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  • Réunion à la Jamaïque de la CARICOM sur Haïti: Lettre de Josué Mérilien à la Caricom

    L’urgence d’une grande vision caribéenne décolonisée : Lettre de Josué Mérilien à la Caricom

    Port-au-Prince, vendredi 9 juin 2023

    Monsieur Philip Brave DAVIS
    Président
    Conférence des Chefs de Gouvernement
    CARICOM 

    Monsieur le Président de la Conférence, 

    Nous accusons réception de votre correspondance et tenons à vous remercier de nous avoir invités à participer à ce sommet sur la crise haïtienne prévu du 11 au 13 juin en cours. Nous félicitons la CARICOM en tant que communauté dont Haïti est membre d’avoir manifesté la volonté d’apporter sa contribution dans la recherche d’une solution à la crise multidimensionnelle sévère cyniquement entretenue qui risque de basculer ou d’enfoncer notre pays dans le chaos total. 

    Permettez-nous de formuler, en la circonstance, quelques remarques générales et certaines réserves relatives particulièrement aux conditions minimales à réunir en vue de garantir la réussite d’une telle initiative, réserves résultant d’un constat d’une certaine inadéquation entre l’objectif visé et la manière de procéder.

    En effet, outre quelques réserves, cette réunion sur Haïti à la Jamaïque suscite un ensemble de considérations pertinentes. Soulignons, tour à tour : 

    1— L’ADMISSION D’HAÏTI COMME ETAT-MEMBRE DE LA CARICOM

    La CARICOM a vu le jour le 4 juillet 1973 à travers le Traité de Chaguaramas et Haïti a intégré l’organisation caribéenne comme membre provisoire le 4 juillet 1998 et en est devenu un membre de plein droit en 2002, soit 29 ans après sa création Le Traité joint à l’annexe créant le marché commun caribéen a été ratifié par le Parlement haïtien, le 13 mai 2002.

    2— LES RELATIONS OBSERVÉES ENTRE LA CARICOM ET HAÏTI DEPUIS SON ADMISSION COMME ETAT-MEMBRE

    a— En 2004, la CARICOM a refusé de reconnaitre le gouvernement intérimaire du Premier ministre Gérard Latortue pour déficit de légitimité et inconstitutionnalité. La participation d’Haïti au sein de la Communauté Caribéenne a donc été suspendue et sa réintégration s’est produite deux ans plus tard, à la suite de l’élection de René Préval et de l’installation de son gouvernement reconnu constitutionnel. Cette réadmission s’est officialisée en juillet 2006 lors de la 28e Conférence des Chefs de Gouvernement de la CARICOM tenue à Saint-Kitts-et-Nevis.

    b-Après son refus de reconnaitre, en 2004, le gouvernement Latortue pour vice de constitutionnalité, 19 ans plus tard, en 2023, la CARICOM, contre toute attente, a accepté de reconnaitre le gouvernement inconstitutionnel, illégitime d’Ariel Henry et collabore étroitement avec ce prétendu Premier ministre placé par un simple tweet du Core Group, un syndicat de diplomates indécents, violateurs du droit international et saboteurs attitrés d’Haïti.

    De plus, il s’agit d’un gouvernement corrompu, insensible aux problèmes de la population en général et des élèves, étudiants, enseignants en particulier ; ces derniers sont en grève depuis tantôt deux mois pour réclamer des conditions décentes d’enseignement et d’apprentissage. Leurs revendications sont de fait ignorées par le gouvernement, notamment par le ministre de l’Éducation de facto, Nesmy Manigat prétextant l’absence de moyens. Pourtant, des informations recueillies de source sure indiquent que ce gouvernement est de connivence avec les gangs et de surcroit les finance. Ces mêmes gangs tuent, kidnappent, assassinent au quotidien parents, élèves, étudiants et autres membres de la population en toute impunité.

    Il est à souligner, en outre, qu’au Titre 17 de la Charte de la Société Civile sur la bonne gouvernance adoptée en 1997 par la CARICOM, il est stipulé à l’article premier : « Les États adoptent et mettent en œuvre les mesures appropriées pour assurer une bonne gouvernance juste, ouverte et responsable. »

    L’actuel gouvernement reconnu tout à fait corrompu, s’inscrit-il dans une telle logique ? Comment expliquer qu’il soit reconnu par la CARICOM et qu’il bénéficie d’une aussi grande collaboration ?

    3— LES RELATIONS ENTRE LA CARICOM ET HAÏTI DEPUIS SA MISE SOUS TUTELLE EN 2004 PAR LE CONSEIL DE SECURITE DES NATIONS UNIES, SOIT DEPUIS 19 ANS :

    a — La Cour Caribéenne de Justice et l’inconstitutionnalité des missions onusiennes en Haïti

    Il convient de noter que c’est en référence à la Résolution 1542 que le Conseil de Sécurité de l’ONU décida d’établir des troupes étrangères en Haïti, regroupées dans une mission dite Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Pourtant, au regard des prescrits de la Convention de Vienne sur le Droit des Traités (Art.14) la présence de la MINUSTAH était d’emblée illégale ; frappée d’une part du vice de non consentement par le pouvoir législatif haïtien (Art.98-3 et 276 Const), et d’autre part, de la non-qualification de l’une des parties signataires (Art.139). Quelle a été la position de la Cour Caribéenne de Justice sur l’inconstitutionnalité des missions onusiennes dans un État membre de la CARICOM, Haïti ?

    Par ailleurs, la Cour a-t-elle jugé opportun de saisir le dossier du crime de choléra engendrant plus de trente mille morts et huit cent mille personnes infectées au sein d’un État membre de la Communauté Caribéenne ?

    b-Réaction de la Conférence des Chefs de Gouvernement de la CARICOM au regard des traitements dégradants réservés à Haïti par des chefs d’État états-uniens

    En janvier 2018, un chef d’État états-unien qualifie un État membre de la CARICOM, Haïti, de « shithole ». Quelle a été l’attitude d’un organe de décision de la CARICOM, comme la Conférence des Chefs de Gouvernement par rapport à un tel affront ? En septembre 2021, des migrants ressortissants d’Haïti, donc d’un Etat-membre de la CARICOM, sont repoussés et fouettés sauvagement à Rio Grande par des gardes-frontières américains à cheval. Cela a-t-il entrainé une quelconque réaction de la part de la CARICOM ? Y a-t-il eu une note officielle dénonçant ce traitement avilissant et défendant ainsi l’honneur d’Haïti ?

    c-Participation d’un État membre de la CARICOM à l’administration des troupes onusiennes d’occupation

    Le 15 juillet 2015, une ressortissante d’un État membre de la CARICOM, Trinidad & Tobago, ancienne Directrice de la CARICOM et des affaires des Caraïbes en 2005, a accepté d’assumer un haut poste de direction des troupes d’occupation, en tant que Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en Haïti.

