Category: Industries

  • CCIMH : le pivot stratégique d’Haïti dans un contexte de crise avec la République dominicaine

    Dans une annonce charnière du 20 novembre 2023, Jean Claude Verdier, ingénieur du son et homme d’affaires de renom, a révélé la création de la Chambre de Commerce et d’Industrie Mexique-Haïti (CCIMH). Cette initiative se déroule dans le contexte de relations commerciales tendues entre Haïti et la République dominicaine, un partenaire commercial important. La République dominicaine est le plus grand partenaire commercial d’Haïti après les États-Unis, avec un commerce bilatéral évalué à plus d’un milliard de dollars, dominé par les importations d’Haïti.

    Le déséquilibre commercial, dans lequel Haïti achète principalement des biens plutôt que de les vendre, souligne la nécessité de diversifier son approvisionnement en produits essentiels. Ce défi devient vite manifeste avec l’arrêt récent des importations en provenance de la République dominicaine. Suite à la décision unilatérale du président dominicain Luis Abinader de fermer les frontières en réponse à la reprise de la construction du canal sur la rivière Massacre, le commerce entre les deux nations a été perturbé. La fermeture a suscité des inquiétudes quant à la pénurie de biens, notamment de matériaux de construction, de produits pharmaceutiques et de produits alimentaires traditionnellement acquis en République dominicaine.

    Au milieu de cette crise commerciale, la nouvelle Chambre de commerce et d’industrie Mexique-Haïti vise à forger une relation commerciale solide entre Haïti et le Mexique. En élargissant ses liens avec le Mexique, la chambre cherche à combler le vide laissé par l’interruption du commerce dominicain et à établir une chaîne d’approvisionnement résiliente. Notamment, les premières expéditions résultant de la création de la chambre devraient arriver au Cap-Haïtien d’ici quelques semaines, répondant aux préoccupations de pénurie de la région.

    Jean Claude Verdier, président de la CCIMH, a également révélé des projets d’installations pétrolières stratégiques à travers Haïti, notamment dans le Nord, l’Artibonite et le Sud. Cette décision vise à décentraliser la réception des expéditions pétrolières actuellement concentrées à Port-au-Prince, une zone marquée par des défis sécuritaires. L’initiative s’inscrit dans le cadre des efforts visant à garantir un approvisionnement constant et sécurisé de cette ressource vitale dans tout le pays.

    L’expansion des relations commerciales avec le Mexique n’est pas un développement récent. Sous l’administration Lamothe en 2014, des hommes d’affaires haïtiens, en collaboration avec le ministère du Commerce et de l’Industrie, les ambassades du Mexique et d’Haïti, Pro Mexico et le Conseil entrepreneurial mexicain pour le commerce extérieur et l’investissement, ont orchestré une mission commerciale au Mexique. Les principaux objectifs de la mission étaient d’établir des partenariats, de familiariser les entreprises haïtiennes avec le marché mexicain et de renforcer les liens entre les deux nations.

    Malgré une croissance initiale, les efforts visant à renforcer les liens commerciaux avec le Mexique, où Haïti a un excédent commercial, ont finalement échoué, comme en témoigne le déclin des échanges commerciaux entre les deux pays. Entre 2001 et 2012, les échanges commerciaux entre les deux pays ont bondi de 600 %, dépassant les 60 millions de dollars. En 2013, le commerce bilatéral a atteint 81 millions de dollars, soit une augmentation de 31 % par rapport à l’année précédente. Néanmoins, le commerce bilatéral est tombé à environ 63,5 millions de dollars deux décennies plus tard.

    Selon la base de données COMTRADE des Nations Unies sur le commerce international, en 2022, les exportations du Mexique vers Haïti se sont élevées à 21,9 millions de dollars, tandis que les exportations d’Haïti vers le Mexique ont totalisé environ 41,6 millions de dollars, ce qui a permis à Haïti de détenir un excédent commercial important avec le Mexique. Historiquement, les principales exportations mexicaines vers Haïti comprennent les médicaments emballés, les farines et palettes de céréales ainsi que la poudre abrasive. En échange, Haïti exporte des T-shirts, des pulls et des huiles essentielles au Mexique.

    Contrairement au commerce bilatéral avec le Mexique, le commerce avec la République dominicaine a augmenté au cours des dernières décennies, Haïti étant le principal acheteur. Profitant de sa proximité avec Haïti et en collaborant avec ses élites économiques et politiques, la République dominicaine a rapidement développé ses exportations vers Haïti. Parallèlement, le déficit commercial d’Haïti avec la République dominicaine s’est considérablement accru au cours des deux dernières décennies, car Haïti continue d’acheter des biens qu’il pourrait produire localement, mais manque de la volonté politique nécessaire.

