Category: Gouvernance

  • Capital Humain D’Haïti

    Selon le Rapport sur le développement humain (RDH) du PNUD, les progrès réalisés en matière de développement humain au cours des 25 dernières années ont été impressionnants à bien des égards. Mais les gains n’ont pas été universels. De nombreux pays à faible revenu, y compris Haïti, sont à la traîne. La Banque mondiale vient de publier le premier indice de capital humain. Haïti ne s’est pas bien classée.

    Les composantes de l’indice relatives à la santé et à l’éducation sont combinées de manière à refléter leur contribution à la productivité des travailleurs. L’indice de capital humain est compris entre 0 et 1. L’indice est mesuré en termes de productivité de la prochaine génération de travailleurs par rapport au point de référence de l’éducation complète et de la santé. Une économie dans laquelle un enfant né aujourd’hui peut espérer atteindre une éducation complète et être en bonne santé obtiendra une valeur de 1 sur l’indice. Avec un score de 0,45, Haïti se classe parmi les moins performants.

    Haïti a entre autres souffert de son déficit d’apprentissage : alors que les étudiants haïtiens consacrent en moyenne 11,4 ans à l’éducation à 18 ans, la Banque mondiale ne comptabilise que la valeur de ce qu’ils ont appris à 6,3 ans.

    « Pour les plus pauvres, le capital humain est souvent le seul capital dont ils disposent », a expliqué le président du Groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, lors de la réunion annuelle de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.

    Selon la Banque mondiale, les pays peuvent utiliser ce nouvel indice pour évaluer le revenu qu’ils perdent en raison de la pénurie de capital humain et la rapidité avec laquelle ils peuvent transformer ces pertes en gains s’ils agissent maintenant.

    Sur la base de cet indice, les enfants haïtiens pourraient gagner plus de deux fois plus au cours de leur vie si leurs gouvernements offraient ce que la Banque mondiale appelle « une éducation complète et une santé complète ». Vingt-huit pays se sont engagés très tôt pour utiliser l’indice politiques.

    L’indice compare également la situation des garçons et des filles dans 126 pays et sur les 157 pays inclus. En Haïti, les filles ont un score de 0,46 et les garçons 0,43 sur un maximum de 1, ce qui place le pays à la 92ème place pour les filles et à la 95ème pour les garçons, par rapport aux autres pays. Cela signifie que si les investissements consacrés à la santé et à l’éducation par Haïti auprès de ses enfants étaient pleinement efficaces, les filles gagneraient 2,16 fois plus et les garçons 2,3 fois plus au cours de leur vie.

    Bien que le capital humain soit essentiel à la croissance durable et à la réduction de la pauvreté, investir dans le capital humain des jeunes enfants ne produira pas de retombées économiques immédiates. Ainsi, les décideurs sous-investissent dans le capital humain.

    Selon la Banque mondiale, les investissements en capital humain sont de plus en plus importants important car la nature du travail a évolué en réponse à la rapidité des changements technologiques. Donc, la croissance économique d’Haïti repose sur sa capacité à développer et à exploiter son capital humain.

  • Le tourisme et le développement économique en Haïti

    Haïti Economie est heureuse de partager avec vous un document sur le tourisme et le développement économique en Haïti préparé par Gladimy JEAN, Sandia RENAUD et Obed Blacker DORVILUS, trois étudiants en économie à l’Université d’Etat d’Haiti – Centre de techniques de planification et d’Economie Appliquée (C.T.P.E.A), la Faculté de Droit et des Sciences Economiques (FDSE) et a ‘l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI).

    Résumé :

    Télécharger “Le tourisme et le développement économique en Haïti” [PDF – 1.5 MB]
    Divers pays en développement s’organisent actuellement pour développer leur secteur touristique, considéré comme un choix stratégique. Le tourisme, en sus de ses retombées positives, engendre des impacts socioculturels et écologiques indésirables et représente parfois un certain nombre de risques économiques. Dans le contexte de mutations profondes dans le monde actuel, tant au niveau socio-économique qu’au niveau environnemental et technique, Haïti, en plus de son haut niveau de vulnérabilité face aux phénomènes naturels, souffre des crises successives aiguës au niveau socioéconomique et politique qui continuent à atrophier l’économie du pays. Le pays fait face à de graves problèmes écologiques soit 2% de couverture forestière et 60% de la population vit sous le seuil de la pauvreté absolue avec moins de 2 dollars US par jour. Par contre, Haïti est doté d’un niveau d’ensoleillement avantageux, de gigantesques montagnes et d’attraits touristiques naturels et culturels hors du commun. Selon les données statistiques, au niveau mondial, le secteur touristique constitue un puissant moteur économique pour sa part dans le PIB, soit 10% du PIB mondial et le nombre d’emplois directs et indirects générés soit 1 emploi sur 10 (2016, OMT). Ainsi, ledit secteur est devenu, pour un très grand nombre de pays, la source principale de devises. Compte tenu de ces avantages, le développement touristique haïtien devra donc satisfaire, de façon urgente, un triple besoin : l’amélioration des conditions socioéconomiques de la population de la région ; la gestion efficiente du riche patrimoine culturel et naturel et la protection de l’environnement naturel en vue d’une meilleure exploitation du flux touristique potentiel attendu. Ces constats nous amènent à poser la question de la place que devrait occuper le tourisme dans la quête du développement en Haïti, dans une optique de durabilité.