    Est-il excessif d’imaginer qu’elle écrira un jour ses mémoires en toute sincérité et conscience en tant que fille de la Caraïbe, elle qui eut à déclarer à la 8068e Séance du Conseil de Sécurité des Nations Unies tenue le 12 octobre 2017 : « Lorsque la MINUSTAH avait été établie, Haïti connaissait une profonde instabilité, une violence politique endémique et un climat d’anarchie et d’impunité. Aujourd’hui, les gangs armés ne tiennent plus la population en otage, grâce à une police nationale forte de 14 000 éléments et toutes les branches du pouvoir sont en place, les pouvoirs exécutif et législatif étant de nouveau fonctionnels ». 

    Moins de dix ans plus tard, en 2023, comment se présente le panorama sécuritaire en Haïti ? Où est passée cette police forte ? N’y a-t-il pas lieu d’organiser une session spéciale d’évaluation au sein de la CARICOM en ce qui a trait à l’absence de résultats en termes de stabilisation des missions militaires onusiennes à répétition et donc de leur inutilité dans ce pays caribéen ?

    4— LE DOSSIER DE LA CRISE HAITIENNE : INTERVENTIONS DE LA CARICOM AU PREMIER SEMESTRE 2023

    Du 15 au 17 février 2023 s’est tenue à Nassau, Bahamas, la 44e Réunion de la Conférence des Chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).  Cette Conférence a été marquée par la présence du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à titre d’invité spécial et celle d’Ariel Henry, Premier ministre de facto très décrié imposé au peuple haïtien par le Core Group.

    Auparavant, il avait été annoncé dans un communiqué officiel daté du 11 février 2023 que « Cette rencontre offrira aux dirigeants l’occasion d’explorer des moyens qui permettraient à la région de continuer d’aider le peuple haïtien sur les plans politique, sécuritaire et humanitaire… En tant que partenaire indéfectible, le Canada est intervenu en réponse à cette situation flagrante. Il a notamment fourni de l’aide à la police nationale haïtienne et déployé un avion de patrouille à long rayon d’action pour perturber les activités des gangs. »

    Au terme de cette 44e réunion ordinaire des Chefs de gouvernement de la CARICOM, il a été décidé de l’envoi en mission d’une délégation en Haïti.

    Le 27 février 2023, ladite délégation s’est retrouvée dans la capitale haïtienne sous la direction du Premier ministre de la Jamaïque, Andrew Holness. Elle était composée de représentants des Bahamas, de Trinité-et-Tobago, de la ministre jamaïcaine des Affaires étrangères et du commerce extérieur, de l’ambassadeur jamaïcain et des membres du secrétariat de l’organisation caribéenne.

    Cette mission spéciale de la CARICOM avait pour objectif d’évaluer la situation en Haïti et a, en ce sens, réalisé des réunions préliminaires avec un certain nombre d’acteurs jugés importants. Là encore, des discussions ont porté sur les moyens qui permettraient à la région des Caraïbes de continuer d’aider le peuple haïtien « sur les plans politique, sécuritaire et humanitaire. »

    Les questions d’importance :

    1) Quatre mois après ces différentes rencontres et missions d’exploration précédées de plusieurs autres déjà, qu’est ce qui a été réalisé de concret dans le sens d’une solution à la terrible crise qui secoue notre pays?

    2) Quels sont les moyens déjà explorés, comme promis par la CARICOM ou le Canada qui permettraient d’aider réellement le peuple haïtien «sur les plans politique, sécuritaire, humanitaire» et autres ? Le Canada, membre du CORE Group contribuant activement à la déstabilisation d’Haïti mais qui s’est malgré tout déclaré «partenaire indéfectible» d’Haïti, prétend avoir intervenu en réponse à cette situation flagrante et aurait notamment «fourni de l’aide à la police nationale haïtienne et déployé un avion de patrouille à long rayon d’action pour perturber les activités des gangs.» 

    Quel a été le résultat obtenu à partir du déploiement de cet avion de patrouille en ce qui concerne les activités criminelles des gangs ? Le Canada a-t-il ainsi permis de freiner l’action des gangs ou plutôt en a-t-il profité pour faire du théâtre pendant que les membres de la population continuent d’être massivement et quotidiennement victimes ? A-t-il, par ce théâtre, contribué à rassurer les gangs ou à les combattre réellement ?

    Partant de ce constat, le peuple Haïtien est-il en droit d’espérer quelque chose de positif ou de différent de ce sommet annoncé à la Jamaïque ? Ne sera-t-il pas un sommet de plus ajouté à la kyrielle de sommets déjà organisés rien que pour jeter de la poudre aux yeux du peuple ou faire semblant de vouloir aider à résoudre la crise qui est en train de l’engloutir ?

    5— REUNION DE LA CARICOM DU 11 AU 13 JUIN SUR HAÏTI : QUEL AGENDA

    Est — ce que l’agenda de ce sommet va dans le sens de l’appui aux solutions dirigées par les Haïtiens ? À quelques jours de la tenue du sommet,  cet agenda de discussion n’est pas encore finalisé et rendu public ? À quoi peut-on s’attendre ?

    Honorables organisateurs/trices

    À notre avis, si vous voulez témoigner du respect pour le peuple Haïtien en général et pour les acteurs concernés en particulier ; si vous voulez organiser un sommet sérieux sur la crise haïtienne actuelle et apporter une contribution certaine allant dans le sens d’une solution haïtienne à la crise haïtienne, vous devriez réviser votre stratégie, réviser la méthodologie inefficace et inutile habituelle utilisée lors de sommets précédents.   

    Nous persistons à espérer que la CARICOM ne se fera pas complice des anciennes puissances coloniales, esclavagistes et racistes aujourd’hui puissances impérialistes qui entretiennent cyniquement la crise actuelle, oppressent le peuple haïtien ; et surtout que la CARICOM ne se fera pas leur caisse de résonance. Sinon, tout sommet inter-caribéen sur Haïti risque de se convertir en une sorte de session extraordinaire du Core Group, version CARICOM. Nous souhaitons, plutôt, l’organisation par la Communauté des Caraïbes (CARICOM) d’un sommet qui sera l’occasion de poser les vrais problèmes qui font perdurer cette crise et de trouver ensemble les solutions appropriées attendues avec la participation effective des acteurs Haïtiens. 

