Category: Finance

  • La Banque de la République d’Haïti (BRH) Annonce La vente de 100 Millions de Dollars US

    La Banque de la République d’Haïti (BRH) Annonce La vente de 100 Millions de Dollars US

    L’inflation est au centre de l’économie haïtienne ces jours-ci. En 2017, le taux d’inflation moyen en Haïti s’élevait à environ 14,74% par rapport à l’année précédente. Face à la perspective d’une crise monétaire, la BRH a dû intervenir pour contenir la dépréciation lente mais régulière des gourdes face au dollar. La BRH intervient sur le marché des changes formel pour vendre le dollar tiré de ses réserves de change.

    Dans le cadre des mesures visant à améliorer l’offre de devises sur le marché local des changes, la Banque de la République d’Haïti (BRH) annonce aux banques, aux agents de change régulièrement enregistrés et au public en général la vente de 100 millions de dollars US pour le reste de l’exercice fiscal 2017-2018.

    Le taux d’inflation moyen a été enregistré à 13,10% entre janvier et mars 2018 (13,20% en janvier et 12,90% en mars). Cette dernière lecture de l’inflation met en évidence que la BRH a décidé de faire une intervention monétaire pour renforcer la gourde en déclin.

    Bien que la banque centrale ait activement surveillé la valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes, la dernière fois qu’elle a dû entreprendre une telle action massive pour stabiliser la gourde était en mai 2017 quand elle a vendu 116 millions de dollars pour protéger la gourde.

    Face à la perspective d’une crise monétaire, les banquiers centraux peuvent essayer de maintenir un taux de change stable en utilisant les réserves de change du pays ou en laissant fluctuer le taux de change, ce qui peut entraîner une perte de pouvoir d’achat insoutenable. Toutefois, lorsque la banque vend une partie de ses réserves de change, elle reçoit un paiement sous la forme de la monnaie nationale, qu’elle détient hors de la circulation en tant qu’actif.

    En plus de réduire la masse monétaire en vendant des réserves de change, ce qui à son tour augmente la demande pour la monnaie, elle ne peut vraiment être compensée que par une augmentation du taux d’intérêt. Ainsi, la BRH annonce également une extension des échéances de ses factures, jusqu’à 364 jours. La banque centrale invite donc le public à acquérir des obligations par le biais des institutions financières à hauteur de 7,5% contre 6% au cours de la période précédente. Les Obligations BRH sont des titres d’emprunt à court terme ayant pour rôle de contrôler de la liquidité bancaire.



    En intervenant sur le marché des changes, la banque centrale soutient artificiellement le taux de change et soutient la gourde. Cela peut aider à court terme comme nous l’avons vu après l’intervention de mai 2017, mais il ne peut pas durer trop longtemps car il épuise ses réserves étrangères.

    Entre autres choses, la balance commerciale d’Haïti est chroniquement déficitaire. C’est la principale cause de la dépréciation de la gourde. La balance commerciale est la différence entre les importations et les exportations d’un pays. Un déficit commercial se produit lorsqu’un pays achète ou importe plus de biens d’autres pays qu’il n’en vend ou n’exporte. En 2017, Haïti avait un déficit commercial de 2,57 milliards de dollars américains. Lorsqu’on a un déficit commercial, la gourde s’affaiblit.

    Pour les entreprises d’importer des biens et services, ils utilisent leurs gourdes pour acheter des dollars. Ce processus génère une demande de dollars tout en réduisant la demande pour la gourde.

    BRH ne sera pas en mesure d’endiguer ce déclin continuel de la gourd simplement en dépensant des réserves de change. Les dirigeants doivent promouvoir la production locale et transformer le déficit en équilibre ou excédent commercial.

    Regardez cette vidéo associée pour en savoir plus

  • Lancement du projet PRONAP (Processeur National de Paiements)

    Lancement du projet PRONAP (Processeur National de Paiements)

    Discours du Gouverneur Jean Baden Dubois à l’occasion du lancement du projet PRONAP (Processeur National de Paiements)

    Mesdames, Messieurs les représentants des différentes institutions financières,

    Chers collègues du Conseil d’Administration de la BRH,

    Monsieur David Jacobs consultant de la Firme Nexus ici présent,

    Mesdames, Messieurs les membres du comité de pilotage et du comité technique du projet PRONAP,

    Chers cadres de la banque centrale,

    Nous sommes très heureux de vous accueillir au Centre de Convention et de Documentation de la BRH pour cette rencontre visant à lancer la phase d’implémentation du projet PRONAP (le Processeur National de Paiement). C’est également l’occasion de signifier toute l’importance que le Conseil d’administration de la Banque de la République d’Haïti accorde à ce projet dont les deux objectifs principaux sont :

    D’une part, de doter le pays d’infrastructures de paiement et de règlement moderne. De plus ce projet PRONAP assurera l’interopérabilité entre les différents moyens de paiement et les différents acteurs financiers.