    Qu’ils soient motivés par des décisions volontaires ou poussés par la communauté internationale, les choix politiques et économiques d’Haïti ont contribué de manière significative à l’état actuel du pays. Dans les années 1960, la République dominicaine et Haïti partageaient un PIB réel par habitant similaire. Cependant, un écart important s’est produit au fil des années. Cet écart peut être attribué aux instabilités politiques et macroéconomiques, à l’insuffisance des investissements dans les infrastructures et le capital humain, ainsi qu’à la détérioration de l’environnement, qui entravent la croissance et la production locale d’Haïti.

    Au cours des dernières décennies, la République dominicaine et Haïti ont affiché des taux de croissance contrastés en Amérique latine et dans les Caraïbes. La République dominicaine a atteint l’un des taux de croissance du PIB réel les plus élevés de la région, tandis qu’Haïti a atteint le plus faible. Les décisions politiques depuis 1960 ont joué un rôle crucial, la République dominicaine ayant constamment surpassé Haïti grâce à des mesures structurelles et des politiques de stabilisation efficaces, notamment des progrès dans l’éducation, du crédit au secteur privé et une stabilité politique accrue.

    La République dominicaine a connu des tendances de croissance positives grâce à une productivité accrue et à l’accumulation de capital. En revanche, Haïti a connu de mauvaises performances économiques avec une productivité totale des facteurs négative pendant cinq décennies. Cette divergence a conduit la République dominicaine à devenir autosuffisante en matière de production alimentaire et à exporter ses excédents vers le marché haïtien, créant ainsi une dépendance à l’égard des produits dominicains.

    Près de 25 % des importations d’Haïti proviennent de la République dominicaine, passant de 208 millions de dollars en 2002 à 1,02 milliard de dollars en 2022. En revanche, les importations de la République dominicaine en provenance d’Haïti n’étaient que de 11,92 millions de dollars américains cette année-là.

    L’annonce de la Chambre de Commerce et d’Industrie Mexique-Haïti, dirigée par Jean Claude Verdier, arrive à un moment crucial dans les relations commerciales tendues entre Haïti et son principal partenaire commercial, la République dominicaine. Le déséquilibre du commerce bilatéral, où Haïti effectue principalement les achats, a incité de nombreuses personnes à remettre en question la politique économique du pays et ses relations avec la République dominicaine.

    La perturbation de l’approvisionnement en marchandises en provenance de la République dominicaine, résultant de la fermeture des frontières initiée par le président Luis Abinader, souligne l’urgence de diversifier les canaux d’approvisionnement. Malgré la pénurie potentielle causée par la crise, la nouvelle chambre vise à y remédier en facilitant l’arrivée des cargaisons au Cap-Haïtien. La création de la chambre reflète une approche proactive visant à renforcer la résilience économique d’Haïti et à favoriser de nouveaux partenariats dans un paysage commercial régional en évolution.

    La diversification des canaux d’approvisionnement est essentielle pour renforcer la résilience économique d’Haïti, mais l’objectif ultime devrait être la production locale. La priorité première de la population haïtienne devrait être de lutter pour la souveraineté alimentaire le plus rapidement possible. Malgré la soumission historique de l’État aux intérêts privés et internationaux, les gens ne devraient exiger rien de moins que la souveraineté alimentaire. Ce concept souligne le droit des individus, des communautés et des nations à façonner leurs propres systèmes alimentaires et agricoles. La construction du canal de la rivière Massacre et toute l’énergie positive qu’elle apporte devraient servir de catalyseur pour tracer la nouvelle voie du pays vers la sécurité alimentaire et le développement économique.

  • La prééminence du secteur informel en Haïti

    Haïti, un pays confronté à de nombreux défis économiques, affiche une forte dépendance à l’égard du secteur informel pour l’emploi et l’activité économique. Avec une majorité de la population engagée dans le travail informel, ce secteur représente une part substantielle de l’économie nationale, ce qui amène beaucoup à s’interroger sur la viabilité et les implications d’une telle structure.

    En Haïti, le secteur informel constitue une stratégie de survie pour les individus et les familles confrontés à des difficultés économiques. Il permet aux individus de générer des revenus et de répondre à leurs besoins fondamentaux, notamment en l’absence de filets de sécurité sociale solides.