  • Comprendre le Budget National

    Le budget National est l’un des instruments politiques les plus importants du gouvernement. Grâce à leurs décisions budgétaires, nos dirigeants s’acquittent de leurs responsabilités constitutionnelles, signalent leurs priorités politiques et gèrent les fonds du pays. Le budget reflète leurs décisions d’impôts, et d’emprunter, de consommer et d’investir. Ces décisions définissent la taille du budget et le rôle du gouvernement dans l’économie nationale. Le budget est avant tout un document juridique. C’est la loi de finances. Si vous contrevenez à la loi, c’est-à-dire si vous êtes impliqué dans la corruption, la malversation, ou le détournement de fond vous serez punis. En tant qu’outil de gestion, le gouvernement utilise le budget pour transformer sa politique en action. C’est concrétiser les promesses de campagne et de joindre l’acte à la parole.

    La Planification Stratégique

    Les dirigeants utilisent le processus du budget pour établir les priorités de dépenses et identifier les revenus à payer pour ces activités. Le premier document relatif au budget publié par le gouvernement est la lettre de cadrage. À travers ce document, le gouvernent révèle ses priorités et les orientations des politiques économiques pour l’année fiscale à venir: tout en tenant compte des besoins de la population et de différents contraintes tels que l’économie, la politique, le social et le climat, entre autres.

    Le budget est préparé par le MEF accompagné par le MPCE sous l’autorité du Premier Ministre. Sur la base d’une série de facteurs macroéconomiques, politiques et sociaux, le gouvernement évalue les besoins du pays ainsi que le niveau et la composition des ressources nécessaires pour exécuter les activités qui devront être autorisées ou proposées, conformément aux mandats et aux objectifs politiques.

    Elaboration du Budget

    La taille et la portée des décisions rendent le processus budgétaire l’un des exercices les plus importants et complexes dans l’élaboration des politiques publiques.  Les évènements du 12 septembre 2017 et les émeutes du 6 au 7 juillet dernier sont preuves du niveau de complexité de la préparation du budget, en particulier dans un environnement politique comme le nôtre.

    Les dirigeants déterminent combien le gouvernement dépensera et l’argent sera réparti entre la présidence, les différents ministères, le pouvoir législatif et judiciaire, les institutions et les commissions indépendantes, la dette et les interventions publiques. En raison de priorités contradictoires des parties prenantes, le budget reflète souvent un acte politique compliqué et des compromis gérés avec habileté.

    Pour que nous ayons un budget, il doit y avoir un accord. En fin de compte, il y a un budget, c’est parce que les deux chambres, basse et haute ont adopté le budget proposé par l’exécutif. Ceci est l’essence même des compromis.

    Exécution du Budget

    Après la ratification du budget, le président promulgue la loi budgétaire et la publie au journal le moniteur. Donc, le budget devient une loi que les dirigeants doivent suivre et respecter.

    Le MEF, à travers la Direction générale du budget (DGB) met les crédits disponibles aux différentes entités du gouvernement suivant le budget adopte et les programmations annuelles des dépenses des secteurs.

    Le budget est l’instrument le plus important à la disposition du gouvernement pour atteindre les objectifs de croissance et de développement du pays.   La politique budgétaire constitue, avec la politique monétaire, l’un des principaux leviers de la politique économique de l’Etat. Elle consiste à utilise certains instruments budgétaires tels que les dépenses publiques, l’endettement public, le prélèvements fiscaux pour influer sur la conjoncture économique du pays. Un budget ne consiste pas seulement à mettre en pratique la politique économique du pays, mais aussi à créer des entités et des programmes tels que la « Caravane changement » pour faire avancer tout ce qui est conforme à la politique et à l’orientation politique. Et parfois, ces directions sont dynamiques hâtives par les événements. Une catastrophe naturelle come l’ouragan Matthew, par exemple, a créé des résultats d’urgence et une appropriation supplémentaire. Ces événements créent souvent des changements dans le budget causant des réaffectations de fonds, en d’autres termes, transférer des fonds d’une institution à l’autre, ou d’un projet à l’autre pour renforcer ou modifier les priorités au besoin selon les circonstances.

