Category: Monnaie Haitienne

  • La gourde a chuté de 10% contre le dollar depuis janvier

    En ce qui concerne la relation entre la monnaie et la politique en Haïti, les choses peuvent évoluer d’une crise monétaire à une crise politique et vice-versa. La gourde haïtienne a chuté de 10% par rapport au dollar depuis janvier. Le graphique ci-dessous montre une forte augmentation du dollar par rapport à la gourde deux semaines avant les dix jours « lock ».

    Au niveau national, deux problèmes majeurs font pression sur la gourde. Premièrement, nous avons des problèmes structurels auxquels le pays est confronté. Par exemple, outre le déficit chronique bien connu des échanges commerciaux d’Haïti, les difficultés de balance des paiements ont amené le pays à solliciter l’assistance du FMI. Au niveau macroéconomique, la Banque centrale est à court de munitions pour renforcer la monnaie alors que le pays est confronté à des problèmes de liquidités. Cela se reflète dans les interventions minimales de la Banque centrale sur le marché des changes à ce stade de l’exercice par rapport à l’année précédente.

    Interventions monétaires (2017-2018)

    AchatVente
    17-Oct $    10 000 000,00 $    3 598 756,87
    17-Nov $    10 000 000,00 $    2 578 092,17
    déc-17 –  $    3 885 853,54
    janv-18 $    26 569 690,00 $    3 390 401,77
    févr-18 $    2 087 451,35
    mars-18 $    13 291 748,19 $    2 538 913,82
    avr-18 $  55 736 088,47
    Total  $    59 861 438,19 $  73 815 557,99
    Source: BRH

    Interventions monétaires (2018-2019)

    AchatVente
    18-Oct3 323 601,11
    18-Nov1 638 840,98
    déc-181 108 615,52
    janv-191 912 434,58
    févr-1927 000 000,00671 394,61
    mars-191 028 256,49827 345,95
    avr-19
     Total  $  28 028 256,49 $  9 482 232,75
    Source: BRH

    Deuxièmement, au milieu de l’exercice fiscal, le pays n’a toujours pas ratifié son budget. À la sortie de la récente crise de février, le gouvernement cherche à gagner du terrain sur le plan politique, mais ne montre pas que l’économie aura autant de priorités et que les réformes structurelles seront mises en œuvre de manière à aboutir à des solutions durables.

    Dans son récent accord avec le FMI, des objectifs mesurables ont été définis pour renforcer la lutte contre la corruption dans le but d’injecter plus de transparence dans la gestion des finances publiques, l’administration des impôts et des recettes ainsi que le contrôle des dépenses. Bien que cela ne suffisait pas, avant de recevoir un vote de censure, l’ancien Premier ministre, Céant, avait annoncé onze mesures visant à améliorer la gestion des finances publiques qui aurait des retombées positives pour la gourde.

    Une question qui reste mystérieuse est de savoir comment le gouvernement utilisera les nouveaux budgets pour remédier sérieusement au manque de discipline budgétaire et pour mettre en œuvre les réformes structurelles grandement nécessaires pour atteindre une stabilité macroéconomique nécessaire à la croissance fondée sur la stabilité monétaire ?

    Évolution du taux de change: Jan – avr 2019 (gourdes pour un dollar ÉU)

    Au niveau micro, les gens ne sont pas convaincus que le pays se dirige dans la bonne direction sur les plans économique, politique et social. Les troubles politiques ont découragé les investissements privés et la pénurie de gaz n’aide pas la situation. Les ménages ressentent la pression économique alors que l’inflation continue à éroder leur pouvoir d’achat.

    En ce qui concerne le marché des changes, le volume des transactions a fortement chuté cette semaine. À la clôture ce jeudi, les transactions ont chuté de 37,76% pour les achats et de 36,10% pour les ventes.

    Au niveau international, de nombreux investisseurs avaient redéployé des fonds sur le marché américain, plus stable, provenant de marchés émergents renforçant le dollar. Cet enjeu est exacerbé par la dette extérieure élevée du pays, libellée en dollars, qui absorbe une part importante du budget. Cela a mis une pression accrue sur la gourde haïtienne.

    Les dernières projections du FMI montrent que l’économie haïtienne sera l’une des économies à la croissance la plus faible. La croissance en Haïti devrait rester à 1,5% en 2019. Bien que les perspectives pour de nombreux pays soient très difficiles, la croissance de 1,5% est lamentable comparée à celle d’autres pays au même stade de développement économique, qui devraient connaître une croissance trois fois plus rapide, à un taux de 5% par an.