    Dans de nombreux cas, l’absence d’alternatives formelles ou l’insuffisance des opportunités d’emploi formel poussent les gens vers le secteur informel. L’accès limité à l’éducation et à la formation professionnelle contribue également à une prévalence plus élevée des activités informelles.

    Le secteur informel représente plus de 70 pour cent de l’économie nationale d’Haïti, ce qui met en évidence sa domination écrasante dans le paysage économique du pays. De plus, l’emploi privé en Haïti est majoritairement informel, avec plus de 90 pour cent de la main-d’œuvre engagée dans des emplois dépourvus de la surveillance réglementaire caractéristique du secteur formel.

    L’influence oligarchique et les inégalités économiques définissent l’économie haïtienne. Même si le secteur informel contribue de manière significative aux activités économiques, une vérité frappante persiste : l’influence économique d’Haïti est exercée de manière disproportionnée par une quinzaine de familles aisées. Cette concentration suscite des appréhensions quant aux disparités économiques et à la répartition inégale des richesses à travers le pays.

    Le secteur formel en Haïti est confronté à des défis considérables, marqués par des réglementations strictes dans certains domaines comme les taxes et les tarifs, alors qu’il est pratiquement non réglementé dans d’autres, notamment en ce qui concerne la protection et les droits des travailleurs. De telles disparités contribuent à un environnement économique complexe, rendant difficile pour les entreprises de s’orienter et de prospérer au sein du secteur formel.

    Il est à noter que les difficultés économiques d’Haïti sont encore aggravées par des réglementations gouvernementales lourdes, créant de nombreuses barrières à l’entrée et à la sortie du marché. La compétitivité mondiale du pays en souffre, avec un classement de 138 sur 141 pays dans le rapport sur la compétitivité mondiale 2019. De plus, Haïti se classe au 179e rang sur 190 économies dans le classement global Doing Business 2020 de la Banque mondiale, ce qui met en évidence les défis auxquels sont confrontées les entreprises pour démarrer et opérer dans le pays.

    D’autre part, l’importance des barrières non tarifaires persiste, entravant le commerce extérieur, tandis que l’insuffisance des infrastructures et la faiblesse de l’administration entravent encore davantage le progrès économique. Ces défis contribuent collectivement à un paysage économique complexe qui nécessite des réformes globales pour stimuler une croissance et un développement durables.

    Contrairement au secteur formel, le secteur informel présente de faibles barrières à l’entrée, ce qui le rend accessible aux personnes ayant des ressources ou une éducation limitées. Cela permet aux gens de démarrer de petites entreprises avec un capital minimal, contribuant ainsi à l’activité économique même en l’absence de ressources financières importantes. Cette flexibilité permet aux gens de se lancer dans de petites entreprises, dans la vente de rue et dans d’autres activités informelles sans les réglementations et formalités rigides associées au secteur formel.

    Toutefois, si le secteur informel joue un rôle essentiel en fournissant des moyens de subsistance et des opportunités économiques en Haïti, il est confronté également à des défis, tels que le manque de protection juridique, la vulnérabilité aux chocs économiques et l’accès limité aux services financiers formels.

    Les efforts visant à lutter contre la pauvreté et à promouvoir le développement durable nécessiteront des moyens d’intégrer et de formaliser certains aspects de l’économie informelle. Il est également impératif de relever les défis du secteur formel en mettant en œuvre des réformes visant à promouvoir l’inclusion et la diversité économique. Surmonter les barrières à l’entrée et favoriser un environnement propice à la croissance des entreprises sera crucial pour qu’Haïti puisse relever ses défis économiques et œuvrer vers un avenir plus durable et plus équitable.

  • Les ouvriers manifestent, exigeant la sécurité et de meilleures conditions de travail.

    Les autorités policières ont empêché lundi les ouvriers du secteur de la sous-traitance de défiler vers la Primature haïtienne pour faire passer leurs demandes de sécurité, de meilleures conditions de travail et l’annulation de la loi du 3 août.

    Démarrée devant les locaux du parc industriel métropolitain, de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), la marche a fait escale à l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA) avant d’être stoppée par la police aux alentours de Delmas 30 avant de pouvoir atteindre la Primature haïtienne. Mécontents de la police, les ouvriers ont qualifié la PNH de protectrice du « système ».

    L’une des revendications des ouvriers est la sécurité alors que les gangs continuent de terroriser les habitants de Port-au-Prince en particulier et de la zone métropolitaine, coûtant des milliers d’emplois.

