Category: Gouvernance

  • Plan de relèvement intégré de la Péninsule Sud (PRIPS)

    Le Gouvernement d’Haïti a présenté le Plan de Relèvement Intégré de la Péninsule Sud (PRIPS) suite au puissant séisme du 14 août 2021. Ce plan présente les besoins identifiés lors de l’évaluation des pertes, dommages et besoins post-séisme (PDNA) (Post-Disaster Needs Assessment). Il a été créé avec la contribution d’un large éventail de parties prenantes, notamment les collectivités territoriales, et les services déconcentrés de l’administration publique.

    Le PRIPS se concentre sur quatre domaines prioritaires :

    1. la gouvernance du processus de relèvement
    2. le relèvement économique
    3. les infrastructures résilientes, l’amélioration des conditions de vie de la population, l’aménagement du territoire, et
    4. l’inclusion et la protection sociale.

    Les besoins de financement estimés sont d’environ 192,5 milliards de gourdes, la relance du logement, des transports et de l’éducation étant particulièrement importante. Le plan s’étend sur 48 mois et le gouvernement recherche le soutien des partenaires techniques et financiers pour le mettre en œuvre et remédier à la vulnérabilité de la péninsule sud.

    Les effets du séisme du 14 août 2021 s’élèvent à 1,620,071,414 de $US en termes de dommages et pertes, dont 26% sont des effets publics, et 74% des effets privés. Par ailleurs, les besoins de relèvement sont estimés à 1,978, 063,102 de $US. Au-delà du bilan humain, le séisme a touché directement ou indirectement plus de 690,000 de personnes représentant 45% de la population totale des trois départements de la Péninsule Sud, dont la très grande majorité vit en zones rurales.

    Le séisme a eu des lourdes conséquences sur l’activité économique du pays, et sur les conditions de vie de la population de la Péninsule Sud 2. En effet :

    • Les effets du séisme représentent 10,9 % du PIB en 2021; une contraction du PIB de 1,1% est anticipée cette année aggravant celle de 0,6% prévue avant le tremblement de terre ;
    • 115,000 ménages ont vu leurs maisons endommagées, dont 34% sont détruites, et 22% sévèrement endommagées ;
    • 33,908 femmes enceintes et allaitantes sont directement affectées par le séisme, de même que 167,118 enfants de moins de 5 ans ;
    • 68% des prestataires de services sociaux ont constaté que les femmes n’avaient qu’un accès limité ou nul aux services de santé3 ;
    • 1,250 écoles auraient été endommagées ou se seraient effondrées ;
    • 307,359 élèves sont affectés directement ou indirectement par la discontinuité des services scolaires dans les trois départements ;
    • 1,069,000 personnes ont vu leur mobilité entravée en raison des dommages occasionnés au réseau routier ;
    • 407,081 personnes se sont trouvées totalement isolées en raison des éboulements de terrain avec un accès restreint ou impossible aux services de base dans 53 communautés en majorité rurales ;
    • 379,000 personnes sont affectées par un déficit d’accès à l’eau et à l’assainissement ;
    • 363,000 ménages ont perdu un montant total de 110 millions de HTG de revenus en raison de la réduction de la production agricole, et d’autres activités productives par suite du séisme; ceci représente l’équivalent de 91,681 emplois à temps plein ;
    • 754,000 personnes se trouvent potentiellement en situation d’insécurité alimentaire (IPC 3 et IPC 4) ;
    • 650,000 personnes ont besoin d’une aide humanitaire4 ;
    • Près de 40,000 personnes se trouvent déplacées dans 89 sites de rassemblement.
  • Indice de perception de la corruption : Haïti classée 164e sur 180 pays

    Indice de perception de la corruption : Haïti classée 164e sur 180 pays

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2021, Transparency International classe Haïti au 164e rang mondial sur 180 pays et territoires. Haïti gagne six places par rapport à l’année précédente et quatre places par rapport à 2019. Toutefois, le pays a également été classé parmi les pays les plus corrompus au cours des 10 dernières années.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leur état beaucoup plus sévère.

    La corruption s’épanouit dans de nombreux États. Plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année. Leur score moyen n’est que de 32 sur 100. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que quatre autres pays se classent ex aequo en 164e position, avec un score de 20 sur 100.

    Dans la région des Amériques, le Canada, l’Uruguay et le Chili sont les plus performants. Ils marquent respectivement 74, 73 et 67. En revanche, Haïti, le Nicaragua et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 20, 20 et 14 sur l’indice de perception de la corruption.