    Le pays a également été confronté à de graves problèmes de financement, la tourmente politique ayant limité les actions visant à mettre en œuvre les réformes fiscales nécessaires. Haïti est actuellement en pleine crise politique et le nouveau Premier ministre doit encore s’établir et à démontrer sa capacité à naviguer avec habileté dans ces contextes politiques difficiles d’Haïti. Il est soumis à une pression énorme alors que l’insécurité et la violence des gangs se propagent.

    À maintes reprises, au lendemain des crises, le gouvernement avait la possibilité de s’attaquer de front aux problèmes structurels, sans y parvenir. En conséquence, les problèmes qui ont conduit à ces crises restent intacts alors que la situation économique se dégrade et que le cycle de crise se répète. Enfin, le gouvernement n’a pas encore défini son propre plan de performance économique. Les actions entreprises par le gouvernement sont réactives à la dévaluation de la gourde et aux incertitudes économiques. Ce que nous savons jusqu’à présent, c’est l’accord avec le FMI, le prêteur en dernier ressort. Cela montre que la situation économique du pays est alarmante.


    Par Roudy Bernadin, Economiste
    rbernadin87@gmail.com

  • Oeil sur la gourde

    Oeil sur la gourde

    Dans les nouvelles

    • Lundi, la Chambre des Députés d’Haïti a limogé le Premier ministre Jean Henry Céant et son gouvernement. Le vote a eu lieu un jour après que le Céant ait officiellement célébré son mandat de six mois et environ trois semaines après le début de la normalisation du pays, à la suite d’une paralysie de dix jours qui a durement frappé l’économie déjà faible du pays.
    • L’économie haïtienne a connu un maigre taux de croissance annuel de 1,5% en 2018 selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI).
    • Le taux de croissance du PIB devrait augmenter de 2,3%, le choc politique récent et les perspectives extrêmement incertaines ont remis cette projection en question.
    • L’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique IHSI a indiqué que l’indice des prix à la consommation (IPC) avait augmenté de 17% en février, contre 15.5 en janvier.

    Perspectives

    • L’exécutif haïtien est sous haute surveillance pour obtenir de bonnes performances économiques. Les pressions viennent de l’intérieur du pays et viennent aussi de l’extérieur.
    • Le Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement haïtien et la Banque centrale d’Haïti (Banque de la République d’Haïti (BRH)) sont parvenus à un accord au niveau des services du FMI sur un prêt concessionnel à Haïti de US$229 millions USD à 0% d’intérêts payables sur trois ans. Cet accord vise à réduire la pauvreté, à encourager la bonne gouvernance, à stimuler la croissance et à stabiliser la situation économique du pays.
    • Le ministre de l’Economie et des Finances, Ronald Gray Décembre, a souligné, lors d’une conférence de presse, les mesures prises par le gouvernement pour assurer la stabilité macroéconomique, notamment des réformes des finances publiques et la revitalisation de la plus grande entreprise d’État du pays, EDH, dans la réforme énergétique du gouvernement.
    • Le budget 2018-2019 n’a pas encore été publié. Ce budget devrait refléter un budget plus conservateur assorti de certaines mesures d’austérité pour remédier au déficit chronique du pays.
    • Le déficit commercial persiste pèse lourdement sur la valeur de la monnaie nationale. La balance commerciale d’Haïti devrait se situer autour de -322 millions d’ici 12 mois.

    Perspectives économiques américaines

    • Quant aux États-Unis, l’économie ralentit mais reste résiliente. Les risques de perturbation économique, de hausse des taux d’intérêt et de grands différends commerciaux sont en train de s’éloigner. Il y a un signe positif de croissance. Mais le risque budgétaire, y compris les conflits potentiels liés au budget fédéral et au plafond de la dette, demeure.
    • Pour l’ensemble de l’année, l’économie américaine devrait connaître une croissance de 2,9%.