    D’autre part, de promouvoir l’inclusion financière à travers des paiements de détail. Nous voulons voir dans un avenir pas trop lointain, la petite marchande de fruits de Pétion Ville, la boutique du coin de la rue St Honoré, l’artiste ou l’artisan de Boutilliers, la vendeuse de Douce Macosse à Petit Gôave, le paysan de Value recevoir le paiement pour leur marchandises à travers une carte de débit délivrée par la banque ou la caisse populaire de son client en toute securité et ce avec le même niveau de service d’une boutique de luxe de Pétion Ville ou d’un grand supermarché.

    Permettez-moi de vous rappeler que depuis 2007, la BRH s’est engagée dans des réformes visant à moderniser le système de paiement haïtien : D’abord, par la mise place du RTGS, connu par la communauté financière sous le nom de SPIH, qui représente la pierre angulaire du système de paiement haïtien, ensuite le système de compensation à partir de l’image des chèques, opérationnel depuis 2013, puis la circulaire sur la banque à distance règlementant le paiement mobile, enfin la mise en place pour le règlement local des transactions domestiques initiées par carte de crédit, qui deviendra une réalité dans deux jours, le 29 juillet 2016, pour les cartes MasterCard et dans deux mois environ pour les cartes VISA.

    Aujourd’hui, avec le Projet PRONAP, la BRH souhaite créer les conditions pour le développement d’un système de paiement de détail innovant. Elle propose une plateforme de services de paiements électroniques, qui va permettre d’élargir le choix à des instruments de paiements efficients et fiables. Il s’agit d’un objectif ambitieux qui est de faciliter l’accès à des services de paiement de qualité à tous les haïtiens, à l’échelle du pays. Néanmoins, cet objectif ne pourra pas être attaint sans l’appui des intermédiaires du système de paiement : les banques et les caisses populaires qui sont les entités de la chaine de valeur du paiement en contact avec la population.

    En dépit des difficultés, les efforts des institutions financières pour investir dans des moyens de paiements de détails comme les cartes bancaires, le déploiement de réseaux d’ATM et de POS sont remarquables et remontent à plus de quinze ans. Nous prenons plaisir aujourd’hui à féliciter ces institutions financières pour leurs efforts d’innovation a travers des instruments adaptes et innovants, tels : Lajan CASH, Unibank Tout Kote, Soge IZI… Pour ne citer que ceux-là. La BRH a toujours accueilli favorablement les investissements consentis par ces institutions dans le but de proposer à la population des services de paiement électronique. Néanmoins, dans ce mouvement, l’absence d’interopérabilité demeure un problème que la BRH souhaite adresser et résoudre conjointement avec les parties prenantes du système de paiement. Le PRONAP étant une plateforme de services de paiements électroniques sera justement en mesure de permettre cette interopérabilité, en facilitant:

    • l’intégration des différents réseaux monétiques privatifs fonctionnant déjà sur le marché;
    • l’émission de cartes de paiement par toutes les institutions financières habilitées à le faire et qui le souhaitent;
    • l’arrivée de nouveaux « intervenants » dans le paysage des paiements par cartes.

    Nous sommes en mesure de vous confirmer aujourd’hui que toutes les dispositions techniques (systèmes logiciels et expertise) ont été réunies de notre côté, ici à la BRH, pour lancer cette phase d’implémentation. Il est clair que vos équipes de technologies et d’opérations respectives, au vu des projets que vous avez déjà réalisés, possèdent des connaissances et expériences pertinentes dans le domaine du paiement électronique. Nous sommes donc convaincu qu’une bonne collaboration et l’implication des hommes et des femmes parties prenantes au projet le mèneront au succès.

    Je termine cette brève introduction avec mon souhait que toutes les institutions financières qui participeront au PRONAP s’engagent activement aux côtés de la BRH afin de faire de la phase d’implémentation une réussite. Mesdames, Messieurs, je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une tres bonne séance de travail.