    Les Redditions de Comptes

    En Haïti, la reddition des comptes est faite au niveau de la cour supérieur des comptes et les contentieux administratifs. La cour supérieure des comptes qui est un entité pilier des gestions budgétaires est responsable de vérifier la conformité entre les prévisions et l’exécution du budget.

    La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif participe à l’élaboration du Budget et est consultée sur toutes les questions relatives à la législation sur les Finances Publiques et sur tous les Projets de Contrats, Accords et Conventions à caractère financier et commercial auxquels l’Etat est partie. Elle a le droit de réaliser les audits dans toutes administrations publiques.

    Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants et que la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. L’État est donc dans l’obligation de produire, pour les citoyens et leurs représentants, les documents d’information budgétaire qui justifient son usage des deniers publics. L’exemple parfait qui illustre le rôle du peuple dans le processus des redditions de Comptes est le #petrocaribechallenge qui est une mobilisation pour exiger que la lumière soit faite sur les fonds PetroCaribe.

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  • Haiti et le Rwanda… deux choix différents

    Haiti et le Rwanda… deux choix différents

    Sur les cendres de la campagne de génocide qui a choqué le monde en 1994, le Rwanda parvient à réaliser le miracle économique de l’Afrique. Sous la direction de Paul Kagame, le rétablissement du Rwanda après le génocide a été remarquable. Haïti, entre-temps, n’a pas connu de croissance économique malgré des milliards de dollars d’aides,  un allègement de dette de 1,2 milliard de dollars auprès de la Banque mondiale, du Fonds Monétaire International et d’autres créanciers et environ 2 milliards de dollars de nouvelles dettes.

    Alors que les deux pays semblent être des mondes à part, l’un se situe en Amérique et l’autre en Afrique, les deux pays sont très similaires à bien des égards. Les deux pays ont presque la même superficie. La superficie d’Haïti est de 27 750 kilomètres carrés, dont 38,5% de terres arables et 18 426 kilomètres carrés de terres agricoles, contre 26 338 kilomètres carrés pour le Rwanda, dont 47% de terres arables et 19 622 kilomètres carrés de terres agricoles. Haïti a une superficie de 190km2 d’eau de surface, contre 1 670 km2 pour le Rwanda. Cependant, le Rwanda est un pays enclavé sans littoral et Haïti a 1 771 km de littoral.

    La nature dote les deux pays de manière relativement similaire avec les ressources naturelles. Les ressources naturelles d’Haïti comprennent la bauxite, le cuivre, le carbonate de calcium, l’or, le marbre et les terres arables. Les ressources naturelles du Rwanda comprennent l’or, la cassitérite (minerai d’étain), la wolframite (minerai de tungstène), le méthane et les terres arables.

    Rwanda Haïti
    Superficie des terres 24,668 km2 27,560 km2
    Zone d’eau 1,670 km2 190 km2
    Superficie totale 26,338km2 27,750km2
    Population 12,988,423 10,485,800
    Littoral 0 Km 1,771km
    Terres irriguées (2012) 970km2 96km2
    Terre agricole 66,4% 74,5%
    Terres arables 38,5% 47%
    Récoltes permanentes 10,2% 10,1%
    Pâturage permanent 17,7% 17,4%

    Bien qu’Haïti soit classé comme un État fragile, les fondamentaux sont plus favorables à Haïti que le Rwanda. Selon un rapport de l’ONU, Haïti ne fait pas partie d’une région troublée comme l’Afrique centrale où se situe le Rwanda. Cette partie du monde est confrontée à de graves problèmes de voisinage. Le seul problème de voisinage significatif pour Haïti est l’utilisation faite du pays par les trafiquants de drogue colombiens comme point de transit pour l’Amérique du Nord. Ceci est simplement une affaire de criminalité internationale, non liée à un agenda politique ; Haïti est utilisé parce qu’il est le seul État fragile de la région et qu’il est donc le lieu de transit de choix pour les criminels internationaux.

    Haïti n’a pas les problèmes sociopolitiques structurels insolubles qui ont submergé la plupart des autres États fragiles. Contrairement au Rwanda, Haïti n’est pas ethniquement divisé, il n’a pas d’histoire de clivage idéologique profond. Si certains considèrent l’élite économique à la peau claire comme une classe privilégiée qui empêche le pays d’aller de l’avant, c’est simplement une tension de classe qui existe dans toutes les sociétés du monde, y compris les pays les plus prospères. Haïti n’a pas de groupe politique armé et organisé prêt à se rebeller et n’a plus d’établissement militaire en quête de rôles politiques.

