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  • Les douanes haïtiennes rapportent des revenus exceptionnels : les consommateurs paieront les frais

    Selon des rapports officiels, les douanes haïtiennes font état d’une performance exceptionnelle pour le premier trimestre de l’année fiscale. Bien que cela puisse être une bonne nouvelle pour l’administration Ariel, c’est une terrible nouvelle pour le peuple.

    Après trois années de croissance négative, l’économie haïtienne est en dépression en raison de la détérioration continue du climat des affaires. La production de biens et de services des entreprises locales et leur distribution à travers le pays sont au point mort. En conséquence, les caisses du gouvernement se tarissent, entraînant un déficit budgétaire massif.

    Préoccupés par la situation déplorable du pays, les patrons du secteur privé haïtien ont appelé, entre autres, à la mise en place de réformes établissant de nouvelles règles pour la conduite de la politique et des affaires en Haïti. Par coïncidence, depuis, le gouvernement a fait état d’une augmentation remarquable de la perception des impôts sans fournir de détails sur la manière dont cela est fait.

    Entre octobre et décembre 2022, les recettes totales du gouvernement ont atteint 33 milliards de gourdes, soit une augmentation de près de 24 % par rapport au trimestre précédent. Cette performance est principalement due à une augmentation significative des recettes douanières qui ont presque doublé par rapport à l’année dernière.

    L’augmentation des revenus n’est pas venue sans coût. En décembre, de nombreux petits commerçants se sont plaints de ne pas pouvoir récupérer leurs conteneurs malgré le paiement de frais de douane, souvent surfacturés.

    Ce jeudi, à l’émission Panel Magik, l’homme d’affaires Manuel Heusch-Desquiron, qui a applaudi l’effort des douaniers, a révélé que de nombreuses entreprises sont victimes de surtaxes et paient pour les méfaits des autres. Alors que les prix du fret baissent dans le monde, ils augmentent en Haïti. Et au bout du compte, les consommateurs paieront les frais alors que le coût de la vie augmentera.

    Généralement, une augmentation des recettes de l’État est une bonne chose. C’est typiquement le résultat d’une économie saine, ce qui n’est pas le cas en Haïti. De plus, l’augmentation des revenus permet aux États d’augmenter les investissements dans l’éducation, les infrastructures et d’autres services vitaux qui renforcent les communautés et contribuent à la croissance économique à long terme. Alors que la priorité absolue du pays est la sécurité, nous n’avons encore vu aucun investissement dans ce domaine et encore moins dans d’autres services publics.

  • Le conseil d’administration du FMI approuve un décaissement de 105 millions de dollars en faveur d’Haïti

    Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 23 janvier 2023 un décaissement de 81,9 millions de DTS (105 millions de dollars) en faveur d’Haïti, au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide, afin d’aider le pays à répondre aux besoins urgents de financement de sa balance des paiements qui découlent de la crise alimentaire mondiale.

    Selon le communiqué de presse, la flambée des prix des denrées alimentaires n’a fait qu’aggraver la situation de la population haïtienne, qui souffrait déjà de malnutrition sévère et d’insécurité alimentaire avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Haïti subit de plein fouet le choc mondial sur les prix des denrées alimentaires. L’inflation record a aggravé la fragilité d’Haïti, car la hausse des prix au niveau mondial s’est fortement répercutée sur les prix intérieurs et a occasionné des pénuries alimentaires. Haïti, dont plus de la moitié de la population est déjà en dessous du seuil de pauvreté, traverse une crise humanitaire dramatique ; au cours de l’exercice 2023, le pays devrait connaître un déficit de financement d’au moins 105 millions de dollars (0,5 pour cent du PIB), en supposant une compression de ses importations, et faute d’un financement extérieur supplémentaire de la part de ses partenaires pour le développement.

    Au terme des délibérations du conseil d’administration, Madame Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration suivante :

    « Haïti traverse une grave crise humanitaire et subit de plein fouet le contrecoup économique de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’inflation record a exacerbé la fragilité d’Haïti et ravivé les souffrances d’une population déjà touchée par des formes sévères de malnutrition. Le gouvernement s’emploie à atténuer les effets des hausses des prix des produits alimentaires et à étendre les dispositifs de protection sociale ».

  • Haïti-Canada : La meilleure solution à la crise Haïtienne sera générationnelle et impopulaire

    La déclaration du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur Haïti a montré une compréhension plus mûre de la crise haïtienne depuis que le Canada a pris la tête du Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union européenne, du représentant spécial de l’OEA et de la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) impliqué dans les affaires politiques haïtiennes. Le Premier ministre Trudeau, qui s’est ouvertement attaqué aux membres influents de l’élite haïtienne pour leur contribution au chaos haïtien, a démontré un ferme soutien aux sanctions canadiennes imposées aux personnalités controversées de l’élite. Les déclarations de Trudeau deviennent diplomatiquement plus remarquables et politiquement correctes, car il reconnaît que la meilleure solution devrait venir du peuple haïtien.

    Cependant, il serait ironiquement naïf pour le peuple haïtien ou tout observateur impartial de s’attendre à ce que la meilleure solution émerge d’une génération d’élites corrompues et immorales qui ont laissé tomber Haïti avec leurs comportements contraires à l’éthique et leurs actions criminelles. Les propositions actuelles sur la table semblent être un jeu machiavélique et manipulateur visant à recycler le même groupe d’affairistes, de politiciens professionnels et de marionnettes à gages par les élites sanctionnées pour poursuivre le programme diabolique de protection des maîtres du système et perpétuer le statu quo. Comme on dit, on ne peut pas apprendre de nouveaux tours à un vieux chien.

    Pas plus tard que cette semaine, un média haïtien, la radio Télé Métronome, a rapporté une histoire choquante sur l’institution des magistrats haïtiens exposant le plus grand scandale politique haïtien depuis 1986. Ce rapport confirme que l’île n’est pas seulement un État défaillant, mais aussi une démocratie mort-née où un système oligarchique a ingénieusement mis en place depuis la chute du régime de Duvalier en février 1986 pour protéger le règne de l’impunité. Les élites politiques et commerciales d’Haïti ont tacitement et malicieusement mis en place un système judiciaire corrompu se garantissant l’impunité. Leur contrôle sur le système judiciaire a transformé cette branche du gouvernement en un instrument de dérision et de profanation contre les principes d’ordre public plaçant les criminels au-dessus de la loi. Et depuis 37 ans de démocratie, aucun dirigeant, président, Premier ministre ou parlementaire haïtien n’a même tenté de réformer le système judiciaire.

