Category: Infrastructures

  • L’industrie cimentière d’Haïti et sa dépendance vis-à-vis du ciment dominicain

    L’industrie du ciment d’Haïti a longtemps été caractérisée par sa capacité de production limitée et sa forte dépendance aux importations, en particulier en provenance de la République dominicaine. Cette dynamique a créé une dépendance qui a des implications significatives pour le développement des infrastructures et la stabilité économique d’Haïti.

    Fait notable, Cemex, une entreprise mondiale de matériaux de construction, a annoncé sa décision de vendre ses opérations en République dominicaine pour environ 950 millions de dollars. Cette transaction inclut des entreprises d’exportation vers Haïti, qui constitue un marché crucial pour le ciment dominicain. La vente souligne la nature imbriquée des industries du ciment dans les deux pays et met en évidence la dépendance d’Haïti à l’égard des capacités de production de son voisin.

    La seule cimenterie d’Haïti, créée en 1952 sous le nom de Ciment d’Haïti SAM, avait initialement une capacité installée de 0,1 tonne par an. Une expansion en 1973 a porté cette capacité à 0,3 tonne par an. Cependant, les opérations de l’usine ont été interrompues en 1992 en raison de conditions économiques défavorables suite à un embargo commercial en 1991 qui a gravement affecté l’économie haïtienne.

    L’usine est restée inactive pendant cinq ans jusqu’à ce qu’elle soit relancée en 1997 en vertu de la loi de modernisation des entreprises publiques de 1996. Une nouvelle entité, la Cimenterie Nationale, a repris et modernisé l’usine, qui a rouvert ses portes en 2001 avec une capacité de 0,5 tonne par an. Malgré ces efforts, la production de ciment d’Haïti reste modeste par rapport aux normes régionales.

    La région des Caraïbes abrite de nombreuses usines de broyage et terminaux de ciment, la République dominicaine émergeant comme un acteur important. Les grandes cimenteries intégrées exploitées par des sociétés comme Cementos Cibao, Cemex Dominicaine et Domicem renforcent la position de la République dominicaine sur le marché régional. Notamment, Domicem exploitait même une installation de stockage de ciment à Port-au-Prince, en Haïti, soulignant ainsi son influence sur le marché haïtien.

    Le tremblement de terre de janvier 2010 en Haïti a accru les besoins du pays en ciment, augmentant encore davantage sa dépendance à l’égard des importations en provenance de la République dominicaine. Cependant, en 2015, Haïti a interdit l’importation de 23 produits dominicains, dont le ciment, par voie terrestre. Cette mesure visait à améliorer la collecte des taxes et le contrôle de la qualité, mais a perturbé le flux de ciment dominicain vers Haïti.

    L’interdiction a eu un impact significatif sur les exportateurs dominicains. Cementos Andino, par exemple, a signalé des coûts supplémentaires de 44 189 dollars par mois en raison du passage au transport maritime, qui impliquait des services de déchargement et de manutention dans les ports. Malgré ces défis, le ciment dominicain a continué à dominer le marché haïtien.

    En 2017, le gouvernement haïtien a engagé une société d’ingénierie belge pour élaborer les plans d’une nouvelle cimenterie à La Pierre, aux Gonaïves. L’usine proposée, d’un coût de 300 millions de dollars et d’une capacité de 2 millions de tonnes/an, devrait stimuler considérablement la production locale et créer environ 2 200 emplois. Une centrale électrique de 35 mégawatts était également prévue pour assurer un approvisionnement stable en électricité à la cimenterie et à la zone résidentielle environnante. Malgré ces projets ambitieux, le projet ne s’est pas encore concrétisé.

    En 2022, la République dominicaine a exporté pour 82,7 millions de dollars de ciment, se classant au 42e rang mondial des exportateurs de ciment. Haïti était la principale destination, recevant 55,1 millions de dollars de ciment. Il s’agit d’une augmentation notable par rapport à l’année précédente, Haïti devenant le marché à la croissance la plus rapide pour les exportations de ciment dominicain.