    Activité sur le marché des changes

    Ecart hebdomadaire : 82,4359 – 82,4593

    Volume moyen semaine

    • Achat : $8 839 037,31
    • Vente : $9 036 294,64

    Taux Moyen d’Acquisition (T M A) : 83,5431

    DONNÉES HISTORIQUES
    PériodeClôtureVar.
    1er Janvier              77.19 -6.39%
    1 semaine              72.34 -12.27%
    1 mois              72.24 -12.40%
    3 mois              76.85 -6.80%
    6 mois              73.65 -10.69%
    1 an              65.25 -20.86%
    3 ans              61.64 -25.24%
    5 ans              44.58 -45.94%
    10 ans              40.68 -50.67%

    À l’heure où le président du pays et le parlement suivent le processus de formation d’un nouveau gouvernement, nous prévoyons que la gourde continuera de s’affaiblir par rapport au dollar américain, le contexte politique demeurant fragile.

  • Comment est calculé un taux de change?

    Le marché des changes est, en effet, régi par le rapport entre l’offre et la demande, l’un des concepts les plus fondamentaux de l’économie et de l’économie de marché (“loi du marché”). Selon la loi du marché, la relation entre l’offre et la demande donne lieu à de nombreuses décisions, telles que le prix d’un article et le nombre de celles-ci, afin d’allouer les ressources de la manière la plus rentable et efficace.

    La demande désigne la quantité de biens ou de services que les agents économiques souhaitent acheter pour un prix donné. L’offre désigne la quantité de biens ou de services que les agents économiques souhaitent vendre pour un prix donné. Les banques achètent et vendent différentes devises pour répondre aux besoins de leurs clients en matière de négociation ou pour échanger une devise contre une autre.

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    BRH: Note sur le marché des changes et le processus de formation des prix

    Selon une note de la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur le marché des changes, l’évolution du taux de change s’explique principalement par :

    • Les fondamentaux de l’économie,
      • La situation de la balance des paiements
      • La situation des finances publiques
    • Par les imperfections du marché
    • Les anticipations des agents économiques

    La formation des prix sur le marché des changes résulte de l’interaction entre l’offre et de la demande de dollars américains.

    • Offre
      • Recettes d’exportations
      • Transferts de la diaspora Tourisme
      • Transferts informels des voyageurs ONG et
      • Autres…
    • Demande
      • Importateurs
      • Paiements extérieurs de l’État
      • Paiements extérieurs du Secteur Privé
      • Transferts pour paiement études par les ménages

    La Banque de la République d’Haïti (BRH) ne fixe pas le taux de change sur le marché. Cependant, elle peut être amenée à intervenir (à l’achat ou à la vente) pour limiter les fluctuations indésirables du taux de change, au regard de ses objectifs de stabilité des prix. Elle peut donc agir pour atténuer une appréciation conjoncturelle ou contenir une dépréciation de la gourde sans lien direct avec les fondamentaux de l’économie.

    Au niveau du marché des changes, les taux pratiqués sur les montants faibles sont en général ceux qui sont affichés par les banques commerciales dans leurs succursales et via leur site web. Le taux affiché est basé sur la situation du marché à la fin de la journée antérieure en termes d’offre et de demande. Ce taux donne également une idée approximative de la réalité du marché tout en indiquant dans quel sens et comment les transactions vont être négociées.

    Pour les montants plus élevés, le taux pratiqué fait en général l’objet de négociation entre l’acheteur et le vendeur. Il est déterminé par les disponibilités du marché par rapport à la demande et par les anticipations des agents économiques.

    RÔLE DE LA BRH SUR LE MARCHÉ DES CHANGES

    La BRH fait obligation aux banques de lui soumettre toutes les transactions réalisées pour la journée de la veille. Ces transactions concernent tous les achats et ventes de dollars (par montant et par taux). Deux taux sont calculés de ces transactions :

    1) Taux de référence
    2) Taux Moyen d’Acquisition (TMA)

    En communiquant leur taux, la BRH procède au calcul du taux de référence ainsi que du TMA ou Taux moyen d’acquisition par les banques. Les taux, une fois calculés, sont transmis aux banques, aux entités publiques et publiés sur le site de la BRH.

    Le taux de référence est le résultat de la somme de la moyenne des taux d’achat pondérée par les volumes du système bancaire et du taux moyen d’achat de l’informel, en tenant compte du poids de chaque segment du marché. Ce taux sert de référence aux participants du marché. On l’utilise dans la comptabilité, pour les évaluations en douane, dans les transactions avec le gouvernement et toutes autres transactions de change selon la perspective de l’agent économique.

    Le TMA ou Taux Moyen d’Acquisition par les Banques est le taux moyen auquel les clients acquièrent le dollar auprès du système bancaire, autrement dit, c’est le taux de vente moyen du système bancaire.