    En outre, selon ce rapport choquant, les hauts magistrats qui dirigent les tribunaux n’ont pas la formation adéquate, l’autorité morale ou la certification de la plus haute instance judiciaire (CSPJ) pour s’acquitter de leurs fonctions avec éthique ou compétence. Pour la première fois dans l’histoire, le CSPJ a réprimandé 30 juges pour « manque d’intégrité morale, abus d’autorité, ivresse, facilitation de la libération de criminels notoires et qualifications académiques insuffisantes. Ce scandale illustre à quel point l’élite politique a domestiqué le pouvoir judiciaire, qui aurait dû être un pouvoir indépendant opérant selon les normes éthiques les plus élevées. Néanmoins, des juges incompétents et corrompus ont intégré le système sans passer par un processus de vérification approprié. Pendant des décennies, la plus haute instance judiciaire d’Haïti a été un terreau fertile pour la corruption. Les criminels en col blanc, les trafiquants de drogue, les politiciens corrompus et les oligarques ont imposé leurs normes par le biais de leurs juges recommandés et nommés sans que personne n’ose soulever la dissidence.

    Le leadership du Premier ministre Trudeau gagne sans aucun doute en maturité. Une approche plus attentive et pragmatique peut découler de sa profonde compréhension de la crise haïtienne. Aussi, les récentes déclarations de l’ambassadeur Bob Rae, représentant du Canada aux Nations Unies, suggèrent que le Canada ne répétera pas les erreurs du passé et cela sera considéré comme un tournant dans la politique canadienne envers Haïti qui a longtemps été un prolongement de l’impérialisme américain vis-à-vis d’Haïti. Une telle approche qui inclut des relations privilégiées avec les diplomates américains a renforcé les élites haïtiennes leur permettant d’agir en toute impunité. Ce comportement complice a provoqué la colère et la frustration de la population civile qui, lors de récentes manifestations, a ouvertement appelé à l’intervention de la Russie et à l’aide de Poutine en Haïti tout en rejetant l’aide américaine pour résoudre la crise.

    Les efforts canadiens pour aider Haïti en sanctionnant les élites, en soutenant la Police Nationale d’Haïti et en fournissant une aide humanitaire sur le terrain sont considérablement bien accueillis par l’opinion publique. Cependant, on peut se demander si les sanctions seraient efficaces lorsque ces élites ont leur influence sur l’appareil gouvernemental, l’économie et le système financier. Une police haïtienne démoralisée sous l’autorité d’une justice domestiquée peut-elle résoudre cette crise sécuritaire sans envisager une opération militaire spéciale et les rôles d’Interpol FBI ? L’aide humanitaire pourrait-elle mettre Haïti sur la voie du développement et de l’industrialisation pour arrêter cette migration massive vers les frontières américano-mexicaines ? Le Canada peut-il aider les Haïtiens à faire face à la crise sans fin d’Haïti résultant d’un malaise historique d’injustice générationnelle et d’inégalité chronique entre les masses et les élites ?

    Le peuple haïtien se sent encore trahi par un gouvernement illégitime incapable de répondre aux crises sécuritaires et économiques aggravées depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Vivre dans le pays est devenu insupportable en raison d’une forte augmentation des enlèvements et des crimes violents, d’une accélération de l’inflation et de l’insécurité. À ce stade, un programme complet et détaillé pour cette situation horrible qui a provoqué cette crise humanitaire sans précédent devrait être la priorité absolue de toute coalition nationale ou accord politique menant à des élections crédibles. Cependant, les motivations malveillantes et les intérêts sectoriels des acteurs traditionnels sont en effet un “panorama de déjà vu”, nous rappelant la période de transition catastrophique entre 2004 et 2016 qui a préparé le terrain pour la crise actuelle.

    En perspective, le Premier ministre Trudeau devrait être conscient que la proposition consensuelle d’un gouvernement controversé et tout accord illusionniste des représentants des élites actuelles ne peuvent résoudre la crise haïtienne. La démocratie en Haïti est au point mort. Depuis que le mandat du dernier tiers du Sénat a expiré le 9 janvier de cette année, le pays n’a pas d’élu, un état de chaos que les acteurs actuels de la politique, des affaires et de la société civile ont créé. Impopulaire parmi les gardiens du système, mais c’est une excellente occasion pour la génération montante de refonder complètement la démocratie haïtienne sur de nouveaux piliers. Ainsi, ceux qui ont laissé tomber Haïti au cours des cinq dernières décennies ne peuvent plus devenir des censeurs, des donneurs de leçons ou des sauveurs pour les générations futures.

    En effet, la démocratie haïtienne doit être refondée de toute urgence par un gouvernement de transition non partisan qui inspire confiance et crédibilité pour ouvrir la voie à une nouvelle constitution, un nouveau système politique et une nouvelle gouvernance économique pour Haïti. Il est temps que les voix et les plans stratégiques de personnalités honnêtes et compétentes des générations émergentes soient entendus et pris en compte pour proposer et établir une solution viable, innovante et durable avec une vision démocratique moderne pour les générations futures.

  • Haitian Crisis: Justin Trudeau is diplomatically correct, but the Best Haitian solution will be unpopular

    Canadian Prime Minister Justin Trudeau’s statement on Haiti has shown a more mature understanding of the Haitian crisis since Canada took the leadership of the Core group, a diplomatic structure composed of the US, Canada, France, Brazil, Spain, Germany, EU, UN, OAS representatives involved in Haitian political affairs. PM Trudeau, who has openly tackled influential Haitian elites members for their contribution to the Haitian chaos, demonstrated strong support for Canadian sanctions imposed on controversial elite figures. Trudeau’s declarations become diplomatically more remarkable and politically correct as he acknowledges that the best solution should come from the Haitian People. 

    However, it would be ironically naive for Haitian people or any impartial observer to expect the best solution to emerge from a corrupt and immoral generation of elites who have failed Haiti with their unethical behaviors and criminal actions. Current proposals on the table seem to be a Machiavellian and manipulative game aiming to recycle the same group of profiteers, professional politicians, and work-for-hire puppeteering by the sanctioned elites to continue the evil agenda of protecting the masters of the system and perpetuate the status quo. As they say, you can’t teach an old dog new tricks.