    À l’inverse, l’industrie cimentière d’Haïti a enregistré des résultats d’exportation modestes en 2022, le pays n’exportant que 26 400 dollars de ciment, principalement vers les Bahamas. Cela a positionné Haïti au 131e rang mondial des exportateurs de ciment, le ciment étant le 156e produit le plus exporté du pays.

    Toutefois, Haïti reste un important importateur de ciment, avec des importations d’une valeur de 95 millions de dollars en 2022, ce qui en fait le 33e importateur mondial de ciment. Le ciment se classe au 9e rang des produits les plus importés en Haïti, la majorité provenant de la République dominicaine (55,1 millions de dollars) et de Turquie (37,8 millions de dollars), aux côtés des importations du Panama, de la Colombie et des États-Unis.

    Malgré l’abondance de calcaire naturel, le manque de capacité de production et la médiocrité des infrastructures d’Haïti entravent la production nationale de ciment. Les futurs projets de cimenteries pourraient être retardés en raison de questions plus prioritaires, telles que l’amélioration de la sécurité nationale et l’établissement d’un gouvernement stable. Pendant ce temps, l’industrie haïtienne de la construction continue de dépendre fortement du ciment importé, en particulier de la République dominicaine, ce qui souligne la nécessité d’investissements stratégiques pour renforcer les capacités de production locales.

  • Aéroport international du Cap-Haïtien : La Banque mondiale accorde 12 millions USD à Haïti

    La Banque mondiale a approuvé un financement supplémentaire de 12 millions de dollars pour le projet de connectivité du transport aérien régional des Caraïbes. Les fonds serviront à couvrir les dépassements de coûts liés aux réparations à l’aéroport international du Cap-Haïtien en Haïti.

    Ce financement fait partie d’une série de projets de connectivité du transport aérien régional des Caraïbes à la Dominique, la Grenade, Haïti et Sainte-Lucie pour un total de 159 millions de dollars américains.

    L’objectif est de renforcer le secteur de l’aviation du pays et de s’assurer que l’aéroport répond aux normes internationales établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Le projet vise également à améliorer la connectivité aérienne en Haïti, qui est cruciale pour l’économie du pays et sa capacité à répondre aux urgences.

    Le financement sera utilisé pour la réhabilitation de la piste de l’aéroport et pour améliorer le système de drainage, compte tenu des projections de changement climatique.

    Le projet initial a été approuvé en mai 2020 avec une subvention de 84 millions de dollars américains pour améliorer la sécurité et l’efficacité du transport aérien en Haïti et accroître la résilience des infrastructures aéroportuaires face aux risques climatiques et aux catastrophes.

    Le projet se concentre sur l’amélioration de la sécurité, de la résilience et de la surveillance réglementaire. Il s’agit de moderniser les infrastructures de transport aérien, d’améliorer les systèmes de navigation et de renforcer les capacités des agences chargées des opérations de transport aérien et de la planification des investissements aéroportuaires.

    Les projets comprendront également des investissements dans le contrôle du trafic aérien, la gestion de la faune, la gestion des aéroports et la planification.

    Le financement de ces projets provient de l’IDA, Haïti recevant une subvention et les trois autres pays recevant un financement concessionnel. La maturité du financement est de 40 ans, dont un différé d’amortissement de dix ans.

    En améliorant la sécurité et la résilience du transport aérien, les projets visent à assurer la continuité des chaînes d’approvisionnement essentielles, à améliorer les services d’urgence et à accroître la capacité et l’efficacité des opérations aéroportuaires dans la région des Caraïbes, a expliqué la Banque mondiale.

  • Les dépenses de consommation américaines ont chuté

    Selon le département du Commerce, les dépenses de consommation américains ont chuté de 1 % le mois dernier, une baisse beaucoup plus importante que la baisse de 0,3 % attendue par les économistes, car la hausse des prix a pesé sur les consommateurs.

