Category: Agriculture

  • Haïti – Taïwan : 2 millions de dollars pour l’augmentation de la production de semences de riz

    Une cérémonie de signature d’échange de notes relative à un projet de production de semences de riz entre les Gouvernements taïwanais et haïtien a eu lieu le vendredi 18 juin 2021, entre Son Excellence M. Patrix SEVER, Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), et Son Excellence M. Wen Jiannn Ku, Ambassadeur de Chine (Taïwan) en Haïti.

    Dans le cadre du projet REPONSE, le gouvernement de la République de Chine (Taïwan) fournira au gouvernement d’Haïti plus de 2 millions de dollars pour soutenir son agriculture.

    Selon l’attestation de versement de contribution, la République de Chine (Taïwan), dans le cadre de la coopération bilatérale avec la République d’Haïti, fruit d’une longue amitié et d’une étroite collaboration, renouvelle son soutien au secteur agricole haïtien.

    Le gouvernement taïwanais apporte une nouvelle tranche de financement au projet « Renforcement de la production nationale de semences de riz (REPONSE) » mis en œuvre dans les régions du Sud, de l’Artibonite, du Nord et du Nord-Est.

    REPONSE a débuté en 2014 avec la mission de renforcer l’ODVA dans son travail de production de semences de riz de qualité. Le gouvernement taïwanais finance ce projet via le Fonds de coopération et de développement international (ICDF).

    Aujourd’hui, Haïti importe plus de 80% de ses besoins en riz annuellement. Le REPONSE visait à augmenter la production de semences de riz de 600 à 2000 tonnes et visait à l’augmenter de 45% par rapport aux besoins des riziculteurs.

    Le Ministre de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural, Son Excellence M. Patrix SEVER, a accepté la contribution et a exprimé sa gratitude à Taiwan. M. SEVER exprime également l’engagement du gouvernement haïtien à renouveler son intérêt à renforcer les relations de coopération et d’amitié entre les deux pays.

    Ayant des relations diplomatiques avec seulement 17 pays (Au 22 avril 2020), Taiwan accueille l’alliance d’Haïti. Après que le pays voisin a changé les relations diplomatiques de Taïwan à la Chine, Haïti réaffirme ses liens de 65 ans avec Taïwan.

    Haïti reçoit des aides depuis longtemps mais en termes de résultats et de performances, elles n’ont pas encore porté leurs fruits.

  • “ Le pire est à venir ! Et si l’on relance la production nationale ? ”

    La production nationale avait connu une protection jusqu’au début des années 1980 par des barrières douanières particulièrement élevées sur certains produits stratégiques. Le gouvernement subventionnait également quelques produits de première nécessité à l’époque, ce qui permettait de proposer à la vente à moindre coût, et donc aux personnes pauvres d’y accéder plus facilement.

    Ainsi, la production nationale parvenait à satisfaire la demande interne pour plusieurs produits agricoles, en particulier ceux qui étaient plus consommés, et le prix des matières courantes ou stratégiques était en partie contrôlable.

    À partir des années 1986-1987, dans le cadre d’un plan d’ajustement structurel, les autorités haïtiennes ont abaissé les barrières douanières, de sorte que le marché national a très vite été envahi par des produits étrangers hautement subventionnés, notamment en provenance des États-Unis.

    Ces mesures qui visent la libération du marché national affectent la production nationale. Car les produits alimentaires qui proviennent de l’étranger ont pu entrer dans le pays sans payer les taxes. Ce qui permet aux produits importés de vendre à un prix plus faible que les produits locaux.

    Voyons quelques handicaps !

    L’aide alimentaire, qui devrait être un véritable support pour l’agriculture haïtienne, représente un handicap pour le développement de l’agriculture haïtienne. Elle représente une source de découragement pour les paysans haïtiens. On constate, après la distribution de l’aide alimentaire dans le pays, une diminution des prix de certains produits agricoles haïtiens sur le marché local. Puis, la valeur de ces produits diminue et reste sur le marché parce que les gens ont d’autres produits alimentaires presque substituables à de meilleurs prix sur le marché. Du coup, le mépris de certains produits agricoles haïtiens engendre un dégoût chez les paysans et cela va diminuer automatiquement le rendement et la productivité des paysans.

    -Le manque d’investissement dans l’agriculture haïtienne représente également un problème majeur pour sa productivité – il n’y a pas de banques agricoles dans les milieux ruraux qui pourraient faciliter les crédits agricoles aux paysans haïtiens. Cela réduit la productivité des paysans haïtiens qui empêche à l’agriculture haïtienne de répondre aux besoins alimentaires de la population.

    De plus, les techniques, les outils et les pratiques qu’utilisent les paysans pour travailler la terre posent également des problèmes pour sa productivité. Ces outils (roue, machette, pioche, etc.) diminuent le rendement des paysans.

