Category: Corruption

  • Indice de perception de la corruption 2023 : Haïti classée 172e sur 180 pays et territoires

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2023, Transparency International classe Haïti au 172e rang mondial sur 180 pays et territoires. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que trois autres pays se classent ex aequo en 172e position, avec un score de 17 sur 100.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Alors que des progrès ont été réalisés à l’échelle mondiale pour criminaliser la corruption et créer des institutions spécialisées pour la combattre, Haïti se distingue, car peu de ces mesures n’ont été mises en œuvre, ce qui a entraîné une détérioration rapide de la justice et de l’État de droit dans le pays. Ainsi, le pays s’est régulièrement classé parmi les pays les plus corrompus au monde.

    Le classement le plus élevé d’Haïti au cours des deux dernières décennies était de 154 en 2010, et il n’y a eu aucune amélioration depuis lors. En fait, la situation s’est aggravée avec l’afflux de nouveaux fonds provenant d’initiatives telles que Petrocaribe et les injections de secours suite au tremblement de terre. La situation s’est détériorée davantage depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse. Par exemple, Haïti perd une place par rapport à l’année précédente et huit places par rapport à 2021.

    Dans la région des Amériques, le Canada, l’Uruguay et la Barbade sont les plus performants. Ils marquent respectivement 76, 73 et 69. En revanche, Haïti, le Nicaragua et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 17, 17 et 13 sur l’indice de perception de la corruption.

    En Haïti, le manque de responsabilité et d’impartialité parmi les autorités d’enquête et de poursuite et les juges mine la confiance du public dans le système judiciaire, décourageant les rapports et perpétuant la perception de corruption et de manque de fiabilité au sein de l’institution.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leur état beaucoup plus sévère.

    En tête de l’indice de perception de la corruption se trouvent le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, avec respectivement 90, 87 et 85 sur 100, suivis de près par la Norvège (84), Singapour (83), ainsi que la Suède et la Suisse (82 chacune). Au bas du classement, la Somalie est identifiée comme le pays le plus corrompu, avec un score de 11 sur l’IPC, suivie du Venezuela et de la Syrie, chacun avec un score de 13.

  • Constitution d’Hayiti : Constitution du 20 mai 1805

    Nous, Henry Christophe, Clervaux, Vernet, Gabart, Pétion, Geffrard, Toussaint Brave, Raphaël, Lalondrie, Romain, Capoix, Magny, Cangé, Daut, Magloire Ambroise, Yayou, Jean-Louis François, Gérin, Moreau, Férou, Bazelais, Martial Besse,

    Tant en notre nom particulier, qu’en celui du peuple d’Hayiti qui nous a légalement constitués les organes fidèles et les interprètes de sa volonté,

    En présence de l’Être Suprême, devant qui les mortels sont égaux, et qui n’a répandu tant d’espèces de créatures différentes sur la surface du globe, qu’aux fins de manifester sa gloire et sa puissance, par la diversité de ses oeuvres,

    En face de la nature entière dont nous avons été si injustement et depuis si longtemps considérés comme les enfants réprouvés,

    Déclarons que la teneur de la présente Constitution est l’expression libre, spontanée et invariable de nos cœurs et de la volonté générale de nos constituants,

    La soumettons à la sanction de Sa Majesté l’empereur Jacques Dessalines, notre libérateur, pour recevoir sa prompte et entière exécution.

    Déclaration préliminaire.

    Article premier.

    Le peuple habitant l’île ci-devant appelée Saint-Domingue, convient ici de se former en État libre, souverain et indépendant de toute autre puissance de l’univers, sous le nom d’Empire d’Hayiti.

    Article 2.

    L’esclavage est à jamais aboli.

    Article 3.

    Les citoyens Hayitiens sont frères entre eux ; l’égalité aux yeux de la loi est incontestablement reconnue, et il ne peut exister d’autre titre, avantages ou privilèges, que ceux qui résultent nécessairement de la considération et en récompense des services rendus à la liberté et à l’indépendance.

    Article 4.

    La loi est une pour tous, soit qu’elle punisse, soit qu’elle protège.

    Article 5.

    La loi n’a point d’effet rétroactif.

    Article 6.

    La propriété est sacrée, sa violation sera rigoureusement poursuivie.

    Article 7.

    La qualité de citoyen d’Hayiti se perd par l’émigration et par la naturalisation en pays étranger, et par la condamnation à des peines afflictives et infamantes. Le premier cas emporte la peine de mort et la confiscation des propriétés.

    Article 8.

    La qualité de citoyen Hayitien est suspendue par l’effet des banqueroutes et faillites.

    Article 9.

    Nul n’est digne d’être Hayitien, s’il n’est bon père, bon fils, bon époux, et surtout bon soldat

    Article 10.

    La faculté n’est point accordée aux pères et mères de déshériter leurs enfants.

    Article 11.

    Tout citoyen doit posséder un art mécanique

    Article 12.

    Aucun blanc, quelle que soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire, à titre de maître ou de propriétaire et ne pourra à l’avenir y acquérir aucune propriété.

    Article 13.

    L’article précédent ne pourra produire aucun effet tant à l’égard des femmes blanches qui sont naturalisées Hayitiennes par le gouvernement, qu’à l’égard des enfants nés ou à naître d’elles. Sont compris dans les dispositions du présent article, les Allemands et Polonais naturalisés par le gouvernement.

