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  • Les prix du pétrole dépassent 60 $ le baril

    Ce lundi 8 février, le prix du Brent a dépassé 60 dollars le baril pour la première fois depuis le début de la pandémie COVID-19. Une partie de la hausse des prix du pétrole est, bien entendu, liée aux attentes concernant la demande. La restriction continue de la production de l’OPEP + a également contribué à doper les prix du pétrole.

    Oil Prices
    boursorama.com

    La Chine s’attend à une croissance économique robuste en 2021. Selon le FMI, le PIB chinois devrait augmenter de 8,2%. Cette croissance devrait contribuer aux importations chinoises de brut qui devraient augmenter de 81 000 b / j en 2021. Cela reflètera principalement des achats plus importants des nouvelles raffineries avant leur démarrage qui compenseront les activités de déstockage. Les analystes du S&P Global soulignent également une croissance de la consommation de 3,5% à 4,5% sur un an, mais les importations de pétrole brut pourraient ne pas connaître une croissance similaire alors que le pays est aux prises avec des stocks gonflés. Les investisseurs pétroliers espèrent que la hausse pourrait être compensée ailleurs.

    En Inde, la consommation de combustibles de cuisson issus du gaz de pétrole liquéfié est en hausse. En Amérique, le stimulus proposé par le président Joe Biden de 1,9 milliard de dollars pourrait entraîner un bond de l’activité économique et donc de la demande de pétrole. La production de brut en janvier était de 13% inférieure à celle d’un an auparavant, selon Goldman Sachs.

    Cependant, le rythme de la reprise économique n’est guère assuré. La hausse des prix a beaucoup plus à voir avec les contraintes de l’offre que la confiance dans la demande, selon The Economist.

    La restriction continue de la production du groupe OPEP + et la réduction supplémentaire du membre clé de l’alliance et premier exportateur mondial de pétrole, l’Arabie saoudite, ont soutenu les prix du pétrole en début de semaine, après que le pétrole ait enregistré la semaine dernière son troisième gain hebdomadaire consécutif.

    Alors que le rôle et les relations de l’administration Biden avec les États arabes du Golfe n’ont pas encore été établis, les exportations iraniennes semblent peu susceptibles de reprendre rapidement. Dans une interview avec CBS News diffusée le 7 février, M. Biden a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de lever immédiatement les sanctions contre le pays.

    Ailleurs, la production continue d’être restreinte. Chez certains producteurs africains, l’offre commence à souffrir du report des investissements dans de nouveaux projets et de la baisse de la production par rapport aux projets existants.

  • Indice de perception de la corruption : Haiti classée 170e sur 180 pays

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2020, Transparency International classe Haïti au 170ème rang mondial sur 180 pays et territoires. Haïti perd deux places par rapport à l’année précédente et 9 places par rapport à 2018. Le pays a également été classé parmi les pays les plus corrompus au cours des 10 dernières années.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leurs états beaucoup plus sévère.

    Haïti – Indice de perception de la corruption

    Indice de perception de la corruption

    Source: Transparency International


    La corruption s’épanouit dans de nombreux États. Plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année. Leur score moyen n’est que de 43 sur 100. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que deux autres pays se classent ex aequo en 170ème position, avec un score de 18 sur 100.

    Dans la région des Amériques, le Canada et l’Uruguay sont toujours les plus performants. Ils marquent respectivement 77 et 71. En revanche, le Nicaragua, Haïti et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 22, 18 et 15.

    Les pays en tête de l’IPC sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec des scores de 88. Ils sont suivis par la Finlande, Singapour, la Suède et la Suisse, avec des scores de 85 chacun.

    Les pays les plus corrompus sont le Soudan du Sud et la Somalie, avec des scores de 12 chacun. Ils sont suivis par la Syrie (14), le Yémen (15) et le Venezuela (15).

    Recommandations de Transparency International

    Pour réduire la corruption et mieux répondre aux futures crises, Transparency International recommande à tous les gouvernements :

    • De renforcer les organes de contrôle pour s’assurer que les ressources parviennent à ceux qui en ont le plus besoin. Les autorités de lutte contre la corruption et les organes de contrôle doivent avoir les fonds, les ressources et l’indépendance nécessaires à l’exercice de leurs fonctions.
    • De garantir la transparence des contrats pour lutter contre les malversations, identifier les conflits d’intérêts et assurer une tarification équitable.
    • De défendre la démocratie et promouvoir l’espace civique afin de créer les conditions permettant de demander des comptes aux gouvernements.
    • De publier les données pertinentes et garantir l’accès à l’information pour que le public reçoive des informations compréhensibles, accessibles, opportunes et significatives.

    Que pensez-vous du classement d’Haïti selon l’indice de perception de la corruption (IPC)? Partagez votre opinion dans la section commentaires ci-dessous.

  • Le taux moyen d’acquisition du dollar a chuté en janvier

    Le vendredi 29 janvier 2021, le taux moyen d’acquisition (TMA) de la devise américaine était de 72,78 gourdes, contre 72,85 gourdes pour un dollar en début de mois. Le taux a donc baissé de 0,07 gourde en janvier. C’était une période relativement stable, surtout avec une intervention minimale des autorités bancaires.

    Au cours du mois de janvier, le TMA a oscillé autour de 73,61 gourdes. Le taux le plus bas était de 71,80 le 11 janvier. Il a culminé à 76,36 le 28 janvier, un jour avant que la BRH n’injecte 12 millions de dollars sur le marché des changes. Le taux a fortement baissé le lendemain, soit une baisse de 3,58 gourdes.