    Les manifestants ont exprimé leur colère face aux ajustements salariaux qui n’ont pas eu lieu en octobre dernier comme prévu. De plus, le gouvernement n’a pas tenu sa promesse avec ses mesures sociales d’accompagnement pour les ouvriers. Enfin, les travailleurs ont demandé au gouvernement de publier un décret annulant la loi du 3 août, qui a aboli une série d’avantages sociaux pour les ouvriers.

    D’autres manifestations sont prévues au cours des deux prochains jours pour forcer les autorités à répondre aux revendications des ouvriers.

  • Destruction de la production agricole et la montée des gangs en Haïti

    Il existe un lien direct entre la destruction de la production agricole du pays et l’augmentation de l’activité des gangs en Haïti. Outre des facteurs exogènes tels que la politique étrangère d’autres pays et l’influence d’organisations internationales qui ne sont pas favorables à Haïti, combinés à des facteurs politiques et des intérêts économiques locaux, l’un des principaux facteurs qui contribuent à la violence que nous vivons aujourd’hui en Haïti est la destruction du plus grand moteur économique du pays, qui est l’agriculture.

    L’exode massif des communautés rurales

    Dans les années 70 et 80, environ 80 % de la population était considérée comme rurale et dépendait principalement de l’agriculture. Le mauvais traitement du secteur a poussé la plupart de ces personnes vers les villes pour une vie meilleure. L’exode massif des communautés rurales a touché toutes les grandes villes. Cependant, la capitale, Port-au-Prince, où les gangs sont plus actifs a été le plus touchée. En 1980, la population de la ville était de 700 592 habitants. Selon les données des Données des Nations Unies, la population de Port-au-Prince en 2023 est estimée à 2 987 455, soit un quart de la population du pays.

    Alors que l’exode rural s’accélère, le gouvernement n’a pas réussi à gérer l’urbanisation rapide des villes. En conséquence, 74 % de la population urbaine d’Haïti vit dans des bidonvilles sans système d’égouts ni réseau électrique. Il n’a pas fourni les services essentiels à la création d’emplois ou à des conditions de vie décentes. La sécurité a été particulièrement négligée avec un ratio police/population insuffisant. D’autre part, la myopie du gouvernement associée à de mauvaises politiques a décimé la production agricole locale tout en favorisant les importations au profit de quelques-uns. Pendant ce temps, d’autres secteurs n’ont pas créé suffisamment de nouveaux emplois pour absorber les nouveaux arrivants dans les villes.

    La précarité dans le bidonville facilite le recrutement des jeunes dans les gangs

    Une grande partie de la population se retrouve dans une telle situation de précarité qui rend la jeunesse des quartiers populaires particulièrement vulnérable au recrutement des gangs et à leur utilisation par les acteurs politiques et économiques dans des activités douteuses. Maintenant, ces gangs sont déchaînés et le gouvernement les regarde passivement alors qu’ils terrorisent la population. L’élite économique ayant la mainmise sur l’État haïtien plutôt que de faire pression sur le gouvernement pour faire respecter l’État de droit et sécuriser les quartiers où elle opère, elle recrute et établit une relation avec des gangs pour sécuriser leurs affaires et tenir leurs concurrents à distance.

    L’élite économique parvient à contrôler tous les aspects du gouvernement et de son institution. Une telle capture les a mis dans le siège du conducteur. Ils ont leur influence sur les politiques économiques du pays, les réglementations, les lois votées par le parlement et les contrats gouvernementaux. Elle contrôle également les médias et la société civile, qu’elle utilise pour faire avancer ses intérêts. En outre, ils utilisent leurs relations avec les diplomates et les organisations internationales pour garder une emprise ferme sur l’infrastructure économique du pays.

    Adoption de politiques néolibérales au détriment de la production agricole locale

    Entre 1986 et 1995, Haïti a adopté une série de politiques néolibérales qui ont détruit la production agricole locale tout en privatisant les entreprises les plus importantes de l’État en matière de revenus, détruisant des dizaines de milliers d’emplois. Le gouvernement a supprimé toutes les protections pour le secteur agricole local, non préparé à faire face à la concurrence de l’agro-industrie américaine. Ainsi, Haïti, qui naguère était autosuffisant en nourriture, importe maintenant la plupart des aliments dont il a besoin. Les importations alimentaires sont actuellement entre les mains d’un petit groupe d’importateurs politiquement influents et bien connectés au niveau international.