    Nous proposons, en ce sens, que soient figurés à l’agenda du sommet les points suivants : 

    1) Haïti : Recouvrement de la souveraineté nationale pour mettre fin à l’ingérence des puissances impérialistes ;

    2) Nécessité de la fin du soutien indécent de l’international en particulier des USA, du Canada et de la France au gouvernement criminel PHTK d’Ariel Henry et la mise en place d’un gouvernement de transition crédible ;

    3) Urgence de l’accompagnement solidaire de la CARICOM vis-à-vis d’Haïti pour l’application effective de la Résolution 2653 (2022) adoptée par le Conseil de Sécurité le 21 octobre 2022 ;

    4) Mise sur pied d’une Commission d’enquête indépendante pour évaluer ces dix-huit années d’accompagnement de l’ONU pour mettre à jour ses responsabilités et son lien direct avec les causes qui ont conduit à la situation chaotique actuelle ;

    5) Appui de la Cour Caribéenne de Justice pour l’obtention de dédommagements et réparations en faveur d’Haïti et en particulier des familles des trente mille morts et des huit cent mille (800 000,00) infectés-es du choléra introduit par les soldats de la MINUSTAH ; 

    6) Prise de position de la CARICOM pour un support concret à Haïti en vue de la non intervention militaire internationale ;

    7) Dans la perspective d’élections crédibles, recommandations de la CARICOM pour la suspension par les États-Unis de l’approvisionnement en armes et en munitions des gangs pareillement à la récupération rapide des armes déjà introduites ;

    8) Mise en garde contre le plan de développement de dix (10) ans pour Haïti imposé par le Département d’État américain ;

    9) Solidarité avec Haïti pour la Récupération de l’ile haïtienne de la Navase et la réclamation de dédommagements ;

    10) Nécessité d’un soutien ferme de la CARICOM en vue de la restitution et de la réparation pour les torts et les graves injustices subies par Haïti au cours de l’histoire, notamment la dette historique de l’esclavage, le vol de ses ressources, la scandaleuse rançon de l’indépendance, la séquestration de ses réserves d’or par les États-Unis d’Amérique ;

    11) Engagement de la CARICOM dans le processus de Décolonisation totale de l’espace caribéen ;

    12) Vote d’une résolution de la CARICOM demandant l’octroi d’une autre décennie des Afro-descendants 2024-2033 au nom d’Haïti. À noter qu’Haïti, la première à briser les chaines de l’esclavage et pour cela considérée par le poète Victor Hugo et bien d’autres comme étant une lumière [1], a été reléguée au dernier rang dans le cadre de la célébration de cette Décennie Internationale des personnes d’ascendance africaine alors que l’ONU aurait dû lui accorder une place d’honneur. 

    Monsieur le Président de la Conférence des Chefs de Gouvernement,

    tout sommet sur la crise haïtienne qui ne tient pas compte de ces préoccupations majeures du peuple haïtien va passer à côté. C’est pourquoi, si vous voulez vous tenir éloigné d’un échec prévisible et si en tant que communauté caribéenne de pays frères, la CARICOM veut effectivement offrir une contribution certaine à la résolution de cette crise multidimensionnelle et complexe, il faudra construire, en collaboration avec les acteurs haïtiens, l’agenda de discussion. Il s’agit d’un agenda intégrant les préoccupations fondamentales du peuple haïtien. Il importe aussi d’impliquer l’ensemble des acteurs haïtiens concernés, de s’entendre à l’avance sur le format de la rencontre, d’établir de concert la liste des éventuels acteurs internationaux à inviter et décaler pour au moins deux semaines ce sommet prévu du 11 au 13 juin en cours, ce pour assurer sa pleine réussite.

    Condamnés à se soutenir mutuellement dans la lutte pour une Caraïbe unie et totalement décolonisée, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Président de la Conférence, nos salutations caribéennes et fraternelles.

    Josué MÉRILIEN
    Coordonnateur général de l’Union Nationale des Normaliens/nes d’Haïti (UNNOH) et
    Membre du Directoire de KONBIT des Organisations Syndicales, Politiques et Populaires  

  • Les États-Unis renversent un gouvernement en Amérique latine une fois tous les 28 mois

    Selon l’historien américain de l’Amérique latine, John Henry Coatsworth, le gouvernement américain est intervenu avec succès pour changer de gouvernement en Amérique latine au moins 41 fois entre 1898 et 1994, soit une intervention tous les 28 mois.

    17 des 41 cas impliquaient des forces militaires américaines, des agents de renseignement ou des citoyens locaux employés par des agences gouvernementales américaines. Dans les 24 autres cas, le gouvernement américain a joué un rôle indirect où les acteurs locaux ont joué les rôles principaux mais n’auraient pas agi ou réussi sans la pression du gouvernement américain.

    Ces 41 interventions peuvent être facilement identifiées et abondamment documentées. Les coups manqués ou les tentatives d’intervention ne sont pas inclus. En outre, les gouvernements décriés qui auraient pu être renversés par les forces nationales mais maintenus au pouvoir par les États-Unis ne sont pas inclus.

    INTERVENTIONS DIRECTES DES ÉTATS-UNIS

    Activité militaire / CIA qui a changé les gouvernements

    AnnéePAYSRÉSUMÉ DE L’ÉVÉNEMENT
    1898-1902CubaGuerre hispano-américaine
    1906-09CubaRenversement du président élu Palma ; régime d’occupation
    1917-23CubaRéoccupation américaine, retrait progressif
    1916-24Rép dominicaineOccupation américaine
    1961Rép dominicaineAssassinat du Prés. Trujillo
    1965Rép dominicaineLes forces armées américaines occupent Saint-Domingue
    1983GrenadeLes forces armées américaines occupent l’île ; évincer le gouvernement
    1954GuatemalaLa force armée organisée par la CIA évince le président. Arbenz
    1915-34HaïtiOccupation américaine
    1994HaïtiLes troupes américaines rétablissent le gouvernement constitutionnel
    1914MexiqueVeracuz occupé; Les États-Unis autorisent les rebelles à acheter des armes
    1910NicaraguaTroupes à Corinto, Bluefields pendant la révolte
    1912-25NicaraguaOccupation américaine
    1926-33NicaraguaOccupation américaine
    1981-90NicaraguaLa Guerre des Contras; puis soutien à l’opposition aux élections
    1903-14PanamaLes troupes américaines assurent le protectorat, le canal
    1989PanamaOccupation américaine