    La force de l’économie américaine repose sur les épaules des consommateurs. Les dépenses de consommation représentent environ 70 % du produit intérieur brut des États-Unis, la mesure la plus large de l’économie, il est donc presque impossible d’entrer en récession lorsque les dépenses augmentent.

    Néanmoins, les ventes ont chuté dans plusieurs secteurs, en particulier dans les stations-service, où les ventes ont chuté de 5,5 %. Les dépenses en véhicules neufs et en pièces ont diminué de 1,6 %.

    Les dépenses de consommation n’ont augmenté que dans cinq des 13 catégories de vente au détail, le commerce en ligne ouvrant la voie avec un bond de 1,9 % des ventes. Les bars et les restaurants ont également enregistré une hausse des ventes le mois dernier.

    Les analystes ont attribué la baisse des ventes à une inflation plus élevée, qui a érodé l’épargne et le pouvoir d’achat des Américains au cours de la dernière année.

    Bien que l’inflation se soit calmée en mars, elle continue de peser sur les portefeuilles des consommateurs. Mercredi, le Bureau of Labor Statistics a rapporté que les prix à la consommation avaient augmenté de 5 % en mars, contre 6 % en février. Mais il reste bien au-dessus de l’objectif de 2 % de la Réserve fédérale.

  • Promesse de 600 millions de dollars pour la reconstruction de la péninsule sud d’Haïti

    La secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina Mohammed, a conclu jeudi sa visite en Haïti. Dans son allocution de clôture lors de l’événement international pour financer la reconstruction de la péninsule sud d’Haïti, Mohammed a salué une promesse de 600 millions de dollars pour aider à reconstruire le Sud dévasté d’Haïti. Selon l’évaluation des post catastrophe (PDNA) du gouvernement haïtien, ce montant représente un tiers des ressources nécessaires, estimées à 2 milliards de dollars.

    Le Secrétaire général adjoint a souligné que la reconstruction de la péninsule sud d’Haïti doit être encadrée dans le cadre d’un engagement plus fort pour mettre Haïti sur la bonne voie pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

    Il convient de noter que la communauté internationale, y compris les États-Unis et le Canada, a fourni plus de 17 milliards de dollars d’aide étrangère à Haïti au cours de la dernière décennie. Malgré cette aide étrangère, qui équivaut à peu près aux dépenses totales du gouvernement sur la même période, la situation en Haïti s’aggrave.

    L’économie d’Haïti a connu une croissance beaucoup plus lente que celle de tout autre pays, recevant la même aide étrangère ou même moins par personne. Alors que la situation désastreuse est principalement due à la corruption en Haïti, la majeure partie de cet argent est allée à des organisations non haïtiennes. Par exemple, le plus grand donateur d’Haïti, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), a acheminé environ 97 % de son aide à des organisations étrangères.

    Par ailleurs, la secrétaire générale adjointe de l’ONU a également participé à la conférence technique sur l’élimination du choléra. Elle a noté que les efforts du peuple haïtien au cours des 11,5 dernières années avaient amené Haïti au bord d’un moment historique. Alors que nous cherchons à éliminer le choléra en Haïti, a-t-elle déclaré, le pays sera le premier des temps modernes à le faire à la suite d’une épidémie à grande échelle.

    Le Vice-Secrétaire général a déclaré que les efforts d’Haïti en ont fait un exemple pour le monde. Le pays a ouvert la voie et confirmé que l’expertise et le leadership nationaux pourraient mettre en œuvre les changements nécessaires.

  • Pò Entènasyonal Sid resevwa premye bato komèsyal li

    Madi 11 janvye 2022, Gran Sid la fè yon gwo pa nan wout devlopman ak desantralizasyon. Pò Entènasyonal Sid ki gen ti non jwèt li Pò Dimèl ki twouve’l nan lokalite Bonòm nan komin Sen Lwi, te resevwa premye bato komèsyal li.

