Category: Loi de Finances

  • Etat de l’accord de 229 millions de dollars entre le FMI et le gouvernement haïtien

    • Pour advancer, Haiti a besoin d’un buget ratifié
    • L’accord doit d’abord être confirmé par le conseil d’administration du FMI avant de prendre effet
    • Les détails de l’accord doivent encore être négociés
    • Une fois que l’accord aura été confirmé par le conseil d’administration du FMI, un déblocage automatique des fonds sera effectué
    • Un deuxième déblocage est également prévu après un revue en juin pour un montant total de plus de 42 millions de dollars pour l’exercice fiscal
    • Si le gouvernement haïtien tient sa part de cet accord, a mis en place un nouveau gouvernement et dispose d’un budget, l’accord tiendra toujours selon le gouverneur de la banque centrale, Jean Baden Dubois

    Le FMI a conclu un accord avec Haïti sur un prêt de 229 millions de dollars

  • Où le gouvernement obtient-il l’argent qu’il dépense?

    Le gouvernement utilise principalement les resources nationales pour ses dépenses. D’après le dernier budget présenté par le gouvernement pour l’exercice 2018-2019, environ 66% du budget sont des ressources internes. Cinquante-cinq pour cent de ces ressources proviennent des impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationals. Vingt-trois pour cent des recettes fiscales proviennent de l’impôt sur le revenu des particuliers. Ensemble, ces sources de revenus représentent plus de 114 milliards de gourdes (1,4 milliard USD basé sur le taux de change actuel).

    Pour l’exercice fiscal 2018-2019, le gouvernement devrait collecter et dépenser près de 173 milliards de gourdes (2,09 milliard USD). Étant donné que les 114 milliards de gourdes que le gouvernement s’attend à lever en interne ne seront pas suffisants, il doit trouver des sources supplémentaires pour financer ses dépenses. Le graphique ci-dessous montre la taille relative des sources du budget. Environ 17% des dépenses du gouvernement, soit 28,9 milliards de gourdes, proviendront de l’aide diplomatique et étrangère. Sur ce montant, 14% seront constitués d’aide  projets et 3% d’apui budgétaire. Bien que le montant nominal soit supérieur à celui de l’année précédente, à 17%, ces sources représentent un pourcentage beaucoup plus petit du budget haïtien par rapport à 2016-2017, où il était de 27%.

    2016-172017-182018-19
    Enveloppe Globale118.58144.2172.83
    Resources Domestiques71.4293.45114.28
    Recettes Internes53.4573.8175.77
    Recettes douanieres17.4819.0935.51
    Autres ressources domestiques0.480.553
    Dons32.4724.0228.91
    Apui budgétaire global4.693.374.53
    Aide projets27.7820.6524.39
    Financement14.6926.7329.64
    Tirages sur emprunt3.615.0613.13
    Bons du Trésor3.63.279
    Autres financements internes des projets4.6818.417.51
    Emprunt Institution financière2.8 –    –   

    Étant donné que les dépenses du gouvernement dépassent les recettes fiscales et les dons qu’il reçoit de ses partenaires internationaux, il existe alors un déficit qui sera financé par des emprunts. Environ 29% des 173 milliards de gourdes seront empruntés – un fardeau pour les générations futures.

  • 11 mesures: PM Céant contre l’utilisation abusive des fonds publics ?

    Certains des objectifs ultimes du gouvernement sont de créer des emplois, d’encourager le développement économique et d’assurer le bien-être de la population. Cependent, le gouvernement a du mal à atteindre ses objectifs pour de nombreuses raisons. Parmi lesquelles, la corruption, les dépenses inutiles, l’inefficacité de la collecte des taxes, les subventions et les franchises inefficaces. Ainsi, le gouvernement est non seulement incapable d’atteindre ses objectifs, mais il est chroniquement en déficit.