    Article 14.

    Toute acception de couleur parmi les enfants d’une seule et même famille, dont le chef de l’État est le père, devant nécessairement cesser, les Hayitiens ne seront désormais connus que sous la dénomination génériques de Noirs.

    De l’Empire.

    Article 15.

    L’Empire d’Hayiti est un et indivisible ; son territoire est distribué en six divisions militaires.

    Article 16.

    Chaque division militaire sera commandée par un général de division

    Article 17.

    Chacun de ces généraux de division sera indépendant des autres, et correspondra directement avec
    l’empereur ou avec le général en chef nommé par Sa Majesté.

    Article 18.

    Sont parties intégrantes de l’Empire les îles ci-après désignées : Samana, la Tortue, la Gonâve, les Cayemites, l’île à Vache, la Saône, et autres îles adjacentes.

    Du Gouvernement.

    Article 19.

    Le gouvernement d’Hayiti est confié à un premier magistrat qui prend le titre d’empereur et Chef suprême de l’armée.

    Article 20.

    Le peuple reconnait pour Empereur et Chef suprême de l’armée, Jacques Dessalines, le vengeur et le libérateur de ses concitoyens ; on le qualifie de Majesté ainsi que son auguste épouse l’impératrice.

    Article 21.

    La personne de Leurs Majestés est sacrée et inviolable.

    Article 22.

    L’État accordera un traitement fixe à Sa Majesté l’impératrice dont elle jouira même après le décès de l’empereur, à titre de princesse douairière.

    Article 23.

    La couronne est élective et non héréditaire.

    Article 24.

    Il sera affecté, par l’État, un traitement annuel aux enfants reconnus par Sa Majesté l’empereur.

    Article 25.

    Les enfants mâles reconnus par l’empereur seront tenus, à l’instar des autres citoyens, de passer successivement de grade en grade, avec cette seule différence que leur entrée au service datera dans la quatrième demi-brigade de l’époque de leur naissance.

    Article 26.

    L’Empereur désigne son successeur et de la manière qu’il le juge convenable, soit avant, soit après sa mort.

    Article 27.

    Un traitement convenable sera fixé par l’État à ce successeur, au moment de son avènement au trône.

    Article 28.

    L’Empereur, ni aucun de ses successeurs, n’aura le droit, dans aucun cas, et sous quelque prétexte que ce soit, de s’entourer d’un corps particulier et privilégié à titre de garde d’honneur, ou sous toute autre dénomination.

    Article 29.

    Tout successeur qui s’écartera des dispositions du précédent article ou de la marche qui lui aura été tracée par l’empereur régnant, ou des principes consacrés par la présente Constitution, sera considéré et déclaré en état de guerre contre la société. En conséquence, les conseillers d’État s’assembleront, à l’effet de prononcer sa destitution, et de pourvoir à son remplacement par celui d’entre eux qui en aura été jugé le plus digne, et s’il arrivait que ledit successeur voulût s’opposer à l’exécution de cette mesure, autorisée par la loi, les généraux conseillers d’État feront un appel au peuple et à l’armée, qui de suite leur prêteront main-forte et assistance pour maintenir la liberté.

    Article 30.

    L’Empereur fait, scelle et promulgue les lois, nomme et révoque, à sa volonté, les ministres, le général en chef de l’armée, les conseillers d’État, les généraux et autres agents de l’Empire, les officiers de l’armée de terre et de mer, les membres des administrations locales, les commissaires du gouvernement près les tribunaux, les juges et autres fonctionnaires publics.

    Article 31.

    L’Empereur dirige les recettes et dépenses de l’État, surveille la fabrication des monnaies ; lui seul en ordonne l’émission, en fixe le poids et le type.

    Article 32.

    A lui seul est réservé le pouvoir de faire la paix ou la guerre, d’entretenir des relations politiques et de contracter au dehors.

    Article 33.

    Il pourvoit à la sûreté intérieure et à la défense de l’État, distribue les forces de terre et de mer suivant sa volonté.

    Article 34.

    L’Empereur, dans le cas où il se tramerait quelque conspiration contre la sûreté de l’État, contre la Constitution ou contre sa personne, fera de suite arrêter les auteurs ou complices, qui seront jugés par un conseil spécial.

    Article 35.

    Sa Majesté seule a le droit d’absoudre un coupable ou de commuer sa peine.

    Article 36.

    L’Empereur ne formera jamais aucune entreprise dans la vue de faire des conquêtes ni de troubler la paix et le régime intérieur des colonies étrangères.

    Article 37.

    Tout acte public sera fait en ces termes : « L’Empereur d’Hayiti et le chef suprême de l’armée, par la grâce de de Dieu et la loi constitutionnelle de l’État. »

    Du Conseil d’État.

    Article 38.

    Les généraux de division et de brigade sont membres-nés du conseil d’État et le composent.

    Des ministres.

    Article 39.

    Il y aura dans l’Empire deux ministres et un secrétaire d’État :
    Le ministre des finances ayant le département de l’intérieur ;
    Le ministre de la guerre ayant le département de la marine.

    Article 40. Du ministre des finances et de l’intérieur.