    INTERVENTION INDIRECTE DES ÉTATS-UNIS

    Changements de gouvernement/régime dans lesquels les États-Unis sont décisifs

    AnnéePAYSRÉSUMÉ DE L’ÉVÉNEMENT
    1944BolivieRenversement du président bolivien Gualberto Villarroel
    1963BolivieUn coup d’État militaire renverse le président élu. Paz Estensoro
    1971BolivieUn coup d’État militaire renverse le général Torres
    1964BrésilUn coup d’État militaire renverse le président élu. Goulart
    1973ChiliUn coup d’État évince les présidents élus. Allende.
    1989-90ChiliAide à l’opposition anti-Pinochet
    1933CubaLes États-Unis abandonnent leur soutien à Prés. Machado
    1934CubaLes États-Unis parrainent le coup d’État du colonel Batista pour évincer le président. Grau
    1914Rép dominicaineLes États-Unis obtiennent l’éviction du général José Bordas
    1963Rép dominicaineUn coup d’État évince les présidents élus. Bosch
    1961Le SalvadorUn coup d’État renverse la junte civilo-militaire réformiste
    1979Le SalvadorUn coup d’État renverse le général Humberto Romero
    1980Le SalvadorLes États-Unis créent et aident une nouvelle junte chrétienne démo
    1963GuatemalaLes États-Unis soutiennent le coup d’État contre le président élu. Ydigoras
    1982GuatemalaLes États-Unis soutiennent le coup d’État contre le général Lucas García
    1983GuatemalaLes États-Unis soutiennent le coup d’État contre le général Rios Montt
    1953GuyaneLa CIA a aidé à renverser le gouvernement
    1963HondurasLes coups d’État militaires renversent les présidents élus. Moraux
    1913MexiqueAmb. H. L. Wilson organise un coup d’État contre Madero
    1909NicaraguaSoutien aux rebelles contre le gouvernement de Zelaya
    1979NicaraguaLes États-Unis font pression sur le président Somoza pour qu’il parte
    1941PanamaLes États-Unis soutiennent le coup d’État évinçant le président élu Arias
    1949PanamaLes États-Unis soutiennent le coup d’État renversant le gouvernement constitutionnel du vice-président Chanís
    1969PanamaLes États-Unis soutiennent le coup d’État du général Torrijos

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  • 100 millions d’Américains étaient concernés par des alertes à la qualité de l’air en raison des incendies au Canada

    Les incendies de forêt au Canada ont étouffé de vastes pans des États-Unis dans un épais panache de fumée toxique. En conséquence, près de 100 millions d’Américains étaient concernés mercredi par des alertes à la qualité de l’air hier alors que la fumée de plus de 400 incendies de forêt canadiens couvrait le nord-est des États-Unis et le centre de l’Atlantique. Les niveaux de pollution historiques, qui ont vu des événements majeurs annulés, des vols interrompus et des systèmes scolaires fermés, devraient diminuer aujourd’hui tout en restant élevés pendant plusieurs jours.

    Les incendies de forêt au Canada ont été exceptionnellement graves jusqu’à présent cette année, avec plus de 3 millions d’hectares — une superficie plus grande que la taille d’Haïti — brûlés par plus de 2 000 incendies à travers le pays, causant des destructions 13 fois pires que la moyenne sur 10 ans.

    Alors que la fumée dérive vers le sud, il est conseillé à des millions d’Américains de rester à l’intérieur. Selon le National Weather Service des États-Unis, l’indice de qualité de l’air, qui mesure la concentration de particules microscopiques capables de contourner les filtres naturels du corps, dans une grande partie du Nord-Est a dépassé hier les niveaux « dangereux » officiels. Celui de New York a atteint 413, le plus élevé au monde.

    Les responsables avertissent que des vents soutenus du nord permettront à la fumée de se propager vers le sud, les principales régions métropolitaines telles que Boston, New York, Philadelphie et Washington DC devraient connaître des niveaux de qualité de l’air malsains pour tous les groupes d’âge jusqu’à jeudi avant que les vents ne se déplacent plus vers l’est, poussant la fumée plus à l’ouest dans l’intérieur du nord-est et la vallée de l’Ohio vendredi.

    Selon les avis de santé de l’État, les résidents du Massachusetts à la Caroline du Nord ont été invités à limiter les activités de plein air et à porter un masque qui les aidera à se protéger de la fumée. L’exposition aux polluants atmosphériques peut aggraver des problèmes de santé tels que l’asthme, les maladies cardiaques et les maladies pulmonaires.

  • La nouvelle saison cyclonique a déjà commencé à faire des ravages et à faire un mort

    La saison cyclonique 2023, qui s’est ouverte le 1er juin, a déjà commencé à semer la destruction et la mort. Ce samedi, la Direction générale de la protection civile (DGPC) a fait état de fortes pluies et d’inondations dans de nombreux départements du pays. Un bateau baptisé Métropole, qui relie Anse-à-Pitres et Marigot, a coulé au large de Côte-de-Fer ce samedi matin. Un cas de décès, un homme d’une quarantaine d’années, est confirmé, et quatorze survivants ont été secourus, dont l’un, dans un état grave, a été évacué vers un hôpital.

  • Bukele veut réduire le nombre de municipalités de 262 à 44

    Jeudi, le président salvadorien Nayib Bukele a annoncé des propositions radicales pour réduire les dépenses publiques. M. Bukele a proposé de réorganiser la division politico-administrative d’El Salvador, en réduisant le nombre de municipalités dans le pays de 262 à 44. Un tel changement permettrait une gestion plus efficace des fonds publics tout en responsabilisant davantage les fonctionnaires. Le président a également proposé de réduire le nombre de législateurs dans cet organe de 84 à 60. Les propositions nécessiteraient l’approbation de l’Assemblée législative du pays, dans laquelle le parti de Bukele et ses alliés détiennent la majorité.

    Le président a expliqué que ces mesures permettraient au pays de réduire la charge budgétaire liée au maintien à flot de 262 maires et des conseillers municipaux et de leurs conseillers, secrétaires, trésoriers, responsables juridiques, bureaux de presse et autres personnes nommées. M. Bukele a fait valoir qu’un pays de la taille d’El Salvador, 21 000 km2, ne peut pas avoir 262 municipalités.

    M. Bukele a déclaré que sa proposition vise à répartir équitablement les impôts et que les municipalités les plus pauvres bénéficieraient de plus de ressources en faisant partie d’un conglomérat municipal avec plus de revenus. Cela permettrait à plusieurs municipalités d’entreprendre des projets à plus grande échelle qui sont actuellement impossibles à réaliser en raison de la bureaucratie et des transactions louches.

    Dans son discours, il a déclaré que le Salvador est désormais un pays différent. « Alors que le pays a encore un long chemin à parcourir, certaines décisions ne peuvent être reportées si le gouvernement veut assurer une meilleure administration publique et une meilleure gestion des ressources pour satisfaire tous les besoins pressants du pays. »

    Selon sa proposition, les communes actuelles deviendraient des arrondissements, qui constitueraient 44 nouvelles mairies au lieu de 262 maires. Par conséquent, la mesure éliminerait 218 postes de maire.

    Les municipalités pourraient allouer des fonds publics à des projets durables et non à la masse salariale avec la nouvelle proposition. Le personnel serait considérablement réduit. Alors que le changement proposé éliminerait les nominations discrétionnaires et les postes de confiance, M. Bukele a clairement indiqué que les employés municipaux ne perdraient pas leur emploi.