    Les fonds budgétaires alloués aux investissements, au développement des infrastructures et aux réformes structurelles nécessaires pour créer des emplois et attirer les investissements étrangers directs sont insuffisants. Pour mettre le problème en perspective, si l’on compare le budget haïtien au budget rwandais, deux petits pays aux ressources similaires, Le Rwanda consacre 57% de son budget à la transformation économique avec l’objectif primordial d’accélérer la croissance inclusive et le développement fondé sur le secteur privé, le savoir et les ressources naturelles du Rwanda. Les dirigeants haïtiens, d’autre part, consacrent la plupart des ressources nationales aux dépenses administratives du gouvernement, telles que les salaires et autres avantages généreux des fonctionnaires, les subventions et les franchises encourageant les activités de maximisation de la rente et les monopoles.

    Récemment, le Premier ministre de la République d’Haïti, Jean-Henry Céant a publié une liste de onze mesures visant à bien gérer les finances publiques. Ces mesures comprennent, entre autres, un moratoire dans les achats de voitures qui se terminent au cours de cet exercice. Le gouvernement ne louera pas de voitures sans l’approbation du Premier ministre, les ministres et les secrétaires d’État ne peuvent pas voyager sans son autorisation, les secrétaires d’État et les directeurs généraux devraient baisser leurs salaires et réduire certain frais.

    Alors que ces mesures peuvent être utiles, ce que nous pouvons constater, c’est qu’aucune de ces mesures n’est permanente et ne va pas assez loin pour lutter réellement contre l’utilisation abusive des fonds publics. Ces mesures doivent être reflétées dans les lois de finances pour être contraignantes et efficaces. Demander l’autorisation du Premier ministre est signe que le statu quo sera maintenu.

    Alors que le fardeau des dépenses inutiles réduit le dynamisme de l’économie haïtienne, les politicien estiment qu’elles sont nécessaires, bien qu’ils ne puissent produire aucune preuve ni explication économique rationnelle pour justifier les besoins, les coûts et l’efficacité réels de l’utilisation de ces dépenses. Les gens sont de plus en plus frustrés par la mauvaise gestion de l’argent des contribuables par les politiciens, alors que les services publics de base tels que la santé, l’éducation, la gestion des déchets, l’eau et l’assainissement font défaut.

  • Le Ministre de l’Economie et des Finances, Ronald Décembre a Déposé le Projet de loi de Finance pour l’Exercice Fiscal 2018-2019

    Après les manifestations du 17 octobre 2018, qui ont menacé la survie de l’administration Moise-Céant, le Ministre de l’Economie et des Finances, Ronald Décembre a déposé au Parlement haïtien ce mardi le projet de loi de finance pour l’exercice Fiscal 2018-2019 – un nouveau budget visant à refléter les réalités économiques et politiques difficiles d’Haïti.

    Le 28 juin 2018, deux jours avant l’échéance légale de dépôt, l’ancien ministre de l’économie, Jude Alix Patrick Salomon, avait déposé un budget de 175 milliards de gourdes au Parlement haïtien. 




    Le nouveau budget proposé de 172,8 millions de gourdes est légèrement inférieur au budgetprécédent. Cela représente des prévisions économiques plus faibles que les précédentes.

    En réponse aux troubles politiques et  aux demandes de la population, le nouveau projet de loi reflète également une légère augmentation des dépenses dans des domaines tels que l’infrastructure et l’apaisement social. L’objectif est d’atteindre les couches les plus vulnérables de la société, selon le ministre.

    Seul le temps nous dira si ce budget sera efficace.

  • Le Parlement est aussi coupable que le président : Faut-il se soulever contre le parlement Haïtien et le renverser ?

    Selon les traditions politiques haïtiennes, le pouvoir exécutif est la branche gouvernementale qui assume toutes les responsabilités politiques et administratives du pays. Donc, par défaut, il devient l’entité à changer si les choses tournent mal. Mais en réalité, le Parlement, selon ces prérogatives constitutionnelles, est également responsable du bon et du mauvais fonctionnement du pays.