    L’effet dévastateur de ces politiques a accéléré la migration vers les villes, en particulier dans les bidonvilles de Port-au-Prince, où les gens sont désespérés et vulnérables au recrutement de gangs alors que la population est exposée à l’insécurité alimentaire et que les prix des denrées alimentaires montent en flèche sur le marché mondial. En raison de la décimation du secteur agricole local, près de la moitié de la population peine à se nourrir. La plupart d’entre eux vivent dans des bidonvilles, où beaucoup trouvent plus facile de rejoindre un gang pour gagner de l’argent que d’aller à l’école ou de trouver un emploi.

  • Resesyon Ozetazini : enpak li sou sektè ki pi enpòtan an Ayiti

    Pandan enflasyon ap koupe pòch konsomatè yo, kwasans depans Ameriken yo ap ralanti. Ki fè, chans pou Etazini, pi gwo ekonomi nan mond lan ak pi gwo patnè komèsyal Ayiti tonbe nan resesyon disi ane pwochèn ogmante. Enpak yon resesyon nan peyi Tonton Sam ka rive menm an Ayiti.

    Yon resesyon se yon bès enpòtan nan aktivite ekonomik ki dire plizyè mwa e menm plizyè ane. Ekspè yo deklare ke lè gen yon resesyon ekonomik, pwodwi domestik brit (PDB) yon nasyon tonbe nan negatif, nivo chomaj la monte, lavant detayan yo bese, revni yo kontrakte, epi manifakti yo bese pou yon peryòd tan pwolonje. Ki fè, si gen yon resesyon Ozetazini, ki se pi gwo patnè komèsyal Ayiti, sektè ki expòte pwodwi nan peyi sa ap afekte.

    Youn nan prensipal sektè ke resesyon ameriken an ap fwape se endistri manifakti Ayisyen an, sitou sila yo ki nan domèn fabrikasyon rad. Pa egzanp, S&H Global, yon gwo konpayi manifakti rad nan Pak Endistriyèl Caracol an Ayiti, pral elimine 4000 anplwa akòz demann ki bese, sitou nan peyi Etazini.

    Endistri rad la se youn nan pi gwo anplwayè an Ayiti. Li jwe yon wòl enpòtan nan sipòte ekspòtasyon Ayisyen yo. Sektè sa responsab pou plis pase 80% ekspòtasyon peyi a. Anplis, 83% nan ekspòtasyon sa yo ale nan peyi Tonton Sam. Pou soliye enpòtans endistri teksil ak rad la and Ayiti, n’ap raple ke nan lane 2020, plis pase 850 milyon dola sou yon revni total 1.03 milya dola ekspòtasyon peyi a soti nan sektè sa ki reprezante yo pati enpòtan nan PDB peyi a (apeprè 10%).

    Ozetazini se pi gwo patnè komèsyal Ayiti, endistri rad ayisyen an jwi anpil kondisyon favorab anba yon lwa Ameriken, ki se HOPE II. Gras a lejislasyon sila, konpayi manifakti ayisyen yo gen aksè favorab sou mache Ameriken an paske yo pa peye dwan, sa ki pèmèt volim total ekspòtasyon pwodwi rad ki soti Ayiti pou ale nan peyi Etazini rive prèske 1 milya dola ameriken, ki reprezante plis ke 3 ka nan ekspòtasyon Ayisyen yo.

  • La 12e Conférence ministérielle de l’OMC : Déclaration de M. Ricardin Saint-Jean Ministre du Commerce et de l’Industrie

    D’abord, je voudrais exprimer mes vives félicitations aux autorités de la Confédération et au peuple helvétiques pour avoir accueilli cette 12ème Conférence Ministérielle de l’OMC.

    J’aimerais aussi remercier sincèrement le Président de la Conférence, la Directrice Générale et le personnel du Secrétariat de l’OMC pour leur leadership et tous les efforts qu’ils ont déployés pour organiser cet important évènement.

    Cette 12ème Conférence Ministérielle de l’OMC se tient dans un contexte extrêmement difficile. Pendant que le monde se débat encore pour sortir de la pandémie de Covid-19 qui a eu des conséquences sociales, économiques et commerciales sans précédent est survenue l’invasion de l’Ukraine par la Russie, provoquant la hausse des prix de l’énergie et de certaines matières premières ainsi qu’un ralentissement de la croissance économique et des perturbations sur les marchés financiers mondiaux.

    Ces deux évènements ont mis à rude épreuve le système commercial multilatéral qui a fait preuve de résilience grâce à la discipline des Membres de l’OMC.

