Category: Politique économique

  • L’État utilise des gangs armés pour chasser les paysans de leurs terres

    Plusieurs groupes d’agriculteurs et organisations dénoncent les violents accaparements de terres en cours dans le nord et le nord-est d’Haïti. Les autorités étatiques soutenues par la communauté internationale et le secteur privé utilisent de plus en plus des gangs armés pour terroriser les gens afin d’obtenir ce qu’ils veulent.

    Les dernières victimes sont des agriculteurs des régions du pays où le sol est le plus fertile et riche en minéraux souterrains, notamment Papaye (Plateau central), Saint-Michel de l’Attalaye, Piatre/Montrouis (Artibonite), Limonade (Nord), Prévoyance et Pitobert (Nord-Est).

    Depuis des années, l’État haïtien met en œuvre des politiques favorisant quelques familles influentes du secteur privé, des politiciens corrompus et des étrangers au détriment du peuple. Ces politiques ont déplacé les paysans de leurs terres et détruit la production alimentaire locale et les industries domestiques.

    Les autorités de l’administration d’Ariel utilisent des bandes armées pour chasser les familles paysannes, puis s’emparent de leurs terres. Pendant ce temps, Haïti, qui était autrefois autosuffisant en cultivant sa propre nourriture, dépend de plus en plus des importations et de l’aide étrangère pour survivre. Aujourd’hui, près de la moitié de la population est confrontée à la faim.

    Déclaration conjointe des organisations paysannes et civiles sur cette question.

  • Facilité à faire des affaires: Haiti au 179e rang sur 190

    Avec un score de 40,7 sur 100, Haïti est classée 179 sur 190 dans le rapport Doing Business 2020. L’année dernière, elle s’était classée au 182e rang, ce qui signifie qu’elle a gagné deux places. Le rapport Doing Business 2020 analyse les réglementations de 190 économies dans 12 domaines afin d’évaluer le climat des affaires à travers le monde. Dix de ces indicateurs ont été utilisés pour estimer le score de facilité à faire des affaires cette année.

    Depuis sa création en 2003, les rapports annuels de Doing Business examinent les réglementations qui renforcent l’activité des entreprises et celles qui la contraignent. Il classe les pays en fonction de conditions pour que les entreprises démarrent et fonctionnent. Les gouvernements du monde entier se sont inspirés de ces études pour entreprendre des réformes visant à améliorer le climat des affaires, en mettant l’accent sur une croissance économique durable.

    Le classement d’Haïti s’est détérioré au fil des ans. La meilleure année d’Haïti était en 2009 quand le pays s’est classé 151ème. Ce type de classement est vital pour l’image du pays qui souffre d’une trop grande quantité d’obstacles dans la conduite des affaires.

    Alors que Haïti a obtenu un crédit pour l’amélioration de l’accès à l’information sur le crédit en élargissant la couverture du bureau de crédit, il se situait moins bien dans le Rapport sur la facilité à faire des affaires, en grande partie à cause de la difficulté accrue à créer une entreprise. Cela inclut les procédures, les délais, les coûts et le capital minimum versé pour créer une société.

    A l’invitation de la Commission Economie, Finances et Budget de la Chambre des Députés, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Pierre Marie DU MÉNY, avait déposé, le mardi 2 mai 2017, plusieurs projets de loi sur les affaires visant à faciliter et moderniser le développement et le fonctionnement des entreprises, en augmentant leur capacité de production et en garantissant protection des investisseurs et du créancier.

    Outre les réformes économiques visant à rendre Haïti plus compétitive en termes de facilité des affaires, la stabilité politique est importante pour renforcer les institutions chargées de mener à bien les réformes.

    Doing Business couvre les domaines clés qui affectent l’environnement des entreprises. Entre autres, celles-ci incluent des facteurs clés tels que la création d’entreprise, la gestion des permis, l’accès à l’électricité, le crédit, l’exécution des contrats et le commerce transfrontalier.

    La Nouvelle-Zélande arrive en tête de la liste des 190 pays où il est facile à faire des affaires, suivie de Singapour, de Hong Kong, du Danemark et de la République de la Corée. Les États-Unis se classent au sixième rang, gagnant deux places, et la Chine était particulièrement dynamique sautant à la 31ème place à partir de la 46ème par rapport à l’année dernière. La République dominicaine, pays voisin d’Haïti, occupe le 115e rang, perdant 13 places. Haïti enregistre un score de 40,7, bien inférieur à celui de ses pairs dans la catégorie des pays à faible revenu (47,7% en moyenne).

    Les trois choses qui se démarquent cette année sont les suivantes :

    1. Dans le monde entier, 115 économies ont facilité les affaires.

    2. Les économies ayant connu l’amélioration la plus notable dans Doing Business 2020 sont l’Arabie saoudite, la Jordanie, le Togo, Bahreïn, le Tadjikistan, le Pakistan, le Koweït, la Chine, l’Inde et le Nigéria.