    Depuis 1986, après la chute du régime dictatorial de Duvalier, Haïti a adopté un système démocratique. Il comprend trois branches: l’exécutif, le judiciaire et le législatif. Le pouvoir exécutif est exercé par le président de la République, le chef d’État et le gouvernement (composé du Premier ministre, des ministres et des secrétaires d’État), dirigé par un Premier ministre; Le pouvoir législatif est exercé par deux chambres représentatives, la Chambre des députés et le Sénat, qui forment le corps législatif; le pouvoir judiciaire est exercé par une Cour de Cassation, les Cours d’Appel, les tribunaux de première instance, les tribunaux de paix et les tribunaux spéciaux dont le nombre, la composition, l’organisation, le fonctionnement et la juridiction sont fixés par la loi.

    Le pouvoir juridiaire, fondé sur le Code Napoléon français a pour rôle de contrôler l’application de la loi et sanctionne son non-respect. Le pouvoir exécutif applique les lois. Le pouvoir législatif dispose du pouvoir de discuter et de voter les lois. Il a aussi pour mission de voter le budget de l’Etat et de contrôler le pouvoir exécutif.

    Alors que le gouvernement dirige la politique de la nation, le Président de la République veille au respect et à l’exécution de la Constitution et à la stabilité des institutions, Le Parlement contrôle tout. Le gouvernement est responsable devant le Parlement dans les conditions prévues par la loi. Selon la constitution, outre le fait de légiférer sur tous les objets d’intérêt public, le pouvoir législatif exercé par deux chambres représentatives a d’importantes responsabilités constitutionnelles pour assurer la bonne gestion du pays.

    Outre les responsabilités inhérentes à une branche de la législature, le Sénat a le pouvoir de proposer au pouvoir exécutif la liste des juges de la Cour de cassation et de devenir une haute cour de justice. Tandis que les sénateurs et les députés jouissent de l’immunité, ils peuvent mettre en accusation le Chef de l’Etat, le Premier Ministre, les Ministres, les Secrétaires d’Etat par devant la Haute Cour de justice.

    En dépit de leurs responsabilités essentielles dans le fonctionnement du pays, les sénateurs et les députes jouissent aussi de l’immunité populaire selon les traditions politiques en Haïti où le pouvoir exécutif est le seul à faire face des soulèvements populaire et connaitre des dissolutions prématurées.

  • Comprendre le Budget National

    Le budget National est l’un des instruments politiques les plus importants du gouvernement. Grâce à leurs décisions budgétaires, nos dirigeants s’acquittent de leurs responsabilités constitutionnelles, signalent leurs priorités politiques et gèrent les fonds du pays. Le budget reflète leurs décisions d’impôts, et d’emprunter, de consommer et d’investir. Ces décisions définissent la taille du budget et le rôle du gouvernement dans l’économie nationale. Le budget est avant tout un document juridique. C’est la loi de finances. Si vous contrevenez à la loi, c’est-à-dire si vous êtes impliqué dans la corruption, la malversation, ou le détournement de fond vous serez punis. En tant qu’outil de gestion, le gouvernement utilise le budget pour transformer sa politique en action. C’est concrétiser les promesses de campagne et de joindre l’acte à la parole.

    La Planification Stratégique

    Les dirigeants utilisent le processus du budget pour établir les priorités de dépenses et identifier les revenus à payer pour ces activités. Le premier document relatif au budget publié par le gouvernement est la lettre de cadrage. À travers ce document, le gouvernent révèle ses priorités et les orientations des politiques économiques pour l’année fiscale à venir: tout en tenant compte des besoins de la population et de différents contraintes tels que l’économie, la politique, le social et le climat, entre autres.