    Pò sila ke Prezidan Jovenel Moise te inogire nan dat 23 avril 2021, se yon enfrastrikti ki te rive konstwi gras ak sipò sektè prive Sid la nan lide pou mete yon nouvo pò entènasyonal sou kòt sid Ayiti nan bè Dimèl pou sèvi Gran Sid peyi a ki gen ladan Depatman Sid, Grandans, Nip ak Sidès.

    Pierre Léger ak Ann Hauge ki chapote lide sa depi fen ane 90 te vle dezanklave regyon an ki depann de Pòtoprens pou rantre ak soti machandiz nan li, an plis, pote devlopman ekonomik nan zòn lan.

    Bandi ki separe Pòtoprens, pi gwo zòn ekonomik peyi a ak Gran Sid la, montre nesesite pou bon jan enfrastrikti konsa fèt nan tout peyi a pou fè desantralizasyon.  Menm si pò sa a rive konstwi gras ak sipò sektè prive a, nou swete revni pò entènasyonal sa, ak tout retonbe ekonomik yo kontribye nan devlopman regyon an.

  • Sommet pour la démocratie : Haïti n’est pas invité

    Le président Joe Biden a invité 110 pays, dont la République dominicaine, mais pas Haïti, à un sommet virtuel sur la démocratie en décembre. Parmi les autres pays invités au Sommet pour la démocratie figure Taïwan, mais pas la Chine. L’inclusion de Taïwan est susceptible de mettre en colère le gouvernement de Pékin qui a mis en garde les États-Unis contre la reconnaissance de la souveraineté de l’île.

    Le Sommet pour la démocratie est considéré comme la tentative de M. Biden de prendre position contre les gouvernements autoritaires. Les alliés américains traditionnels, l’Égypte et l’Arabie saoudite ont également été snobés de la même manière.

    Les 9 et 10 décembre 2021, le président américain accueillera le premier des deux sommets pour la démocratie. Ils rassembleront des dirigeants du gouvernement, de la société civile et du secteur privé pour définir un programme affirmatif pour le renouveau démocratique et s’attaquer aux plus grandes menaces auxquelles les démocraties sont aujourd’hui confrontées par le biais d’une action collective, lit-on sur le site Web du gouvernement.

    Voici la liste des pays invités

    Afrique du Sud
    Albanie
    Allemagne
    Angola
    Antigua-et-Barbuda
    Argentine
    Arménie
    Australie
    Bahamas
    Barbade
    Bélize
    Botswana
    Brésil
    Bulgarie
    Canada
    Cap-Vert
    Chypre
    Costa Rica
    Croatie
    Danemark
    Dominique
    Équateur
    Espagne
    Estonie
    Fidji
    Finlande
    Géorgie
    Ghana
    Grèce
    Grenade
    Guyane
    Îles Marshall
    Inde
    Indonésie
    Irak
    Irlande
    Islande
    Israël
    Italie
    Jamaïque
    Japon
    Kenya
    Kiribati
    Kosovo
    La Belgique
    La Colombie
    La France
    La Suisse
    L’Autriche
    Le Chili
    Le Portugal
    Les îles Salomon
    Les Seychelles
    Lettonie
    Libéria
    Lituanie
    Luxembourg
    Macédoine du Nord
    Malaisie
    Malawi
    Maldives
    Malt
    Maurice
    Mexique
    Micronésie
    Moldavie
    Mongolie
    Monténégro
    Namibie
    Nauru
    Népal
    Niger
    Nigeria
    Norvège
    Nouvelle-Zélande
    Pakistan
    Palaos
    Panama
    Papouasie Nouvelle-Guinée
    Paraguay
    Pays-Bas
    Pérou
    Philippines
    Pologne
    République de Corée
    République Démocratique du Congo
    République dominicaine
    République Tchèque
    Roumanie
    Royaume-Uni
    Saint-Christophe-et-Niévès
    Sainte-Lucie
    Saint-Vincent-et-les-Grenadines
    Samoa
    São Tomé et Príncipe
    Sénégal
    Serbie
    Slovaquie
    Slovénie
    Suède
    Surinam
    Taïwan
    Timor-Leste
    Tonga
    Trinité-et-Tobago
    Tuvalu
    Ukraine
    Union européenne
    Uruguay
    Vanuatu
    Zambie