  • Le dollar américain en baisse depuis la crise

    Le dollar américain est en baisse depuis la crise politique qui a “locké” le pays pendant près de deux semaines. Le prix a été légèrement poussés à la baisse ce vendredi, alors que la demande pour le dollar a chuté en raison du ralentissement des activités économiques.

    Le taux de référence de BRH était de 82,9152 gourdes pour un dollar la veille du 7 février. Le dollar, en forte hausse ces dernières années, vaut maintenant un peu plus de 82,2352 dollars, une baisse de 0.68 gourde depuis la crise. Le taux maximum en vigueur chez les banques et les agents s’élève à 82,00 gourdes à la vente et à 80,50 gourdes à l’achat. En ce qui concerne le secteur informel, le dollar est vendu à 83 gourdes et acheté à 82 gourdes pour un dollar.

    Alors que les activités économiques reprennent lentement, le dollar devrait gagner du terrain sur la monnaie locale, alors que des réformes structurelles visant à ralentir la hausse du dollar par rapport à la gourde sont à venir.

    Le Conseil d’Administration de la BRH rencontre aujourd’hui les responsables des maisons de transfert en vue de discuter de la conjoncture macroéconomique et aussi pour se renseigner sur leur mode de fonctionnement afin d’en mesurer l’impact sur le taux de change. Cette rencontre avec les responsables des maisons de transfert permettra à la Banque Centrale d’envisager des solutions visant à assurer la protection des bénéficiaires des transferts.

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  • Pénurie de dollars en partie responsable de la pénurie de gaz en Haïti

    Ces dernières semaines, Haïti a connu des pénuries de carburant provoquant de longues files aux stations d’essence. Trois navires se trouvaient dans les eaux au large de Port-au-Prince, mais ils n’ont pas pu être déchargés faute de paiement. Novum, une société qui fournit du pétrole et des produits pétroliers raffinés en Amérique latine et dans les Caraïbes, fournit des produits pétroliers à Haïti via le BMPAD. Elle a publié un communiqué de presse expliquant pourquoi le carburant ne pouvait pas être livré.

    En vertu d’une ordonnance présidentielle de janvier 2018, seul le BMPAD peut importer du carburant dans le pays, mais la pénurie de dollars a mis le BMPAD et le gouvernement haïtien sur la sellette. La valeur de la monnaie locale se détériore rapidement de jour en jour. Dans la mesure où elles font des affaires en gourdes, Les entreprises refusent de faire des paiements en dollars américains, comme le demande le BMPAD.

    Selon le communiqué de presse, BMPAD a dépassé sa limite de crédit de 70 millions de dollars US avec des délais de paiement de 45 jours à de nombreuses reprises et les paiements ont maintenant été retardés de plus de 60 jours par rapport au crédit de 45 jours. Cette situation limite la capacité financière de Novum à fournir du pétrole à d’autres pays de la région, explique le directeur financier de la société.

    Novum, la société d’énergie qui a remporté les derniers appels d’offres publics en présentant la meilleure offre, a reçu l’assurance que tous les paiements seraient effectués en temps voulu pour un total de 5 cargaisons de gazoline et de gasoil pour livraison en décembre. Au cours des dernières 48 heures, BMPAD a effectué un paiement partiel sur les soldes en souffrance, ce qui a incité Novum à autoriser la livraison d’un volume équivalent de gasoil et d’essence. La compagnie s’attend toujours à recevoir plus de 35 millions de dollars de paiements afin de livre 60 000 barils de gazoline et 260 000 barils de gasoil en suspens.

  • La Hausse des Taux d’Intérêt américains: Un Renforcement du Dollar Face à la Gourde

    Avec un taux de chômage pratiquement le plus faible en 50 ans et une croissance économique mesurée en tant que produit intérieur brut (PIB), enregistrant un solide taux de 3,5% au troisième trimestre et désormais en hausse de 3% pour l’ensemble de l’année 2018, la Réserve fédérale américaine (FED) a annoncé, le mercredi 19 Décembre l’augmentation des taux d’intérêt d’un quart de point.

    Sans influence politique, cela représente la quatrième hausse des taux d’intérêt cette année, malgré les objections du président américain.