    Le budget est préparé par le MEF accompagné par le MPCE sous l’autorité du Premier Ministre. Sur la base d’une série de facteurs macroéconomiques, politiques et sociaux, le gouvernement évalue les besoins du pays ainsi que le niveau et la composition des ressources nécessaires pour exécuter les activités qui devront être autorisées ou proposées, conformément aux mandats et aux objectifs politiques.

    Elaboration du Budget

    La taille et la portée des décisions rendent le processus budgétaire l’un des exercices les plus importants et complexes dans l’élaboration des politiques publiques.  Les évènements du 12 septembre 2017 et les émeutes du 6 au 7 juillet dernier sont preuves du niveau de complexité de la préparation du budget, en particulier dans un environnement politique comme le nôtre.

    Les dirigeants déterminent combien le gouvernement dépensera et l’argent sera réparti entre la présidence, les différents ministères, le pouvoir législatif et judiciaire, les institutions et les commissions indépendantes, la dette et les interventions publiques. En raison de priorités contradictoires des parties prenantes, le budget reflète souvent un acte politique compliqué et des compromis gérés avec habileté.

    Pour que nous ayons un budget, il doit y avoir un accord. En fin de compte, il y a un budget, c’est parce que les deux chambres, basse et haute ont adopté le budget proposé par l’exécutif. Ceci est l’essence même des compromis.

    Exécution du Budget

    Après la ratification du budget, le président promulgue la loi budgétaire et la publie au journal le moniteur. Donc, le budget devient une loi que les dirigeants doivent suivre et respecter.

    Le MEF, à travers la Direction générale du budget (DGB) met les crédits disponibles aux différentes entités du gouvernement suivant le budget adopte et les programmations annuelles des dépenses des secteurs.

    Le budget est l’instrument le plus important à la disposition du gouvernement pour atteindre les objectifs de croissance et de développement du pays.   La politique budgétaire constitue, avec la politique monétaire, l’un des principaux leviers de la politique économique de l’Etat. Elle consiste à utilise certains instruments budgétaires tels que les dépenses publiques, l’endettement public, le prélèvements fiscaux pour influer sur la conjoncture économique du pays. Un budget ne consiste pas seulement à mettre en pratique la politique économique du pays, mais aussi à créer des entités et des programmes tels que la « Caravane changement » pour faire avancer tout ce qui est conforme à la politique et à l’orientation politique. Et parfois, ces directions sont dynamiques hâtives par les événements. Une catastrophe naturelle come l’ouragan Matthew, par exemple, a créé des résultats d’urgence et une appropriation supplémentaire. Ces événements créent souvent des changements dans le budget causant des réaffectations de fonds, en d’autres termes, transférer des fonds d’une institution à l’autre, ou d’un projet à l’autre pour renforcer ou modifier les priorités au besoin selon les circonstances.

    Les Redditions de Comptes

    En Haïti, la reddition des comptes est faite au niveau de la cour supérieur des comptes et les contentieux administratifs. La cour supérieure des comptes qui est un entité pilier des gestions budgétaires est responsable de vérifier la conformité entre les prévisions et l’exécution du budget.

    La Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif participe à l’élaboration du Budget et est consultée sur toutes les questions relatives à la législation sur les Finances Publiques et sur tous les Projets de Contrats, Accords et Conventions à caractère financier et commercial auxquels l’Etat est partie. Elle a le droit de réaliser les audits dans toutes administrations publiques.

    Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants et que la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. L’État est donc dans l’obligation de produire, pour les citoyens et leurs représentants, les documents d’information budgétaire qui justifient son usage des deniers publics. L’exemple parfait qui illustre le rôle du peuple dans le processus des redditions de Comptes est le #petrocaribechallenge qui est une mobilisation pour exiger que la lumière soit faite sur les fonds PetroCaribe.