    Du ministre des finances et de l’intérieur : Les attributions de ce ministre comprennent l’administration générale du Trésor public, l’organisation des administrations particulières, la distribution des fonds à mettre à la disposition du ministre de la guerre et autres fonctionnaires, les dépenses publiques, les instructions qui règlent la comptabilité des administrations et des payeurs de division, l’agriculture, le commerce, l’instruction publique, les poids et mesures, la formation des tableaux de population, les produits territoriaux, les domaines nationaux, soit pour la conservation, soit pour la vente, les baux à ferme, les prisons, les hôpitaux, l’entretien des routes, les bacs, salines, manufactures, les douanes, enfin la surveillance et la fabrication des monnaies, l’exécution des lois et arrêtés du gouvernement à ce sujet.

    Article 41.

    Du ministre de la guerre et de la marine : Les fonctions de ce ministre embrassent la levée, l’organisation, l’inspection, la surveillance, la discipline, la police et le mouvement des armées de terre et de mer, le personnel et le matériel de l’artillerie et du génie, les fortifications, les forteresses, les poudres et salpêtres, l’enregistrement des actes et arrêtés de l’empereur, leur renvoi aux armées et la surveillance de leur exécution ; il veille spécialement à ce que les décisions de l’empereur parviennent promptement aux militaires ; il dénonce aux conseils spéciaux les délits militaires parvenus à sa connaissance et surveille les commissaires de guerre et officiers de santé.

    Article 42.

    Les ministres sont responsables de tous les délits par eux commis contre la sûreté publique et la Constitution, de tout attentat à la propriété et à la liberté individuelle, de toute dissipation de deniers à eux confiés ; ils sont tenus de présenter, tous les trois mois, à l’empereur, l’aperçu des dépenses à faire, de rendre compte de l’emploi des sommes qui ont été mises à leur disposition, et d’indiquer les abus qui auraient pu se glisser dans les diverses branches de l’administration.

    Article 43.

    Aucun ministre en place ou hors de place ne peut être poursuivi en matière criminelle, pour fait de son administration, sans l’adhésion personnelle de l’empereur.

    Article 44.

    Du secrétaire d’État : Le secrétaire d’État est chargé de l’impression, de l’enregistrement et de l’envoi des lois, arrêtés, proclamations et instructions de l’empereur ; il travaille directement avec l’empereur pour les relations étrangères, correspond avec les ministres, reçoit de ceux-ci les requêtes, pétitions et autres demandes qu’il soumet à l’empereur, de même que les questions qui lui sont proposées par les tribunaux ; il renvoie aux ministres les jugements et les pièces sur lesquels l’empereur a statué.

    Des tribunaux.

    Article 45.

    Nul ne peut porter atteinte au droit qu’a chaque individu de se faire juger à l’amiable par des arbitres à son choix. Leurs décisions seront reconnues légales.

    Article 46.

    Il y aura un juge de paix dans chaque commune ; il ne pourra connaître d’une affaire s’élevant au delà de cent gourdes, et lorsque les parties ne pourront se concilier à son tribunal, elles se pourvoiront par-devant les tribunaux de leur ressort respectif.

    Article 47.

    Il y aura six tribunaux séant dans les villes ci-après désignées : A Saint-Marc, au Cap, au Port-au-Prince, aux Cayes, à l’Anse-à-Veau et au Port-de-Paix. L’Empereur détermine leur organisation, leur nombre, leur compétence et le territoire formant le ressort de chacun. Ces tribunaux connaissent de toutes les affaires purement civiles.

    Article 48.

    Les délits militaires sont soumis à des conseils spéciaux et à des formes particulières de jugement. L’organisation de ces conseils appartient à l’empereur, qui prononcera sur les demandes en cassation contre les jugements rendus par lesdits conseils spéciaux.

    Article 49.

    Des lois particulières seront faites pour le notariat et à l’égard des officiers de l’état civil.

    Du culte.

    Article 50.

    La loi n’admet pas de religion dominante.

    Article 51.

    La liberté des cultes est tolérée.

    Article 52.

    L’État ne pourvoit à l’entretien d’aucun culte ni d’aucun ministre.

    De l’administration.

    Article 53.

    Il y aura, dans chaque division militaire, une administration principale, dont l’organisation, la surveillance appartiennent essentiellement au ministre des finances.


    Dispositions générales.

    Article premier.

    A l’empereur et à l’impératrice appartiennent le choix, le traitement et l’entretien des personnes qui composent leur cour.

    Article 2.

    Après le décès de l’empereur régnant, lorsque la révision de la Constitution aura été jugée nécessaire, le Conseil d’État s’assemblera à cet effet et sera présidé par le doyen d’âge.

    Article 3.

    Les crimes de haute trahison, les délits commis par les ministres et les généraux, seront jugés par un conseil spécial nommé et présidé par l’empereur.

    Article 4.

    La force armée est essentiellement obéissante, nul corps armé ne peut délibérer.

    Article 5.

    Nul ne pourra être jugé sans avoir été légalement entendu.

    Article 6.

    La maison de tout citoyen est un asile inviolable.

    Article 7.

    On peut y entrer en cas d’incendie, d’inondation, de réclamation partant de l’intérieur, ou en vertu d’un ordre émané de l’empereur ou de toute autre autorité légalement constituée.

    Article 8.

    Celui-là mérite la mort qui la donne à son semblable.

    Article 9.