    Just this week, Haitian media outlet, radio Tele Metronome reported a shocking story about Haitian magistrates’ institution exposing Haitian biggest political scandal since 1986. This report confirms that the island is not only a failed State but also a stillborn democracy where an oligarchic system has been ingeniously put in place since the fall of Duvalier’s regime in February 1986 to protect the reign of impunity. Haiti’s Political and business elites have tacitly and maliciously implemented a corrupt judiciary system guaranteeing themselves impunity. Their control over the judiciary has transformed this branch of government into an instrument of derision and profanation against law-and-order principles placing criminals above the law. And for 37 years of democracy, no Haitian leader, president, or Prime Minister has even attempted to reform the Justice system. 

    Furthermore, according to this shocking report, senior judges running courts do not have proper education, moral authority, or certification from the highest Judicial Authority’s body (CSPJ) to carry out their duties ethically or competently. For the first time in history, CSPJ has rebuked 30 judges for “lack of moral integrity, abuse of authority, drunkenness, facilitating the release of notorious criminals, and insufficient academic qualifications. This scandal illustrates how profoundly the political elite has domesticated the Judiciary branch, which should have been an independent power operating at the highest ethical standard. Nonetheless, incompetent and corrupt judges have integrated the system without going through a proper vetting process. For decades, the highest Justice body in Haiti has been a breeding ground for corruption. White-collar criminals, drug dealers, corrupt politicians, and oligarchs have imposed their norms through their recommended and appointed judges without facing anyone dare to raise dissent.

    Prime Minister Trudeau’s leadership is undoubtedly gaining maturity. A more attentive and pragmatic approach may arise through his deep understanding of the Haitian crisis. Also, recent declarations of Ambassador Bob Rae, Canadian Representative at the United Nations, suggest that Canada will not repeat past mistakes and shall be considered a turning point in Canadian policy toward Haiti that has long been an extension of the American imperialist vis-à-vis Haiti. Such an approach that includes privileged relations with American diplomats has empowered the Haitian elites enabling them to act with complete impunity. This complicit behavior provoked anger and frustration among the civilian population, who, during recent protests, openly called for Russia’s intervention and Putin’s help in Haiti while rejecting American assistance in solving the crisis. 

    Canadian efforts to help Haiti by sanctioning elites, supporting Haitian National Police, and providing humanitarian aid on the ground, are considerably welcomed by public opinion. However, it is questionable whether the sanctions would be effective when these elites have their clout over the governmental apparatus, the economy, and the financial system. Can a demoralized Haitian police under the authority of a domesticated Justice resolve this security crisis without considering a special military operation and Interpol FBI roles? Could humanitarian aid put Haiti on the road to development and industrialization to stop this mass migration toward US-Mexican borders? Can Canada help Haitians address Haiti’s unending crisis resulting from a historic malaise of generational injustice and chronic inequality between the masses and the elites?  

    Haitian people still feel betrayed by an illegitimate government unable to respond to security and economic crises worsened since President Jovenel Moise’s assassination in July 2021. Living in the country has become unbearable due to a sharp increase in kidnappings and violent crimes, an acceleration of inflation and food insecurity, and an increased migration activity. At this point, a comprehensive and detailed agenda for this horrific situation that has provoked this unprecedented humanitarian crisis should be the top priority for any national coalition or political accord leading to credible elections. However, traditional actors’ malicious motivations and sectoral interests are indeed a “deja vu panorama,” reminding us of the catastrophic transitional period between 2004 and 2016 that set the stage for today’s crisis. 

    In perspective, Prime Minister Trudeau should be aware that a controversial government’s consensus proposal and any illusionist accord from representatives of the current elites cannot resolve the Haitian crisis. Democracy in Haiti is at a dead point. Since the term of the last one-third of the senate expired on January 9 this year, the country has no elected official, a state of chaos the current actors from the political, business, and civil society have created. Unpopular among the guardians of the system, but this is an excellent opportunity for the rising generation to reset Haitian democracy on new pillars completely. Thus, those who have failed Haiti during the last five decades can no longer become censors, donors of lessons, or saviors for the next generations. 

    Indeed, Haitian democracy must be urgently reset through a nonpartisan transitional government that inspires trust and credibility to pave the way for a new constitution, political system, and economic governance for Haiti. It’s time for the voices and strategic plans of honest and competent figures from emerging generations to be heard and considered to come up with and establish a viable, innovative, and lasting solution with a modern democratic vision for the next generations.

  • L’économie mondiale devrait croître de 1,7 %, Haïti de -1,1 %

    Selon les perspectives économiques de la Banque mondiale, la croissance mondiale tombera à 1,7 %, contre un taux de 3 % prévu il y a six mois. Quant à Haïti, la Banque mondiale s’attend à ce que l’économie haïtienne se contracte pour la cinquième année consécutive en 2023.

    L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, la contraction des investissements et les perturbations continues dues à la guerre en Ukraine sont à l’origine de ce ralentissement de la croissance de l’économie mondiale. Haïti, quant à elle, le pays reste en proie à la violence et à l’instabilité.

    L’inflation en Haïti a atteint un niveau record et les gens ont de plus en plus de mal à se nourrir. Plus de la moitié de la population fait face à des difficultés alimentaires. Entre 2019 et 2022, l’économie a chuté de plus de 2 % en moyenne par an.

    Avec quatre années successives de contraction économique caractérisées par une chute spectaculaire des activités économiques, l’économie haïtienne est en dépression économique.

  • Consensus National Pour Une Transition Inclusive et Des Elections Transparentes

    Le Pouvoir Exécutif, le Secteur économique, le Secteur social et le Secteur politique :

                    Considérant que, depuis l’adoption de la Constitution de 1987, le pays connait un cycle d’instabilité chronique des institutions démocratiques et qu’en effet Haïti est dans sa 7ème rupture d l’ordre constitutionnel et le mandat de quatre (4) Présidents n’est pas arrivé à terme, dont le dernier Président Jovenel MOISE assassiné, dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, mettant en péril la stabilité de l’Etat et les fondements même de la République :

    Considérant que cette instabilité conduit le pays à un dysfonctionnement institutionnel rendant impossibles les réponses aux défis de développement économique et social ;

    Considérant que le pays s’enlise dans une crise interminable se traduisant, sur le plan économique, par une décote accélérée de la gourde, une inflation grandissante avoisinant 30%, une accélération de la croissance d’Indice des Prix à la Consommation (IPC), en particulier pour les produits d’importation, qui atteint plus de 40% en juin 2022 ;