    Regardez cette vidéo associée pour en savoir plus

  • Haiti et le Rwanda… deux choix différents

    Haiti et le Rwanda… deux choix différents

    Sur les cendres de la campagne de génocide qui a choqué le monde en 1994, le Rwanda parvient à réaliser le miracle économique de l’Afrique. Sous la direction de Paul Kagame, le rétablissement du Rwanda après le génocide a été remarquable. Haïti, entre-temps, n’a pas connu de croissance économique malgré des milliards de dollars d’aides,  un allègement de dette de 1,2 milliard de dollars auprès de la Banque mondiale, du Fonds Monétaire International et d’autres créanciers et environ 2 milliards de dollars de nouvelles dettes.

    Alors que les deux pays semblent être des mondes à part, l’un se situe en Amérique et l’autre en Afrique, les deux pays sont très similaires à bien des égards. Les deux pays ont presque la même superficie. La superficie d’Haïti est de 27 750 kilomètres carrés, dont 38,5% de terres arables et 18 426 kilomètres carrés de terres agricoles, contre 26 338 kilomètres carrés pour le Rwanda, dont 47% de terres arables et 19 622 kilomètres carrés de terres agricoles. Haïti a une superficie de 190km2 d’eau de surface, contre 1 670 km2 pour le Rwanda. Cependant, le Rwanda est un pays enclavé sans littoral et Haïti a 1 771 km de littoral.

    La nature dote les deux pays de manière relativement similaire avec les ressources naturelles. Les ressources naturelles d’Haïti comprennent la bauxite, le cuivre, le carbonate de calcium, l’or, le marbre et les terres arables. Les ressources naturelles du Rwanda comprennent l’or, la cassitérite (minerai d’étain), la wolframite (minerai de tungstène), le méthane et les terres arables.

    Rwanda Haïti
    Superficie des terres 24,668 km2 27,560 km2
    Zone d’eau 1,670 km2 190 km2
    Superficie totale 26,338km2 27,750km2
    Population 12,988,423 10,485,800
    Littoral 0 Km 1,771km
    Terres irriguées (2012) 970km2 96km2
    Terre agricole 66,4% 74,5%
    Terres arables 38,5% 47%
    Récoltes permanentes 10,2% 10,1%
    Pâturage permanent 17,7% 17,4%

    Bien qu’Haïti soit classé comme un État fragile, les fondamentaux sont plus favorables à Haïti que le Rwanda. Selon un rapport de l’ONU, Haïti ne fait pas partie d’une région troublée comme l’Afrique centrale où se situe le Rwanda. Cette partie du monde est confrontée à de graves problèmes de voisinage. Le seul problème de voisinage significatif pour Haïti est l’utilisation faite du pays par les trafiquants de drogue colombiens comme point de transit pour l’Amérique du Nord. Ceci est simplement une affaire de criminalité internationale, non liée à un agenda politique ; Haïti est utilisé parce qu’il est le seul État fragile de la région et qu’il est donc le lieu de transit de choix pour les criminels internationaux.

    Haïti n’a pas les problèmes sociopolitiques structurels insolubles qui ont submergé la plupart des autres États fragiles. Contrairement au Rwanda, Haïti n’est pas ethniquement divisé, il n’a pas d’histoire de clivage idéologique profond. Si certains considèrent l’élite économique à la peau claire comme une classe privilégiée qui empêche le pays d’aller de l’avant, c’est simplement une tension de classe qui existe dans toutes les sociétés du monde, y compris les pays les plus prospères. Haïti n’a pas de groupe politique armé et organisé prêt à se rebeller et n’a plus d’établissement militaire en quête de rôles politiques.

    Bien qu’Haïti ne souffre pas de violence à motivation ethnique, la longue histoire de fragilité socio-économique, associée à l’instabilité politique, sont les principaux problèmes en Haïti. Pendant au moins quatre décennies, les Haïtiens n’ont connu aucune amélioration de leur revenu par habitant. Entre-temps, le revenu par habitant au Rwanda n’a cessé d’augmenter année après année depuis le génocide qui a coûté la vie à 800 000 personnes et déplacé plus de 2 millions de personnes.