    Le Congrès a conféré au Federal Reserve Board (conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale) le pouvoir de rechercher un emploi maximum et des prix stables, ce qui signifie que l’inflation devrait être suffisamment basse pour que les gens n’y pensent pas dans leur vie économique. Pour maintenir l’inflation à un niveau raisonnable, la Fed surveille les indicateurs d’inflation tels que l’indice des prix à la consommation et l’indice des prix à la production. Lorsque ces indicateurs commencent à augmenter de plus de 2 à 3% par an, la Fed augmentera ses taux afin de maintenir la hausse des prix sous contrôle.

    En règle générale, des taux d’intérêt plus élevés augmentent la valeur de la monnaie d’un pays et ont tendance à attirer les investissements étrangers, augmentant ainsi la demande et la valeur de la monnaie du pays d’origine. Les décideurs de la Fed ont convenu que leur objectif d’inflation devrait être de 2%. Ce taux d’inflation cible de la Fed signifie un dollar américain plus fort par rapport à la gourde haïtienne, où le taux d’inflation est proche de 15%.




    Bien que les taux d’intérêt puissent influer considérablement sur la valeur de la monnaie et les taux de change, la détermination ultime du taux de change d’une devise à l’autre est le résultat de plusieurs éléments interdépendants qui reflètent la situation financière globale d’un pays par rapport à d’autres. Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré lors d’une conférence de presse que 2018 avait été qualifiée de “meilleure année depuis la récession”. Il a ajouté que la dernière augmentation de taux “était appropriée pour une économie en très bonne santé”. De nouvelles hausses de taux progressives se profilent à l’horizon, la Réserve fédérale américaine prévoyant désormais deux hausses l’an prochain.

    Alors que le moteur économique de la plus grande économie mondiale et le plus important partenaire commercial d’Haïti rugissaient, l’économie Haïtienne était en proie à l’instabilité politique, à la corruption impunie, et à la mauvaise gestion économique qui ont des conséquences graves sur la santé générale de l’économie entraînant une croissance annuelle négligeable du PIB haïtien qui ne doit pas dépasser 1,8% d’ici la fin du trimestre.

  • Hausse alarmante du taux de change : Le taux de change atteindra-t-il 100 gourdes pour un dollar ?

    Depuis qu’Haïti a abandonné le taux de change fixe de cinq gourdes pour un dollar en 1989, la valeur de la gourde Haïtienne n’a cessé de diminuer par rapport au dollar. L’appréciation du dollar rend les importations pour les entreprises haïtiennes plus chères, et cette hausse de prix est répercutée sur les consommateurs.

    Le taux de change s’est toutefois accéléré à la mi-2015, ce qui a entraîné une forte augmentation du coût de la vie. En conséquence, beaucoup se sont demandé ce qui s’était passé.

    Le taux de change a culminé le 4 avril 2017 à 69,40 gourdes haïtiennes pour un dollar américain lorsque la banque centrale est intervenue, et le taux a chuté de 7,34 gourdes avant que la tendance à la hausse ne reprenne.

    À la fin du mois d’octobre, le taux moyen publié par les banques et les agents de change était de 73,69 gourdes pour un dollar, et beaucoup se demandaient si on aurait besoin de 100 gourdes pour un dollar d’ici la fin de l’année.

  • Le taux de change du dollar a atteint un nouveau sommet

    Il y a un peu plus d’un an, après une intervention monétaire substantielle sur le marché des changes par la banque centrale, le greenback a remonté à un niveau record, mettant le taux de change à un niveau plus élevé qu’avant l’injection de plus de 116 millions de dollars américains par la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur le marché. Le taux de change a culminé le 4 avril 2017 à de 69,40 gourdes haïtiennes pour un dollar lorsque les autorités ont utilisé les réserves de change du pays pour arrêter la chute libre de la monnaie haïtienne.

    Le pouvoir d’achat de la gourde haïtienne s’est progressivement détérioré. Après l’intervention de la BRH, le taux de change est tombé à 62,06 avant de commencer à remonter. Le vendredi 14 septembre 2018, le taux de référence de la BRH était de 69,48, soit 8 cents de plus que son sommet de 69,40 en avril 2017.