    Considérant que cette situation fait augmenter l’insécurité alimentaire déjà chronique pour plus de 50% de la population haïtienne ;

    Considérant que les enlèvements, la violence, la prolifération des gangs ajoutés à l’impact de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 et au choléra ont provoqué des pertes d’emploi, des limitations de la communication terrestre entre les différents départements géographiques du pays et ont restreint les déplacements de la population ;

    Considérant que tout ceci constitue un accroc aux droits humains dans un pays menacée par une grave crise humanitaire et qui, par ailleurs, est en proie à une récente recrudescence du choléra ;

    Considérant que, sur le plan politique, le citoyen Ariel HENRY est entré en fonction comme Premier ministre le 20 juillet 2021, suite à sa nomination par le Président Jovenel MOISE et que, moins de deux (2) mois après, des acteurs politiques et des acteurs de la société civile, dans le cadre d’un Accord dit : « Accord des 10, 11, 12, 13 et 14 septembre 2021 », sont venus l’appuyer dans la conduite des actions gouvernementales ;

    Considérant que, néanmoins, les luttes politiques, devenues chroniques, ont continué à polariser la classe politique, la classe des affaires et les acteurs sociaux ;

    Considérant qu’il en est résulté plusieurs accords et propositions ou différents groupes, chacun de son côté ont cherché à imposer leur vision propre pour aborder et résoudre la crise multidimensionnelle que conna1’t le pays ;

    Considérant que, par-delà les difficultés, la période intérimaire actuelle peut, cependant, constituer une opportunité pour poser des actions structurantes capables d’orienter le travail des futurs élus en vue de mieux répondre aux défis dans une perspective durable ;

    Considérant que, dans cette optique, les parties signataires de la présente, tout en restant attachées aux prescriptions de la Constitution haïtienne amendée, notamment l’article 149, conviennent d’impliquer différences force, politiques, économiques et sociales dans la gestion de la cité, de créer les conditions nécessaires à l’organisation d’élections transparentes et non contestées, d’aborder la question de la sécurité, de contribuer au renforcement de l’État de droit en identifiant les reformes économiques et sociales urgentes ;

    Considérant que, toutefois, les différentes parties prenantes sont conscientes de leur incapacité à résoudre seules et sans concertation réelle, les problèmes tant conjoncturels que structurels auxquels est confronté le pays ;

    Considérant qu’elles reconnaissent la nécessité, d’une part, de trouver une solution haïtienne concernée et consensuelle à la crise actuelle et, d’autre part, de rechercher un plus large consensus pour garantir I’implication effective et harmonieuse de tous les protagonistes de bonne foi dans la gestion de la période de transition ;

    Considérant qu’elles s’entendent donc, pour établir un équilibre politique et pour mettre en place en ajout au Gouvernement, deux (2) institutions pouvant pallier les carences du moment, à savoir un Haut Conseil de la Transition (HCT) et un Organe de Contrôle de I’Action gouvernementale (OCAG) ;

    Considérant qu’il est impératif pour le Premier ministre, Ariel HENRY de faire une large concertation et une grande ouverture en tenant compte des toutes les propositions, de tous les protocoles d’accord et accords émanant des Secteurs économiques, sociaux et politiques, démarche nécessaire pour inspirer confiance aux acteurs et aux citoyens dans la perspective des prochaines élections générales, libres et démocratiques ;

    Considérant qu’il est urgent de s’unir pour trouver des solutions à long terme aux défis sécuritaires, institutionnels et économiques d’Haïti, restaurer la confiance du public dans le processus politique et électoral d’Haïti et assurer une gouvernance responsable dans l’intérêt public :

    Ont convenu ce qui suit :

    SECTION I : DES PRINCIPES POUR LA TRANSITION

    Article 1er – Les signataires du Consensus National pour une Transition inclusive et des Élections transparentes conviennent que le processus de transition sera géré selon les principes politiques suivants :

    a)            Intérêt public à long terme : le Gouvernement de transition est une administration intérimaire chargée de gérer un programme de réformes fondamentales de la politique, des institutions publiques de l’économie d’Haïti. Des élections libres et équitables sont une étape cruciale dans un processus a plus long terme qui s’étendra au-delà des élections pour transformer le pays et établir un contrat social plus juste entre l’État et les citoyennes et les citoyens ;

    b)            Transparence et responsabilité : les parties prenantes (i) élaboreront et publieront une feuille de route conjointe d’engagements, d’étapes et de jalons vers des changements constitutionnels, des élections libres et équitables et un programme de transformation structurelle à long terme (ii) coopèreront pour guider et soutenir le Gouvernement intérimaire dans la mise en œuvre de cette feuille de route, et (iii) suivront et vérifieront sa mise en œuvre à travers les organes de la transition, et avec le soutien des amis internationaux impartiaux d’Haïti ;

    c)            Impartialité et fin de l’impunité : les règles, durant la transition, seront appliquées à tous de la même manière, que ce soit dans le secteur public ou le secteur privé. Les parties prenantes mettront tout en œuvre pour identifier, dénoncer et sanctionner les pratiques déloyales et corrompues qui détruisent la vie publique et économique d’Haïti, afin de mettre fin au climat de peur et d’impunité qui mine les processus judiciaires d’Haïti ;

    d)            Inclusion politique par le dialogue : le processus de dialogue politique se poursuivra, durant la transition, sur un agenda de transformation nationale, afin d’assurer une large représentation des points de vue et des intérêts et de promouvoir un environnement de coopération constructive sur les questions touchant les Haïtiennes et les Haïtiens vivant dans le pays ou à l’Étranger. Un dialogue politique de haut niveau entre les partis politiques, la société civile et le secteur privé sera renforcé par une consultation au niveau communautaire dans le cadre d’un processus de dialogue national ;

    e)            Action urgente pour les Haïtiennes et les Haïtiens en souffrance : la transition donnera la priorité à des mesures immédiates et importantes pour mettre fin aux souffrances humanitaires dans les communautés les plus pauvres, rétablir la sécurité et les services, créer des emplois, soustraire les jeunes de l’emprise et de l’attrait des gangs et rendre justice a ceux qui en ont souffert. Un programme d’action directe et urgente, dans les zones les plus touchées, sera engagé et la communauté internationale sera sollicitée pour apporter des investissements et un soutien supplémentaire ;

    f)             Engagement et participation du public : la transition cherchera à reconstruire la confiance dans les institutions politiques et électorales d’Haïti, en veillant ace que le processus électoral soit ouvert et encourage une nouvelle génération d’Haïtiennes et d’Haïtiens à s’engager et participer, que ce soit en tant qu’électrices et électeurs ou en tant que candidates et candidats, a des élections équitables et crédibles et à la revitalisation à long terme du système politique haïtien.