    À la même époque, le Rwanda avait son génocide, il y a eu une période de bouleversement politique et un embargo économique sévère en Haïti. Le 30 septembre 1991, le gouvernement haïtien a été renversé par un coup militaire. Ce bouleversement politique a abouti à un embargo commercial draconien sur tous les biens, à l’exception des médicaments et les denrées alimentaires.

    Avec 2,7 milliards de dollars américains, Haïti dispose d’un budget national plus important que celui du Rwanda, qui dispose d’un budget de 2,1 milliards de dollars pour l’exercice 2018-2019. Alors que le Rwanda devrait faire avancer son économie avec son budget, les dirigeants haïtiens ont choisi une voie différente pour Haïti. Le Rwanda consacre 57% de son budget à la transformation économique avec l’objectif primordial d’accélérer la croissance économique inclusive et le développement fondé sur le secteur privé, le savoir et les ressources naturelles du Rwanda.  Haïti, d’autre part, n’a pas fait du bon travail dans la gestion de ses ressources et, historiquement, les budgets du pays ne reflètent pas ses priorités. Pour l’exercice fiscal 2018-2019, la plupart des ressources nationales d’Haïti serviront à financer les dépenses d’administration du gouvernement, telles que les salaires et autres avantages généreux des fonctionnaires, les subventions, les dépenses en capital et les autres dépenses.

    Voici un aperçu des performances économiques des deux pays. Tous les chiffres sont basés sur les données de la Banque mondiale.

    Croissance du PIB Haïti vs Rwanda

    Depuis 1997, la performance économique du Rwanda a dépassé celle d’Haïti en termes de croissance du produit intérieur brut (PIB). Au cours des 20 dernières années, la croissance du PIB rwandais a atteint en moyenne 7,98%, alors que la croissance du PIB haïtien est en moyenne de 1,39%. À un taux de croissance de 6,10% en 2017 par rapport à l’année précédente, l’économie du Rwanda a progressé 5 fois plus vite que l’économie haïtienne, qui n’a progressé que de 1,20% la même année.

    Comparaison du PIB Haïti vs Rwanda

    Le produit intérieur brut (PIB) au Rwanda s’élevait à 9,14 milliards de dollars en 2017. Le PIB du Rwanda était en moyenne de 2,28 milliards de dollars de 1960 à 2017, atteignant un record historique de 9,14 milliards de dollars en 2017. Le PIB en Haïti était de 8,41 milliards de dollars américains en 2017. Le PIB en Haïti s’est établi en moyenne à 5,06 milliards de dollars de 1991 à 2017, atteignant un record historique de 8,78 milliards de dollars en 2014.

    Comparaison du PIB par habitant en Haïti et au Rwanda

    Avec un PIB par habitant de 479,55 dollars, Haïti se portait beaucoup mieux que le Rwanda, qui avait un PIB par habitant de 271,08 dollars en 1991. En 2017, le produit intérieur brut par habitant en Haïti était de 765,68 dollars et le PIB par habitant du Rwanda était de 748,39 dollars américains. Ajusté par la parité de pouvoir d’achat (PPA), qui correspond au produit intérieur brut converti en dollars internationaux en utilisant les taux de parité du pouvoir d’achat, le produit intérieur brut par habitant en Haïti a été enregistré à 1814,94 US, et 2035,65 US au Rwanda.

    Inflation, prix à la consommation (% annuel) Comparaison entre Haïti et le Rwanda

    Au cours des deux dernières décennies, Haïti a enregistré un taux d’inflation annuel moyen deux fois supérieur à celui du Rwanda. Le taux d’inflation annuel moyen entre 1996 et 2016 est de 12,70%, contre un taux d’inflation moyen de 6,36% au Rwanda.