    Concernant la réponse de l’OMC à la pandémie de Covid-19, Haïti exhorte les Membres à ne pas aménager leurs efforts afin d’aboutir, dans un esprit constructif, à un résultat global, complet et équilibré dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 et d’autres pandémies futures, y compris la recherche d’une dérogation à certaines protections des droits de propriété intellectuelle. Ainsi, un tel résultat aurait démontré l’importance et la crédibilité de l’OMC.

    Concernant les subventions à la pêche, Haïti appelle à l’urgence. Elle invite les Membres à conclure au plus vite cet accord qui doit mettre fin à la surpêche, à la surcapacité et à la pêche illégale ainsi qu’aux dommages infligés aux océans.

    De plus, Haïti avec environ 17750 km de côte, plaide pour un traitement spécial et différencié pour les pays en développement, notamment les pays les moins avancés insulaires dont la pêche constitue l’une des activités de subsistance pour leurs communautés habitant les régions côtières.

    L’agriculture joue un rôle fondamental dans l’économie haïtienne, contribuant au PIB à hauteur de 25%. Ainsi, Haïti exhorte les Membres à transcender leurs divergences afin d’arriver à un résultat global mettant fin aux soutiens internes qui faussent les échanges et prévoyant un mécanisme durable qui permet aux pays en développement en général et aux PMA en particulier de constituer des stocks publics à des fins de sécurité alimentaire.

    En outre, Haïti souhaite qu’une solution définitive soit trouvée en faveur du groupe C4 dont les économies reposent en bonne partie sur le coton.

    En ce qui concerne le commerce et le développement, Haïti reste attachée à l’aspect développement qui est, en principe, un élément central dans tous les accords de l’OMC. De ce fait, un résultat concret sur les propositions du G-90 serait une avancée significative dans l’histoire de l’OMC.

    Pour finir, Haïti souhaite que les travaux de cette CM12 soient couronnés de succès.

  • Peste porcine en République dominicaine : Haïti en alerte

    Haïti devrait être en état d’alerte élevé en raison d’une épidémie de peste porcine africaine dans le pays voisin, la République dominicaine. Le Laboratoire de diagnostic des maladies animales étrangères du Département de l’agriculture des États-Unis (USDA) a confirmé la peste porcine africaine (PPA) dans des échantillons prélevés sur des porcs en République dominicaine dans le cadre d’un programme de surveillance coopérative existant.

    L’PPA peut être dévastatrice, économiquement selon l’ex-secrétaire d’État à la Production animale, Michel Chancy. C’est une maladie virale très contagieuse qui affecte les porcs. Bien qu’elle ne soit pas connue pour affecter les humains, la peste porcine africaine est presque toujours mortelle chez les porcs.

    Il n’existe aucun traitement contre la peste porcine africaine et aucun vaccin connu n’est disponible pour sa prévention et son contrôle. Son taux de mortalité approche les 100 %.

    Bien que le virus ne soit pas détecté en Haïti, le risque que cela se produise est élevé. Le virus peut entrer rapidement sur le territoire. L’introduction du virus dans le pays peut se produire par l’importation de produits porcins infectés et la contamination de fomites tels que les aliments pour animaux, l’équipement, les véhicules et les vêtements.

    Ainsi, les autorités haïtiennes telles que le Ministre du Commerce et de l’Industrie et le Ministre de l’Agriculture doivent prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’entrée d’PPA dans le pays. Les paysans haïtiens n’oublieront jamais ce qui était arrivé à leurs cochons créoles.

    Par ailleurs, les États-Unis interdisent l’entrée du porc et des produits du porc en provenance de la République dominicaine pour empêcher l’introduction de la maladie dans le pays. En outre, ils augmentent les inspections des vols en provenance de là-bas pour s’assurer que les voyageurs n’apportent pas de marchandises interdites aux États-Unis.

    Les douanes et la protection des frontières du Department of Homeland Security veilleront également à ce que les déchets des avions soient éliminés de manière appropriée pour empêcher la transmission de la PPA. L’USDA a déclaré qu’il s’engage à aider la République dominicaine à faire face à la maladie. Leurs soutiens comprennent le soutien aux tests et la consultation sur les actions visant à soutenir les mesures de réponse et d’atténuation. Les États-Unis ont déclaré qu’ils offriraient également une aide similaire à Haïti, qui borde la République dominicaine et présente un risque élevé de détection de la PPA.