  • Une task force pour soutenir le tourisme en Haïti

    Suite au tremblement de terre qui a secoué la côte sud d’Haïti le 14 août, le Centre mondial de résilience et de gestion des crises du tourisme (GTRCMC) a promis son plein soutien pour aider Haïti. L’organisation basée en Jamaïque coordonnera une task force internationale pour aider à soutenir le tourisme en Haïti. Ce groupe de travail s’est engagé non seulement à répondre aux besoins immédiats d’Haïti ; il promet également de répondre aux attentes à long terme du pays en matière de besoins touristiques.

    Le ministre jamaïcain du Tourisme, Edmund Barlett, dirigera ce groupe de travail qui comprendra les leaders les plus performants de l’industrie touristique de la région. Parmi les membres du groupe se trouve Frank Rainiery, fondateur de Groupo Punta Cana, basé en République dominicaine. Il a développé à lui seul Punta Cana, la destination touristique la plus populaire des Caraïbes.

    En collaboration avec l’ancienne ministre du Tourisme en Haïti, Stéphanie Villedrouin, M. Reiniery a déjà exploré des projets de développement en Haïti. Les discussions initiales se sont maintenant concentrées sur le développement dans la région des Côtes de Fer d’Haïti, sur la côte sud-est du pays, a rapporté le Jamaica Obersver.

    Parmi les autres membres figurera Adam Stewart, président et chef de la direction de Sandals Resorts International. Cette société primée gère certains des complexes tout compris les plus luxueux des Caraïbes.

  • Gabriel Fortuné, retrouvé mort sous les décombres de l’hôtel Le Manguier

    L’hôtel Le Manguier aux Cayes a été détruit avec des personnes à l’intérieur lors d’un séisme ce matin. À l’intérieur se trouvait le propriétaire de l’hôtel Gabriel Fortune, personnalité politique bien connue, dont le décès a été confirmé.

    M. Fortune a été sénateur du Sud, puis maire des Cayes. Il a également été conseiller du Palais national et délégué départemental.

    Selon le bilan partiel de la Protection civile, le tremblement de terre de magnitude 7,2 qui a secoué Haïti ce samedi matin a fait au moins 227 morts, dont 158 ​​dans le Sud ; des centaines d’autres sont blessés et portés disparus.

  • Manque d’infrastructures logistiques : un obstacle au développement économique d’Haïti

    La mondialisation a apporté d’énormes opportunités économiques aux pays du monde entier. Pour cette raison, les gouvernements ont jugé nécessaire d’investir massivement dans la construction de plusieurs infrastructures de transport et de logistique telles que les ports maritimes, les aéroports, les chemins de fer et les routes pour intégrer efficacement la chaîne d’approvisionnement mondiale. Ces infrastructures logistiques sont toutes importantes pour un pays en termes d’investissement et d’affaires. Elles sont également essentielles pour une entreprise quand il est temps de décider où investir, construire une usine, et établir un bureau régional. Ces infrastructures jouent également un rôle important dans la performance logistique qui est le processus de planification et d’exécution du transport et du stockage efficaces des biens et des ressources du point d’origine aux endroits où ils sont nécessaires. Les performances d’Haïti en matière d’infrastructure et de logistique ne rivalisent qu’avec celles des pays déchirés par la guerre.