    Les pays en tête de l’IPC sont le Danemark, la Nouvelle-Zélande et la Finlande, avec des scores de 88 chacun. Ils sont suivis par le Singapour, la Suède et la Norvège, avec des scores de 85 chacun.

    Le pays le plus corrompu est le Soudan du Sud, avec un score IPC de 11. Il est suivi par la Somalie (13) et la Syrie (13).

    Haïti – Indice de perception de la corruption (IPC)

    Source: Transparency International


    Recommandations de Transparency International

    Pour réduire la corruption et mieux répondre aux futures crises, Transparency International recommande à tous les gouvernements :

    • Défendre les droits nécessaires pour demander des comptes au pouvoir

    • Rétablir et renforcer les contrôles institutionnels sur le pouvoir

    • Combattre la corruption transnationale

    • Respecter le droit à l’information sur les dépenses publiques

  • L’économie Haïtienne : à quoi peut-on s’attendre de l’économie en 2022 ?

    Près de quatre ans après le début des troubles sociopolitiques en Haïti, des signes indiquent que le pire d’un choc sans précédent pour l’économie haïtienne commence à s’estomper. Alors que certains craignent que la fin contestée du mandat du tiers restant du Sénat et l’étape politique du 7 février soulèvent des inquiétudes, l’économie pourrait enfin connaître une croissance.

    Au cours des trois dernières années, l’économie n’a cessé de se contracter. Le PIB était de -1,7 % en 2019, -3,3 % en 2020 et -1,8 % en 2021. Alors que nous entrons dans la nouvelle année, beaucoup espèrent que l’économie brisera sa tendance négative. La Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) prévoit un taux de croissance du PIB de 1 % pour Haïti en 2022.

    Bien que le gouvernement d’Haïti s’attende à une croissance, il était moins optimiste quant aux perspectives économiques que la CEPALC. Le ministre de l’Économie et des Finances, Michel Patrick Boisvert, s’attend à une croissance de l’économie de 0,3 % à 0,5 % en 2022.

    Tout cela se produira avec l’accélération de l’inflation. Le taux d’inflation annuel était de 13,1 % à fin 2021. Un taux que nous jugeons faible compte tenu de l’inflation mondiale et des conditions locales propices au marché noir. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, le taux d’inflation avoisinera 29 %, ouvrant la voie à un resserrement de la politique monétaire et budgétaire.

    La croissance prévue pour l’économie haïtienne marque un lent gain du PIB depuis les trois dernières années difficiles, englobant la période au cours de laquelle Covid-19 s’est transformé en une pandémie mondiale, des troubles politiques chroniques et une prolifération de gangs qui ont entraîné un grave ralentissement économique qui a envoyé des millions de personnes dans la pauvreté et la faim.

  • MCI met en garde les commerçants contre la spéculation illicite

    Le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) met en garde tous les commerçants qui profiteraient de la situation désastreuse du pays pour augmenter les prix de certains produits.

    L’annonce est intervenue quelques jours après qu’un tremblement de terre de magnitude 7,2 a frappé Haïti, tuant plus de 1 900 personnes. Le pays est confronté à une grave crise humanitaire alors que des milliers de personnes sont entassées dans des parcs sans abri, sans nourriture ni eau.

    Plusieurs installations médicales, déjà rares dans la zone la plus touchée, ont été détruites par le séisme. Parce que les gangs contrôlent les routes qui relient Port-au-Prince au reste du pays, les fournitures d’aide doivent être acheminées par avion, ce qui ralentit leur distribution.

    Entre-temps, les résidents sont aux prises avec le manque de produits de première nécessité, notamment de nourriture et de soins médicaux, à la suite du tremblement de terre, suivi d’une tempête tropicale qui aggrave encore la situation.

    Le gouvernement, qui aura du mal, comme à son habitude, pour faire face à la dernière catastrophe, a mis en garde les commerçants contre la spéculation illicite.

    Selon la note du MCI, tout contrevenant sera puni avec la plus grande rigueur, conformément à la loi du 20 décembre 1946 sur la spéculation illicite (marché noir).

  • Pénurie de carburant : le Liban et Haïti font face à des problèmes similaires

    Le Liban a fait face à des mois de graves pénuries de carburant qui ont provoqué de longues files d’attente dans les stations-service dans un contexte de crise économique. Ce lundi, l’agence de presse du pays a rapporté que la pénurie de carburant est devenue violente avec la mort de trois personnes dans des rixes impliquant des couteaux, des fusils et même des grenades.