    Le président salvadorien a également soutenu que les identités et les noms municipaux ne changeraient pas. Les bureaux publics resteraient, et les gens n’auraient pas à se déplacer plus loin pour les services locaux. Ils peuvent toujours obtenir ce dont ils ont besoin au même endroit et pour les mêmes frais, a déclaré le président.

  • Rapport sur l’emploi : Les employeurs américains ont créé 339 000 emplois en mai

    Les employeurs américains ont ajouté 339 000 emplois sur une base désaisonnalisée, a annoncé vendredi le département du Travail, une augmentation par rapport à un total révisé de 294 000 en avril, une reprise de l’embauche qui a défié les attentes d’un ralentissement.

    Les données ont également montré une augmentation du taux de chômage à 3,7 % contre 3,4 % et une diminution de 310 000 du nombre de personnes employées.

    La croissance de l’emploi en mai réaffirme la vigueur du marché du travail malgré un tourbillon de vents contraires économiques. Pendant ce temps, le faible taux de chômage a exercé une pression sur les salaires, les employeurs se font concurrence pour les travailleurs disponibles.

    Les salaires ont augmenté de 4,3 % en mai par rapport à l’année précédente, les services aux entreprises, les soins de santé, la construction, le transport et l’entreposage parmi les secteurs créant des emplois.

    Le marché du travail a continué de faire preuve de résilience en mai, créant beaucoup plus d’emplois que prévu, malgré les efforts de la Réserve fédérale pour refroidir l’économie. Le rapport sur l’emploi sera un facteur essentiel pour que la Réserve fédérale décide de relever à nouveau les taux d’intérêt pour tempérer le marché du travail et freiner les hausses de prix.

    Le président Biden a salué vendredi le rapport sur l’emploi : « Aujourd’hui est une bonne journée pour l’économie et les travailleurs américains ». Il a déclaré que le rapport révèle que le nombre total d’emplois créés jusqu’à présent au cours de sa présidence était de 13 millions.

    D’autre part, le Sénat a adopté une loi sur le plafond de la dette lors d’un vote de 63 voix contre 36 pour éviter un défaut de paiement des États-Unis qui aurait pu coûter des millions d’emplois. Les partisans du projet de loi affirment que la nécessité de relever le plafond d’emprunt l’emporte sur les préoccupations concernant les dépenses et la politique énergétique de l’administration Biden.

  • L’inflation s’accélère au mois de mars 2023

    L’inflation a accéléré en mars 2023, selon le constat de l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI). Les prix à la consommation ont augmenté de 48,3 % d’une année à l’autre. Il s’agit d’une légère hausse par rapport à mars (+ 48,2 %), dans un contexte d’une légère baisse des prix des matières premières et de hausse des prix alimentaires à l’échelle internationale.

    Les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel provenaient des transports (+108,1 %), suivie des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (+48,1 %), des restaurants (+46,5 %) et de la santé (+46,5 %), indique l’IHSI.

  • Pas encore d’accord sur le plafond de la dette ; un défaut pourrait générer une profonde récession

    Les États-Unis, la plus grande économie du monde, sont dangereusement proches de leur premier défaut de paiement en 246 ans d’histoire. Un défaut de paiement de la dette américaine pourrait déclencher un effondrement de 45 % du marché boursier et une forte contraction économique conduisant à une profonde récession semblable à la grande crise financière de 2008, avec des millions de personnes perdant leur emploi et de graves répercussions mondiales.

    Le président républicain de la Chambre, Kevin McCarthy, a déclaré qu’un accord devait être conclu cette semaine pour que la législation soit adoptée par le Congrès et qu’il envisagerait d’annuler une suspension de la Chambre la semaine prochaine s’il n’y avait pas d’accord.

    La dette nationale américaine s’élevait à plus de 31 mille milliards de dollars en décembre 2022. La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, a averti que le non-relèvement du plafond de la dette avant le 1er juin pourrait déclencher un défaut de paiement. Le plafond de la dette est la limite fixée au montant de la dette que le gouvernement américain est autorisé à contracter.

    Le président Joe Biden et le président de la Chambre, Kevin McCarthy, n’ont pas réussi à parvenir à un accord pour relever le plafond de la dette américaine, mais ont juré de continuer à parler. Les deux hommes ont décrit leur réunion de plusieurs heures à la Maison-Blanche lundi comme « productive » et ont suggéré qu’un accord était à portée de main.

    La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également renforcé son avertissement au Congrès lundi selon lequel il ne lui reste que peu de temps pour s’attaquer au plafond de la dette avant que la nation ne manque à ses obligations. Il est « très probable » que l’agence ne soit pas en mesure de payer toutes ses factures à temps dès le 1er juin, a écrit Yellen dans une lettre au président de la Chambre.

    Plusieurs analyses confirment les prévisions de Yellen selon lesquelles la soi-disant « X-date » pourrait arriver début juin, bien qu’ils pensent qu’elle pourrait se produire plus tard que le 1er juin. Si les États-Unis ne remboursaient pas leur dette, des millions d’emplois seraient touchés, le coût des emprunts monterait en flèche et les prestations gouvernementales sur lesquelles comptent de nombreuses personnes ne seraient pas envoyées à temps. Cependant, les investisseurs avides d’opportunités d’acheter bas et de vendre haut disent que le défaut pourrait ne pas être apocalyptique.

    Biden et McCarthy ont tous deux qualifié leur réunion d’environ 90 minutes de lundi productive, et Biden a déclaré que la Maison-Blanche a réitéré que le défaut n’était pas sur la table. Avant la réunion, les équipes de négociation des deux parties sont restées en désaccord sur la question centrale des dépenses, mais étaient sur le point de s’entendre sur des questions secondaires telles que la récupération des fonds inutilisés de lutte contre les coronavirus.

  • Constitution d’Hayiti : Constitution du 20 mai 1805

    Nous, Henry Christophe, Clervaux, Vernet, Gabart, Pétion, Geffrard, Toussaint Brave, Raphaël, Lalondrie, Romain, Capoix, Magny, Cangé, Daut, Magloire Ambroise, Yayou, Jean-Louis François, Gérin, Moreau, Férou, Bazelais, Martial Besse,

    Tant en notre nom particulier, qu’en celui du peuple d’Hayiti qui nous a légalement constitués les organes fidèles et les interprètes de sa volonté,

    En présence de l’Être Suprême, devant qui les mortels sont égaux, et qui n’a répandu tant d’espèces de créatures différentes sur la surface du globe, qu’aux fins de manifester sa gloire et sa puissance, par la diversité de ses oeuvres,

    En face de la nature entière dont nous avons été si injustement et depuis si longtemps considérés comme les enfants réprouvés,

    Déclarons que la teneur de la présente Constitution est l’expression libre, spontanée et invariable de nos cœurs et de la volonté générale de nos constituants,

    La soumettons à la sanction de Sa Majesté l’empereur Jacques Dessalines, notre libérateur, pour recevoir sa prompte et entière exécution.