    Tout jugement portant peine de mort ou peine afflictive, ne pourra recevoir son exécution, s’il n’a été confirmé par l’empereur.

    Article 10.

    Le vol est puni en raison des circonstances qui l’auront précédé, accompagné ou suivi.

    Article 11.

    Tout étranger habitant le territoire d’Hayiti sera, ainsi que les Hayitiens, soumis aux lois correctionnelles
    et criminelles du pays.

    Article 12.

    Toute propriété qui aura ci-devant appartenu à un blanc français est incontestablement et de droit confisquée au profit de l’État.

    Article 13.

    Tout Hayitien qui, ayant acquis une propriété d’un blanc français, n’aura payé qu’une partie du prix stipulé par l’acte de vente, sera responsable, envers les domaines de l’État, du reliquat de la somme due.

    Article 14.

    Le mariage est un acte purement civil et autorisé par le gouvernement.

    Article 15.

    La loi autorise le divorce dans les cas qu’elle a prévus et déterminés.

    Article 16.

    Une loi particulière sera rendue concernant les enfants nés hors mariage.

    Article 17.

    Le respect pour ses chefs, la subordination et la discipline sont rigoureusement nécessaires.

    Article 18.

    Un code pénal sera publié et sévèrement observé.

    Article 19.

    Dans chaque division militaire, une école publique sera établie pour l’instruction de la jeunesse.

    Article 20.

    Les couleurs nationales sont noires et rouges.

    Article 21.

    L’agriculture, comme le premier, le plus noble et le plus utile de tous les arts, sera honorée et protégée.

    Article 22.

    Le commerce, seconde source de la prospérité des États, ne veut et ne connaît point d’entraves.
    Il doit être favorisé et spécialement protégé.

    Article 23.

    Dans chaque division militaire, un tribunal de commerce sera formé, dont les membres seront choisis par l’empereur, et tirés de la classe des négociants.

    Article 24.

    La bonne foi, la loyauté dans les opérations commerciales seront religieusement observées.

    Article 25.

    Le gouvernement assure sûreté et protection aux nations neutres et amies qui viendront entretenir avec cette île des rapports commerciaux, à la charge par elles de se conformer aux règlements, us et coutumes de ce pays.

    Article 26.

    Les comptoirs, les marchandises des étrangers seront sous la sauvegarde et la garantie de l’État.

    Article 27.

    Il y aura des fêtes nationales pour célébrer l’Indépendance, la fête de l’empereur et de son auguste Épouse, celle de l’Agriculture et de la Constitution.

    Article 28.

    Au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et la nation est debout.

    ***


    Nous, mandataires soussignés, mettons sous la sauvegarde des magistrats, des pères et mères de famille, des citoyens et de l’armée, le pacte explicite et solennel des droits sacrés de l’homme et des devoirs du citoyen ;

    La recommandons à nos neveux, et en faisons hommage aux amis de la liberté, aux philanthropes de tous les pays, comme un gage signalé de la bonté divine, qui, par suite de ses décrets immortels, nous a procuré l’occasion de briser nos fers et de nous constituer en peuple libre, civilisé et indépendant.

    Et avons signé, tant en notre nom privé qu’en celui de nos commettants.

    Signé : H. Christophe, Clervaux, Vernet, Gabart, Pétion, Geffrard, Toussaint-Brave, Raphaël, Lalondrie, Romain, Capoix, Magny, Cangé, Daut, Magloire Ambroise, Yayou, Jean-Louis François, Gérin, Moreau, Férou, Bazelais, Martial Besse.

    Présentée à la signature de l’Empereur, la Constitution de l’Empire fut sanctionnée par lui.

    Vu la présente Constitution,

    Nous, Jacques Dessalines, Empereur Ier d’Hayiti et chef suprême de l’armée, par la grâce de Dieu et la loi constitutionnelle de l’État,

    L’acceptons dans tout son contenu, et la sanctionnons, pour recevoir, sous le plus bref délai, sa pleine et entière exécution dans toute l’étendue de notre empire ;

    Et jurons de la maintenir et de la faire observer dans son intégrité jusqu’au dernier soupir de notre vie.

    Au Palais impérial de Dessalines, le 20 mai 1805, an II de l’Indépendance d’Hayiti, et de notre règne le premier.

    Signé : Dessalines.

    Par l’Empereur :
    Le Secrétaire général,
    Signé : Juste Chanlatte.

  • L’ULCC demande à la justice haïtienne de poursuivre sept anciens sénateurs

    Ce vendredi 3 mars 2023, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) a transmis des demandes de poursuites judiciaires contre sept anciens sénateurs. À travers neuf rapports transmis aux commissaires du gouvernement, l’ULCC a exposé à quel point la corruption est répandue dans l’administration publique. Qu’il s’agisse du parlement, des collectivités territoriales, des organes de sécurité publique, de l’assistance sociale, des universités et établissements scolaires publics, des entreprises publiques, des organes autonomes et des ministères, aucune institution publique n’est touchée par une corruption grave et généralisée.

    L’ULCC a rapporté que d’anciens élus influents du Sénat de la République d’Haïti n’avaient pas fait leur déclaration de patrimoine à l’entrée et à la sortie de leurs fonctions. Il s’agit notamment de Nawoom Marcelus, Dieudonné Étienne Luma, Jacques Sauveur Jean, Jean-Marie Junior Salomon, Richard Lenine Hervé Fourcand, Wilfrid Gélin et Willot Joseph.