    Le déclin de l’agriculture s’accompagne de son lot de conséquences néfastes pour l’ensemble de la société haïtienne, et ceci, dans le contexte actuel où les prix des produits recommencent à augmenter ; d’où la nécessité d’une relance de la production nationale.

    D’aucuns pensent que la sauvegarde de l’économie ne passe que par les grandes plantations, mais c’est pas le cas ! Les petites relèves d’une grande importance également, surtout au moment où la population commence à ne pas pouvoir se nourrir.

    C’est là qu’interviennent les paysans !

    Relancer la production nationale certes, mais comment faire ?

    « Le meilleur expert ne pourra pas créer un grand impact si les conseils sont ignorés par le ministère de l’Agriculture haïtienne. » (Joseph Dejoie)

    La présence de l’État (son engagement) est importante dans le développement de l’agriculture haïtienne. Il doit encourager les paysans en appliquant un ensemble de mesures dans le but de contribuer à la satisfaction des besoins alimentaires de la population.

    1) En agriculture, il faut faire des choix. L’on ne peut pas tout produire vaguement. L’État devrait faire des choix rationnels pour savoir quel type de produit qui est prioritaire pour le pays. Ce, afin d’introduire des incitatifs et des encadrements spécifiques pour encourager la production dans la filière définie.

    2) L’État doit mettre en place des institutions qui accordent aux agriculteurs des crédits agricoles.

    3) L’État doit favoriser également le développement et la production de certains produits alimentaires importés actuellement. Il doit beaucoup plus intéresser à la production alimentaire consommée à l’intérieur du pays au lieu d’orienter l’agriculture vers l’extérieur – qui est une agriculture extravertie.

    4) D’autres en plus, l’État doit mettre en place des institutions qui doivent intervenir dans les conflits terriens et redistribuer les terres. La terre est le principal moyen de production pour les paysans. En fait, une bonne distribution des terres aux paysans sans y être contraint est le meilleur moyen pour relancer la production agricole.

    5) L’État doit supprimer tous les prélèvements abusifs qui empêchent les paysans à maximiser leur productivité. Une réduction des taxes sur les produits agricoles cultivés par les paysans haïtiens peut encourager vivement ces derniers à augmenter leur productivité.

    6) L’éducation des paysans haïtiens est un facteur qui peut aider à augmenter la production agricole. Cette formation peut donner aux paysans de nouvelles techniques agricoles et les aider à s’adapter aux effets de l’environnement.

    On doit les éduquer avant tout processus de financement louable, car le financement ne fera pas de miracles avec des terres non irriguées, de faibles niveaux de mécanisation et sans absence de formations techniques pour les paysans.

    Il faut agir, le pire est à venir !

    Don Waty BATHELMY, économiste, blogueur, rédacteur.

    donwatybathelmy@gmail.com
    donwatybathelmy257.blogspot.com

    WhatsApp : +5093155 8862

    Référence

    Pierre Jameson BEAUCEJOUR

  • Territoires productifs résilients : La Banque mondiale accorde 7,75 millions USD à Haïti

    Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé ce jeudi un financement additionnel d’un montant de 7,75 millions de dollars pour le projet Territoires productifs résilients en Haïti, qui vise à encourager l’adoption de pratiques agricoles et d’aménagement du territoire plus résilientes.

    En avril, la Banque mondiale a activé 9,5 millions de dollars américains pour fournir un financement immédiat au secteur agricole haïtien afin de soutenir la sécurité alimentaire dans le contexte de la pandémie du COVID-19. Près de 35% de la population haïtienne avait déjà besoin d’une aide alimentaire d’urgence avant la crise.

    Selon l’analyse de l’ONU, plus de 4 millions de personnes en Haïti ont besoin d’une aide humanitaire. Le renforcement de l’agriculture haïtienne est une contribution cruciale à la sécurité alimentaire dans le pays des Caraïbes qui importe la plupart de sa nourriture.

    De plus, le secteur agricole couvre jusqu’à 45% des besoins alimentaires d’Haïti et est la principale source de revenus de la population rurale. Cependant, la production dépend toujours fortement des précipitations et la plupart des agriculteurs ont un accès limité aux intrants, aux connaissances ou au crédit.

  • Le secteur agricole haïtien reçoit 9,5 millions de dollars

    Selon le Programme alimentaire mondial, Haïti a l’un des niveaux d’insécurité alimentaire les plus élevés au monde. Plus d’une personne sur trois a besoin d’une aide alimentaire urgente, soit près de 3,7 millions de personnes. Plus d’un million de personnes se trouvent dans une situation qualifiée d’urgence. Pour réduire le risque d’insécurité alimentaire, la Banque mondiale a débloqué 9,5 millions de dollars pour le secteur agricole haïtien.