    Déclaration préliminaire.

    Article premier.

    Le peuple habitant l’île ci-devant appelée Saint-Domingue, convient ici de se former en État libre, souverain et indépendant de toute autre puissance de l’univers, sous le nom d’Empire d’Hayiti.

    Article 2.

    L’esclavage est à jamais aboli.

    Article 3.

    Les citoyens Hayitiens sont frères entre eux ; l’égalité aux yeux de la loi est incontestablement reconnue, et il ne peut exister d’autre titre, avantages ou privilèges, que ceux qui résultent nécessairement de la considération et en récompense des services rendus à la liberté et à l’indépendance.

    Article 4.

    La loi est une pour tous, soit qu’elle punisse, soit qu’elle protège.

    Article 5.

    La loi n’a point d’effet rétroactif.

    Article 6.

    La propriété est sacrée, sa violation sera rigoureusement poursuivie.

    Article 7.

    La qualité de citoyen d’Hayiti se perd par l’émigration et par la naturalisation en pays étranger, et par la condamnation à des peines afflictives et infamantes. Le premier cas emporte la peine de mort et la confiscation des propriétés.

    Article 8.

    La qualité de citoyen Hayitien est suspendue par l’effet des banqueroutes et faillites.

    Article 9.

    Nul n’est digne d’être Hayitien, s’il n’est bon père, bon fils, bon époux, et surtout bon soldat

    Article 10.

    La faculté n’est point accordée aux pères et mères de déshériter leurs enfants.

    Article 11.

    Tout citoyen doit posséder un art mécanique

    Article 12.

    Aucun blanc, quelle que soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire, à titre de maître ou de propriétaire et ne pourra à l’avenir y acquérir aucune propriété.

    Article 13.

    L’article précédent ne pourra produire aucun effet tant à l’égard des femmes blanches qui sont naturalisées Hayitiennes par le gouvernement, qu’à l’égard des enfants nés ou à naître d’elles. Sont compris dans les dispositions du présent article, les Allemands et Polonais naturalisés par le gouvernement.

    Article 14.

    Toute acception de couleur parmi les enfants d’une seule et même famille, dont le chef de l’État est le père, devant nécessairement cesser, les Hayitiens ne seront désormais connus que sous la dénomination génériques de Noirs.

    De l’Empire.

    Article 15.

    L’Empire d’Hayiti est un et indivisible ; son territoire est distribué en six divisions militaires.

    Article 16.

    Chaque division militaire sera commandée par un général de division

    Article 17.

    Chacun de ces généraux de division sera indépendant des autres, et correspondra directement avec
    l’empereur ou avec le général en chef nommé par Sa Majesté.

    Article 18.

    Sont parties intégrantes de l’Empire les îles ci-après désignées : Samana, la Tortue, la Gonâve, les Cayemites, l’île à Vache, la Saône, et autres îles adjacentes.

    Du Gouvernement.

    Article 19.

    Le gouvernement d’Hayiti est confié à un premier magistrat qui prend le titre d’empereur et Chef suprême de l’armée.

    Article 20.

    Le peuple reconnait pour Empereur et Chef suprême de l’armée, Jacques Dessalines, le vengeur et le libérateur de ses concitoyens ; on le qualifie de Majesté ainsi que son auguste épouse l’impératrice.

    Article 21.

    La personne de Leurs Majestés est sacrée et inviolable.

    Article 22.

    L’État accordera un traitement fixe à Sa Majesté l’impératrice dont elle jouira même après le décès de l’empereur, à titre de princesse douairière.

    Article 23.

    La couronne est élective et non héréditaire.

    Article 24.

    Il sera affecté, par l’État, un traitement annuel aux enfants reconnus par Sa Majesté l’empereur.

    Article 25.

    Les enfants mâles reconnus par l’empereur seront tenus, à l’instar des autres citoyens, de passer successivement de grade en grade, avec cette seule différence que leur entrée au service datera dans la quatrième demi-brigade de l’époque de leur naissance.

    Article 26.

    L’Empereur désigne son successeur et de la manière qu’il le juge convenable, soit avant, soit après sa mort.

    Article 27.

    Un traitement convenable sera fixé par l’État à ce successeur, au moment de son avènement au trône.

    Article 28.

    L’Empereur, ni aucun de ses successeurs, n’aura le droit, dans aucun cas, et sous quelque prétexte que ce soit, de s’entourer d’un corps particulier et privilégié à titre de garde d’honneur, ou sous toute autre dénomination.

    Article 29.

    Tout successeur qui s’écartera des dispositions du précédent article ou de la marche qui lui aura été tracée par l’empereur régnant, ou des principes consacrés par la présente Constitution, sera considéré et déclaré en état de guerre contre la société. En conséquence, les conseillers d’État s’assembleront, à l’effet de prononcer sa destitution, et de pourvoir à son remplacement par celui d’entre eux qui en aura été jugé le plus digne, et s’il arrivait que ledit successeur voulût s’opposer à l’exécution de cette mesure, autorisée par la loi, les généraux conseillers d’État feront un appel au peuple et à l’armée, qui de suite leur prêteront main-forte et assistance pour maintenir la liberté.

    Article 30.

    L’Empereur fait, scelle et promulgue les lois, nomme et révoque, à sa volonté, les ministres, le général en chef de l’armée, les conseillers d’État, les généraux et autres agents de l’Empire, les officiers de l’armée de terre et de mer, les membres des administrations locales, les commissaires du gouvernement près les tribunaux, les juges et autres fonctionnaires publics.

    Article 31.

    L’Empereur dirige les recettes et dépenses de l’État, surveille la fabrication des monnaies ; lui seul en ordonne l’émission, en fixe le poids et le type.

    Article 32.

    A lui seul est réservé le pouvoir de faire la paix ou la guerre, d’entretenir des relations politiques et de contracter au dehors.

    Article 33.

    Il pourvoit à la sûreté intérieure et à la défense de l’État, distribue les forces de terre et de mer suivant sa volonté.

    Article 34.

    L’Empereur, dans le cas où il se tramerait quelque conspiration contre la sûreté de l’État, contre la Constitution ou contre sa personne, fera de suite arrêter les auteurs ou complices, qui seront jugés par un conseil spécial.

    Article 35.

    Sa Majesté seule a le droit d’absoudre un coupable ou de commuer sa peine.

    Article 36.

    L’Empereur ne formera jamais aucune entreprise dans la vue de faire des conquêtes ni de troubler la paix et le régime intérieur des colonies étrangères.

    Article 37.

    Tout acte public sera fait en ces termes : « L’Empereur d’Hayiti et le chef suprême de l’armée, par la grâce de de Dieu et la loi constitutionnelle de l’État. »

    Du Conseil d’État.

    Article 38.