    La corruption est l’un des principaux obstacles au développement économique et à la stabilité politique d’Haïti. Créées en 2004 par décret, l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) et sa Cellule de renseignement financier (UCREF) sont les deux entités gouvernementales chargées d’enquêter sur la corruption et ses manifestations au sein de l’administration publique.

    Cependant, année après année, Haïti se classe parmi les nations les plus corrompues au monde. L’ULCC et la justice haïtienne échouent à mettre derrière les barreaux des politiciens ou des membres influents du secteur privé haïtien soupçonnés de corruption.

    En août dernier, l’ULCC a déposé dix rapports d’enquête sur des affaires de corruption demandant à la branche judiciaire du gouvernement de faire bon usage de l’information. Les dossiers présentaient des faits de détournement de biens publics, de contrats illégaux, de corruption, de mauvaise gestion et d’abus de pouvoir, entre autres, préoccupants. Jusqu’à présent, les citoyens n’ont encore vu aucun résultat concret.

    Selon le directeur général de l’ULCC, il y avait 66 dossiers pour une seule condamnation, cinq acquittements, un non-lieu, et 60 dossiers non traités qui pourrissent dans les tiroirs de la justice haïtienne dans une indifférence totale et révoltante. Ce rapport établit que le cancer appelé corruption se nourrit de l’impunité, a déclaré le chef de l’ULCC.

  • Indice de perception de la corruption : Haïti classée 164e sur 180 pays

    Indice de perception de la corruption : Haïti classée 164e sur 180 pays

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2021, Transparency International classe Haïti au 164e rang mondial sur 180 pays et territoires. Haïti gagne six places par rapport à l’année précédente et quatre places par rapport à 2019. Toutefois, le pays a également été classé parmi les pays les plus corrompus au cours des 10 dernières années.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leur état beaucoup plus sévère.

    La corruption s’épanouit dans de nombreux États. Plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année. Leur score moyen n’est que de 32 sur 100. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que quatre autres pays se classent ex aequo en 164e position, avec un score de 20 sur 100.

    Dans la région des Amériques, le Canada, l’Uruguay et le Chili sont les plus performants. Ils marquent respectivement 74, 73 et 67. En revanche, Haïti, le Nicaragua et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 20, 20 et 14 sur l’indice de perception de la corruption.

    Les pays en tête de l’IPC sont le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Finlande, avec des scores de 88 chacun. Ils sont suivis par le Singapour, la Suède et la Norvège, avec des scores de 85 chacun.

    Le pays le plus corrompu est le Soudan du Sud, avec un score IPC de 11. Il est suivi par la Somalie (13) et la Syrie (13).

    Haïti – Indice de perception de la corruption (IPC)

    Source: Transparency International


    Recommandations de Transparency International

    Pour réduire la corruption et mieux répondre aux futures crises, Transparency International recommande à tous les gouvernements :

    • Défendre les droits nécessaires pour demander des comptes au pouvoir

    • Rétablir et renforcer les contrôles institutionnels sur le pouvoir

    • Combattre la corruption transnationale

    • Respecter le droit à l’information sur les dépenses publiques

  • Pénurie de carburant : le Liban et Haïti font face à des problèmes similaires

    Le Liban a fait face à des mois de graves pénuries de carburant qui ont provoqué de longues files d’attente dans les stations-service dans un contexte de crise économique. Ce lundi, l’agence de presse du pays a rapporté que la pénurie de carburant est devenue violente avec la mort de trois personnes dans des rixes impliquant des couteaux, des fusils et même des grenades.

    L’économie libanaise a également été touchée par une baisse des flux d’argent provenant de sa diaspora, qui a traditionnellement contribué à financer une grande partie de ses besoins de financement. Face à des réserves de devises dangereusement basses, la banque centrale a réduit le financement des importations en dollars subventionnés. Le gouvernement impose également de longues coupures d’électricité à travers le pays pour conserver les réserves de carburant en baisse.

    Comme la DINASA en Haïti, les produits pétroliers au Liban sont importés par les membres de l’Association des sociétés pétrolières, un groupe composé d’environ 14 entités privées. Les commerçants augmentent les prix ou arrêtent les importations après que le gouvernement a réduit les subventions, aggravant ainsi la situation.

    Des pénuries de carburant ont frappé les usines, les entreprises et les transports à travers le Liban, un pays déjà aux prises avec sa pire crise économique en temps de paix. La calamité au Liban résulte de décennies de corruption et de mauvaise gestion associées à de dangereuses tensions politiques, y compris des assassinats.

    Après la guerre civile de 1975-1990 qui a opposé divers intérêts, le pays a été gouverné principalement par des seigneurs de la guerre et des oligarques. L’élite politique a utilisé le secteur public pour faire avancer et protéger ses intérêts aux dépens de l’État. La richesse se concentre entre les mains de quelques familles alors que la classe moyenne s’appauvrit.

    La classe dirigeante parvient à contrôler les principales ressources économiques du Liban, générant d’importantes rentes et se partageant le butin d’un État dysfonctionnel. Dans le processus, le secteur public est devenu de plus en plus régi par la corruption et le népotisme. Il ne parvient pas à fournir de manière adéquate les services publics les plus élémentaires, y compris l’électricité, l’eau et même le ramassage des ordures.