    La valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes est un instrument important dans la boîte à outils de la BRH, de même qu’un élément crucial pour la mise en place de la politique monétaire. Ainsi, du prix de la nourriture sur les marchés locaux aux taux d’intérêt que vous payez sur vos prêts, les niveaux de change affectent l’ensemble de l’économie. Bien que l’impact des fluctuations d’une monnaie sur une économie soit considérable, la plupart des gens ne prêtent pas une attention particulière aux taux de change. La plupart des transactions économiques se font en gourde. En dehors de certaines entreprises du secteur privé, pour les consommateurs haïtiens typiques, les taux de change ne sont mis en évidence que pour des transactions telles que les envois de fonds, les voyages à l’étranger ou les très gros achats.

    Depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, le système de taux de change flottant a été la norme pour la plupart des économies et les fluctuations monétaires sont une conséquence naturelle de ce régime. Le taux de change d’une devise par rapport à l’autre est influencé par de nombreux facteurs fondamentaux et techniques. Celles-ci comprennent l’offre et la demande relatives des deux devises, la performance économique, les perspectives d’inflation, les différentiels de taux d’intérêt, les flux de capitaux, etc. Ces facteurs étant généralement en perpétuel mouvement, les valeurs monétaires fluctuent d’un moment à l’autre.

    Bien que le problème de l’inflation ne soit pas unique en Haïti et que la crise des devises menace de nombreux pays en développement, il existe des raisons fondamentales pour lesquelles la chute de la valeur de la monnaie en Haïti est différente.

    Le prix le plus important de toute économie est le taux de change du marché libre entre sa monnaie nationale et le dollar américain, la monnaie de réserve mondiale. Au cours de la dernière décennie, les taux d’intérêt étaient bas dans la plupart des économies avancées, en particulier aux États-Unis, ce qui s’est traduit par un accès peu coûteux à l’argent par des investisseurs et des pouvoirs publics. Les capitaux étrangers affluaient dans les pays en développement, les investisseurs essayant de tirer parti des taux d’intérêt plus élevés sur les marchés émergents. Les conditions financières ont maintenant changé et l’économie s’est renforcée dans la plupart des économies avancées, les taux d’intérêt bas n’étant plus nécessaires pour stimuler les économies. En conséquence, les banques centrales, en particulier les réserves fédérales des États-Unis, ont relevé les taux d’intérêt, faisant des États-Unis un marché plus attrayant pour les investisseurs. Le billet vert s’est renforcé, rendant plus coûteux pour les pays ayant des prêts libellés en dollars de rembourser leurs prêts, alors que les devises locales s’affaiblissent par rapport au dollar américain.

    Outre les émissions de prêts libellées en dollars, d’autres pays sont confrontés à d’autres défis qui rendent difficile le maintien de la valeur de leur monnaie. Par exemple, le bolivar vénézuélien s’est effondré en raison des pressions extérieures et de la mauvaise gestion économique. Le pays est confronté à la faiblesse de la demande monétaire et aux déficits budgétaires générés par l’expansion de la masse monétaire du pays. Selon le FMI, le PIB réel devrait baisser d’environ 18% 2018, troisième année consécutive de baisse à deux chiffres du PIB réel, entraînée par une baisse significative de la production pétrolière et des distorsions généralisées au niveau micro, en plus de déséquilibres macroéconomiques importants et de l’effondrement de l’activité économique.

    Le peso argentin a perdu presque la moitié de sa valeur. Le peso argentin a été en chute libre, malgré un programme de soutien de 50 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), les taux d’intérêt ont grimpé à 60% et les interventions agressives du marché ont épuisé les réserves internationales du pays. La crise économique actuelle en Argentine a débuté en mai 2000 lorsque l’Argentine a annoncé des réductions de dépenses de 938 millions de dollars et deux jours plus tard, 20 000 manifestants sont descendus dans la rue contre les austérités.

    Le Soudan et le Soudan du Sud, deux pays submergés par les guerres civiles et l’instabilité politique, ont vu leur monnaie s’effondrer. Par exemple, le Soudan du Sud a enregistré un taux d’inflation moyen de 89,92% en 2018. Selon la Banque mondiale, l’économie du Soudan du Sud se serait contractée de 11% au cours du dernier exercice en raison de conflits, d’une faible production de pétrole et de perturbations de l’agriculture. Alors que le rythme de l’impression de la monnaie a ralenti ces derniers mois, entraînant une décélération de la hausse de l’indice des prix à la consommation, l’inflation devrait rester à trois chiffres au cours des prochaines années.