    3. Plusieurs des économies les moins bien classées se réforment activement pour créer un meilleur climat des affaires. Selon le rapport, le Togo représente une lueur d’espoir en Afrique subsaharienne. L’Afrique subsaharienne reste l’une des régions les moins performantes sur le plan de la facilité à faire des affaires avec un score moyen de 51,8.

    Le rapport suggère que les économies de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine et des Caraïbes restent à la traîne en termes de réformes. Seules deux économies d’Afrique subsaharienne, le Rwanda (38 ème) et le Togo (97ème) se classent parmi les 50 premières pour la facilité de faire des affaires; aucune économie d’Amérique latine ne se classe dans ce groupe.

    Classement sur les paramètres de Doing Business

    Paramètres 2018 2019 2020
    Création
    d’entreprise
    189 180 189
    L’octroi
    de permis de construire
    177 142 179
    Accès à
    l’électricité
    138 181 147
    Enregistrement
    des actifs
    180 178 182
    Accès au
    crédit
    177 188 144
    Protection
    des actionnaires minoritaires
    188 147 183
    Paiement
    des taxes et impôts
    147 86 149
    Transactions
    transfrontalières
    77 124 85
    L’exécution
    des contrats
    125 168 127
    Règlement
    de l’insolvabilité
    168 0 168
  • Pourquoi pousser le tourisme en Haïti malgré les instabilités constantes?

    Le tourisme constitue un levier efficace pouvant stimuler la croissance et résorber le taux du chômage. Il s’impose comme un secteur à haut potentiel, un véritable gisement de richesses et l’une des seules possibilités viables de diversification économique pour les pays en voie de développement en particulier.

    Au niveau macroéconomique, la part du tourisme dans le PIB mondial est de l’ordre de 10% et sa contribution directe toujours dans le PIB mondial est de 3,1%. ( Organisation Mondiale du Tourisme 2017).

    De par son caractère transversal, le tourisme crée des effets multiplicateurs et des effets d’entrainement substantiel sur d’autres secteurs dans la mesure où il favorise l’émergence d’autres industries en soutenant le développement des industries locales, et il transforme les structures économiques et sociales pouvant élargir la base de l’essor économique en stimulant la production intérieure.

    Malgré toutes ces potentialités, c’est un secteur d’activité très fragile dans la mesure où les recettes touristiques sont affectées négativement au moindre problème lié à l’insécurité, l’insalubrité ou encore les troubles socio-politiques.

    Par rapport à cela, l’on peut se demander pourquoi soutenir un tel secteur dans un pays comme Haïti où les crises, les instabilités  sont récurrentes, résurgentes voire constantes ?

    Telle est l’épineuse question à laquelle on veut tenter d’apporter quelques éléments d’explication à travers ce papier.

    Haïti faisait partie des premières destinations touristiques de la caraïbe dans les années 50 notamment avec les vagues de croisières d’hiver.  Cela lui a valu le surnom de la perle des Antilles.

    En 1951, plus 10788 touristes ont visité le pays. 4 ans plus tard, ce nombre passait à 24 831.

    Durant les années 60 et 70, le pays figurait parmi les destinations les plus prisées de ladite région.

    Plus tard, soit dans les années 1972, le pays a reçu un total de 67625 touristes.

    En 8 ans soit de 1951 à 1959, le nombre de touristes de séjour a été multiplié par plus de 8 selon Paul Moral. Le pays offrait à ses visiteurs ses produits de tous genres mais aussi les éléments qui lui sont propres.

    Vers les années 1979, Haïti excédait les 300000 touristes selon Sarrasin & Renaud 2014.

    Plus près de nous, 2012 a été une année durant laquelle plusieurs initiatives ont été prises en faveur de l’émancipation de ce secteur notamment au niveau de l’aménagement de certains sites et le choix de zones de développement touristiques.

    Cependant, ce secteur a connu des périodes marquées par des soubresauts sporadiques, des récessions, des crises et des instabilités politiques qui sont de véritables nuisance à son environnement. Des éléments qui constituent également le cadre d’analyse objectif des investisseurs étrangers. Ce qui traduit l’instabilité n’inspire pas confiance et la politique ne devrait pas servir d’entrave au développement de ce secteur.

    Car, les stabilités politique et économique constituent les matières premières essentielles à la croissance des déplacements touristiques

    De surcroît, la stabilité politique est généralement associée à la légitimité du pouvoir des gouvernements ( Lemco, 1991 ; Weber, 1995) marquée par des foyers d’instabilité politique et économique.

    Certaines destinations profitent de l’instabilité et de l’insécurité associées à d’autres destinations.

    Ainsi, l’image d’une destination – qui découle de représentations et d’interprétations subjectives – conduit-elle à créer des impressions de stabilité ou d’instabilité très fragiles et facilement interchangeables.

    Le tourisme a donc grandement besoin d’une stabilité qui résulterait d’une perception dont les médias sont les principaux vecteurs. La perception du risque dépend donc en grande partie de la couverture médiatique d’un évènement ou d’un phénomène se produisant dans un pays donné (le cas du Mexique en 2014). D’où  la question des institutions.