    Selon le dernier rapport 2018 de la Banque mondiale sur l’Indice de performance logistique (IPL), Haïti se classe au 153e rang sur 160 pays. Cet indice analyse six aspects différents qui influencent la performance logistique de différents pays. Ces six indicateurs sont basés sur deux grandes catégories importantes. Il s’adresse aux domaines de l’environnement réglementaire, indiquant les principaux intrants de la chaîne d’approvisionnement, contenant trois indicateurs : la performance douanière, la qualité de l’infrastructure nationale et les résultats de performance de la prestation de la qualité des services logistiques internes; étant les trois autres indicateurs : la ponctualité des opérations, la compétitivité des prix des expéditions internationales et la facilité de suivi et de traçabilité.

    Les infrastructures se réfèrent aux installations et systèmes fondamentaux desservant un pays, une ville ou une région. Elles comprennent les services et les installations nécessaires au fonctionnement de l’économie et au maintien d’un niveau de vie adéquat pour ses citoyens. Ces services et installations comprennent les routes et les ponts, les tunnels, les rails, les ports, les pipelines, les bâtiments publics, y compris les écoles et les hôpitaux, les réseaux électriques, les télécommunications, les drainages, l’approvisionnement en eau, l’assainissement et les eaux usées. Outre ces composantes physiques, il existe également des infrastructures souples, y compris les institutions nécessaires pour maintenir l’économie, la santé, la culture et les normes sociales d’un pays. Il s’agit notamment des organismes financiers, éducatifs, sociaux, gouvernementaux et d’application de la loi.

    Il existe un lien étroit entre la logistique, le commerce et la croissance. Selon les experts, le développement des infrastructures logistiques, comme la construction de services de base, est crucial pour stimuler la croissance économique et améliorer la qualité de vie. La plupart des économies avancées ont connu des périodes de construction intensive d’infrastructures qui ont amélioré leur compétitivité. Sans écarter l’importance des autres infrastructures, cet article met l’accent sur les infrastructures portuaires et les infrastructures routières affectant la circulation des biens et des personnes parce que, sur le plan macroéconomique, elles jouent un rôle essentiel dans l’attraction des investissements, l’augmentation de la productivité et la réduction des coûts. Ils sont également un élément clé de la performance logistique du pays qui pourrait avoir un impact majeur sur la performance économique du pays dans son ensemble.

    Selon les résultats publiés dans le rapport de l’IPL, les 10 pays en bas du classement sont pour la plupart des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en Afrique ou dans des régions isolées. Il s’agit soit d’économies fragiles touchées par des conflits armés, de catastrophes naturelles et de troubles politiques, soit de pays naturellement confrontés à des difficultés géographiques pour se connecter aux chaînes d’approvisionnement mondiales. En ce qui concerne Haïti, le pays gagne 3 places par rapport au classement 2016, mais reste l’un des moins performants au monde. Haïti est en avance sur seulement 7 pays ; qui sont actuellement ou ont été en guerre ces dernières années. C’est le résultat d’un sous-investissement lié à la corruption, aux troubles politiques et aux catastrophes naturelles.

    Certaines infrastructures dans les secteurs routier et maritime nécessitent des travaux d’expansion et de modernisation. Pour rappel, Le réseau routier d’Haïti totalise un peu plus de 4 000 km, dont la plupart ne sont pas pavées.  En ce qui concerne le chemin de fer, le pays avait un total de 40 km de voie unique qui avait été fermée dans les années 90.

    Quant aux ports, les ports les plus importants d’Haïti sont dans les grandes villes comme Port-au-Prince, Laffiteau, Cap-Haïtien, Gonaïves, Miragoane, Saint-Marc, Jacmel, Jérémie, Les Cayes et Port-de-Paix. Trois d’entre eux, Port-au-Prince, Laffiteau et Cap Haitien, ont les principaux ports maritimes internationaux. Toutefois, leurs capacités sont faibles par rapport à d’autres pays de la région.