  • Haïti – Taïwan : 2 millions de dollars pour l’augmentation de la production de semences de riz

    Une cérémonie de signature d’échange de notes relative à un projet de production de semences de riz entre les Gouvernements taïwanais et haïtien a eu lieu le vendredi 18 juin 2021, entre Son Excellence M. Patrix SEVER, Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), et Son Excellence M. Wen Jiannn Ku, Ambassadeur de Chine (Taïwan) en Haïti.

    Dans le cadre du projet REPONSE, le gouvernement de la République de Chine (Taïwan) fournira au gouvernement d’Haïti plus de 2 millions de dollars pour soutenir son agriculture.

    Selon l’attestation de versement de contribution, la République de Chine (Taïwan), dans le cadre de la coopération bilatérale avec la République d’Haïti, fruit d’une longue amitié et d’une étroite collaboration, renouvelle son soutien au secteur agricole haïtien.

    Le gouvernement taïwanais apporte une nouvelle tranche de financement au projet « Renforcement de la production nationale de semences de riz (REPONSE) » mis en œuvre dans les régions du Sud, de l’Artibonite, du Nord et du Nord-Est.

    REPONSE a débuté en 2014 avec la mission de renforcer l’ODVA dans son travail de production de semences de riz de qualité. Le gouvernement taïwanais finance ce projet via le Fonds de coopération et de développement international (ICDF).

    Aujourd’hui, Haïti importe plus de 80% de ses besoins en riz annuellement. Le REPONSE visait à augmenter la production de semences de riz de 600 à 2000 tonnes et visait à l’augmenter de 45% par rapport aux besoins des riziculteurs.

    Le Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, Son Excellence M. Patrix SEVER, a accepté la contribution et a exprimé sa gratitude à Taiwan. M. SEVER exprime également l’engagement du gouvernement haïtien à renouveler son intérêt à renforcer les relations de coopération et d’amitié entre les deux pays.

    Ayant des relations diplomatiques avec seulement 17 pays (Au 22 avril 2020), Taiwan accueille l’alliance d’Haïti. Après que le pays voisin a changé les relations diplomatiques de Taïwan à la Chine, Haïti réaffirme ses liens de 65 ans avec Taïwan.

    Haïti reçoit des aides depuis longtemps mais en termes de résultats et de performances, elles n’ont pas encore porté leurs fruits.

  • “ Le pire est à venir ! Et si l’on relance la production nationale ? ”

    La production nationale avait connu une protection jusqu’au début des années 1980 par des barrières douanières particulièrement élevées sur certains produits stratégiques. Le gouvernement subventionnait également quelques produits de première nécessité à l’époque, ce qui permettait de proposer à la vente à moindre coût, et donc aux personnes pauvres d’y accéder plus facilement.

    Ainsi, la production nationale parvenait à satisfaire la demande interne pour plusieurs produits agricoles, en particulier ceux qui étaient plus consommés, et le prix des matières courantes ou stratégiques était en partie contrôlable.

    À partir des années 1986-1987, dans le cadre d’un plan d’ajustement structurel, les autorités haïtiennes ont abaissé les barrières douanières, de sorte que le marché national a très vite été envahi par des produits étrangers hautement subventionnés, notamment en provenance des États-Unis.

    Ces mesures qui visent la libération du marché national affectent la production nationale. Car les produits alimentaires qui proviennent de l’étranger ont pu entrer dans le pays sans payer les taxes. Ce qui permet aux produits importés de vendre à un prix plus faible que les produits locaux.

    Voyons quelques handicaps !

    L’aide alimentaire, qui devrait être un véritable support pour l’agriculture haïtienne, représente un handicap pour le développement de l’agriculture haïtienne. Elle représente une source de découragement pour les paysans haïtiens. On constate, après la distribution de l’aide alimentaire dans le pays, une diminution des prix de certains produits agricoles haïtiens sur le marché local. Puis, la valeur de ces produits diminue et reste sur le marché parce que les gens ont d’autres produits alimentaires presque substituables à de meilleurs prix sur le marché. Du coup, le mépris de certains produits agricoles haïtiens engendre un dégoût chez les paysans et cela va diminuer automatiquement le rendement et la productivité des paysans.

    -Le manque d’investissement dans l’agriculture haïtienne représente également un problème majeur pour sa productivité – il n’y a pas de banques agricoles dans les milieux ruraux qui pourraient faciliter les crédits agricoles aux paysans haïtiens. Cela réduit la productivité des paysans haïtiens qui empêche à l’agriculture haïtienne de répondre aux besoins alimentaires de la population.