    Bien qu’Haïti ne souffre pas de violence à motivation ethnique, la longue histoire de fragilité socio-économique, associée à l’instabilité politique, sont les principaux problèmes en Haïti. Pendant au moins quatre décennies, les Haïtiens n’ont connu aucune amélioration de leur revenu par habitant. Entre-temps, le revenu par habitant au Rwanda n’a cessé d’augmenter année après année depuis le génocide qui a coûté la vie à 800 000 personnes et déplacé plus de 2 millions de personnes.

    À la même époque, le Rwanda avait son génocide, il y a eu une période de bouleversement politique et un embargo économique sévère en Haïti. Le 30 septembre 1991, le gouvernement haïtien a été renversé par un coup militaire. Ce bouleversement politique a abouti à un embargo commercial draconien sur tous les biens, à l’exception des médicaments et les denrées alimentaires.

    Avec 2,7 milliards de dollars américains, Haïti dispose d’un budget national plus important que celui du Rwanda, qui dispose d’un budget de 2,1 milliards de dollars pour l’exercice 2018-2019. Alors que le Rwanda devrait faire avancer son économie avec son budget, les dirigeants haïtiens ont choisi une voie différente pour Haïti. Le Rwanda consacre 57% de son budget à la transformation économique avec l’objectif primordial d’accélérer la croissance économique inclusive et le développement fondé sur le secteur privé, le savoir et les ressources naturelles du Rwanda.  Haïti, d’autre part, n’a pas fait du bon travail dans la gestion de ses ressources et, historiquement, les budgets du pays ne reflètent pas ses priorités. Pour l’exercice fiscal 2018-2019, la plupart des ressources nationales d’Haïti serviront à financer les dépenses d’administration du gouvernement, telles que les salaires et autres avantages généreux des fonctionnaires, les subventions, les dépenses en capital et les autres dépenses.

    Voici un aperçu des performances économiques des deux pays. Tous les chiffres sont basés sur les données de la Banque mondiale.

    Croissance du PIB Haïti vs Rwanda

    Depuis 1997, la performance économique du Rwanda a dépassé celle d’Haïti en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB). Au cours des 20 dernières années, la croissance du PIB rwandais a atteint en moyenne 7,98%, alors que la croissance du PIB haïtien est en moyenne de 1,39%. À un taux de croissance de 6,10% en 2017 par rapport à l’année précédente, l’économie du Rwanda a progressé 5 fois plus vite que l’économie haïtienne, qui n’a progressé que de 1,20% la même année.

    Comparaison du PIB Haïti vs Rwanda

    Le produit intérieur brut (PIB) au Rwanda s’élevait à 9,14 milliards de dollars en 2017. Le PIB du Rwanda était en moyenne de 2,28 milliards de dollars de 1960 à 2017, atteignant un record historique de 9,14 milliards de dollars en 2017. Le PIB en Haïti était de 8,41 milliards de dollars américains en 2017. Le PIB en Haïti s’est établi en moyenne à 5,06 milliards de dollars de 1991 à 2017, atteignant un record historique de 8,78 milliards de dollars en 2014.

    Comparaison du PIB par habitant en Haïti et au Rwanda

    Avec un PIB par habitant de 479,55 dollars, Haïti se portait beaucoup mieux que le Rwanda, qui avait un PIB par habitant de 271,08 dollars en 1991. En 2017, le produit intérieur brut par habitant en Haïti était de 765,68 dollars et le PIB par habitant du Rwanda était de 748,39 dollars américains. Ajusté par la parité de pouvoir d’achat (PPA), qui correspond au produit intérieur brut converti en dollars internationaux en utilisant les taux de parité du pouvoir d’achat, le produit intérieur brut par habitant en Haïti a été enregistré à 1814,94 US, et 2035,65 US au Rwanda.

    Inflation, prix à la consommation (% annuel) Comparaison entre Haïti et le Rwanda

    Au cours des deux dernières décennies, Haïti a enregistré un taux d’inflation annuel moyen deux fois supérieur à celui du Rwanda. Le taux d’inflation annuel moyen entre 1996 et 2016 est de 12,70%, contre un taux d’inflation moyen de 6,36% au Rwanda.

    20 ans après le génocide, le Rwanda a réalisé une croissance économique remarquable avec une tolérance zéro pour la corruption, la stabilité politique et un objectif déclaré d’éliminer l’aide étrangère. En proie à l’instabilité politique et à la corruption, Haïti, en revanche, a connu une croissance misérable au cours des 20 dernières années. Selon les modèles de Tradingeconomics et les attentes des analystes, le taux de croissance annuel du PIB rwandais devrait croître à 7,40 en 12 mois. À long terme, le taux de croissance annuel du PIB du Rwanda devrait se situer autour de 6,60% en 2020, tandis que le taux de croissance annuel du PIB haïtien devrait avoisiner 1,40% en 2020.