    Les généraux de division et de brigade sont membres-nés du conseil d’État et le composent.

    Des ministres.

    Article 39.

    Il y aura dans l’Empire deux ministres et un secrétaire d’État :
    Le ministre des finances ayant le département de l’intérieur ;
    Le ministre de la guerre ayant le département de la marine.

    Article 40. Du ministre des finances et de l’intérieur.

    Du ministre des finances et de l’intérieur : Les attributions de ce ministre comprennent l’administration générale du Trésor public, l’organisation des administrations particulières, la distribution des fonds à mettre à la disposition du ministre de la guerre et autres fonctionnaires, les dépenses publiques, les instructions qui règlent la comptabilité des administrations et des payeurs de division, l’agriculture, le commerce, l’instruction publique, les poids et mesures, la formation des tableaux de population, les produits territoriaux, les domaines nationaux, soit pour la conservation, soit pour la vente, les baux à ferme, les prisons, les hôpitaux, l’entretien des routes, les bacs, salines, manufactures, les douanes, enfin la surveillance et la fabrication des monnaies, l’exécution des lois et arrêtés du gouvernement à ce sujet.

    Article 41.

    Du ministre de la guerre et de la marine : Les fonctions de ce ministre embrassent la levée, l’organisation, l’inspection, la surveillance, la discipline, la police et le mouvement des armées de terre et de mer, le personnel et le matériel de l’artillerie et du génie, les fortifications, les forteresses, les poudres et salpêtres, l’enregistrement des actes et arrêtés de l’empereur, leur renvoi aux armées et la surveillance de leur exécution ; il veille spécialement à ce que les décisions de l’empereur parviennent promptement aux militaires ; il dénonce aux conseils spéciaux les délits militaires parvenus à sa connaissance et surveille les commissaires de guerre et officiers de santé.

    Article 42.

    Les ministres sont responsables de tous les délits par eux commis contre la sûreté publique et la Constitution, de tout attentat à la propriété et à la liberté individuelle, de toute dissipation de deniers à eux confiés ; ils sont tenus de présenter, tous les trois mois, à l’empereur, l’aperçu des dépenses à faire, de rendre compte de l’emploi des sommes qui ont été mises à leur disposition, et d’indiquer les abus qui auraient pu se glisser dans les diverses branches de l’administration.

    Article 43.

    Aucun ministre en place ou hors de place ne peut être poursuivi en matière criminelle, pour fait de son administration, sans l’adhésion personnelle de l’empereur.

    Article 44.

    Du secrétaire d’État : Le secrétaire d’État est chargé de l’impression, de l’enregistrement et de l’envoi des lois, arrêtés, proclamations et instructions de l’empereur ; il travaille directement avec l’empereur pour les relations étrangères, correspond avec les ministres, reçoit de ceux-ci les requêtes, pétitions et autres demandes qu’il soumet à l’empereur, de même que les questions qui lui sont proposées par les tribunaux ; il renvoie aux ministres les jugements et les pièces sur lesquels l’empereur a statué.

    Des tribunaux.

    Article 45.

    Nul ne peut porter atteinte au droit qu’a chaque individu de se faire juger à l’amiable par des arbitres à son choix. Leurs décisions seront reconnues légales.

    Article 46.

    Il y aura un juge de paix dans chaque commune ; il ne pourra connaître d’une affaire s’élevant au delà de cent gourdes, et lorsque les parties ne pourront se concilier à son tribunal, elles se pourvoiront par-devant les tribunaux de leur ressort respectif.

    Article 47.

    Il y aura six tribunaux séant dans les villes ci-après désignées : A Saint-Marc, au Cap, au Port-au-Prince, aux Cayes, à l’Anse-à-Veau et au Port-de-Paix. L’Empereur détermine leur organisation, leur nombre, leur compétence et le territoire formant le ressort de chacun. Ces tribunaux connaissent de toutes les affaires purement civiles.

    Article 48.

    Les délits militaires sont soumis à des conseils spéciaux et à des formes particulières de jugement. L’organisation de ces conseils appartient à l’empereur, qui prononcera sur les demandes en cassation contre les jugements rendus par lesdits conseils spéciaux.

    Article 49.

    Des lois particulières seront faites pour le notariat et à l’égard des officiers de l’état civil.

    Du culte.

    Article 50.

    La loi n’admet pas de religion dominante.

    Article 51.

    La liberté des cultes est tolérée.

    Article 52.

    L’État ne pourvoit à l’entretien d’aucun culte ni d’aucun ministre.

    De l’administration.

    Article 53.

    Il y aura, dans chaque division militaire, une administration principale, dont l’organisation, la surveillance appartiennent essentiellement au ministre des finances.


    Dispositions générales.

    Article premier.

    A l’empereur et à l’impératrice appartiennent le choix, le traitement et l’entretien des personnes qui composent leur cour.

    Article 2.

    Après le décès de l’empereur régnant, lorsque la révision de la Constitution aura été jugée nécessaire, le Conseil d’État s’assemblera à cet effet et sera présidé par le doyen d’âge.

    Article 3.

    Les crimes de haute trahison, les délits commis par les ministres et les généraux, seront jugés par un conseil spécial nommé et présidé par l’empereur.

    Article 4.

    La force armée est essentiellement obéissante, nul corps armé ne peut délibérer.

    Article 5.

    Nul ne pourra être jugé sans avoir été légalement entendu.

    Article 6.

    La maison de tout citoyen est un asile inviolable.

    Article 7.

    On peut y entrer en cas d’incendie, d’inondation, de réclamation partant de l’intérieur, ou en vertu d’un ordre émané de l’empereur ou de toute autre autorité légalement constituée.

    Article 8.

    Celui-là mérite la mort qui la donne à son semblable.

    Article 9.

    Tout jugement portant peine de mort ou peine afflictive, ne pourra recevoir son exécution, s’il n’a été confirmé par l’empereur.

    Article 10.

    Le vol est puni en raison des circonstances qui l’auront précédé, accompagné ou suivi.

    Article 11.

    Tout étranger habitant le territoire d’Hayiti sera, ainsi que les Hayitiens, soumis aux lois correctionnelles
    et criminelles du pays.

    Article 12.

    Toute propriété qui aura ci-devant appartenu à un blanc français est incontestablement et de droit confisquée au profit de l’État.

    Article 13.

    Tout Hayitien qui, ayant acquis une propriété d’un blanc français, n’aura payé qu’une partie du prix stipulé par l’acte de vente, sera responsable, envers les domaines de l’État, du reliquat de la somme due.

    Article 14.

    Le mariage est un acte purement civil et autorisé par le gouvernement.

    Article 15.

    La loi autorise le divorce dans les cas qu’elle a prévus et déterminés.

    Article 16.

    Une loi particulière sera rendue concernant les enfants nés hors mariage.

    Article 17.