    Selon les données du FMI d’avril, les hausses de prix au Soudan ont été les troisièmes plus rapides au monde ces derniers mois. Derrière son voisin, le Soudan du Sud et le Venezuela, pays riche en pétrole, l’inflation soudanaise a atteint 63,87% en glissement annuel en juin, contre 60,93% en mai. Le financement extérieur reste faible et l’inflation continue et constitue un problème au Soudan alors que les États-Unis ont levé les sanctions de 20 ans et mis fin à l’embargo économique du pays. Le gouvernement cherche à atteindre un taux d’inflation moyen de 19,5% d’ici la fin de l’exercice 2018, contre 34,1% en 2017. Sur la base des conclusions préliminaires de la mission du FMI en 2017, les autorités sont encouragées à accélérer les réformes visant à restaurer stabilité macroéconomique. En 2018, le gouvernement soudanais a promis un budget comprenant plusieurs mesures d’austérité, notamment une réduction des subventions à l’énergie qui ont conduit à des manifestations. Dans le but d’atteindre un taux d’inflation moyen de 19,5% à la fin de l’exercice 2018, les autorités soudanaises ont procédé à deux dévaluations importantes de la livre soudanaise et imposé des restrictions sur les dépôts en dollars pour restreindre l’activité du marché noir.

    De nombreux pays du monde luttent pour maîtriser leurs inflations, et nombre d’entre eux sont confrontés à des valeurs monétaires en baisse. En Haïti, la balance commerciale a été un contributeur majeur à la gourde en baisse. En 2008, le déficit commercial en Haïti est en moyenne de 195,68 millions USD par mois.

    En outre, les États-Unis, le partenaire commercial le plus important d’Haïti pour les exportations et les importations, ont renforcé leur taux d’intérêt. En juin 2018, la Réserve fédérale américaine avait voté en faveur d’une hausse de 0,25% de son taux directeur, citant une forte expansion économique et des gains d’emplois qui portaient le taux directeur à 1,75% -2%, le plus haut niveau depuis 2008. Les responsables ont prévu qu’ils continueraient à relever lentement un taux d’intérêt à court terme. Le président de la Réserve fédérale, Jérôme H. Powell, a indiqué que la Fed prévoyait de poursuivre ses efforts pour normaliser les taux d’intérêt historiquement bas pour lutter contre la Grande Récession.

    Le dollar étant la monnaie de réserve du monde et acceptée pour le commerce dans le monde entier, la force relative de l’économie américaine détermine sa valeur. Selon Bloomberg, les indicateurs montrent que l’économie américaine est aussi performante qu’à tout moment depuis le milieu des années 2000 – et peut-être même depuis la fin des années 90. L’économie américaine a progressé à un taux annuel de 4,1% au deuxième trimestre de 2018. Les taux d’intérêt élevés contribuent à promouvoir une monnaie forte. Les analystes estiment que les taux plus élevés ont également contribué aux turbulences sur certains marchés émergents. Alors que la Fed continue à augmenter ses taux et que les perspectives de hausse des taux devraient se poursuivre, le dollar américain reçoit davantage de soutien. En fin de compte, cela signifie un plus grand pouvoir d’achat avec le billet vert par rapport aux autres devises, y compris la gourde haïtienne. Bien que l’intervention de BRH sur le marché en mai 2017 ait contribué à faire baisser les taux de change, en raison d’autres facteurs fondamentaux affectant les valeurs monétaires, les interventions ne constituent qu’une solution à court terme à un problème à long terme.

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  • Inflation

    L’inflation est l’une des conditions économiques qui peuvent faire peur aux consommateurs, aux commerçants et aux fonctionnaires. Cela dépend de ce qui se passe à l’époque dans l’économie, dans les rues de Port-au-Prince, dans les banques et dans les capitales financières du monde entier.

    L’inflation est définie comme une augmentation soutenue du niveau général des prix des biens et des services dans un pays et se mesure en pourcentage annuel. Dans des conditions d’inflation, les prix des choses augmentent avec le temps. En d’autres termes, à mesure que l’inflation augmente, chaque gourde que vous possédez achète un pourcentage plus faible d’un bien ou d’un service. Lorsque les prix montent, et alternativement lorsque la valeur de l’argent diminue, il y a inflation.

    De nombreux économistes préfèrent une inflation modérée pour que l’économie reste souple et active, mais une inflation trop forte empêche les consommateurs de faire des achats parce que les prix sont prohibitifs. Quand il y a trop d’inflation, le niveau de vie baisse, ce qui nuit particulièrement aux pauvres. L’inflation, c’est quand vous payez 15 000 gourdes pour l’appartement de 10 000 que vous vouliez louer pour 5000 gourdes avant de commencer à économiser de l’argent pour l’acquérir.