  • Inflation

    L’inflation est l’une des conditions économiques qui peuvent faire peur aux consommateurs, aux commerçants et aux fonctionnaires. Cela dépend de ce qui se passe à l’époque dans l’économie, dans les rues de Port-au-Prince, dans les banques et dans les capitales financières du monde entier.

    L’inflation est définie comme une augmentation soutenue du niveau général des prix des biens et des services dans un pays et se mesure en pourcentage annuel. Dans des conditions d’inflation, les prix des choses augmentent avec le temps. En d’autres termes, à mesure que l’inflation augmente, chaque gourde que vous possédez achète un pourcentage plus faible d’un bien ou d’un service. Lorsque les prix montent, et alternativement lorsque la valeur de l’argent diminue, il y a inflation.

    De nombreux économistes préfèrent une inflation modérée pour que l’économie reste souple et active, mais une inflation trop forte empêche les consommateurs de faire des achats parce que les prix sont prohibitifs. Quand il y a trop d’inflation, le niveau de vie baisse, ce qui nuit particulièrement aux pauvres. L’inflation, c’est quand vous payez 15 000 gourdes pour l’appartement de 10 000 que vous vouliez louer pour 5000 gourdes avant de commencer à économiser de l’argent pour l’acquérir.

    Haiti Inflation

    La valeur d’une monnaie (ou la gourde haïtienne) est exprimée en termes de pouvoir d’achat, c’est-à-dire la quantité de biens réels ou tangibles ou de services réels que l’argent peut acheter à un moment donné. Lorsque l’inflation augmente, le pouvoir d’achat de l’argent diminue. Par exemple, si le taux d’inflation est de 10% par an, en théorie, une miche de pain de 60 gourdes coûtera 66 gourdes dans une année.

    Après l’inflation, votre gourde n’achètera pas autant de choses que par le passé. C’est pourquoi une bouteille de boisson gazeuse n’a coûté qu’une gourde dans les années 90 — le prix a augmenté ou, d’un point de vue différent, la valeur de la gourde a diminué.

    Basé sur des données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), le taux d’inflation en Haïti est passé de 24,60 % en novembre 2021 à 24,70 % en décembre. Le taux s’est établi en moyenne à 13 % entre 2003 et 2021, atteignant un record historique de 38,40 % en septembre 2003, et un record de -4,70 % en septembre 2009.

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  • Le taux de change officiel du bolivar vénézuélien passera à 6 millions pour un dollar

    Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé que son administration émettrait de nouveaux billets. Supprimant cinq zéros du bolivar, le gouvernement essaie de mettre fin au cauchemar économique du pays qui a commencé en 2014 lorsque le prix du pétrole, la principale exportation du pays a commencé à chuter.

    Le pétrole représente environ 90% des exportations totales du pays. Le pétrole était également un outil diplomatique utilisé par le pays pour créer un bloc énergétique destiné à fournir des ventes de pétrole à faible taux d’intérêt aux pays voisins confrontés à des importations coûteuses. Les pays des Caraïbes, y compris Haïti, consacrent une grande partie de leur PIB aux importations de pétrole. Petrocaribe, l’organisation dirigée par le Venezuela, permet aux gouvernements de payer le pétrole au fil du temps. Les pays ont jusqu’à 25 ans pour payer les factures de pétrole et peuvent également fournir des biens et des services en échange de pétrole. Grâce à ce programme, Haïti a accumulé une dette d’environ 2 milliards de dollars.

    Le Venezuela est riche en pétrole mais est maintenant un pays pauvre en liquidités. Le pays est en train de procéder à d’énormes réformes pour sauver l’économie en chute libre. Le Venezuela dévalue le bolivar d’environ 95% et le lie à une crypto-monnaie, connue sous le nom de Petro. Le taux officiel de la monnaie passera d’environ 285 000 à 6 millions pour un dollar.

    Sachant que la dévaluation de la monnaie à elle seule ne résoudra pas le problème économique, l’administration a également pris des mesures supplémentaires, notamment en augmentant le salaire minimum de 3500% pour compenser la dévaluation massive de la monnaie. Le gouvernement couvrira l’augmentation du salaire minimum des petites et moyennes entreprises pendant 90 jours.

    De plus, des kiosques seront introduits dans tout le pays pour remplacer les marchés noirs. Dans ces kiosques, la monnaie sera distribuée aux taux du gouvernement. L’administration a promis une discipline fiscale et proposé un système de prix de l’essence, qui comprend des subventions directes aux opérateurs de transport public enregistrés et aux propriétaires de véhicules individuels, leur permettant d’économiser 10 milliards de dollars.