    La Thaïlande offre à ce titre un exemple intéressant également. Ce pays de l’Asie du Sud-Est considéré comme un pays phare de cette région depuis moult années a fait l’objet de changements fréquents bde gouvernements notamment par l’intervention des militaires. Dans la mesure où ces changements se sont réalisés en apparence sans heurts et sans violence, la perception de stabilité du régime a été maintenue dans l’esprit des visiteurs de sorte que l’industrie du tourisme a continué à croître ( Hall et O’Sullivan, 1996). Cette situation montre que les représentations de la stabilité et de l’instabilité politiques constituent des caractéristiques fondamentales d’une destination touristique, dont l’importance dépasse souvent celle des attraits naturels et culturels. 

    Donc, Les destinations et les activités touristiques sont vulnérables, elles sont réactives a toute perturbation de leur système et de leur cadre de fonctionnement et la capacité des territoires à attirer les touristes est évidemment impactée par l’instabilité politique.

    D’autre part, L’insécurité est l’un des facteurs de recul du tourisme mondial. Car les touristes sont sensibles au risque sécuritaire. Depuis un certain temps, la violence et la criminalité sont des caractéristiques très préoccupantes en Amérique latine.

    Au niveau de la Caraïbe, malgré une diminution des homicides qui avoisine les 35% en

    2009 et 2012, la Jamaïque détient toujours un des taux les plus élevés des Amériques. Le nombre d’homicides enregistrés entre janvier et juin a augmenté de 19% par rapport à celui relevé au cours du même période en 2016, selon les statistiques de la Police.

    En janvier et mars, la commission d’enquête indépendante (INDECOM), mécanisme de surveillance de la police, a reçu 73 nouvelles plaintes pour des agressions et recense 42 homicides commis par des responsables de l’application des lois. Pendant l’année, 168 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre, contre 111 en 2016.

    La Jamaïque, qui compte quelque 2,7 millions d’habitants, à l’un des taux de criminalité les plus élevés au monde avec 43 meurtres pour 100.000 habitants en 2015. Elle a déclaré l’état d’urgence dans la seconde ville de l’ile Montego Bay, une cite touristique de 200.000 habitants ou 335 meurtres ont été commis en 2017, ce qui a poussé les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni à mettre en garde leurs ressortissants.

    En début d’année 2018, les autorités touristiques locales jamaïcaines ont en leur lot d’inquiétudes face aux problèmes de sécurités qui ont eu lieu dans la paroisse de St. James.

    Malgré cela, La Jamaïque reste une des destinations les plus connues des Caraïbes. Ce pays a vu son affluence touristique augmenter de 5,4% pour le premier trimestre de 2018. Dans l’ensemble, le nombre de voyageurs en escale a augmenté de 5,9% et les croisières de 4,8% par rapport à la même période l’an dernier correspondant respectivement à 1,25 million et à 1 million d’arrivée. Une augmentation d’une année à l’autre de plus de 100 000 visiteurs.

    En effet, les initiatives de plusieurs agences de développement telles que le PNUD, le FMI ayant contribué à la mise en place du DSRP ( Document stratégique de réduction de la pauvreté)  dans pas mal de pays pauvres ont également porté sur le progrès touristique comme facteur pouvant entraîner la croissance des pays en développement compte tenu de la disponibilité d’une main d’œuvre à bon marché inemployée, de services à faibles coûts de cadre naturels et culturels.

    Par son poids économique et les recettes qu’il génère, ce secteur représente une opportunité pour les PMA qui, avec le tourisme de masse, pourraient devenir des destinations prisées.

    Tout compte fait, malgré certains défis liés aux instabilités politiques, à la faiblesse institutionnelle, Haïti représente un vivier en matière de potentialités touristiques. Le pays reste une destination très courtisée notamment dans la région caribéenne.

    Toutefois, dans le contexte actuel, il importe de :

    Dynamiser l’écosystème touristique Haïtien en promouvant des idées innovantes adaptées à la réalité du XXIème siècle.

    Repositionner Haïti comme destination touristique dans la région en capitalisant sur les acquis des dernières années

    Répondre enfin aux principaux défis dudit secteur touristique dont l’instabilité constitue l’un des plus majeurs

    De fait, La quête du développement en Haïti, moyennant le tourisme, ne peut compter que sur des interventions publiques urgentes en partenariat des autres acteurs concernés et une participation intégrée de la population dans le secteur permettant de redéfinir les priorités d’Haïti en matière touristique durable.

    En définitive, les stratégies  pour juguler l’instabilité politique et empêcher que le tourisme broie du noir en Haïti passent ,entre autres , par l’établissement et la mise en oeuvre de véritables politiques publiques visant l’amélioration des cadres et des conditions de vies de la population.

    Auteur : Obed Blacker DORVILUS, étudiant finissant en Économie quantitative appliquée option planification au CTPEA

  • Les principales exportations d’Haïti

    Haïti a exporté pour 980 millions de dollars de biens et services en 2017, en baisse de plus de 5% par rapport à 1,04 milliard de dollars l’année précédente. Entre janvier et juin de cette année, Haïti a exporté pour 493 millions de dollars de marchandises.