    L’économie libanaise a également été touchée par une baisse des flux d’argent provenant de sa diaspora, qui a traditionnellement contribué à financer une grande partie de ses besoins de financement. Face à des réserves de devises dangereusement basses, la banque centrale a réduit le financement des importations en dollars subventionnés. Le gouvernement impose également de longues coupures d’électricité à travers le pays pour conserver les réserves de carburant en baisse.

    Comme la DINASA en Haïti, les produits pétroliers au Liban sont importés par les membres de l’Association des sociétés pétrolières, un groupe composé d’environ 14 entités privées. Les commerçants augmentent les prix ou arrêtent les importations après que le gouvernement a réduit les subventions, aggravant ainsi la situation.

    Des pénuries de carburant ont frappé les usines, les entreprises et les transports à travers le Liban, un pays déjà aux prises avec sa pire crise économique en temps de paix. La calamité au Liban résulte de décennies de corruption et de mauvaise gestion associées à de dangereuses tensions politiques, y compris des assassinats.

    Après la guerre civile de 1975-1990 qui a opposé divers intérêts, le pays a été gouverné principalement par des seigneurs de la guerre et des oligarques. L’élite politique a utilisé le secteur public pour faire avancer et protéger ses intérêts aux dépens de l’État. La richesse se concentre entre les mains de quelques familles alors que la classe moyenne s’appauvrit.

    La classe dirigeante parvient à contrôler les principales ressources économiques du Liban, générant d’importantes rentes et se partageant le butin d’un État dysfonctionnel. Dans le processus, le secteur public est devenu de plus en plus régi par la corruption et le népotisme. Il ne parvient pas à fournir de manière adéquate les services publics les plus élémentaires, y compris l’électricité, l’eau et même le ramassage des ordures.

    L’un des facteurs contributifs de la crise actuelle est la mauvaise gestion des finances publiques grevées par les subventions aux carburants accordées au secteur de l’énergie. Par exemple, Électricité du Liban (EDL), à l’instar d’Électricité d’Haïti (EDH), est la seule institution publique libanaise chargée de produire, de transmettre et de distribuer l’électricité sur tous les territoires libanais.

    Depuis sa guerre civile, le Liban n’a pas été en mesure de fournir de l’électricité 24 heures sur 24, laissant de nombreux ménages et entreprises dépendants de leurs propres générateurs. Ils comptent également sur des fournisseurs de quartier privés qui facturent des frais élevés pour une électricité faible et peu fiable.

    Comme EDH, EDL entretient une situation financière épouvantable depuis de nombreuses années. Le gouvernement l’a soutenu par le biais de subventions élevées, qui augmentent à mesure que les prix du pétrole continuent d’augmenter. Par conséquent, 20 % de la dette nationale libanaise est engendrée par le déficit de l’EDL. Le FMI a déclaré que les subventions relatives aux combustibles fossiles coûtaient en moyenne 4 % du PIB, près de 2 milliards de dollars par an avant le choc pétrolier de 2014 et sont tombées à 3 % du PIB en 2015.

    Dans de nombreux endroits, les propriétaires de générateurs privés sont considérés comme une « mafia » qui fait à la fois partie et contribue au système de clientélisme politique au Liban. En raison de la corruption et de la mauvaise gestion, le secteur de l’électricité a contribué à l’assèchement des finances publiques. Il a privé le peuple libanais de son droit à une électricité fiable et abordable.

    Les lois existantes qui accordent à EDL et aux producteurs d’électricité indépendants agréés le droit de produire et de vendre de l’électricité permettent aux producteurs privés d’opérer en dehors d’un cadre juridique.

    Les décideurs politiques et les forces de l’ordre ont perçu l’existence des producteurs indépendants privés comme une nécessité et, par conséquent, ont fermé les yeux sur le secteur pendant de nombreuses années. La réforme de l’industrie a été un défi unique pour le ministère de l’Économie et du Commerce (MOET), qui est chargé de superviser la mise en œuvre des réformes et de veiller à ce que les mesures de protection des consommateurs soient respectées.

    Des études récentes estiment que la demande de gaz du Liban était de plus de 90 milliards de pieds cubes en 2020. Cette demande est liée à la forte demande d’électricité. Le déficit énergétique du Liban est estimé à 3 500 MW. Malgré ces opportunités, les entreprises locales et internationales ont hésité à investir en raison des niveaux élevés de corruption et de captation de l’État par un petit groupe.