    Avec une longueur totale de chargement des postes d’amarrage de 1250 mètres, le port de Port-au-Prince a la plus grande capacité de déchargement et de chargement. En ce qui concerne le stockage, Port Laffiteau est le plus grand avec 130000 mètres carrés de cour à conteneurs. Le port de Port-au-Prince arrive en deuxième position avec 120 000 verges de conteneurs. Le port de Cap Haïtien, d’autre part a 72.000 m² de surface ouverte, y compris 45.000 mètres carrés pour les conteneurs. Selon les données de la Banque mondiale, en 2019, près de 170 000 unités équivalentes de vingt pieds (EVP) de conteneurs ont été manutentionnées dans les ports haïtiens. Les ports dominicains, cependant, ont traité près de 8 fois ce montant, soit plus de 1 333 000 EVP la même année.

    Dans son livre Women And Children’s Tribulation In Haiti, René Chery décrit les infrastructures publiques et communautaires d’Haïti comme ayant atteint un stade critique de décomposition. « Bon nombre des régions qui étaient auparavant accessibles par le réseau routier depuis la capitale sont maintenant en dehors du réseau routier national. Certaines régions, par exemple, ont perdu les avantages qu’ils avaient acquis dans le passé, comme la capacité de recevoir des services médicaux du personnel qualifié ou d’avoir accès à des débouchés pour leur production. Ce capital productif et collectif, si essentiel au développement des secteurs les plus pauvres des zones rurales, a été réduit de manière pénible et doit être revitalisé afin d’éviter d’exclure une partie importante de la population rurale de participer aux efforts de développement et d’améliorer leurs conditions de vie. »

    Le développement des infrastructures logistiques est crucial pour la croissance économique d’Haïti. Il s’agit notamment de la construction de services de base tels que les transports, l’énergie, les infrastructures sociales, la communication, entre autres, afin de stimuler la croissance économique et d’améliorer la qualité de vie des citoyens. Le manque de routes, de ports, de communications, d’électricité et d’autres infrastructures caractérise la plupart des régions d’Haïti. Cela est visible même dans les régions de la capitale haïtienne et d’autres grandes villes du pays.

    Le Ministère des travaux publics, des transports et des communications (MTPTC) est l’organisme central dont la mission est de concevoir, définir et mettre en œuvre la politique du pouvoir exécutif dans les domaines des travaux publics, des transports, des communications, de l’eau potable, de l’énergie et d’autres domaines liés aux infrastructures. Les antécédents de l’institution n’ont pas été ceux dont les Haïtiens peuvent être fiers. Cela se reflète dans le classement d’Haïti dans l’Indice de performance logistique, qui mesure, entre autres choses, la qualité de l’infrastructure nationale.

    La capacité d’un pays à déplacer efficacement des marchandises et à connecter les fabricants et les consommateurs à l’intérieur du pays et avec les marchés internationaux est cruciale pour le développement économique. Ainsi, le manque d’infrastructures logistiques pour faciliter le commerce, y compris non seulement le transport et les communications, mais aussi l’existence de services publics de qualité, de services bancaires et de canaux de distribution de détail entrave le développement de nombreuses régions d’Haïti et de son économie dans son ensemble.

    Selon la Banque mondiale, pour chaque pays, la performance logistique est essentielle à leur croissance économique et à leur compétitivité. Une logistique inefficace augmente le coût des affaires et réduit le potentiel d’intégration avec les chaînes de valeur mondiales. Le bilan peut être particulièrement lourd pour les pays en développement qui tentent de soutenir la concurrence sur le marché mondial.

    Avec moins de 10 milliards de dollars de PIB annuel, les ressources pour le développement des infrastructures logistiques sont rares en Haïti. Néanmoins, pour parvenir à une croissance rapide, de sérieux investissements doivent être faits dans le développement des infrastructures du pays. Les principaux défis auxquels Haïti est confronté sont la corruption et le sabotage politique, et l’incapacité du pays à trouver des financements adéquats dans le contexte d’une économie en déclin. La transparence des marchés publics est un instrument essentiel pour lutter contre la corruption, accroître la responsabilité vis-à-vis du public et la performance dans le développement des infrastructures en Haïti.