    Le président Jovenel Moise a constamment réclamé une augmentation de la production locale, en particulier de la production agricole, dans le but de réduire le déficit commercial, qui est passé de 2,15 milliards de dollars en 2016 à 2,67 milliards de dollars en 2017.

    Le ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr. Pierre Marie DU MENY, a déposé en mai 2017 plusieurs projets de loi sur les entreprises et les taxes accordant des incitations générales et spécifiques aux secteurs et activités éligibles afin d’attirer les investisseurs pour stimuler la production nationale. Cependant, Haïti est l’un des pires endroits au monde pour faire des affaires. En 2018, les rapports Doing Business a classé Haïti au 181ème rang sur 190 pays.

    Voici un aperçu des exportations d’Haïti. Tous les chiffres sont basés sur les données de la Banque de la République d’Haïti pour 2017.

    Exportations d’Haïti en 2017

    Exportations d'Haïti en 2017 (Haiti's exports in 2017)

    Les produits manufacturés ont été les principaux produits exportés par Haïti l’an dernier, représentant plus des trois quarts des exportations totales du pays. Cette catégorie comprend les textiles, le raffinage du sucre, la minoterie, le ciment, l’assemblage léger utilisant des pièces importées.

    Les huiles essentielles sont le deuxième produit exporté. Parmi les autres produits de base figurent les déchets métalliques et plastiques, les mangues, le café et le cacao.

    Principales destinations d’exportation d’Haïti

    En pourcentage des exportations totales

    Principales destinations d'exportation d'Haiti (Haiti' Top export destinations)

    Et où sont expédiés les produits Haïtiens à l’étranger ? Les États-Unis ont représenté le plus grand pourcentage des exportations d’Haïti à 85%. La République dominicaine a suivi avec 4%, suivie du Canada (3%) et du Mexique (2%). La Belgique et le Royaume-Uni complètent le top 6 avec 1% chacun.

  • La Chine et Taiwan utilisent la diplomatie du dollar pour acheter la loyauté dans les Caraïbes et en Amérique latine

    La Chine et Taiwan utilisent la diplomatie du dollar pour acheter la loyauté dans les Caraïbes et en Amérique latine

    Le 28 mai, le président haïtien Jovenel Moïse a effectué sa première visite officielle à Taïwan qui a accepté de fournir 150 millions de dollars d’aide à Haïti. Cela reflète la diplomatie du dollar que Taiwan et la Chine utilisent pour obtenir une reconnaissance officielle dans presque tous les pays des Caraïbes et d’Amérique centrale.

    Ayant des relations diplomatiques avec seulement 18 pays, Taiwan accueille l’alliance d’Haïti. Après que le pays voisin a changé les relations diplomatiques de Taïwan à la Chine, Haïtien réaffirme ses liens de 62 ans avec Taïwan. Selon un communiqué conjoint signé par le président Jovenel Moïse et le dirigeant taïwanais Tsai Ing-wen, les deux pays s’engagent à poursuivre leur coopération mutuelle dans un nouveau partenariat et à poursuivre les négociations sur les nouvelles conditions de coopération entre Haïti et Taïwan. Avant cette visite, Taiwan avait annoncé qu’elle accordait à Haïti un prêt à faible taux d’intérêt de 150 millions de dollars pour moderniser les réseaux électriques du pays. Haïti avait espéré jusqu’à 1 milliard de dollars de prêts, et des milliards de dollars d’investissements de la part des propriétaires d’entreprises de Taïwan pour soutenir la création d’emplois dans le pays.

    Le porte-parole du ministère taïwanais des Affaires étrangères, Andrew Lee, a déclaré : « Cela offre une situation gagnant-gagnant pour aider un allié diplomatique avec un important projet de développement d’infrastructures et crée également des opportunités d’affaires à l’étranger pour les entreprises taïwanaises. »

    Taïwan a apporté une aide fiable au cours des deux décennies précédentes, même dans les années où Haïti était considéré comme un État voyou et où les aides occidentales ont pratiquement disparu. Taipei a accordé des subventions et des prêts de l’ordre de 50 millions de dollars tous les deux ou trois ans. Les dons les plus visibles ont été des flottes de véhicules arborant le drapeau Taïwanais, y compris des ambulances, des voitures de police et des motocyclettes, des camions à ordures et à benne basculante, en partie en réponse à l’intérêt de la Chine pour Haïti.

    La Chine et Taïwan ont tous deux utilisé la diplomatie du dollar pour tenter d’obtenir la reconnaissance officielle des nations économiquement fragiles des Caraïbes et de l’Amérique centrale. Les États les plus susceptibles de changer de lien diplomatique sont ceux dans lesquels les gouvernements sont confrontés à de graves difficultés économiques ou à une défaite politique, et où il est probable que le soutien financier augmentera substantiellement à la suite du changement de reconnaissance.