    Il est entendu que les parties prenantes s’engagent à mettre en œuvre les principes ci-haut définis et à recourir à un mécanisme de suivi international dont les Termes de Référence seront élaborés, au plus tard, quatre (4) semaines après l’adoption du présent Consensus.

    SECTION II : DES ÉLÉMENTS DE CONSENSUS

    Sous-section 1ère

    De la sécurité

    Article 2.- Les parties prenantes reconnaissent la nécessité de considérer, comme préalable, la question de la sécurité des vies et des biens qui est un devoir régalien de l’État. De plus, elles reconnaissent la nécessité d’accorder une place de choix à la sécurité sociale et alimentaire pour mieux combattre l’exclusion et les inégalités.

    Article 3.- Conscientes des faiblesses actuelles des forces de l’ordre haïtiennes, les parties prenantes se déclarent favorables à l‘assistance internationale immédiate en matière de sécurité sollicitée le 9 octobre 2022 par le Gouvernement, en vue d’aider la Police Nationale d’Haïti dans la planification d’interventions et la mise en œuvre d’opérations qui garantiront la liberté de mouvement de la population et la gestion de la crise humanitaire et de l’insécurité à laquelle fait face le pays.

    De même, les parties prenantes s’engagent à organiser, dès l’adoption du présent Consensus, un Forum national réunissant les acteurs politiques, économiques et sociaux.

    Ledit Forum permettra de bâtir un Plan national de Sécurité basé sur les réalités du moment, la culture haïtienne et prenant en compte aussi bien les aspects d’intervention policière que le volet socioéconomique de l’insécurité.

    Ce faisant, les parties prenantes entendent contribuer, d’une part. au retour d’un climat favorable a une vie politique, économique, sociale et culturelle pour permettre à la population de vaquer à ses occupations sur l’ensemble du territoire national et d’autre part, à une consolidation durable de la paix pour garantir la présence de l’État et la fourniture des services de base dans les quartiers précaires.

    Sous-section 2

    Paragraphe 1er

    Des Organes de la Transition

    Du Haut Conseil de la Transition (HCT)

    Article 4.- Il est créé un organe dénommé : « Haut Conseil de la Transition » (HCT) dont la mission est de contribuer à la définition des orientations stratégiques des pouvoirs publics à travers :

    a)            la création de conditions politiques et sociales pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers des élections libres, crédibles et transparentes ;

    b)            la promotion d’un dialogue politique pour la participation des différents acteurs à la gestion de l’État durant la période de transition ;

    c)            la création de conditions nécessaires pour le retour à un climat de sécurité et de paix ;

    d)            la définition, le suivi et l’évaluation de réponses aux urgences de politiques publiques.

    Article 5.- L’objectif du HCT est de favoriser le dialogue national dans la recherche d’un consensus sur les jalons à poser pour signifier les lignes de rupture avec les mauvaises pratiques et sur les grands chantiers de la période de transition, notamment en matière de sécurité publique, de Constitution et d’élections, de réformes économiques, de justice, d’État de droit et de sécurité sociale et alimentaire.

    Article 6.- Le HCT, œuvrant en étroite collaboration avec le Gouvernement, a les attributions suivantes :

    S’assurer de la crédibilité et de l’intégrité des élections en participant au choix des membres du Conseil Électoral Provisoire (CEP) et en organisant des évaluations d’étape assorties de recommandations pour la performance du processus électoral ;

    Choisir le Comité d’experts en charge de la révision de la Constitution

    Coordonner un dialogue politique de haut niveau afin d’élargir la base du consensus entre les principaux acteurs politiques, sociaux et économiques du pays, sur la base d’un programme de (i) sécurité (ii) de réforme politique constitutionnelle et électorale. (iii) de bonne gouvernance et (iv) de mesures économiques et sociales ;

    Coopérer avec le Premier ministre et le Conseil des ministres pour définir une feuille de route comportant des étapes et des délais précis et mettre en œuvre un plan d’action stratégique pour la période de transition

    Participer à la reconstitution de la Cour de cassation :

    Participer aux remaniements ministériels, aux changements dans les hautes directions de I ‘Administration publique et aux réformes dans la diplomatie haïtienne ;

    Inspirer et s’assurer des réformes économiques, notamment en matière de recettes de l’État, de politiques fiscale et monétaire ;

    Veiller à la mise en place et à I “exécution d’un Plan global de sécurité publique ;

    Identifier et proposer des réformes en matière de droits humains et de renforcement de l’État de droit ; identifier et proposer des réformes visant la sécurité sociale et alimentaire.

    Article 7.- Le HCT est composé de trois (3) membres choisis selon la répartition suivante :

    1. Secteur économique : (un) I ;
    2. Secteur social : (un) 1 ;
    3. Secteur politique : (un) 1.

    Article 8.- Le HCT fonctionne, par nature, de manière collégiale. Il choisit un(e) de ses membres pour le/la présider. Par ailleurs, le HCT s’occupe des Chantiers stratégiques suivants : (i) la sécurité (ii) la réforme politique, constitutionnelle, et électorat (iii) la bonne gouvernance et (iv) les mesures économiques et sociales.

    Le HCT se réunit régulièrement, en session ordinaire et, au moins une fois par mois, avec le Premier ministre. Toutes ses décisions sont prises par consensus, ou à défaut, par vote à la majorité simple. Celles-ci sont transmises, sous forme de résolutions, au Conseil des ministres via le Premier ministre.

    Les membres du HCT participent au Conseil des ministres sans voix délibérative.

    Paragraphe 2

    De l’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale (OCAG)

    Article 9.- Il est créé un organe dénommé : « Organe de Contrôle de l’Action gouvernementale » (OCAG), dont la mission est de s’assurer du respect des règles de bonne gestion et de transparence dans la gouvernance publique.

    Pour ce faire, l’OCAG est une instance capable de faciliter l’intégration des représentantes et des représentants des différents secteurs de la vie nationale dans la veille citoyenne et le contrôle de l’action gouvernementale dans l’actuel contexte de dysfonctionnement du Parlement.