    De plus, les techniques, les outils et les pratiques qu’utilisent les paysans pour travailler la terre posent également des problèmes pour sa productivité. Ces outils (roue, machette, pioche, etc.) diminuent le rendement des paysans.

    Le déclin de l’agriculture s’accompagne de son lot de conséquences néfastes pour l’ensemble de la société haïtienne, et ceci, dans le contexte actuel où les prix des produits recommencent à augmenter ; d’où la nécessité d’une relance de la production nationale.

    D’aucuns pensent que la sauvegarde de l’économie ne passe que par les grandes plantations, mais c’est pas le cas ! Les petites relèves d’une grande importance également, surtout au moment où la population commence à ne pas pouvoir se nourrir.

    C’est là qu’interviennent les paysans !

    Relancer la production nationale certes, mais comment faire ?

    « Le meilleur expert ne pourra pas créer un grand impact si les conseils sont ignorés par le ministère de l’Agriculture haïtienne. » (Joseph Dejoie)

    La présence de l’État (son engagement) est importante dans le développement de l’agriculture haïtienne. Il doit encourager les paysans en appliquant un ensemble de mesures dans le but de contribuer à la satisfaction des besoins alimentaires de la population.

    1) En agriculture, il faut faire des choix. L’on ne peut pas tout produire vaguement. L’État devrait faire des choix rationnels pour savoir quel type de produit qui est prioritaire pour le pays. Ce, afin d’introduire des incitatifs et des encadrements spécifiques pour encourager la production dans la filière définie.

    2) L’État doit mettre en place des institutions qui accordent aux agriculteurs des crédits agricoles.

    3) L’État doit favoriser également le développement et la production de certains produits alimentaires importés actuellement. Il doit beaucoup plus intéresser à la production alimentaire consommée à l’intérieur du pays au lieu d’orienter l’agriculture vers l’extérieur – qui est une agriculture extravertie.

    4) D’autres en plus, l’État doit mettre en place des institutions qui doivent intervenir dans les conflits terriens et redistribuer les terres. La terre est le principal moyen de production pour les paysans. En fait, une bonne distribution des terres aux paysans sans y être contraint est le meilleur moyen pour relancer la production agricole.

    5) L’État doit supprimer tous les prélèvements abusifs qui empêchent les paysans à maximiser leur productivité. Une réduction des taxes sur les produits agricoles cultivés par les paysans haïtiens peut encourager vivement ces derniers à augmenter leur productivité.

    6) L’éducation des paysans haïtiens est un facteur qui peut aider à augmenter la production agricole. Cette formation peut donner aux paysans de nouvelles techniques agricoles et les aider à s’adapter aux effets de l’environnement.

    On doit les éduquer avant tout processus de financement louable, car le financement ne fera pas de miracles avec des terres non irriguées, de faibles niveaux de mécanisation et sans absence de formations techniques pour les paysans.

    Il faut agir, le pire est à venir !

    Don Waty BATHELMY, économiste, blogueur, rédacteur.

    donwatybathelmy@gmail.com
    donwatybathelmy257.blogspot.com

    WhatsApp : +5093155 8862

    Référence

    Pierre Jameson BEAUCEJOUR

  • Territoires productifs résilients : La Banque mondiale accorde 7,75 millions USD à Haïti

    Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé ce jeudi un financement additionnel d’un montant de 7,75 millions de dollars pour le projet Territoires productifs résilients en Haïti, qui vise à encourager l’adoption de pratiques agricoles et d’aménagement du territoire plus résilientes.

    En avril, la Banque mondiale a activé 9,5 millions de dollars américains pour fournir un financement immédiat au secteur agricole haïtien afin de soutenir la sécurité alimentaire dans le contexte de la pandémie du COVID-19. Près de 35% de la population haïtienne avait déjà besoin d’une aide alimentaire d’urgence avant la crise.

    Selon l’analyse de l’ONU, plus de 4 millions de personnes en Haïti ont besoin d’une aide humanitaire. Le renforcement de l’agriculture haïtienne est une contribution cruciale à la sécurité alimentaire dans le pays des Caraïbes qui importe la plupart de sa nourriture.

    De plus, le secteur agricole couvre jusqu’à 45% des besoins alimentaires d’Haïti et est la principale source de revenus de la population rurale. Cependant, la production dépend toujours fortement des précipitations et la plupart des agriculteurs ont un accès limité aux intrants, aux connaissances ou au crédit.