  • ULCC : Enquêtes réalisées durant l’exercice fiscal 2020-2021

    1. Détournement de vingt-six (26) chèques totalisant la somme de cent soixante mille trois cent soixante-sept et 11/100 (160, 367,11) gourdes émis par le Trésor public à l’ordre de Magalie Charles, enseignante à l’École Congréganiste de Saint-Jean Bosco de Merger par le directeur, Monsieur Rémy Jean ALLIOTTE ;

    2. Détournement de dix millions douze mille cinq cents (10, 012, 500,00) gourdes en subvention par l’ex-Maire de Cité Soleil, Monsieur Jean Hislain FRÉDÉRIC ;

    3. Perception indue de frais scolaires par le directeur de l’École Nationale de Bréda de Canaan, Monsieur Savoi THÉLUSMÉ ;

    4. Détournement des dons de riz offerts par le Japon par les responsables du BMPAD dont l’ex-Directeur général, Monsieur Patrick NORAMÉ ;

    7. Passation illégale des marchés conclus entre l’ONA et les sociétés CARIBEX S.A. et CHDM S.A pour le paiement des cotisations par des véhicules ;

    8. Passation illégale des marchés conclus dans le cadre du « Plan spécial de Port-au-Paix » financé à partir du fonds PETROCARIBE ;

    9. Octroi irrégulier du prêt de sept cent soixante-dix millions (770, 000, 000.00) gourdes par l’ONA dans le cadre du projet ONAMART — ONAPHARMA.

    10. Passation illégale du contrat conclu entre la firme Chinoise « Control system corp (CACS) » et l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN) dans le cadre du projet « d’expansion et réhabilitation de l’Aéroport International Toussaint Louverture » ;

    11. Détournement du montant d’un million de dollars américains par le notaire Jean-Henry CÉANT, avec la complicité des membres du Conseil d’Administration de la Real Business Investment S.A dans le cadre de la prise de participation de l’Office National d’Assurance — Vieillesse (ONA) dans l’actionnariat de cette société.

    Liste des enquetes realisees -Transmise aux Parquets – 4 aout 2021

  • Haïti placé sur la « liste grise » par le gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme

    Haïti placé sur la « liste grise » par le gendarme mondial de la lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme

    Vendredi, l’organisme mondial de surveillance du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, le Groupe d’action financière (GAFI), a placé Haïti et trois autres pays sur la “liste grise” de l’organisation. Compte tenu de la faiblesse des institutions en Haïti et de l’absence d’un système efficace de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), le pays est considéré comme un refuge pour le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

    Le GAFI est un organisme de surveillance mondial qui a été fondé pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il établit des normes internationales visant à prévenir ces activités illégales et les dommages qu’elles causent à la société. En tant qu’organe décisionnel, le GAFI s’efforce de générer la volonté politique nécessaire pour mettre en œuvre des réformes législatives et réglementaires nationales dans ces domaines.

    Le GAFI place sur la liste grise tous les pays membres qui présentent des risques importants de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Cependant, cette juridiction s’est engagée à travailler en étroite collaboration avec le GAFI pour élaborer et mettre en œuvre des plans d’action qui comblent leurs lacunes. Par exemple, le pays doit enquêter sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et démontrer sa capacité à identifier, retracer et récupérer les produits du crime.

    Le fait d’être sur la liste grise du GAFI est un avertissement pour le pays de s’attaquer aux problèmes qui affectent son profil de risque en élaborant et en mettant en œuvre des politiques appropriées. Des institutions telles que l’Unité centrale de renseignement financier (UCREF) et l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) sont parmi les institutions clés chargées de renforcer le dispositif national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LBC/FT).

    Amener le système de LBC/FT à un niveau de conformité acceptable avec la norme mondiale est vital pour qu’Haïti participe à la finance mondiale. Si Haïti ne parvient pas à combler ses lacunes, le groupe d’action financière peut placer le pays sur sa liste noire. Être sur une telle liste signifie que le pays est considéré comme non coopératif dans l’effort mondial visant à lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. En conséquence, il serait très difficile pour le pays d’opérer dans le système financier mondial, y compris les transactions internationales. De plus, Haïti peut ne pas obtenir d’aide financière du FMI, de la Banque mondiale et de l’Union européenne, ce qui rendrait sa situation financière encore plus précaire.