    L’un des facteurs contributifs de la crise actuelle est la mauvaise gestion des finances publiques grevées par les subventions aux carburants accordées au secteur de l’énergie. Par exemple, Électricité du Liban (EDL), à l’instar d’Électricité d’Haïti (EDH), est la seule institution publique libanaise chargée de produire, de transmettre et de distribuer l’électricité sur tous les territoires libanais.

    Depuis sa guerre civile, le Liban n’a pas été en mesure de fournir de l’électricité 24 heures sur 24, laissant de nombreux ménages et entreprises dépendants de leurs propres générateurs. Ils comptent également sur des fournisseurs de quartier privés qui facturent des frais élevés pour une électricité faible et peu fiable.

    Comme EDH, EDL entretient une situation financière épouvantable depuis de nombreuses années. Le gouvernement l’a soutenu par le biais de subventions élevées, qui augmentent à mesure que les prix du pétrole continuent d’augmenter. Par conséquent, 20 % de la dette nationale libanaise est engendrée par le déficit de l’EDL. Le FMI a déclaré que les subventions relatives aux combustibles fossiles coûtaient en moyenne 4 % du PIB, près de 2 milliards de dollars par an avant le choc pétrolier de 2014 et sont tombées à 3 % du PIB en 2015.

    Dans de nombreux endroits, les propriétaires de générateurs privés sont considérés comme une « mafia » qui fait à la fois partie et contribue au système de clientélisme politique au Liban. En raison de la corruption et de la mauvaise gestion, le secteur de l’électricité a contribué à l’assèchement des finances publiques. Il a privé le peuple libanais de son droit à une électricité fiable et abordable.

    Les lois existantes qui accordent à EDL et aux producteurs d’électricité indépendants agréés le droit de produire et de vendre de l’électricité permettent aux producteurs privés d’opérer en dehors d’un cadre juridique.

    Les décideurs politiques et les forces de l’ordre ont perçu l’existence des producteurs indépendants privés comme une nécessité et, par conséquent, ont fermé les yeux sur le secteur pendant de nombreuses années. La réforme de l’industrie a été un défi unique pour le ministère de l’Économie et du Commerce (MOET), qui est chargé de superviser la mise en œuvre des réformes et de veiller à ce que les mesures de protection des consommateurs soient respectées.

    Des études récentes estiment que la demande de gaz du Liban était de plus de 90 milliards de pieds cubes en 2020. Cette demande est liée à la forte demande d’électricité. Le déficit énergétique du Liban est estimé à 3 500 MW. Malgré ces opportunités, les entreprises locales et internationales ont hésité à investir en raison des niveaux élevés de corruption et de captation de l’État par un petit groupe.

  • ULCC : Enquêtes réalisées durant l’exercice fiscal 2020-2021

    1. Détournement de vingt-six (26) chèques totalisant la somme de cent soixante mille trois cent soixante-sept et 11/100 (160, 367,11) gourdes émis par le Trésor public à l’ordre de Magalie Charles, enseignante à l’École Congréganiste de Saint-Jean Bosco de Merger par le directeur, Monsieur Rémy Jean ALLIOTTE ;

    2. Détournement de dix millions douze mille cinq cents (10, 012, 500,00) gourdes en subvention par l’ex-Maire de Cité Soleil, Monsieur Jean Hislain FRÉDÉRIC ;

    3. Perception indue de frais scolaires par le directeur de l’École Nationale de Bréda de Canaan, Monsieur Savoi THÉLUSMÉ ;

    4. Détournement des dons de riz offerts par le Japon par les responsables du BMPAD dont l’ex-Directeur général, Monsieur Patrick NORAMÉ ;

    7. Passation illégale des marchés conclus entre l’ONA et les sociétés CARIBEX S.A. et CHDM S.A pour le paiement des cotisations par des véhicules ;

    8. Passation illégale des marchés conclus dans le cadre du « Plan spécial de Port-au-Paix » financé à partir du fonds PETROCARIBE ;

    9. Octroi irrégulier du prêt de sept cent soixante-dix millions (770, 000, 000.00) gourdes par l’ONA dans le cadre du projet ONAMART — ONAPHARMA.

    10. Passation illégale du contrat conclu entre la firme Chinoise « Control system corp (CACS) » et l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN) dans le cadre du projet « d’expansion et réhabilitation de l’Aéroport International Toussaint Louverture » ;

    11. Détournement du montant d’un million de dollars américains par le notaire Jean-Henry CÉANT, avec la complicité des membres du Conseil d’Administration de la Real Business Investment S.A dans le cadre de la prise de participation de l’Office National d’Assurance — Vieillesse (ONA) dans l’actionnariat de cette société.

    Liste des enquetes realisees -Transmise aux Parquets – 4 aout 2021

  • Haïti placé sur la « liste grise » par le gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme

    Haïti placé sur la « liste grise » par le gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme

    Vendredi, l’organisme mondial de surveillance du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, le Groupe d’action financière (GAFI), a placé Haïti et trois autres pays sur la “liste grise” de l’organisation. Compte tenu de la faiblesse des institutions en Haïti et de l’absence d’un système efficace de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), le pays est considéré comme un refuge pour le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

    Le GAFI est un organisme de surveillance mondial qui a été fondé pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il établit des normes internationales visant à prévenir ces activités illégales et les dommages qu’elles causent à la société. En tant qu’organe décisionnel, le GAFI s’efforce de générer la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre des réformes législatives et réglementaires nationales dans ces domaines.

