que le gouvernement qui subventionne le marché a vu son déficit monter en flèche.

    Sur la base des données du BMPAD, entre mars 2019 et mai 2020, période de libéralisation du marché pétrolier haïtien, « les revenus des compagnies pétrolières sont passés de 39 millions de dollars avant la libéralisation à 71 millions de dollars lors de la libéralisation, soit une augmentation de 82%. Alors que les compagnies pétrolières prospéraient, sans se soucier du bien-être collectif, l’Etat continuait à enregistrer les manques à gagner », a expliqué le Premier ministre.

    Le Premier ministre Haïtien a révélé également que sur les dix dernières années, « le manque à gagner de l’État lié à la subvention du pétrole culmine à plus de 113 milliards de gourdes. Il est important de souligner que de ces 113 milliards de gourdes de manque à gagner, plus de 39 milliards de gourdes de pertes ont été enregistrées au cours de la période de libéralisation. Ces 39 milliards de gourdes représentent en moyenne 46 fois les dépenses en agriculture, 5 fois les dépenses en éducation et 13 fois les dépenses en santé », a souligné le chef du gouvernement. 

    Création du groupe de travail ULCC-UCREF-IGF

    En juin, le gouvernement a créé un groupe de travail pour enquêter sur les dix dernières années du processus d’appel d’offres entre l’État et les compagnies pétrolières. Ce « task force » a réuni les principaux organes de lutte contre la corruption du pays tels que l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et l‘Inspection générale des finances (IGF).

    Le rapport soumis par la commission tripartite composée de l’ULCC, de l’UCREF et de l’IGF sur les produits pétroliers rapporte 94 millions de dollars de bénéfices cumulés par les compagnies pétrolières. Selon le Ministre, « entre mars 2019 et mai 2020, à la demande des compagnies pétrolières, l’État libéralise le marché pétrolier haïtien, mais conserve le principe de la subvention du pétrole. Très vite, de nombreuses irrégularités et anomalies ont été repérées dans le fonctionnement du marché des produits pétroliers libéralisé ». 

    « Grâce à une enquête minutieuse, l’IGF, l’UCREF, l’ULCC ont pu mettre en évidence un stratagème orchestré par les compagnies pétrolières pour accumuler d’importants profits aux dépens de l’État. Ce stratagème repose sur deux éléments fondamentaux ».

    1. Le premier est la différence entre l’indice à l’achat et l’indice de la facturation : l’achat est effectué sur la base de l’indice Platts dont le coût est bas, alors que la facture adressée à l’État est calculée sur la base de l’indice Caribbean Posting avec un coût plus élevé.
    2. Le deuxième élément du stratagème est l’opacité des premiums : c’est une marge appliquée par les compagnies pétrolières qui prend en compte le coût des dépenses diverses associées à l’acquisition des produits pétroliers, a-t-il indiqué.

    Le Premier ministre a ajouté que les premiums ont presque doublé pendant la période de libéralisation du marché pétrolier haïtien. Il explique, sur une moyenne de 1 million de barils par mois, les premiums sont passés de 0,12 dollar (avant la libéralisation) à 0,22 dollar US (durant la période de la libéralisation). Ainsi, les gains des compagnies pétrolières sont passés de 39 millions de dollars, avant la libéralisation, à 71 millions de dollars, durant la libéralisation, soit une augmentation de 82%.

    Recommandations

    Le chef du gouvernement a déclaré que l’Etat ne pouvait pas rester impassible face à cette situation. Il en a profité pour annoncer plusieurs mesures. Ces mesures comprennent la reprise totale par l’Etat de l’importation des produits pétroliers. D’autres mesures comprennent le renforcement des capacités du BMPAD; transparence des prix des produits pétroliers importés; accès par l’Etat via le Ministère de l’Economie et des Finances aux différentes bases de données relatives aux indices utilisés; l’élimination des intermédiaires lors des importations; augmentation de la capacité de stockage des produits pétroliers; l’approfondissement de l’enquête par toute autorité compétente, aux fins de la détermination de la responsabilité pénale des personnes physiques et morales.

  • Laman Petwòl: Kòman Ayiti ka benefisye de kriz Kowonaviris la

    Laman pri gaz la ki desann soti nan plis ke 100 dola ameriken rive nan 20-30 dola pou 1 baril jodi a fè tout peyi sou latè ki enpote gaz ap estoke mete nan rezèvwa. Swa yo estoke nan rezèvwa sou tè oubyen yo lwe gwo bato tanker ki pou estoke gaz la pou yo.

    Laman sa vini akoz eskonbrit oubyen gè pri ant ArabiSawoudit ak Larisi. Tou 2 peyi yo deside pa kanpe e rive menm ogmante pwodiksyon an malgre bès konsomasyon ki vini akoz kriz kowonaviris la, epi malgre USA ap pouse pwodiksyon gaz lakay li… Kidonk, yon move jwèt malveyan ant peyi Putin ak Sawoudien pou blese ekonomi youn lòt malgre pa gen demand pou tout gaz sa yo. Sa ki bon pou tout peyi enpòtatè!

    Men laman pri sa pap dire paske ta sipoze gen yon akò nan mwa sa. Kidonk, pri yo pral rebondi, epi lè kowona fini, tout peyi pral rekonsome pi rèd. Sa ki pral lakoz enflasyon. Pa bliye kowona gentan mete ekonomi mondyal la nan resesyon.