    Bien que certains doutent que les mesures résolvent les problèmes économiques du pays, la lumière peut être à l’horizon car les prix du pétrole ont augmenté et devraient injecter des liquidités indispensables dans les caisses du gouvernement. Mais la sanction pétrolière, la corruption, fuite des compétences due à la migration massive des Vénézuéliens et plusieurs pays ont déjà déclaré qu’ils ne reconnaîtront pas le nouveau gouvernement, parmi lesquels le Brésil, le Canada, le Chili et le Panama restent des défis à régler.

  • Quelques coûts cachés de l’instabilité politique

    Après les émeutes du mois dernier qui ont suivi le prix des carburants pétroliers, il est clair pour l’administration qu’il faut faire quelque chose pour soulager les souffrances du peuple. Etant l’un des pays les plus pauvres du monde, Haïti est l’un des rares de ces pays non touchés par la guerre, mais l’instabilité politique est un facteur majeur de notre faible performance économique.

    Les événements qui se sont déroulés les 6 et 7 juillet ont porté sur la tentative d’augmenter le prix du carburant. De nombreuses entreprises ont été détruites, certaines ont perdu une partie importante de leurs revenus, ce qui affecte directement et indirectement d’autres entreprises, donc l’ensemble de l’économie.

    Les autres coûts comprennent la réduction du revenu individuel pendant et après la période d’agitation. De nombreuses familles touchées, en particulier les pauvres, ne sont pas en mesure de gérer leur réduction de revenu. Afin de survivre aux troubles politiques à court terme et à l’incertitude qui en découle, certains doivent faire des choix qui ont de graves conséquences à long terme pour leurs familles et la société dans son ensemble. Faute de revenus nécessaires pour faire face à la situation, certaines familles sont obligées de prendre des mesures drastiques. Certaines de ces mesures comprennent la réduction de la consommation alimentaire, les dépenses d’éducation, et d’autres impliquent des comportements contraires à l’éthique préjudiciables à la société.

    Le choc de revenu réduit la capacité des individus à se nourrir correctement et à nourrir leurs enfants. Ils sont contraints de réduire leur apport calorique, ce qui peut avoir des effets à long terme sur la santé physique et mentale des adultes et des enfants. En conséquence, la population adulte est moins productive et les performances scolaires des enfants en pâtissent. Les Haïtiens en général meurent tôt. Au 115e rang des 140 pays étudiés, Haïti figure parmi les pays ayant la plus faible espérance de vie. La faible espérance de vie signifie que les gens dans le pays ne sont pas seulement en bonne santé pour contribuer à la société, ils coûtent à leurs familles économiquement et émotionnellement.

    Les économistes ont longtemps cru que les investissements dans le capital humain étaient une source importante de croissance économique. Que ce soit pour aider les gens à rester en bonne santé ou éduqués, la croissance de la productivité du travail et du capital humain va de pair. La sous-cotation des dépenses d’éducation pour les enfants aura une incidence négative sur les salaires futurs des adultes, ce qui réduira par la suite le niveau de vie.

    Selon une étude de l’OCDE, la contribution de l’éducation à la croissance de la productivité du travail est estimée, dans différentes études, entre 13 et 30% de l’augmentation totale. Quelle que soit la contribution de l’éducation à la croissance dans le passé, les investissements dans le capital humain peuvent prendre de l’importance par rapport aux investissements dans d’autres formes de capital au moment de la transition vers une économie postindustrielle fondée sur la connaissance.

    La rentrée des classes est fixée au 3 septembre 2018. Beaucoup se demandent comment ils vont se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école. Les instabilités politiques ont un impact majeur sur leur pouvoir d’achat et l’économie en général. Bien qu’il soit très difficile de quantifier exactement les dommages, l’impact des troubles peut être ressenti dans tout le pays et les choix à faire à court terme pour faire face à l’impact économique de l’instabilité politique auront de graves conséquences à long terme sur le niveau de vie du pays.

  • Le coût de la vie en Haïti ne fait que s’aggraver

    Le coût de la vie en Haïti est déjà élevé, surtout si l’on considère la hausse rapide des prix des produits de première nécessité comme la nourriture, l’éducation, la santé et les transports au cours des dernières années. Malheureusement, il semble que le coût de la vie ne fait que s’aggraver, en raison des incertitudes politiques et des politiques macroéconomiques à mettre en œuvre par le gouvernement.

    Le Premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, a appelé samedi à la patience au milieu des manifestations meurtrières contre une hausse impopulaire des prix du carburant. Cependant, la sécurité de son job peut être incertaine car beaucoup de gens, y compris certains législateurs, appellent à sa démission. Son absence de réaction et la gestion de la situation par le gouvernement peuvent conduire à de nouvelles tensions.