    Le respect pour ses chefs, la subordination et la discipline sont rigoureusement nécessaires.

    Article 18.

    Un code pénal sera publié et sévèrement observé.

    Article 19.

    Dans chaque division militaire, une école publique sera établie pour l’instruction de la jeunesse.

    Article 20.

    Les couleurs nationales sont noires et rouges.

    Article 21.

    L’agriculture, comme le premier, le plus noble et le plus utile de tous les arts, sera honorée et protégée.

    Article 22.

    Le commerce, seconde source de la prospérité des États, ne veut et ne connaît point d’entraves.
    Il doit être favorisé et spécialement protégé.

    Article 23.

    Dans chaque division militaire, un tribunal de commerce sera formé, dont les membres seront choisis par l’empereur, et tirés de la classe des négociants.

    Article 24.

    La bonne foi, la loyauté dans les opérations commerciales seront religieusement observées.

    Article 25.

    Le gouvernement assure sûreté et protection aux nations neutres et amies qui viendront entretenir avec cette île des rapports commerciaux, à la charge par elles de se conformer aux règlements, us et coutumes de ce pays.

    Article 26.

    Les comptoirs, les marchandises des étrangers seront sous la sauvegarde et la garantie de l’État.

    Article 27.

    Il y aura des fêtes nationales pour célébrer l’Indépendance, la fête de l’empereur et de son auguste Épouse, celle de l’Agriculture et de la Constitution.

    Article 28.

    Au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et la nation est debout.

    ***


    Nous, mandataires soussignés, mettons sous la sauvegarde des magistrats, des pères et mères de famille, des citoyens et de l’armée, le pacte explicite et solennel des droits sacrés de l’homme et des devoirs du citoyen ;

    La recommandons à nos neveux, et en faisons hommage aux amis de la liberté, aux philanthropes de tous les pays, comme un gage signalé de la bonté divine, qui, par suite de ses décrets immortels, nous a procuré l’occasion de briser nos fers et de nous constituer en peuple libre, civilisé et indépendant.

    Et avons signé, tant en notre nom privé qu’en celui de nos commettants.

    Signé : H. Christophe, Clervaux, Vernet, Gabart, Pétion, Geffrard, Toussaint-Brave, Raphaël, Lalondrie, Romain, Capoix, Magny, Cangé, Daut, Magloire Ambroise, Yayou, Jean-Louis François, Gérin, Moreau, Férou, Bazelais, Martial Besse.

    Présentée à la signature de l’Empereur, la Constitution de l’Empire fut sanctionnée par lui.

    Vu la présente Constitution,

    Nous, Jacques Dessalines, Empereur Ier d’Hayiti et chef suprême de l’armée, par la grâce de Dieu et la loi constitutionnelle de l’État,

    L’acceptons dans tout son contenu, et la sanctionnons, pour recevoir, sous le plus bref délai, sa pleine et entière exécution dans toute l’étendue de notre empire ;

    Et jurons de la maintenir et de la faire observer dans son intégrité jusqu’au dernier soupir de notre vie.

    Au Palais impérial de Dessalines, le 20 mai 1805, an II de l’Indépendance d’Hayiti, et de notre règne le premier.

    Signé : Dessalines.

    Par l’Empereur :
    Le Secrétaire général,
    Signé : Juste Chanlatte.

  • Au sommet du G7, la Chine et l’Ukraine sont au cœur des préoccupations

    Comme on pouvait s’y attendre, la Chine et l’Ukraine sont au cœur des préoccupations lors du sommet du G7 de cette année dans la ville japonaise d’Hiroshima. Les dirigeants des démocraties les plus riches du monde ont convenu vendredi de durcir les sanctions contre la Russie pour son invasion de l’Ukraine. Quant à la deuxième économie mondiale, les dirigeants voient Pékin comme une menace pour la sécurité économique.

    Ce samedi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est joint aux dirigeants du G7 pour rallier le soutien à la lutte contre l’invasion russe alors que ces puissances cherchent un terrain d’entente sur divers problèmes mondiaux.

    La Maison-Blanche a confirmé que le président Biden rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky dimanche après-midi en marge du sommet du G7.

    Un soutien budgétaire à l’Ukraine et des sanctions plus strictes contre la Russie étaient à l’ordre du jour, ainsi qu’une position de leader dans l’élimination progressive des combustibles fossiles et la poursuite d’un monde sans armes nucléaires.

    En ce qui concerne la Chine, les dirigeants du G7 appellent Pékin à faire pression sur la Russie pour qu’elle renonce à son invasion de l’Ukraine.

    Les membres du Groupe des 7 reconnaissent également que la résilience économique nécessite de réduire les risques et la dépendance vis-à-vis du commerce chinois, la deuxième économie mondiale. Cependant, les dirigeants ont également exprimé leur volonté de construire « des relations constructives et stables » avec la Chine tout en agissant dans leurs intérêts nationaux.

    Le New York Times a rapporté que la Chine avait vivement dénoncé le sommet du Groupe des 7 samedi. Le ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang a mis en garde ces dirigeants réunis à Hiroshima contre les pressions exercées sur Pékin au sujet de Taiwan, de la coercition économique et d’autres sujets litigieux.

    « Le Groupe des 7 parle haut et fort de “se diriger vers un monde pacifique, stable et prospère”, mais ce qu’il fait, c’est entraver la paix internationale, nuire à la stabilité régionale et obstruer le développement d’autres pays », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères.

    Le New York Times a rapporté que la Chine avait vivement dénoncé le sommet du Groupe des 7 samedi. Le ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang a mis en garde ces dirigeants réunis à Hiroshima contre les pressions exercées sur Pékin au sujet de Taiwan, de la coercition économique et d’autres sujets litigieux.

    « Le Groupe des 7 parle haut et fort de “se diriger vers un monde pacifique, stable et prospère”, mais ce qu’il fait, c’est entraver la paix internationale, nuire à la stabilité régionale et obstruer le développement d’autres pays », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères.

    Le New York Times a rapporté que la Chine avait vivement dénoncé le sommet du Groupe des 7 samedi. Le ministère chinois des Affaires étrangères Qin Gang a mis en garde ces dirigeants réunis à Hiroshima contre les pressions exercées sur Pékin au sujet de Taiwan, de la coercition économique et d’autres sujets litigieux.

    « Le Groupe des 7 parle haut et fort de “se diriger vers un monde pacifique, stable et prospère”, mais ce qu’il fait, c’est entraver la paix internationale, nuire à la stabilité régionale et obstruer le développement d’autres pays », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères.

    M. Gang a ajouté que le Groupe des 7 ignore les griefs de la Chine et continue de manipuler les questions liées à la Chine, de vilipender et d’attaquer son pays et de s’immiscer grossièrement dans les affaires intérieures chinoises.

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