    Ayiti te ka pwofite pou amòti chòk sa epi envesti Benefis gaz la nan sektè kle yo jodi a: Agrikilti ak Lasante. Sa ki bèl la, si pa gen mwayen pou w kouri konstwi rezevwa, ou ka peye gwo Bato tanker yo pou estoke gaz la.

    Kòm tout peyi ap estoke koulye a, pri yo varye ant 45 000 jiska 120 000 dola US par jour. Donk fè kalkil la pou 6 mwa ak kantite nou konsome par mwa. Nou pa gen lajan vre, men nou ka mande Bayè tradisyonèl yo finanse yon ka ijans ki deja aktive. Oubyen nou k siyen yon akò dirèk ap yon peyi vandè pou vann nou yon kantite gaz a kredi ak yon to rezonab pou’n peye pandan nap revann sou mache lokal la. Oubyen nou ka fè yon gwo bank letranje finanse acha pou estoke gaz la. Paske Fòk nou estoke mete nan rezèvwa.

    Leta di li pèdi anviwon 7 milya goud nan sibvansyon gaz, epi pri yo yo bese a 70% sou mache entenasyonal la. Si nou tap ajiste pousantaj defisi leta aprè lòt defisi nan taks sou konsomasyon + sibvansyon, chif la ka anviron 10 milya goud.

    Pa bliye nou konsome 20 mil baril gaz par jour….. kidonk, Sak ki te konn koute nou 100 dola pou 1 baril, li vini jodi a 30 dola pou pi plis. Sa vle di nou gen 70 dola rabè kap rete. Nan 70 dola a, si n retire 25% (5~6 mil baril sibvansone a sou total 20 mil baril ) kise 1/4 lajan nou te konn sibvansyone par jou an, l’ap bay anviron 50 dola US nap rete kòm benefis…

    Koulye an’n fè 50 dola benefis net pa baril × 20 000 baril =1 000 000 dola pa jou… Nap jis peye ant 45 000 minimòn ou 120 000 maksimòm pa jou pou yon gwo Tanker kenbe gaz tankou bato VLCC yo.

    Pa bliye pi gwo bato tanker sa yo ka kenbe jiska 2 milyon baril ki egal a 100 jou (3 mwa) konsomasyon mache lokal Ayisyen an. An’n di yo fè n peye pri mwayèn lan jodi a, sa fè 80 000 dola estokaj par jour × 180 jour (6 mwa) = 14,4 milyon dola. Si n vle rezève pou 180 jou (6 mwa) konsomasyon lokal, 2 tanker ap vini mwens ke 30 milyon dola.

    Koulye a pran total benefis net par jour an ki se 1 milyon dola ameriken × par 180 jou estokaj la= 180 milyon dola. Koulye a nap fè diferans lan. 180 milyon dola mwens 29 milyon frè estokaj = Leta ka rantre 151 milyon dola ameriken pou piti pou res 6 mwa yo. E lajan sa ke l kapab envesti nan Agrikilti ak Lasante!

    Mensi nou tap peye enterè labank, enterè sou kredi…Leta ap jwenn pou piti 100 milyon dola benefis.

    NB: Benefis total la ka plis paske tout chif yo majore depi nan defisi sibvansyon rive nan depans pou estockaj la.

  • Le gouvernement haïtien a annoncé la suspension de tous les paiements liés aux contrats signés entre l’État haïtien et les firmes Sogener, E-Power S.A. et Haytrac.

    Dispositions prises en Conseil des Ministres en rapport aux contrats de fourniture d’électricité à l’Etat haïtien

    Port-au-Prince, mercredi 23 Octobre 2019 : Le Bureau du Secrétaire d’Etat à la Communication, dans l’objectif d’informer la population haïtienne de toutes les décisions prises au plus haut sommet de l’Etat visant à redresser la barque nationale, a l’avantage de faire part des dispositions prises ce mercredi 23 Octobre 2019 en Conseil des Ministres.

    1- Le Ministère de l’Economie et des Finances est instruit de suspendre les paiements de toutes valeurs en rapport avec l’exécution des contrats d’énergie électrique signés entre l’Etat haïtien et les firmes Sogener, E-Power S.A. et Haytrac.

    2- Le Ministère de l’Economie et des Finances est instruit de régler tous les différends qui pourront être soulevés avec les acteurs du secteur de l’énégie durant tout le processus;

    3- Le Ministère des Travaux publics, Transports et Communications est instruit de procéder au transfert à l’Electricité d’Haïti (Ed’H) de toutes les centrales électriques appartenant à l’Etat;

    4- Le Ministère de la Justice et de la Sécurité publique est instruit de procéder à la sécurisation de toutes les centrales du pays;

    5- Le Ministère de la Justice et de la Sécurité publique et le Ministère de l’Economie et des Finances sont instruits, chacun en ce qui le concerne, d’obtenir la mise en mouvement de l’action publique contre tous ceux qui sont coupables de dilapidation de deniers publics dans le cadre de ces contrats, la restitution des montants surfacturés à l’Etat et la réparation de tous préjudices causés à l’Etat dans le cadre de l’exécution des contrats de fourniture d’électricité passés entre l’Etat et les compagnies citées plus haut.

    MCC Communication Haïti