    En juin 2021, Haïti s’est engagé politiquement de haut niveau à travailler avec le GAFI et le CFATF pour renforcer l’efficacité de son régime de LBC/FT. Haïti s’emploiera à mettre en œuvre son plan d’action, notamment en :

    (1) développer son processus d’évaluation des risques de BC/FT et diffuser les résultats ;

    (2) faciliter le partage d’informations avec les homologues étrangers concernés ;

    (3) remédier aux lacunes techniques de son cadre juridique et réglementaire qui entravent la mise en œuvre des mesures préventives de LBC/FT et mettre en œuvre une surveillance de LBC/FT fondée sur les risques pour toutes les institutions financières et les entreprises et professions non financières désignées (EPNFD) considérées comme présentant un risque de BC/FT plus élevé ;

    (4) s’assurer que les informations de base et sur les bénéficiaires effectifs sont conservées et accessibles en temps opportun ;

    (5) assurer une meilleure utilisation des renseignements financiers et autres informations pertinentes par les autorités compétentes pour lutter contre le BC et le FT ;

    (6) remédier aux lacunes techniques de son infraction de BC et démontrer que les autorités identifient, enquêtent et poursuivent les cas de BC d’une manière compatible avec le profil de risque d’Haïti ;

    (7) démontrer une augmentation de l’identification, du traçage et de la récupération des produits du crime ;

    (8) remédier aux lacunes techniques de son infraction de FT et de son régime de sanctions financières ciblées ;

    (9) effectuer une surveillance appropriée basée sur les risques des organismes à but non lucratif (OBNL) vulnérables aux abus de FT sans perturber ou décourager les activités légitimes des OBNL.

  • L’ULCC ordonne le gel des avoirs de Réginald Boulos

    L’unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a ordonné le gel de la somme de 260 millions de gourdes de sept personnes ayant des liens avec « Real Business Investment » (RBI), dont Pierre Réginald BOULOS. Ce montant représente la somme qui serait détourné et l’amende à payer au profit du trésor public selon l’ULCC.

    Les gels d’avoirs, répertoriés dans un document judiciaire vu par Haïti Économie, font partie d’une enquête de l’ULCC sur le prêt ONA de plus de 2,7 milliards de gourdes et 65 millions de gourdes versés par l’ONA à l’Étude CÉANT de l’ancien Premier ministre Jean Henry CÉANT.

    Real Business Investment (RBI) est une société représentée par son Président Directeur général, M. Pierre Réginald BOULOS. La société avait offert un partenariat de 22 % à l’ONA pour un projet de construction résidentielle à Fermathe, en Haïti.

    Sous la supervision du directeur de l’ONA de l’époque, M. Chesnel Pierre, l’institution a versé 65 000 000 gourdes (soit 1 million de dollars) à l’Étude CÉANT au profit de RBI en mars 2018. Trois ans plus tard, la construction n’a pas encore démarré.

    Selon le document de l’ULCC, l’Étude CÉANT reflète les caractéristiques d’une société-écran conçue dans le but précis d’extraire ces fonds publics. Au cours des trois années, la société n’a effectué aucune opération significative sur son compte bancaire.

    « L’examen minutieux des données bancaires recueillies par les enquêteurs de l’ULCC, a permis de constater que la somme, une fois disponible sur le compte de l’Étude CÉANT, a été distribuée à des personnes et d’autres institutions à des fins totalement étrangères à l’objet du partenariat, c’est-à-dire qu’elle a été purement et simplement détournée. »

    L’ULCC met en garde toute banque ou institution financière qui ne se conformerait pas à l’ordonnance.

    « RAPPELONS aux différentes banques et institutions financières que faute par elles d’obtempérer à la présente, elles pourront être poursuivies comme “facilitateur” de blanchiment du produit du crime conformément à l’article 5.3 de la loi du 12 mars 2014 portant prévention et répression de la corruption et l’article 58 de la loi du 11 novembre 2013 sanctionnant le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. »

    Réginald Boulos est attendu à l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC)

    Monsieur Pierre Réginald BOULOS
    Président-directeur general
    Real Business Investments S.A.
    En ses bureau

    La Direction Générale de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) vous informe que vous êtres attendu, le vendredi 2 juillet 2021 à dix (10) heures du matin, au local de l’institution sis au numéro 13 de la rue Sapotille, Pacot, pour être auditionné par la commission d’enquete, dument mandaté par le Directeur général, autour du dossier de Partenariat entre la Real Business Investment S.A (RBI) et l’Office National d’Assurance-vieillesse (ONA).