    Haiti Inflation

    La valeur d’une monnaie (ou la gourde haïtienne) est exprimée en termes de pouvoir d’achat, c’est-à-dire la quantité de biens réels ou tangibles ou de services réels que l’argent peut acheter à un moment donné. Lorsque l’inflation augmente, le pouvoir d’achat de l’argent diminue. Par exemple, si le taux d’inflation est de 10% par an, en théorie, une miche de pain de 60 gourdes coûtera 66 gourdes dans une année.

    Après l’inflation, votre gourde n’achètera pas autant de choses que par le passé. C’est pourquoi une bouteille de boisson gazeuse n’a coûté qu’une gourde dans les années 90 — le prix a augmenté ou, d’un point de vue différent, la valeur de la gourde a diminué.

    Basé sur des données de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), le taux d’inflation en Haïti est passé de 24,60 % en novembre 2021 à 24,70 % en décembre. Le taux s’est établi en moyenne à 13 % entre 2003 et 2021, atteignant un record historique de 38,40 % en septembre 2003, et un record de -4,70 % en septembre 2009.

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  • Cartes de crédit : Mise en vigueur de la circulaire 101-3

    spot audio circulaire 101-3

    Conformément à l’alinéa 5 de l’article 83 de la loi du 14 mai 2012 sur les banques et autres institutions financières, la Banque de la République d’Haïti, a publié le 11 août 2017, une circulaire qui fixe les modalités de facturation des opérations effectuées à partir des cartes de crédit.

    A compter du 1er décembre 2017, la BRH exige que les cartes de crédit émises en Haïti soient réglées exclusivement en gourdes quel que soit le lieu où l’opération a été effectuée. Autrement dit, que l’opération ait été effectuée en Haïti ou à l’étranger, la facturation doit être libellée en gourdes.

    Les banques et les sociétés de cartes de crédit ont jusqu’au 31 mars 2018 pour convertir en gourdes, au taux de référence de la BRH, le solde en devises étrangères figurant sur les états de compte de leurs clients. De ce fait, Elles sont tenues de s’assurer que les commerçants et professionnels affiliés respectent strictement les dispositions de la circulaire 101-3 de la BRH.

    Pour l’édification et la protection des consommateurs, les banques et les sociétés de cartes de crédit sont obligées d’afficher le taux de référence de façon visible a deux points au moins de chacune de leurs succursales.

    En cas de non-respect de ces règlements, des sanctions seront prises contre les institutions visées par ladite circulaire.

    La BRH compte déjà sur la collaboration de tous dans la mise en application de ces dispositions.

    Aplikasyon sikilè 101-3

    spot audio sikilè 101-3

    Pou respekte alineya 5, atik 83 lwa 14 me 2012 la sou bank ak lot enstitisyon ki nan zafè finans, Bank Santral pibliye nan dat 11 dawout 2017 la yon sikilè ki fikse koman e kijan faktirasyon avèk kat kredi a ap fèt.

    Konsa, apati premye desanm 2017 la, Bank                                                    Santral egzije pou tout kat kredi ki fèt Ayiti regle selman an goud, kelkeswa kote operasyon an fèt. Kidonk, kit operasyon an fèt an Ayiti, kit Ii fèt aletranje, yo dwe afiche (oubyen mete) faktirasyon an an goud.

    Bank ak tout lot enstitisyon ki bay kat kredi yo genyen limit 31 mas 2018 la pou mete an goud lajan ki sou kont kliyan yo ki nan deviz etranje. Sa ap fèt selon to referans BRH la. Nan sans sa a, yo dwe aranje yo kou mèt janjak pou komesan ak pwofesyonèl ki konsène yo respekte sa ki di nan sikilè 101-3 BRH la.

    Bank ak tout lot enstitisyon ki bay kat kredi yo dwe afiche to referans Ian pou pi piti de (2) kote nan chak sikisal yo genyen. To referans Ian dwe kole yon kote ki byen vizib, yon mannyè pou enfòme epi pwoteje konsomatè yo. Genyen sanksyon ki rezève pou tout enstitisyon ki pa respekte sikilè sa.

    BRH gentan konte sou kolaborasyon nou tout pou aplike dispozisyon sila yo.