    20 ans après le génocide, le Rwanda a réalisé une croissance économique remarquable avec une tolérance zéro pour la corruption, la stabilité politique et un objectif déclaré d’éliminer l’aide étrangère. En proie à l’instabilité politique et à la corruption, Haïti, en revanche, a connu une croissance misérable au cours des 20 dernières années. Selon les modèles de Tradingeconomics et les attentes des analystes, le taux de croissance annuel du PIB rwandais devrait croître à 7,40 en 12 mois. À long terme, le taux de croissance annuel du PIB du Rwanda devrait se situer autour de 6,60% en 2020, tandis que le taux de croissance annuel du PIB haïtien devrait avoisiner 1,40% en 2020.

  • Le coût de la vie en Haïti ne fait que s’aggraver

    Le coût de la vie en Haïti est déjà élevé, surtout si l’on considère la hausse rapide des prix des produits de première nécessité comme la nourriture, l’éducation, la santé et les transports au cours des dernières années. Malheureusement, il semble que le coût de la vie ne fait que s’aggraver, en raison des incertitudes politiques et des politiques macroéconomiques à mettre en œuvre par le gouvernement.

    Le Premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, a appelé samedi à la patience au milieu des manifestations meurtrières contre une hausse impopulaire des prix du carburant. Cependant, la sécurité de son job peut être incertaine car beaucoup de gens, y compris certains législateurs, appellent à sa démission. Son absence de réaction et la gestion de la situation par le gouvernement peuvent conduire à de nouvelles tensions.

    Malgré les troubles qui ont suivi l’annonce du gouvernement de réduire la subvention aux produits pétroliers, ce qui augmente considérablement les prix du carburant, le Fonds monétaire international ne recule pas devant l’insistance qu’Haïti doit faire pour hausser les prix croyant que le gouvernement doit être plus discipliné dans les préoccupations de gestion du budget du pays. Les données historiques révèlent que le budget national est chroniquement déficitaire. Le budget en Haïti a été en moyenne de -2,32% du PIB de 1997 à 2017. Alors que les fonds internationaux, y compris ceux du Petrocaribe, se tarissent, on peut s’attendre à ce que le problème du déficit budgétaire se détériore et que le gouvernement puise dans les poches de ces citoyens pour financer les opérations du gouvernement. Cela mettra forcément à rude épreuve le pouvoir d’achat des Haïtiens.

    Le gouvernement sollicite également l’aide de la communauté internationale. Par conséquent, Haïti a signé un accord avec le FMI qui aurait permis à Haïti d’obtenir 96 millions de dollars de prêts à faible taux d’intérêt et de subventions de la Banque interaméricaine de développement, de la Banque mondiale et de l’Union européenne. L’équipe du FMI et les autorités haïtiennes se sont mises d’accord sur les mesures de politique budgétaire pour l’année fiscale 2018-2019 afin d’atteindre les objectifs du programme. Entre autres, l’augmentation des prix des produits pétroliers et la réduction des subventions d’EDH font partie de l’accord.

    Quand il s’agit de ce qui affecte le plus le coût de la vie, la réponse est le coût des aliments. Ainsi, une flambée des prix alimentaires fera monter le coût de la vie. Mais ce qui pousse spécifiquement cette poussée dépend de nombreux facteurs différents. Selon les données de la BRH, le taux d’inflation en Haïti était en moyenne de 11,91% entre 2003 et 2018. Le taux d’inflation a été enregistré à 12,70% en mai 2018.

    Le calcul de l’inflation nécessite un indice des prix à la consommation (IPC). C’est une mesure des changements de prix dans les biens de consommation et les services. Les économistes et les statisticiens enregistrent chaque mois les prix d’un panier d’articles, qui représentent un échantillon scientifiquement sélectionné des prix payés par les consommateurs pour les biens et services achetés. Certains articles de ce panier pèsent plus que d’autres. Par exemple, la nourriture, la boisson et le tabac représentent 50,40% du panier comparé au prochain article de la liste, les vêtements qui représentent 6,90%.