    Article 10.- Les attributions de l’OCAG sont les suivantes :

     veiller au bon fonctionnement des Institutions républicaines ;

    Émettre des avis motivés sur les Décrets, les Accords et le Budget national ;

    Donner des avis motivés sur les actes légaux pris par le Gouvernement ;

    Appuyer le processus de dialogue national et de révision de la Constitution ;

    S’enquérir de la mise en œuvre des actions gouvernementales ;

    Organiser des séances d’information avec les Ministres sur des sujets d’intérêt.

    Article 11.- L’OCAG est composé de vingt-et-un (21) membres recrutés parmi des personnalités issues des organisations politiques, des associations socioprofessionnelles et des organisations communautaires de base des dix (10) départements et de la diaspora. Sa composition doit refléter une participation territoriale nationale ainsi que le quota de 30% de femmes.

    Article 12.- L’OCAG est géré par un bureau de trois (3) membres, dont au moins une femme.

    L’OCAG se réunit, au moins, une fois par semaine. Ses décisions sont prises par vote acquis à la majorité simple. Il est entendu que l’organisation, le fonctionnement et les procédures de travail de l’OCAG sont fixés dans son manuel de règlement intérieur.

    Sous-section 3 : DU GOUVERNEMENT

    Article 13.- Le Gouvernement, ayant à sa tête le Premier ministre, exerce le Pouvoir Exécutif. Le Premier ministre fait appliquer les décisions du Gouvernement qu’il dirige. A la signature du présent Consensus national, il évalue, en concertation avec le HCT, la composition des instances gouvernementales et procéde aux changements nécessaires au niveau du Gouvernement et des hautes directions de l’Administration publique.

    Sous-section 4 : DE LA COUR DE CASSATION

    Article 14.- Le Gouvernement, en concertation avec le HCT, nomme les juges de la Cour de Cassation, après certification par le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ).

    Sous-Section 5 : DE LA CONSTITUTION ET DU DIALOGUE

    Article 15.- Le HCT, en collaboration avec le Premier ministre, nommera un Comité d’experts constitutionnels qui révisera la Constitution haïtienne. Les points concernes par la révision constitutionnelle sont, notamment, les suivants

    la durée et l’harmonisation des mandats ; l’équilibre des pouvoirs ;

    l’autorité et le moment d’octroi de la décharge administrative ;

    la définition des rôles au niveau des Collectivités territoriales ;

    les conditions d’intégration et de participation des Haïtiennes et des Haïtiens vivant à l‘étranger à la vie politique du pays ;

    et le processus d’amendement périodique de la Constitution. Suite au processus de révision et de consultation, qui sera géré par le Comité d’experts et qui ne dépassera pas six (6) mois, les autorités électorales soumettront à une consultation populaire le projet final de Constitution en vue de son approbation.

    Par ailleurs, le HCT mettra en place un processus formel de dialogue politique inclusif et participatif impliquant (i) les principaux acteurs politiques, économiques et sociaux, signataires et non-signataires. (ii) des représentants des dix (I0) départements géographiques d’Haïti désignés par les autorités locales (iii) les principales organisations des Haïtiennes et des Haïtiens de la diaspora. Ce dialogue politique s’étalera sur toute la durée de la transition.

    Sous-section 6 : DU CONSEIL ÉLECTORAL ET DES ÉLECTIONS

    Article 16.- Un Conseil Électoral Provisoire (CEP) sera mis en place. Pour ce faire, le Gouvernement soumettra au HCT une pré-liste de vingt (20) personnalités, issues de structures représentatives de la société civile haïtienne de l’intérieur et de la diaspora. Le HCT, en concertation avec le Premier ministre, en choisira neuf (9), dont au moins trois (3) femmes, comme membres du CEP.

    Article 17.- Le CEP, ainsi constitué, sera nommé par le Gouvernement, avec les attributions suivantes :

    a)            Organiser la consultation populaire sur la proposition Constitution révisée ;

    b)            Publier le calendrier électoral ;

    c)            Soumettre au Gouvernement pour publication le projet de Décret électoral ;

    d)            Organiser les élections générales :

    e)            Contrôler, en toute indépendance, toutes les opérations électorales, jusqu’à la proclamation des résultats des scrutins.

    Sous-section 7 : DES RÉFORMES INSTITUTION ELLES ET ÉCONOMIQUES

    Article 18.- Les parties prenantes reconnaissent la nécessité d’entreprendre des réformes institutionnelle et économique pendant la période de transition. À cet effet, le Gouvernement, en accord avec le HCT, fait un inventaire du capital humain, des ressources matérielles et financières de l’État et s’assure du fonctionnement des Conseils d’administration et de la révision des organes de gestion des Organismes autonomes.

    Ainsi, les réformes nécessaires sont entreprises dans le but de :

    a)            Moderniser les capacités de perception de l’État ;

    b)            Combattre la contrebande et le trafic d’armes ;

    c)            Continuer, en partenariat avec le Secteur privé des affaires, les réformes fiscales en cours ;

    d)            Augmenter les recettes publiques :

    e)            Garantir l’efficacité de la politique monétaire ;

    f)             Renforcer le contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes du pays ;

    g)            Garantir la performance des organismes de répression du trafic des stupéfiants, de lutte contre la corruption et de lutte contre le blanchiment des avoirs.

    Parallèlement, le secteur privé s’engage à assumer ses responsabilités incluant, notamment, le respect de ses obligations envers le fisc. Ceci permettra une augmentation substantielle des recettes publiques. Et le Gouvernement, de son côté, s’engage au principe de transparence et de gestion saine et publiera, périodiquement, le montant des recettes ainsi que les décaissements effectués.

    Il est entendu que l’augmentation des recettes fiscales renforcera les capacités financières de l’État. Ainsi, le Budget de la République devra mieux prendre en compte la nécessité de disponibilités de ressources financières pour la sécurité, l’harmonisation du climat social, la promotion économique et sociale des jeunes et des femmes vivant en particulier dans les régions et zones défavorisées et les élections.

    Sous-section 8 : DE L’IMPARTIALITÉ DU GOUVERNEMENT DE TRANSITION

    Article 19.- Le Premier ministre veille à l’impartialité du Gouvernement de transition en obligeant tous les Ministres et Directeurs Généraux à déclarer tout éventuel conflit d’intérêts.