    Le GAFI place sur la liste grise tous les pays membres qui présentent des risques importants de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Cependant, cette juridiction s’est engagée à travailler en étroite collaboration avec le GAFI pour élaborer et mettre en œuvre des plans d’action qui comblent leurs lacunes. Par exemple, le pays doit enquêter sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et démontrer sa capacité à identifier, retracer et récupérer les produits du crime.

    Le fait d’être sur la liste grise du GAFI est un avertissement pour le pays de s’attaquer aux problèmes qui affectent son profil de risque en élaborant et en mettant en œuvre des politiques appropriées. Des institutions telles que l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) sont parmi les institutions clés chargées de renforcer le dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC/FT).

    Amener le système de LBC/FT à un niveau de conformité acceptable avec la norme mondiale est vital pour qu’Haïti participe à la finance mondiale. Si Haïti ne parvient pas à combler ses lacunes, le groupe d’action financière peut placer le pays sur sa liste noire. Être sur une telle liste signifie que le pays est considéré comme non coopératif dans l’effort mondial visant à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En conséquence, il serait très difficile pour le pays d’opérer dans le système financier mondial, y compris les transactions internationales. De plus, Haïti peut ne pas obtenir d’aide financière du FMI, de la Banque mondiale et de l’Union européenne, ce qui rendrait sa situation financière encore plus précaire.

    En juin 2021, Haïti s’est engagé politiquement de haut niveau à travailler avec le GAFI et le CFATF pour renforcer l’efficacité de son régime de LBC/FT. Haïti s’emploiera à mettre en œuvre son plan d’action, notamment en :

    (1) développer son processus d’évaluation des risques de BC/FT et diffuser les résultats ;

    (2) faciliter le partage d’informations avec les homologues étrangers concernés ;

    (3) remédier aux lacunes techniques de son cadre juridique et réglementaire qui entravent la mise en œuvre des mesures préventives de LBC/FT et mettre en œuvre une surveillance de LBC/FT fondée sur les risques pour toutes les institutions financières et les entreprises et professions non financières désignées (EPNFD) considérées comme présentant un risque de BC/FT plus élevé ;

    (4) s’assurer que les informations de base et sur les bénéficiaires effectifs sont conservées et accessibles en temps opportun ;

    (5) assurer une meilleure utilisation des renseignements financiers et autres informations pertinentes par les autorités compétentes pour lutter contre le BC et le FT ;

    (6) remédier aux lacunes techniques de son infraction de BC et démontrer que les autorités identifient, enquêtent et poursuivent les cas de BC d’une manière compatible avec le profil de risque d’Haïti ;

    (7) démontrer une augmentation de l’identification, du traçage et de la récupération des produits du crime ;

    (8) remédier aux lacunes techniques de son infraction de FT et de son régime de sanctions financières ciblées ;

    (9) effectuer une surveillance appropriée basée sur les risques des organismes à but non lucratif (OBNL) vulnérables aux abus de FT sans perturber ou décourager les activités légitimes des OBNL.

  • L’ULCC ordonne le gel des avoirs de Réginald Boulos

    L’unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a ordonné le gel de la somme de 260 millions de gourdes de sept personnes ayant des liens avec « Real Business Investment » (RBI), dont Pierre Réginald BOULOS. Ce montant représente la somme qui serait détourné et l’amende à payer au profit du trésor public selon l’ULCC.

    Les gels d’avoirs, répertoriés dans un document judiciaire vu par Haïti Économie, font partie d’une enquête de l’ULCC sur le prêt ONA de plus de 2,7 milliards de gourdes et 65 millions de gourdes versés par l’ONA à l’Étude CÉANT de l’ancien Premier ministre Jean Henry CÉANT.

    Real Business Investment (RBI) est une société représentée par son Président Directeur général, M. Pierre Réginald BOULOS. La société avait offert un partenariat de 22 % à l’ONA pour un projet de construction résidentielle à Fermathe, en Haïti.

    Sous la supervision du directeur de l’ONA de l’époque, M. Chesnel Pierre, l’institution a versé 65 000 000 gourdes (soit 1 million de dollars) à l’Étude CÉANT au profit de RBI en mars 2018. Trois ans plus tard, la construction n’a pas encore démarré.

    Selon le document de l’ULCC, l’Étude CÉANT reflète les caractéristiques d’une société-écran conçue dans le but précis d’extraire ces fonds publics. Au cours des trois années, la société n’a effectué aucune opération significative sur son compte bancaire.

    « L’examen minutieux des données bancaires recueillies par les enquêteurs de l’ULCC, a permis de constater que la somme, une fois disponible sur le compte de l’Étude CÉANT, a été distribuée à des personnes et d’autres institutions à des fins totalement étrangères à l’objet du partenariat, c’est-à-dire qu’elle a été purement et simplement détournée. »

    L’ULCC met en garde toute banque ou institution financière qui ne se conformerait pas à l’ordonnance.