    Malgré les troubles qui ont suivi l’annonce du gouvernement de réduire la subvention aux produits pétroliers, ce qui augmente considérablement les prix du carburant, le Fonds monétaire international ne recule pas devant l’insistance qu’Haïti doit faire pour hausser les prix croyant que le gouvernement doit être plus discipliné dans les préoccupations de gestion du budget du pays. Les données historiques révèlent que le budget national est chroniquement déficitaire. Le budget en Haïti a été en moyenne de -2,32% du PIB de 1997 à 2017. Alors que les fonds internationaux, y compris ceux du Petrocaribe, se tarissent, on peut s’attendre à ce que le problème du déficit budgétaire se détériore et que le gouvernement puise dans les poches de ces citoyens pour financer les opérations du gouvernement. Cela mettra forcément à rude épreuve le pouvoir d’achat des Haïtiens.

    Le gouvernement sollicite également l’aide de la communauté internationale. Par conséquent, Haïti a signé un accord avec le FMI qui aurait permis à Haïti d’obtenir 96 millions de dollars de prêts à faible taux d’intérêt et de subventions de la Banque interaméricaine de développement, de la Banque mondiale et de l’Union européenne. L’équipe du FMI et les autorités haïtiennes se sont mises d’accord sur les mesures de politique budgétaire pour l’année fiscale 2018-2019 afin d’atteindre les objectifs du programme. Entre autres, l’augmentation des prix des produits pétroliers et la réduction des subventions d’EDH font partie de l’accord.

    Quand il s’agit de ce qui affecte le plus le coût de la vie, la réponse est le coût des aliments. Ainsi, une flambée des prix alimentaires fera monter le coût de la vie. Mais ce qui pousse spécifiquement cette poussée dépend de nombreux facteurs différents. Selon les données de la BRH, le taux d’inflation en Haïti était en moyenne de 11,91% entre 2003 et 2018. Le taux d’inflation a été enregistré à 12,70% en mai 2018.

    Le calcul de l’inflation nécessite un indice des prix à la consommation (IPC). C’est une mesure des changements de prix dans les biens de consommation et les services. Les économistes et les statisticiens enregistrent chaque mois les prix d’un panier d’articles, qui représentent un échantillon scientifiquement sélectionné des prix payés par les consommateurs pour les biens et services achetés. Certains articles de ce panier pèsent plus que d’autres. Par exemple, la nourriture, la boisson et le tabac représentent 50,40% du panier comparé au prochain article de la liste, les vêtements qui représentent 6,90%.

    La plupart des aliments que nous consommons en Haïti sont importés. Par exemple, en 2017, nous avons importé pour 1,057 milliard de dollars de produits alimentaires, de boissons et de tabac, soit un tiers de nos importations totales. De plus, au premier trimestre de cette année, nous avons déjà importé pour 537,86 millions de dollars de ces marchandises.

    Nous devons garder à l’esprit que l’évaluation de la sécurité alimentaire internationale du Service de recherche économique (2014-2024) indique qu’environ 70% de la population haïtienne était en insécurité alimentaire en 2014. Les autorités haïtiennes estiment que les importations représentent 80 à 90% de la consommation de riz en Haïti. L’apport de riz du pays a augmenté depuis 1986, quand Haïti a commencé à ouvrir son marché au riz importé. Avant cela, le pays ne consommait que de petites quantités de riz et était autosuffisant.

    En 1986, Haïti a d’abord éliminé les restrictions quantitatives sur les importations de riz, mais les a remplacées par un droit d’importation spécifique de 70 dollars la tonne avec un droit ad valorem de 50 pour cent. Les importations sont passées de seulement 7 000 tonnes en 1985 à 25 000 tonnes en 1986. En 1995, Haïti a réduit les droits de douane sur le riz étranger de 50% à 3%. En outre, un petit nombre d’importateurs politiquement influents dominent le marché. Les importations de riz d’Haïti représentent maintenant 80% de la consommation. Peu d’efforts sont en cours pour améliorer les performances agricoles locales.

    L’escalade des coûts de la vie est mauvaise parce que les nécessités de base consomment une plus grande proportion des revenus des citroyens. Lorsque le coût de la vie augmente rapidement, ses effets d’entraînement peuvent être ressentis à travers de nombreuses parties de la société et de l’économie. Les pauvres sont particulièrement vulnérables à l’inflation car ils sont les plus touchés.

  • Les hausses des prix des produits pétroliers: un accord entre Haïti et le FMI

    Les subventions aux produits pétroliers s’élèvent à près de 770 750 000 $ depuis 2010. Le gouvernement a publié un communiqué annonçant la hausse des prix du carburant le 7 juillet 2018 qui a conduit les gens à prendre la rue pour protester. La hausses des prix des produits pétroliers faisait partie d’un accord conclu entre Haïti et le Fonds monétaire international.