    Top 10 des économies selon l’IPV, 2018

    2018201620142012
    économieclassement Scoreclassement Scoreclassement Scoreclassement Score
    Allemagne14.2014.2314.1244.03
    Suède24.0534.2063.96133.85
    Belgique34.0464.1134.0473.98
    Autriche44.0374.10223.65113.89
    Japon54.03123.97103.9183.93
    Pays-Bas64.0244.1924.0554.02
    Singapour74.0054.1454.0014.13
    Danemark83.99173.82173.7864.02
    Royaume-Uni93.9984.0744.01103.90
    Finlande103.97153.92243.6234.05

    Les 10 dernières économies selon l’IPV, 2018

    2018201620142012
    économieclassement Scoreclassement Scoreclassement Scoreclassement Score
    Afghanistan1601.951502.141582.071352.30
    Angola1592.051392.241122.541382.28
    Burundi1582.061072.511072.571551.61
    Niger1572.071002.561302.39872.69
    Sierra Leone1562.081552.03nana1502.08
    Érythrée1552.091442.171562.081472.11
    Libye1542.111372.261182.501372.28
    Haïti1532.111591.721442.271532.03
    Zimbabwe1522.121512.081372.341032.55
    République centrafricaine1512.15nana1342.36982.57
  • 12 Janvier 2010 – 12 Janvier 2021: L’Espoir du renouveau oublié…

    12 Janvier 2010, tu n’étais pas un simple séisme meurtrier dérobant la vie à plus de 250 000 compatriotes haïtiens. Tu étais en effet, plus qu’une catastrophe humanitaire exposant le règne du chaos urbaniste et de là, l’espoir de la fin du leadership insouciant et destructeur enchérissait nos pensées. 12 janvier, tu es une date mémorablement encrée dans nos cœurs flétris depuis toujours, continuellement en quête d’un lendemain meilleur. Hélas, L’anarchie opposante et l’imposture triomphante dominent encore sur nous 12 Janvier…

    12 Janvier 2021, 11 années encore où les vautours de la reconstruction tant espérée, exhibent plus que jamais leur monstrueux égo. Aucune humilité ni mea culpa… Nos maisons ne sont pas encore reconstruites, nos abris de fortune crient encore au scandale aux yeux de tous. Autorités, chefs, diplomates, experts…Grande est la légion infernale obsédée de gloire et de richesse sanguinaires. La fin justifie les moyens. Le Dieu de la colère ne les tourmente pas encore car le tour final de la destruction des impies est pour l’Eternité.

    Oh 12 Janvier !!! Tu es venu sans fanfare ni trompette mais tu as dérobé l’innocent et même celle qui était à la mamelle. Tu nous as surpris dans notre honte de peuple désorganisé, éparpillé, entassé et écloué sur des couches de misère. Qu’en est-il de nos bourreaux ? Qu’en est-il de nos envoyés et délégués aux âmes vendues, aux ventres affamés et aux culs enfoncés par le bâton de l’inimitié des castes antinationaux et de l’amitié trompeuse de l’Etranger ?

    Nous voici 12 Janvier, comme nous sommes, dans cette exposition internationale de douleur imposée. Nous voici encore sous l’égide de la tyrannie timide… Une génération s’élève et s’en va mais la justice tarde à venir. Le renouveau, où est-il ? Faudrait-on attendre que nos eaux couvrent nos collines ? 30 pieds de hauteur, Hôpital général enseveli, 800 000 ensommeillés ? C’est quoi ton agenda pour le changement ? Où est la flamme de ta sainte colère par laquelle que tu devrais animer les générations montantes ? Oh 12 Janvier 2021, réveille les humbles et conscientise les simples car l’espoir de ce renouveau ne doit être jamais effacé dans les annales de notre histoire illustre de peuple.