    « RAPPELONS aux différentes banques et institutions financières que faute par elles d’obtempérer à la présente, elles pourront être poursuivies comme “facilitateur” de blanchiment du produit du crime conformément à l’article 5.3 de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption et l’article 58 de la loi du 11 novembre 2013 sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. »

    Réginald Boulos est attendu à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC)

    Monsieur Pierre Réginald BOULOS
    Président-directeur general
    Real Business Investments S.A.
    En ses bureau

    La Direction Générale de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) vous informe que vous êtres attendu, le vendredi 2 juillet 2021 à dix (10) heures du matin, au local de l’institution sis au numéro 13 de la rue Sapotille, Pacot, pour être auditionné par la commission d’enquete, dument mandaté par le Directeur général, autour du dossier de Partenariat entre la Real Business Investment S.A (RBI) et l’Office National d’Assurance-vieillesse (ONA).

    Civilités
    Hans Jacques Ludwig JOSEPH, av
    Directeur général

  • Indice de perception de la corruption : Haiti classée 170e sur 180 pays

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2020, Transparency International classe Haïti au 170ème rang mondial sur 180 pays et territoires. Haïti perd deux places par rapport à l’année précédente et 9 places par rapport à 2018. Le pays a également été classé parmi les pays les plus corrompus au cours des 10 dernières années.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leurs états beaucoup plus sévère.

    Haïti – Indice de perception de la corruption

    Indice de perception de la corruption

    Source: Transparency International


    La corruption s’épanouit dans de nombreux États. Plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année. Leur score moyen n’est que de 43 sur 100. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que deux autres pays se classent ex aequo en 170ème position, avec un score de 18 sur 100.

    Dans la région des Amériques, le Canada et l’Uruguay sont toujours les plus performants. Ils marquent respectivement 77 et 71. En revanche, le Nicaragua, Haïti et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 22, 18 et 15.

    Les pays en tête de l’IPC sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec des scores de 88. Ils sont suivis par la Finlande, Singapour, la Suède et la Suisse, avec des scores de 85 chacun.

    Les pays les plus corrompus sont le Soudan du Sud et la Somalie, avec des scores de 12 chacun. Ils sont suivis par la Syrie (14), le Yémen (15) et le Venezuela (15).

    Recommandations de Transparency International

    Pour réduire la corruption et mieux répondre aux futures crises, Transparency International recommande à tous les gouvernements :

    • De renforcer les organes de contrôle pour s’assurer que les ressources parviennent à ceux qui en ont le plus besoin. Les autorités de lutte contre la corruption et les organes de contrôle doivent avoir les fonds, les ressources et l’indépendance nécessaires à l’exercice de leurs fonctions.
    • De garantir la transparence des contrats pour lutter contre les malversations, identifier les conflits d’intérêts et assurer une tarification équitable.
    • De défendre la démocratie et promouvoir l’espace civique afin de créer les conditions permettant de demander des comptes aux gouvernements.
    • De publier les données pertinentes et garantir l’accès à l’information pour que le public reçoive des informations compréhensibles, accessibles, opportunes et significatives.

    Que pensez-vous du classement d’Haïti selon l’indice de perception de la corruption (IPC)? Partagez votre opinion dans la section commentaires ci-dessous.

  • Troisième rapport petrocaribe haiti: gestion des fonds

    Troisieme rapport petrocaribe haiti – Cette troisième partie des travaux achève le Rapport de l’audit portant sur la gestion du fonds PetroCaribe. Elle a été élaborée à la suite de deux précédents rapports publiés en janvier et mai 2019 respectivement.

    Les trois travaux émanent de la résolution du 1er février 2018 de l’Assemblée sénatoriale qui sollicitait de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA) d’effectuer un audit du fonds PetroCaribe au cours de la période allant de septembre 2008 à septembre 2016, conformément à l’article 200 de la Constitution, et au décret du 23 novembre 2005 modifiant celui du 4 novembre 1983 établissant l’Organisation et le Fonctionnement de la Cour.

    L’initiative énergétique PetroCaribe a été lancée par le président vénézuélien Hugo Chávez en 2005. Le programme visait à fournir du pétrole brut vénézuélien aux pays de la région des Caraïbes à des prix réduits. Les membres de PetroCaribe comprennent Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, le Belize, Cuba, la Dominique, la République dominicaine, la Grenade, le Guatemala, le Guyana, Haïti, le Honduras, la Jamaïque, le Nicaragua, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines, le Suriname, et le Venezuela.

    Les conclusions des travaux d’audit effectués par la Cour et publiées dans les trois rapports dont le troisième rapport petrocaribe; soit celui du 31 janvier 2019, celui du 31 mai 2019 et le présent rapport montrent que d’importantes défaillances ont été associées à la planification et la mise en œuvre des programmes et des projets de développement financés par le fonds PetroCaribe.

    La Cour a clairement établi que des étapes clés liées à la saine gestion de projets d’in-vestissement n’ont pas été suivies. L’interrelation requise entre les paramètres clés, la nature et l’ampleurdes travaux, l’estimation des coûts et l’échéancierpour le succès de la mise en œuvre des projets de développement comme ceux financés par le fonds Petro-Caribe,est défaillante. Pour de nombreux projets examinés, une mauvaise définition des besoins, l’utilisation d’estimations incomplètes, une analyse insuffisante des risques, l’ajout de travaux jugés non indispensables expliquent les dépassements observés des coûts réels des projets en relation avec ceux annoncés au départ.

    Téléchargez le troisième rapport Petrocaribe