    Le Fonds monétaire international (FMI) est une organisation internationale qui supervise le système financier mondial en suivant les politiques macroéconomiques de ses pays membres, en particulier celles qui affectent les taux de change et la balance des paiements. Pour recevoir des fonds du FMI, le gouvernement doit convenir d’ajuster ses politiques économiques pour surmonter les problèmes qui l’ont conduit à rechercher un soutien financier auprès de la communauté internationale.

    Le FMI exprime que les politiques économiques mises en œuvre par les autorités dans le cadre de leur programme (SMP) devraient catalyser les ressources externes fournies par les partenaires techniques et financiers d’Haïti. Le but de ce programme est de créer un historique afin de déterminer si les autorités ont l’engagement et la capacité de mettre en œuvre un ensemble de politiques adéquates pour corriger les déséquilibres externes et permettre le remboursement du financement dans la période d’échéance spécifiée.

    Le FMI vient de boucler une mission de 12 jours en Haïti. Le personnel du FMI et les autorités haïtiennes se sont mises d’accord sur les mesures de politique budgétaire pour l’année fiscale 2018 afin d’atteindre les objectifs du programme.

    Le FMI qui se donne pour mission d’aider les pays frappés par des crises en leur fournissant un soutien financier pour créer une marge de manœuvre dans la mise en œuvre de politiques d’ajustement visant à rétablir la stabilité et la croissance économiques estime que les causes des crises sont variées et complexes et peuvent être internes, externes ou les deux.

    Les facteurs internes comprennent des politiques fiscales et monétaires inappropriées, qui peuvent entraîner d’importants déséquilibres économiques, tels que d’importants déficits des comptes courants et des finances publiques et des niveaux élevés de dette extérieure et publique. D’autres facteurs internes comprennent l’instabilité politique et / ou des institutions faibles qui peuvent également déclencher des crises.

    Les facteurs externes incluent les chocs allant des catastrophes naturelles aux grandes fluctuations des prix des matières premières, notamment le pétrole. Ce sont des causes communes de crises, en particulier pour les pays à faible revenu, qui ont une capacité limitée à se préparer à de tels chocs et dépendent d’une gamme étroite de produits d’exportation. En outre, les pays peuvent être affectés par l’impact des crises économiques et des politiques dans d’autres pays dans une économie mondialisée.

    Que les objectifs soient justifiables, la population Haïtienne ne peut supporter aucune austérité en ce moment. La corruption est brutale aux yeux de tous alors que la population vit dans une pauvreté abjecte. La corruption reste impunie. Les promesses de campagne n’ont pas encore porté leurs fruits. Le coût de la vie est insupportable. L’inflation chronique érode le pouvoir d’achat. Sur le plan politique, l’augmentation du prix du carburant était une erreur car les membres de l’opposition seraient prêts à exploiter toute occasion d’affaiblir le gouvernement et sa capacité à rester au pouvoir.

  • Le Ministre de l’Economie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon a déposé le projet de loi de finances pour l’exercice fiscal 2018-2019

    Ce jeudi 28 juin 2018, deux jours avant l’échéance légale de dépôt, le ministre de l’Economie et des Finances a déposé le budget rectificatif 2017-2018 et le projet de loi de finances pour l’année 2018-2019 au Parlement haïtien.

    Le budget national est l’un des instruments politiques les plus importants du gouvernement. Grâce à leurs décisions budgétaires, nos dirigeants s’acquittent de leurs responsabilités constitutionnelles, signalent leurs priorités politiques et gèrent les fonds du pays.

    Le budget reflète leurs décisions de consommer et d’investir. Ces décisions définissent la taille du budget et le rôle du gouvernement dans l’économie nationale. L’enveloppe globale du budget 2018-2019 est de 175 milliards de gourdes, soit une augmentation de 7% par rapport au budget rectificatif 2017-2018.



    La loi de finances, un texte qui a un fort impact socio-économique capable d’augmenter ou de réduire les disparités sociales. Selon la lettre de cadrage du ministre, le budget 2018-2019 doit être suffisamment ambitieux pour s’attaquer à un ensemble de problèmes structurels auxquels le pays est confronté, en vue de stimuler le développement de secteurs à fort potentiel et d’instaurer une dynamique de croissance équilibrée.

    En outre, le budget reflète les décisions de nos dirigeants d’emprunter et d’imposer des taxes. Avec la réduction des ressources externes telles que les fonds PetroCaribe d’une part, et la nécessité d’améliorer les programmes sociaux et d’augmenter l’investissement public, notamment dans la santé, l’éducation et les services sociaux tout en limitant le déficit budgétaire à un niveau soutenable, ont laissé peu de marge de manœuvre pour la banque centrale de financer le gouvernement central.