    Parmi d’autres, voici quelques cas où la Chine ou Taiwan ont entamé le processus d’utilisation de la diplomatie du dollar pour tenter d’obtenir la reconnaissance officielle d’un pays.

    La Chine a soigneusement ciblé les techniques d’assistance économique pour reprendre les relations avec les Bahamas en 1997, lorsque Hutchison Whampoa, basée à Hong Kong, a contribué 175 millions de dollars à la construction d’un immense centre de transbordement à Freeport.

    Un autre exemple de l’utilisation de la diplomatie du dollar dans la région concerne le Costa Rica, un partisan de longue date a coupé les liens avec son partenaire (Taiwan) de 60 ans, pour établir des relations avec la Chine en 2006. Des documents judiciaires ont révélé que la Chine avait accepté d’acheter 300 millions de dollars d’obligations du Costa Rica, un prêt non remboursable en échange de la fermeture de l’ambassade du Costa Rica à Taïwan. China Harbour Engineering Company (CHEC) avait l’intention d’investir des capitaux importants au Costa Rica pour l’expansion des infrastructures telles que les routes et le réaménagement de la capitale. Entre autres, la Chine avait également accepté d’accorder une aide de 130 millions de dollars et de fournir chaque année 20 bourses d’études à des Costariciens désireux d’étudier en Chine. Le ministre taïwanais des Affaires étrangères, James Huang, a déclaré que Taïwan n’avait pas mené une bataille d’offres sur le Costa Rica.

    Peu de temps après la décision du Costa Rica, le Panama et le Honduras ont déclaré qu’ils maintiendraient des relations diplomatiques avec Taiwan et des liens commerciaux avec la Chine. Le Paraguay était solidement derrière Taiwan, qui a financé la construction de l’édifice de la législature du pays et un projet de logement pour les pauvres d’une valeur de 20 millions de dollars. La République dominicaine s’est engagée à maintenir ses relations avec Taiwan au moins jusqu’en 2008, mais elle a quadruplé ses échanges commerciaux avec la Chine au cours des trois dernières années.

    En 2004, le Premier ministre Roosevelt Skerrit de la Dominique a demandé que la représentation de Taïwan du consulat au statut d’ambassade et 58 millions de dollars US dans divers programmes d’aide. Lorsque la réponse des responsables taïwanais sont apparues ambiguës, Roosevelt s’est rendu en Chine et a signé un communiqué commun sur l’établissement de liens avec Pékin. La Dominique a reçu des dons totalisant plus de 120 millions de dollars EU sur une période de six ans.

    En 2004, l’ouragan Ivan a dévasté la Grenade. Le gouvernement du pays a sollicité l’aide de Taiwan, mais n’a pas été satisfait par la réponse de Taipei. En conséquence, St. George a établi des relations diplomatiques avec Pékin. La Chine a accepté de dépenser 40 millions de dollars pour réparer le stade de l’île précédemment financé par Taiwan et a promis de fournir à la Grenade un programme de construction de 100 millions de dollars.

    En octobre dernier, Taiwan a fait don de 30 millions de dollars d’équipement militaire à la République dominicaine. Le 1er mai, les autorités chinoises et le gouvernement dominicain ont signé un communiqué conjoint annonçant l’établissement de liens et l’abandon des relations avec Taiwan. La Chine a offert à la République dominicaine des prêts et des investissements d’une valeur de 3,1 milliards de dollars pour l’amener à changer d’allégeance, sans conditions préalables économiques. Taipei a réagi avec colère au mouvement accusant la Chine d’utiliser la « Diplomatie du dollar » avec son ancien allié.

    Ci-dessus, une liste partielle de la diplomatie du dollar en action. Ci-dessous, les dates de reconnaissance diplomatique officielle.

    Dates de reconnaissance diplomatique officielle des pays des Caraïbes et d’Amérique centrale.
    Pays régionaux : Dates de reconnaissance :
    ROC/Taiwan PRC/Chine
    Antigua et Barbuda n/a 1983‐présent
    Bahamas 1989‐1997 1973‐1989, 1997‐présent
    Barbade n/a 1977‐présent
    Bélize 1989‐présent 1987‐1989
    Costa Rica 1944‐2007 2007‐présent
    Dominique 1983‐2004 1978‐1983, 2004‐présent
    République Dominicaine 1940‐2018 2018-présent
    Le Salvador 1954‐présent n/a
    Grenade 1989‐2005 1985‐1989, 2005‐présent
    Guatemala 1933‐présent n/a
    Haïti 1956‐présent n/a
    Honduras 1944‐présent n/a
    Nicaragua 1960‐1985, 1990‐présent 1985‐1990
    Panama 1922‐présent n/a
    St Kitts et Nevis 1983‐présent n/a
    Sainte Lucie 1984‐1987, 2007‐présent 1987‐2007
    St Vincent et les Grenadines 1981‐présent n/a
    Trinidad et Tobago n/a 1974‐présent
    Sources : ministère des Affaires étrangères, République populaire de Chine et ministère des Affaires étrangères, République de Chine (Taiwan)

  • Propriété intellectuelle dans la réduction de la pauvreté en Haiti

    Propriété intellectuelle dans la réduction de la pauvreté en Haiti

    Le Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI), en coopération avec l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), organise, à l’hôtel Marriott, un forum national de deux jours sur la propriété intellectuelle. Cette activité, qui a débuté ce mercredi, a pour objectif de définir le rôle stratégique de la propriété intellectuelle dans l’élaboration des politiques publiques et le développement économique, technologique, social et culturel d’Haïti.