    La plupart des aliments que nous consommons en Haïti sont importés. Par exemple, en 2017, nous avons importé pour 1,057 milliard de dollars de produits alimentaires, de boissons et de tabac, soit un tiers de nos importations totales. De plus, au premier trimestre de cette année, nous avons déjà importé pour 537,86 millions de dollars de ces marchandises.

    Nous devons garder à l’esprit que l’évaluation de la sécurité alimentaire internationale du Service de recherche économique (2014-2024) indique qu’environ 70% de la population haïtienne était en insécurité alimentaire en 2014. Les autorités haïtiennes estiment que les importations représentent 80 à 90% de la consommation de riz en Haïti. L’apport de riz du pays a augmenté depuis 1986, quand Haïti a commencé à ouvrir son marché au riz importé. Avant cela, le pays ne consommait que de petites quantités de riz et était autosuffisant.

    En 1986, Haïti a d’abord éliminé les restrictions quantitatives sur les importations de riz, mais les a remplacées par un droit d’importation spécifique de 70 dollars la tonne avec un droit ad valorem de 50 pour cent. Les importations sont passées de seulement 7 000 tonnes en 1985 à 25 000 tonnes en 1986. En 1995, Haïti a réduit les droits de douane sur le riz étranger de 50% à 3%. En outre, un petit nombre d’importateurs politiquement influents dominent le marché. Les importations de riz d’Haïti représentent maintenant 80% de la consommation. Peu d’efforts sont en cours pour améliorer les performances agricoles locales.

    L’escalade des coûts de la vie est mauvaise parce que les nécessités de base consomment une plus grande proportion des revenus des citroyens. Lorsque le coût de la vie augmente rapidement, ses effets d’entraînement peuvent être ressentis à travers de nombreuses parties de la société et de l’économie. Les pauvres sont particulièrement vulnérables à l’inflation car ils sont les plus touchés.

  • Le Ministre de l’Economie et des Finances, Jude Alix Patrick Salomon a déposé le projet de loi de finances pour l’exercice fiscal 2018-2019

    Ce jeudi 28 juin 2018, deux jours avant l’échéance légale de dépôt, le ministre de l’Economie et des Finances a déposé le budget rectificatif 2017-2018 et le projet de loi de finances pour l’année 2018-2019 au Parlement haïtien.

    Le budget national est l’un des instruments politiques les plus importants du gouvernement. Grâce à leurs décisions budgétaires, nos dirigeants s’acquittent de leurs responsabilités constitutionnelles, signalent leurs priorités politiques et gèrent les fonds du pays.

    Le budget reflète leurs décisions de consommer et d’investir. Ces décisions définissent la taille du budget et le rôle du gouvernement dans l’économie nationale. L’enveloppe globale du budget 2018-2019 est de 175 milliards de gourdes, soit une augmentation de 7% par rapport au budget rectificatif 2017-2018.



    La loi de finances, un texte qui a un fort impact socio-économique capable d’augmenter ou de réduire les disparités sociales. Selon la lettre de cadrage du ministre, le budget 2018-2019 doit être suffisamment ambitieux pour s’attaquer à un ensemble de problèmes structurels auxquels le pays est confronté, en vue de stimuler le développement de secteurs à fort potentiel et d’instaurer une dynamique de croissance équilibrée.

    En outre, le budget reflète les décisions de nos dirigeants d’emprunter et d’imposer des taxes. Avec la réduction des ressources externes telles que les fonds PetroCaribe d’une part, et la nécessité d’améliorer les programmes sociaux et d’augmenter l’investissement public, notamment dans la santé, l’éducation et les services sociaux tout en limitant le déficit budgétaire à un niveau soutenable, ont laissé peu de marge de manœuvre pour la banque centrale de financer le gouvernement central.

  • Le Président Jovenel Moise Défend son Budget

    Le Président Jovenel Moise Défend son Budget

    Dans son message à la Nation vendredi 15 septembre 2017, le chef de l’Etat, Jovenel Moise défend son budget.