    Sous-section 9 : DE LA DURÉE DE LA TRANSITION

    Article 20.- considérant les défis auxquels le pays est confronté en termes de sécurité publique, de conditions sociales et humanitaires, de réforme constitutionnelle, de renforcement de l’État de droit, de réforme économique et de création de conditions pour des élections libres et équitables, et surtout la nécessité de s’assurer que les reformes et les progrès se traduisent par un changement stable long terme pour les citoyens haïtiens, les signataires du présent Consensus conviennent que la période de transition englobera les nouvelles élections générales qui se tiendront en 2023 et l’entrée en fonction d’un Gouvernement nouvellement élu le 7 février 2024.

    SECTION III : DES CONDITIONS PARTICULIÈRES

    Article 21.- Les parties prenantes ont convenu que :

    a)            le Conseil des ministres fasse publier dans Le Moniteur, Journal officiel de la République, le présent Consensus national pour une Transition inclusive et des Élections transparentes

    b)            le Conseil des ministres fasse publier dans Le Moniteur, Journal officiel de la République, les noms des différents membres du HCT ;

    c)            le Conseil des ministres fasse publier dans Le Moniteur, Journal officiel de la République, les noms des différents membres de l’OCAG ;

    d)            le Gouvernement et le HCT élaborent la feuille de route de la transition ;

    e)            dans un délai ne dépassant pas un (un) mois après leur entrée en fonction, les membres du Gouvernement et tous les grands fonctionnaires et grands commis de l‘Etat fassent leur déclaration de patrimoine par-devant les autorités compétentes ;

    f) le Premier ministre et le HCT n’entretiennent pas de relations de subordination : l’un ne peut démettre l’autre de ses fonctions ;

    g)            le Premier ministre et l’OCAG n’entretiennent pas de relations de subordination : l’un ne peut démettre I ‘autre de ses fonctions ;

    h)            en cas de démission et d’indisponibilité d’un membre du HCT ou de l’OCAG, l’organe en question établisse le contact avec le groupe constitutif concerné qui, à travers les signataires dudit groupe constitutif, proposera une nouvelle personnalité ;

    i)             les membres du HCT, le Premier ministre et les Ministres ne puissent participer aux prochaines élections, lors même qu’ils démissionnent avant la tenue des joutes électorales ;

    j)             les membres de l’OCAG ne puissent participer aux prochaines élections, sauf s’ils démissionnent six (6) mois avant la tenue des élections ;

    k)            le mandat de l’OCAG expire dès qu’un gouvernement nouvellement élu entrera en fonction ;

    I)             le mandat du HCT expire dès qu’un gouvernement nouvellement élu entrera en fonction.

    Fait, de bonne foi, à Port-au-Prince, Haïti, le 21 décembre 2022, pour servir et valoir ce que de droit.

    Par :

    Le Pouvoir Exécutif

    Ariel Henry

    Premier Ministre

    Suivent les noms et prénoms des représentants des Secteurs Economique, Politique et social

  • L’économie américaine a créé 223 000 emplois en décembre : l’administration Biden se réjouit

    L’Agence américaine de statistiques du travail a rapporté que l’économie américaine a créé 223 000 emplois au mois de décembre et que le taux de chômage est tombé à un niveau historiquement bas de 3,5 % tandis que davantage de personnes sont entrées sur le marché du travail. Les deux chiffres dépassent les attentes des analystes, y compris ceux de Dow Jones, qui s’attendaient à 200 000 emplois.

    Depuis décembre 2021, l’économie a créé 4,5 millions d’emplois, pour un total de plus de 10,7 millions d’emplois depuis l’entrée en fonction du président et le plus grand nombre d’emplois créés sur une période de deux ans jamais enregistrée.

    « Avec des gains significatifs dans les soins de santé, les loisirs et l’hôtellerie et les emplois dans la construction, nous avons terminé 2022 avec davantage de croissance régulière et stable qui a aidé notre main-d’œuvre à se remettre de la pandémie de COVID et a permis aux travailleurs de saisir de nouvelles opportunités », a déclaré le secrétaire américain au travail, Martin Walsh.

    Par ailleurs, les actions américaines ont monté en flèche après que le ministère du Travail a déclaré que la croissance des salaires s’était atténuée le mois dernier, ce qui suggère que l’inflation ralentit et renforce l’optimisme quant à la possibilité pour la Réserve fédérale de revenir sur son resserrement monétaire agressif.

  • Jean-Baden Dubois au Grand Rendez-vous Économique : les points clés qui ont retenu notre attention

    Au Grand Rendez-vous économique, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a expliqué que l’environnement économique est difficile, avec plusieurs zones contrôlées par des gangs armés empêchant la circulation des biens et des personnes. Cette situation néfaste depuis plusieurs années a considérablement réduit les activités économiques et contribué à l’effondrement de l’économie haïtienne.

    Avec quatre années successives de contraction économique caractérisées par une chute spectaculaire des activités économiques entre 2019 et 2022, l’économie haïtienne est en dépression économique. L’inflation a atteint un niveau record et les gens ont de plus en plus de mal à se nourrir. Plus de la moitié de la population fait face à des difficultés alimentaires. Au cours de cette période, l’économie a chuté de plus de 2 % en moyenne par an.

    « Nous sommes dans une dépression économique avec des déséquilibres internes et externes agissant sur l’inflation », a déclaré Jean Baden Dubois, Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti.

    Une dépression économique est une période de déclin brutal et soutenu de l’activité économique qui comprend généralement une croissance négative du produit intérieur brut et une augmentation substantielle du chômage et de la pauvreté.

    S’il est difficile de savoir précisément combien de personnes sont tombées dans la pauvreté, près de 5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Ce chiffre record représente près de la moitié du peuple haïtien. Il indique la gravité de la situation économique actuelle du pays et la façon dont la population s’est appauvrie.

    Dans son entretien avec l’économiste Kesner Pharel, le gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois, a souligné deux déséquilibres qui affectent l’inflation et contribuent à la décroissance économique.

    Du point de vue du déséquilibre interne, cela se traduit principalement par un financement monétaire, qui se traduit par des déficits budgétaires. « La création monétaire à partir du financement monétaire est certainement très nocive à l’économie », explique le gouverneur de la BRH. Il contribue à l’inflation et à la dépréciation de la monnaie.

    En raison de la détérioration de l’environnement économique, le gouvernement perçoit moins d’impôts qu’il ne pourrait en percevoir dans une économie dynamique. En conséquence, le gouvernement compte de plus en plus sur le financement monétaire pour payer ses factures.

    Il convient de noter que le financement monétaire est la pratique par laquelle la banque centrale crée de l’argent pour financer les dépenses publiques au lieu d’augmenter les impôts. L’augmentation de la création monétaire (croissance plus rapide de la masse monétaire) a créé un risque de pressions inflationnistes dans l’économie. Ainsi, la masse monétaire d’un pays contribue significativement à la survenue ou non de l’inflation.