    Dans ces propos de circonstances, la conseillère de l’OMPI pour les pays moins avancés, Madame Olgatte ABDOU, a fait savoir que l’intégration des pays moins avancés dans l’économie mondiale du savoir est l’une des priorités de l’Organisation Mondiale de la propriété Intellectuelle. En ces termes, L’OMPI se réjouit de cette initiative prise par le gouvernement haïtien qui cherche à élaborer des stratégies appropriées en vue d’intégrer la propriété intellectuelle dans ses politiques publiques de développement.

    Monsieur Daniel DENIS, Directeur Général du Ministère du Commerce et de l’Industrie a, quant à lui, remercié les participants qui ont répondu à l’invitation et les assure que le MCI mettra tout en œuvre pour traduire en mesures concrètes les décisions qui émaneront de ces audiences nationales.

    Selon le Directeur Général, ces mesures permettront d’améliorer le cadre légal de développement de la propriété intellectuelle et industrielle d’Haïti; de sensibiliser toutes les instances concernées et d’inciter à l’innovation; d’intégrer cette filière innovante dans le cursus des écoles professionnelles et des universités; de sensibiliser les MPME à protéger leurs créations; de mettre en valeur les indications géographiques et les appellations d’origine sur tout le territoire national; de sensibiliser les promoteurs d’arts, les créateurs littéraires sur l’importance d’enregistrer leurs œuvres; et enfin de sensibiliser les parlementaires sur l’importance de ratifier les traités internationaux auxquels adhèrent Haïti et de promulguer des lois nationales relevant de la matière.

    Les thèmes qui seront, entre autres, débattus au cours de ce forum sont: la coopération technique de l’OMPI en faveur des pays les moins avancés (PMA); le rôle de la propriété intellectuelle dans la réduction de la pauvreté, la promotion du développement et la création de richesse; le cadre juridique et institutionnel de la propriété en Haïti ; l’importance du partenariat entre les universités , les instituts de recherche et de développement et les secteurs public/privé pour la gestion et la promotion et la commercialisation des actifs de la propriété intellectuelle; les savoirs traditionnels, les ressources génétiques et les expressions culturelles traditionnelles: la source de promotion et valorisation des produits locaux; la propriété intellectuelle et les questions publiques ; l’utilisation de la propriété intellectuelle pour la promotion de l’innovation et la compétivité des entreprises dans l’économie numérique; la facilitation d’accès aux informations scientifiques et techniques; l’intégration de la propriété intellectuelle dans les politiques de développement; et le rôle et la contribution de la gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins dans la promotion des industries créatives en Haïti : responsabilités des titulaires de droits.

  • Forum sur la Compétitivité et l’Investissement

    Forum sur la Compétitivité et l’Investissement

    Port-au-Prince, le 20 septembre 2017 — Organisé sous le leadership du chef de l’État, Son Excellence Monsieur Jovenel Moïse, le Forum sur la Compétitivité et l’Investissement (FCI) a été officiellement lancé par le Premier ministre, Jack Guy Lafontant, le mercredi 20 septembre 2017, au Centre de Convention de la Banque de la République d’Haïti en présence de nombreux membres du secteur privé des affaires.

    Le chef du gouvernement a profité de ce grand rendez-vous économique, pour appeler tous les acteurs à contribuer, à travers des engagements concrets, au développement socio-économique du pays. Des engagements devant permettre d’améliorer, notamment le cadre des affaires et d’assurer la stabilité nécessaire pour attirer de nouveaux investissements.

    Le Premier ministre Jack Guy Lafontant, soulignant également les problèmes qui affectent le système haïtien des affaires, s’est dit prêt à collaborer avec tous les acteurs pour supporter les efforts en vue de relancer définitivement l’économie du pays. Aussi s’est-il dit déterminé à instaurer un dialogue public-privé, lequel constitue un processus incontournable dans la perspective d’apporter des solutions efficaces et concertées aux problèmes de la population.

    « Une collaboration franche et sincère pour apporter plus de service à la population, tout en relançant la croissance à travers la dynamisation des secteurs porteurs de l’économie comme l’agriculture, l’industrie de construction », ont été parmi les autres priorités de l’administration du Président Jovenel Moïse, abordées, à ce forum, par le Premier ministre Lafontant qui a aussi fait le point sur des lois soumises au parlement pour améliorer le cadre juridique des affaires et pour rendre l’Économie haïtienne plus attractive et plus compétitive.