    Ces fonds sont mobilisés dans le cadre de la composante d’intervention d’urgence (CERC) du projet Resilient Productive Territories. Ce dernier vise à relancer la production agricole.

    Basé sur un plan d’action des ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, ce programme devrait bénéficier à 17 600 agriculteurs. Un soutien sous forme de subventions, d’assistance technique et d’intrants agricoles est fourni pour les semis de printemps et d’automne. Les départements des Nippes et du Sud en seront les bénéficiaires.

    Bien que le secteur agricole haïtien ne représente que 45% des besoins alimentaires d’Haïti, le maintien de la production est essentiel pour éviter une nouvelle insécurité alimentaire. L’agriculture est également la principale source de revenus pour de nombreuses familles rurales, selon la Banque mondiale.

  • Le riz et L’Insécurité Alimentaire En Haïti

    Le riz et L’Insécurité Alimentaire En Haïti

    L’évaluation internationale de la sécurité alimentaire du Service de Recherche Économique (ERS), indique qu’environ 70% de la population haïtienne était en insécurité alimentaire en 2014. Les autorités haïtiennes estiment que les importations représentent 80 à 90% de la consommation de riz en Haïti. Les importations de riz ont augmenté depuis 1986, quand Haïti a commencé à ouvrir son marché au riz importé. Avant cela, le pays ne consommait que de petites quantités de riz et était autosuffisant. Si beaucoup pensent que l’agriculture est un secteur clé pour Haïti, avec la possibilité de réduire la pauvreté rurale et d’accroître la sécurité alimentaire, le secteur est confronté à de nombreux défis, tels que l’ouverture du marché à des importations bon marché, le manque d’accès au fonds de roulement et des infrastructures insuffisantes.

    Selon le Département de l’agriculture des États-Unis, Haïti est l’un des plus grands marchés pour le riz usiné à grains longs du Sud des États-Unis. Haïti, pays le moins développé à intégrer pleinement dans la CARICOM a le tarif le plus bas sur les importations alimentaires dans la région. Les facteurs macroéconomiques ont créé un avantage de prix significatif pour le riz importé sur le marché haïtien. Le pays a ouvert son marché aux importations de riz en 1986 et en 1995.

    En 1986, Haïti a d’abord éliminé les restrictions quantitatives sur les importations de riz, mais l’a remplacé à un droit d’importation spécifique de 70 dollars la tonne par un droit ad valorem de 50 pour cent. Les importations sont passées de seulement 7 000 tonnes métriques en 1985 à 25 000 tonnes métriques en 1986, les États-Unis étant le principal fournisseur (USDA, base de données PSD).

    En 1995, Haïti a réduit ses droits de douane sur le riz étranger de 50% à 3%. En outre, un petit nombre d’importateurs politiquement influents dominent le marché. Les importations de riz d’Haïti représentent maintenant 80% de la consommation. Peu d’efforts sont en cours pour améliorer les performances agricoles locales. Les importations de riz sont ensuite passées à 207 000 tonnes métriques pour 140 000 tonnes métriques. La production nationale a stagné pendant la même période. La consommation de riz a presque quintuplé depuis 1985, tandis que la production a baissé.

    En outre, la production de riz en Haïti n’a montré aucune croissance à long terme au cours des 30 dernières années, après avoir légèrement augmenté entre le début des années 1960 et le milieu des années 1980, selon le rapport du Service de recherche économique.

    Alors qu’Haïti a ouvert son marché aux importations, qu’il n’offre que peu de soutien aux agriculteurs. De plus, les agriculteurs sont confrontés à des contraintes sévères en raison du manque d’accès au fonds de roulement. Le financement privé n’est disponible qu’à des taux d’intérêt excessivement élevés. De plus, les pertes dues aux capacités techniques et aux catastrophes naturelles, d’autres contraintes incluent la petite taille des exploitations, les conflits permanents sur la propriété foncière qui bloquent toute expansion ou consolidation des exploitations en unités plus efficaces, et enfin l’accès à l’eau incluant des canaux d’irrigation inadéquats sont également des problèmes majeurs auxquels les agriculteurs sont confrontés. Toutes ces contraintes sont quelques-unes des raisons du manque de compétitivité d’Haïti dans la production alimentaire, ce qui fait que le riz domestique est plus élevé que le riz importé.

    Incapable de parvenir à l’autosuffisance, Haïti importe la majeure partie de sa nourriture contrôlée par un petit nombre d’importateurs politiquement influents, laissant sa population vulnérable et fortement exposée à l’insécurité alimentaire.

    Regardez cette vidéo associée pour en savoir plus