    Civilités
    Hans Jacques Ludwig JOSEPH, av
    Directeur général

  • Forum d’Antalya : Jovenel Moïse fait le point sur sa visite

    Son Excellence M. Jovenel Moïse a participé au Forum diplomatique d’Antalya. Présidés par le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, les travaux ont débuté vendredi dans la station balnéaire d’Antalya, sur la côte méditerranéenne.

    Le Forum Diplomatique d’Antalya est un rassemblement de haut niveau. Il rassemble des dirigeants politiques, des diplomates, des leaders d’opinion et des universitaires représentant différents pays du monde pour échanger des idées et relever les défis internationaux.

    Cette première édition s’articule autour de « Diplomatie innovante, nouvelle ère, nouvelle approche », centrée sur des enjeux régionaux, mondiaux et thématiques.

    Les participants, dont le Président haïtien, ont débattu, pendant deux jours, des moyens de donner un nouveau souffle à la diplomatie internationale pour mettre fin aux différentes crises et conflits régionaux et mondiaux.

    Après avoir quitté le pays le jeudi 17 juin 2021, Son Excellence Jovenel Moïse est rentré en Haïti le samedi 19 juin. Selon le Président, ce forum a été l’occasion pour Haïti de développer de nouvelles coopérations avec certains pays du monde.

    M. Jovenel était accompagné de deux présidents de chambre de commerce représentant le secteur privé haïtien.

    Le Président haïtien a eu un tête-à-tête avec son homologue Erdoğan de la République de Turquie. Ils ont discuté des opportunités d’Haïti et de la manière dont les deux pays peuvent travailler ensemble pour développer leurs relations.

    Les deux dirigeants ont discuté des opportunités d’investissement et de la manière dont Haïti pourrait tirer parti de la technologie turque. Les discussions ont porté sur la construction, l’énergie et la sécurité.

    Le président Jovenel s’est notamment concentré sur la production d’électricité, y compris la production d’électricité à partir de déchets et d’énergies renouvelables. Entre autres choses, le Président a dit qu’ils ont discuté de la production de ciment en Haïti.

    Par ailleurs, le Président haïtien a indiqué qu’il avait participé samedi à une séance de débat sur les relations entre pays riches et pays en développement. Ils ont débattu de la nécessité de changer les liens pour de meilleurs résultats. De tels changements incluent l’idée que les pays les plus pauvres devraient avoir davantage leur mot à dire dans l’aide qu’ils reçoivent des donateurs.

  • James Monazars, installé comme nouveau DG a.i au MCI, promet des résultats

    Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Jonas Coffy, a installé ce mercredi 16 juin 2021, James Monazard comme nouveau DG a.i au ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI). Il a été nommé à son poste par décret présidentiel publié le 11 juin 2021.

    Monazard a remplacé Daniel Denis, qui n’était pas présent à la cérémonie. M. Denis avait démissionné pour des raisons personnelles. Le nouveau directeur a passé huit ans au ministère avant d’être promu à son nouveau poste. Il était assistant directeur à la direction contrôle et réglementation.

    Le nouveau directeur a.i, se dit conscient des immenses défis qui l’attendent et promet des résultats. Il s’est également engagé à contribuer à construire des piliers commerciaux au profit de ses compatriotes haïtiens.

    M. Monazard promet d’aborder certains des problèmes critiques visant à protéger les consommateurs et à lutter contre les hausses de prix généralisées.

    Il affirme également sa volonté de promouvoir les petites entreprises et supporter l’entreprenariat. Quant au secteur informel, il propose la formalisation. De plus, le DG a.i promet de réactiver les activités industrielles et l’adoption de l’innovation dans l’industrie et l’incorporation d’Haïti dans le commerce régional et mondial.

    Le directeur général par intérim s’est dit engagé à poursuivre une politique industrielle alignée sur la vision du ministère et la feuille de route du gouvernement. Une telle stratégie passe par « la réactivation des micro-parcs industriels tout en favorisant les spécialités régionales, la formation et le renforcement des chaînes de valeur et le soutien aux agro-industries pour l’exportation ».

    Haïti traverse de sérieux défis. Même accomplir la tâche gouvernementale la plus simple peut être un casse-tête chinois. Cependant, nous voulons croire le PDG et espérons qu’il pourra tenir ses promesses.

    « Bien que la tâche semble immense, ce n’est pas une tâche impossible », a déclaré le nouveau DG a.i.