    Par exemple, les quatre dernières années se sont clôturées avec des financements monétaires exceptionnels, qui ont flotté entre 42,9 et 49,2 milliards de gourdes par an. En conséquence, la masse monétaire a augmenté de plus de 30 %. La monnaie en circulation est passée de 98 milliards de gourdes au début de l’exercice 2021-2022 à 128 milliards de gourdes à la fin de cette période.

    Lorsque la masse monétaire croît plus vite que la production économique, ce qui est le cas en Haïti, la valeur de la monnaie baisse et génère de l’inflation. Au cours des trois derniers mois de 2022, la monnaie en circulation a déjà augmenté de 4 milliards de dollars. Ainsi, la valeur de la gourde va continuer à se détériorer, et l’inflation, qui a atteint 47,2 % en fin d’exercice, va continuer à s’envoler ainsi que le taux de change.

    Instaurer la transparence et la gouvernance devrait résoudre la moitié de nos problèmes, a déclaré le gouverneur de la BRH. Ainsi, la banque centrale s’appuie sur la réglementation pour agir plus efficacement sur les facteurs de marché. De plus, une approche globale impliquant d’autres acteurs, y compris le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère du Commerce et de l’Industrie et le ministère de la Planification, est nécessaire pour formaliser le marché.

    D’autres déséquilibres comprennent le déséquilibre extérieur par rapport à la balance des paiements. Les importations de biens et de services ont dépassé les 5 milliards de dollars pour la première fois pour atteindre 5,4 milliards de dollars américains. Pendant ce temps, les exportations ne s’élèvent qu’à 1,35 milliard de dollars, soit quatre fois moins que les exportations. Ainsi la balance commerciale est déficitaire à plus de 4 milliards de dollars. Dans le même temps, les transferts sans contrepartie qui compensaient généralement largement ce déficit, ont diminué de 7 %.

    Les envois de fonds, principale source de devises étrangères du pays, sont passés de 3,9 milliards de dollars l’an dernier à 3,7 milliards de dollars cette année. Dans le même temps, les transferts d’argent vers l’étranger ont augmenté par rapport à l’année précédente.

    Concernant les investissements directs étrangers (IDE), Haïti n’a bénéficié d’aucun nouvel investissement. Le pays, fragilisé par une insécurité sans précédent, n’a bénéficié que des réinvestissements des deux leaders des télécommunications, à savoir la Natcom et la Digicel. Ces deux entreprises ont réinvesti 39,2 millions de dollars de leurs dividendes pour améliorer leurs réseaux. Pour illustrer à quel point cet investissement est faible, on peut le comparer aux IDE dans le pays voisin, qui ont reçu plus de 3 milliards de dollars l’année précédente.

    Tels sont les points clés qui ont retenu notre attention lors de l’intervention du gouverneur de la banque centrale d’Haïti, Jean-Baden Dubois, lors du Grand Rendez-vous Économique avec Kesner Pharel sur Télé Métropole.

  • Le géant du commerce en ligne Amazon va supprimer 18 000 emplois

    Au milieu d’une incertitude économique, Amazon va supprimer 18 000 emplois, la plus grande réduction jamais réalisée pour les entreprises technologiques.

    Les suppressions d’emplois, qui ont commencé l’année dernière et qui devaient auparavant toucher environ 10 000 personnes, pèsent lourdement sur le commerce de détail et les ressources humaines. « Ces changements nous aideront à poursuivre nos opportunités à long terme avec une structure de coûts plus solide », a annoncé le PDG d’Amazon, Andy Jassy.

    Amazon est le plus grand détaillant en ligne au monde en termes de capitalisation boursière. L’entreprise a commencé comme libraire en ligne et s’est depuis développée pour englober pratiquement toutes les catégories de vente au détail.

    L’élimination de 18 000 travailleurs serait la réduction la plus importante pour les entreprises technologiques. Toutefois, le géant du commerce en ligne a également une main-d’œuvre beaucoup plus importante que ses pairs de la Silicon Valley. Elle comptait plus de 1,5 million d’employés fin septembre, ce qui signifie que les dernières suppressions d’emplois représenteraient environ 1 % des effectifs.

  • États-Unis : la tempête hivernale fait au moins 57 morts et laisse des milliers de personnes sans électricité

    Plus de 100 millions d’Américains dans 37 États américains étaient sous la tempête hivernale et les alertes de refroidissement éolien alors que la population se préparait à la vague de froid « potentiellement mortelle ».

    La puissante tempête hivernale qui a frappé l’Amérique du Nord a fait au moins 57 morts alors que des températures glaciales et de fortes chutes de neige frappent des pans entiers du pays.

    Les refroidissements éoliens sont tombés en dessous de moins 50 degrés Fahrenheit, quelques jours avant Noël, alors qu’un souffle d’air froid, originaire de Sibérie et traversant le Canada, est attendu depuis deux semaines. Les entreprises ont été alertées des conditions météorologiques qui pourraient avoir un impact sur les opérations commerciales.

    « Les températures froides potentiellement mortelles et combinées à des refroidissements éoliens dangereux créeraient un danger potentiellement mortel pour les voyageurs », a averti le National Weather Service. Plus de 55 millions de personnes étaient sous alerte au refroidissement éolien dimanche matin, et des avertissements de gel sont en vigueur dans tout le Sud.

    Le nombre de morts était le plus élevé dans le comté d’Erie, un pays qui comprend la ville de Buffalo à New York. Au moins 34 personnes sont mortes, a déclaré mercredi le directeur du comté, Mark Poloncarz. Les chutes de neige et le blizzard ont rendu les routes impraticables et gelé les sous-stations électriques.

    Les météorologues ont averti que l’impact économique de cette tempête hivernale « se chiffrerait probablement en milliards ». Environ 250 000 foyers et entreprises aux États-Unis n’avaient pas de service d’électricité dimanche, dont près de la moitié dans le Maine et à New York, selon PowerOutage.us. Depuis le début de la tempête, le nombre de pannes a parfois dépassé le million de clients.

      Plus de 2 500 vols Southwest ont été annulés mercredi, après environ 5 600 annulations lundi et mardi, selon FlightAware, qui suit l’état des vols en temps réel. FlightAware a déjà signalé plus de 2 300 annulations du Southwest pour jeudi.

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