    Intervenant également à ce forum, la Directrice générale du Centre de Facilitation des Investissements (CFI), Mme Tessa Jacques, a mis l’emphase sur les objectifs fixés dans le cadre de cette activité appelée à jouer un rôle fondamental dans la redynamisation et la compétitivité de l’économie haïtienne. Il s’agira, pour les acteurs, dans un premier temps, de contribuer à l’élaboration d’une stratégie de développement des entreprises.

    Dans un second temps, les réflexions produites par les différents participants et autres intervenants au FCI devront contribuer à mettre en place un plan d’action sur le développement de la compétitivité ainsi qu’un secrétariat devant faciliter l’implémentation dudit plan. À cet effet, les commentaires recueillis, durant les débats, serviront à alimenter les matrices de plans d’action en fonction des priorités des acteurs.

    Ce Forum sur la Compétitivité et l’Investissement qui bénéficie de la plus grande attention et du support inconditionnel du Président de la République, Jovenel Moïse, témoigne à clair de sa volonté de redresser l’économie afin d’améliorer le sort des plus vulnérables, tout en jetant les bases pour placer Haïti définitivement sur la voie du progrès et du développement durable.

  • Pourquoi y a-t-il plus de pauvreté en Haïti qu’en République dominicaine

    Pourquoi y a-t-il plus de pauvreté en Haïti qu’en République dominicaine

    La République dominicaine et la République d’Haïti partagent l’île d’Hispaniola et sont largement similaires en termes de géographie et d’institutions historiques, mais leur performance de croissance a considérablement divergé. Les économistes Laura Jaramillo et Cemile Sancak explorent certaines des raisons.

    En 1960, la République dominicaine et Haïti avaient le même PIB réel par habitant à un peu moins de 800 dollars américains. En 2015, la République dominicaine a augmenté son PIB par habitant de huit fois, alors que le PIB par habitant d’Haïti reste plat. Haïti a été freiné par des instabilités politiques et macroéconomiques, ainsi que par des investissements plus bas dans les infrastructures et le capital humain, en plus de la détérioration de l’environnement.

    La République dominicaine et Haïti ont été aux extrémités opposées du spectre en Amérique latine et dans les Caraïbes en termes de taux de croissance au cours des 45 dernières années, la République dominicaine atteignant l’un des taux de croissance du PIB réel les plus élevés au plus haut 5% et Haïti le plus bas à environ 1%.

    Compte tenu des conditions initiales, à savoir la géographie et les institutions historiques, de grandes similitudes ont été observées entre la République dominicaine et Haïti, ce qui implique que les conditions initiales ne peuvent expliquer leur divergence dans les revenus réels par habitant. En outre, la déforestation du côté haïtien peut être considérée comme un phénomène plus récent car, même en 1960, la quantité de terres arables dans les deux pays était comparable à environ 20 hectares par personne. 

    Les décisions politiques depuis 1960 ont joué un rôle central. En particulier, la République dominicaine a toujours surclassé Haïti et le reste de l’Amérique latine en termes de mesures structurelles et de politiques de stabilisation, alors qu’Haïti a subi de nombreux chocs politiques qui ont gravement affecté sa croissance.

    Mats Lundahl (Suède – Professeur d’économie du développement) (Essais de 2001 sur le sous-développement haïtien) soutient qu’Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental en raison de l’interaction entre la croissance de la population et la destruction des terres arables. Il explique que l’augmentation de la main-d’œuvre rurale a entraîné une expansion des cultures vivrières de subsistance au détriment des cultures d’exportation, dans le contexte de la baisse des prix internationaux des produits alimentaires.

    Manifestation anti-gouvernementale exigeant la démission de Michel Martelly
    Manifestation anti-gouvernementale exigeant la démission de Michel Martelly

    D’autres études ont révélé que la performance économique en République dominicaine a été favorisée par la stabilité politique et macroéconomique. Bulmer-Thomas (Angleterre – Professeur spécialisé en Amérique latine et Caraïbes, 2001) constate que, pour les Caraïbes en général, les améliorations du PIB par habitant sont liées à l’augmentation des exportations par habitant, à la qualité des institutions et à la stabilité macroéconomique. La Banque mondiale (2006) soutient également que la République dominicaine a connu un environnement plus propice à l’investissement privé qu’Haïti en raison de la stabilité politique et des conditions macroéconomiques stables sur des périodes prolongées qui lui ont permis de suivre une stratégie de croissance plus diversifiée et orientée vers l’extérieur.

    En outre, le FMI (2001) soutient que la croissance de la République dominicaine au cours des années 1990 était basée sur la formation de capital et sur une forte croissance de la productivité, tandis que la libéralisation du commerce a encouragé l’investissement privé et la croissance de la production. En Haïti, toutefois, on observe une destruction continue des capitales en raison de la violence politique et des catastrophes naturelles, entraînant une baisse considérable des investissements privés.

    Les institutions historiques de la République dominicaine et d’Haïti étaient très similaires, ce qui implique que cela ne peut pas expliquer pleinement la divergence de croissance. En ce qui concerne l’impact du pouvoir colonial, la littérature ne témoigne pas de différences significatives entre les dominations coloniales espagnoles et françaises.

    La qualité des institutions était médiocre dans les deux pays jusqu’au début du XXe siècle jusqu’au moment de l’occupation militaire des États-Unis – avec une plus grande instabilité politique en République dominicaine. Entre l’indépendance de 1804 et l’occupation militaire des États-Unis en 1915, Haïti compte 33 chefs d’État d’une durée moyenne de 3,4 ans. Entre l’indépendance de 1844 et l’occupation militaire américaine de 1916, la République dominicaine comptait 61 chefs d’État, pour un mandat moyen de seulement 1,2 an.

    En termes généraux, les résultats de l’intervention des États-Unis dans les deux pays étaient semblables : l’ordre a été largement restauré ; les budgets des pays étaient équilibrés et la dette diminuée ; et l’infrastructure a été développée, y compris les nouvelles routes, les connexions téléphoniques, les installations portuaires et les services de santé publique et d’éducation. Cependant, les gouvernements qui ont suivi en Haïti n’ont pratiqué que des comportements de recherche de « rentes » sans effort pour maintenir l’infrastructure publique et les services sociaux, tandis que le régime de Trujillo en République dominicaine a favorisé l’agriculture, l’industrie et les travaux publics.

    La richesse dans une économie de rente dépend généralement du financement des contribuables. Il s’agit d’un commerce contraint qui ne profite qu’à une partie (entreprises à la recherche de rente) et n’ajoute aucune valeur nationale.

    Ministère du tourisme de la République dominicaine - Santo Domingo
    Ministère du tourisme de la République dominicaine – Santo Domingo

    La République dominicaine avait des tendances de croissance favorables entre 1960 et 2000, principalement alimentées par des gains de productivité et l’accumulation de capital. En revanche, la performance économique en Haïti a été sombre, avec une productivité du facteur total négative en quatre décennies. La croissance réelle dans les années 1970, la seule période durant laquelle Haïti a eu une croissance positive du PIB par habitant a été réalisée grâce à de solides efforts d’investissement.

    Au cours de cette période, l’infrastructure en République dominicaine a augmenté à un rythme plus rapide que la moyenne de la région. Au-delà de l’expansion des lignes téléphoniques (la mesure utilisée dans la régression), il y a eu une amélioration générale de l’infrastructure dans les années 1990, avec l’expansion de la production d’électricité et la construction dans les zones touristiques (y compris un aéroport international et des routes).

    En général, les politiques structurelles ont été le principal facteur déterminant de la croissance en République dominicaine et en Haïti, suivies par la stabilité politique et les politiques de stabilisation. L’amélioration des taux de croissance en République dominicaine s’explique en grande partie par les progrès réalisés dans les mesures structurelles, en particulier l’éducation et le crédit au secteur privé, et par une stabilité politique accrue.

  • Les projets de loi « Doing Business » déposés à la Chambre

    Les projets de loi « Doing Business » déposés à la Chambre

    A l’invitation de la Commission Economie, Finances et Budget de la Chambre des Députés, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Dr Pierre Marie DU MÉNY, a déposé, le mardi 2 mai 2017, plusieurs projets de loi sur les affaires.

    Il s’agit d’un ensemble de dispositions favorables au climat des affaires comportant des provisions qui visent à faciliter et moderniser le développement et le fonctionnement des entreprises, en augmentant leur capacité de production et en garantissant protection des investisseurs et du créancier.

    Les documents déposés à la Chambre basse sont :

    •        Le Projet de loi portant création de l’entreprise individuelle à responsabilité limitée et refonte du droit des sociétés, qui réunit en un texte unique toutes les dispositions sur les entreprises individuelles et les sociétés commerciales et constitue le phare de la modernisation du droit des affaires, entrepris par cette réforme.
    •        Le Projet de loi portant réforme du Statut du commerçant et des actes de commerce et organisant le registre du commerce, qui est un projet de loi qui s’inscrit dans le cadre de la refonte d’un ensemble de lois anciennes et dépassées, aux fins de les adapter aux impératifs de la globalisation et des nouvelles technologies de communication et d’information.
    •        Le Projet de loi portant réglementation des opérations de crédit-bail, qui vise à doter notre législation d’un mécanisme de crédit, devant faciliter la création et le financement des PMEs (Petites et moyennes entreprises) en permettant, notamment à ces dernières d’avoir accès aux biens essentiels à l’exploitation de leur entreprise.
    •        Le Projet de loi sur le bail à usage professionnel, qui introduit une souplesse dans les rapports de location commerciale ou industrielle afin d’attirer les investisseurs vers la reconstruction d’immeubles commerciaux dans le pays.

    Ces projets de loi s’inscrivent dans le cadre de la création d’un climat pouvant inciter la création d’emplois massifs et une relance durable de l’économie haïtienne. « Des actions positives garantissant un climat favorable aux affaires, nécessitent un maillage du Gouvernement, du Parlement, du Secteur privé des affaires et de la Société civile », a confié le Ministre du Commerce et de l’Industrie, le Dr Pierre Marie DU MÉNY.