    Évolution du taux

    Taux moyen d’acquisition (TMA)

    Évolution du taux de change HTG/USD

    Source: Banque de la République d’Haïti (BRH)


    La Banque centrale haïtienne n’a fait aucune intervention en décembre. Le taux d’acquisition moyen a augmenté de près de 6 gourdes. En novembre cependant, la banque centrale a injecté un total de 47 millions de dollars sur le marché des changes. Le TMA a clôturé le mois 0,70 gourde en baisse ce mois-là.

    En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a publié son rapport révélant une légère accélération des prix en décembre résultant d’une augmentation mensuelle de 1% et d’une inflation annualisée de 19,2%, contre 0,5% et 20,1% respectivement le mois précédent.

    Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC découle de la hausse de presque toutes les divisions de consommation, principalement de la santé, reflétant une inflation de 31,9%, et des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 23,1% sur un an.

    En ce qui concerne la force du dollar américain par rapport aux autres grandes devises mondiales, le dollar a connu de larges gains lundi. Cela permet au billet vert de prolonger son rallye de janvier. L’indice du dollar a atteint des sommets en deux semaines. Il s’est apprécié par rapport aux principales devises européennes telles que le franc suisse, l’euro et la livre sterling. Il a également augmenté par rapport à d’autres devises comme le yen et le dollar canadien. Cependant, les prévisions indiquent un affaiblissement du dollar. Cela a commencé en 2020 et se poursuivra jusqu’en 2021 à mesure que l’économie mondiale se raffermit.

  • Communiqué de presse du Système des Nations Unies en Haiti

    Port-au-Prince, le 27 janvier 2021 – Suite à la demande adressée en novembre 2020 par le Gouvernement de la République d’Haïti aux Nations Unies pour appuyer le processus électoral de 2021, les Nations Unies ont effectué une évaluation de la situation et des besoins pour définir la nature et la modalité de leur appui. Un document du projet d’appui au processus électoral, préparé à cette fin, a été signé le 25 janvier 2021 par le Gouvernement, le BINUH et les quatre agences des Nations Unies – le PNUD, UNOPS, ONU Femmes et UNESCO – qui fourniront un appui technique, opérationnel et logistique au processus, sous le leadership du Conseil Electoral Provisoire et des autorités haïtiennes. Comme pour les cycles élections précédents, le document prévoit la mise en place d’un fonds fiduciaire commun à travers lequel les contributions – tant du Gouvernement Haïtien que des partenaires internationaux – seront gérées, par le PNUD. Le Gouvernement Haïtien a d’ores et déjà annoncé qu’il contribuerait à ce fonds pour permettre le démarrage des activités préparatoires au référendum constitutionnel, ainsi qu’aux élections présidentielles, législatives, municipales et locales, selon le calendrier publié par le Conseil Electoral Provisoire.

    FIN

    Personne de contact :

    Béatrice Nibogora, Chargée de la Communication Stratégique et Information Publique, Porte-parole, Bureau Intégré des Nations Unies en Haiti-BINUH, email : nibogorab@un.org.

  • L’économie mondiale devrait croître à un rythme record

    Après le ravage COVID-19 de l’économie en 2020, de nombreux économistes sont optimistes pour la nouvelle année. Le dernier rapport du FMI révèle que l’économie mondiale devrait croître de 5,5% en 2021 et de 4,2% en 2022. Les prévisions pour 2021 sont révisées à la hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport à la prévision précédente, reflétant les attentes d’un renforcement de l’activité grâce aux vaccins et sous l’effet de mesures de soutien supplémentaires dans quelques grandes économies.

    L’année 2020 a été marquée par une pandémie mortelle qui a contraint les pays à adopter des mesures de confinement drastiques entraînant une récession économique brutale. Les industries ont été dévastées et il leur faudra des années pour se redresser. Pour les restaurants, les hôtels, les détaillants, les compagnies aériennes et les petites entreprises, cela a littéralement été la pire des époques. La contraction de la croissance mondiale pour 2020 est estimée à -3,5%, soit 0,9 point de pourcentage de plus que prévu dans les prévisions précédentes.


    Perspectives de l’économie mondiale (jan-2021)

    201920202021*2022*
    Croissance économique mondiale2.8–3.55.54.2
    Économies avancées1.6–4.94.33.1
    États Unis2.2–3.45.12.5
    Zone euro1.3–7.24.23.6
    Allemagne0.6–5.43.53.1
    France1.5–9.05.54.1
    Italie0.3–9.23.03.6
    Espagne2.0–11.15.94.7
    Japon0.3–5.13.12.4
    Royaume-Uni1.4–104.55.0
    Canada1.9–5.53.64.1
    Autres économies avancées**1.8–2.53.63.1
    Pays émergents et économies en développement3.6–2.46.35.0
    Asie émergente et en développement5.4–1.18.35.9
    Chine6.02.38.15.6
    Inde4.2–8.011.56.8
    ASEAN-5***4.9–3.75.26.0
    Europe émergente et en développement2.2–2.84.03.9
    Russie1.3–3.63.03.9
    Amérique latine et Caraïbes0.2–7.44.12.9
    Brésil1.4–4.53.62.6
    Mexique–0.1–8.54.32.5
    Moyen-Orient et Asie centrale1.4–3.23.04.2
    Arabie Saoudite0.3–3.92.64.0
    Afrique sub-saharienne3.2–2.63.23.9
    Nigeria2.2–3.21.52.5
    Afrique du Sud0.2–7.52.81.4
    * Projections
    ** Exclut le Groupe des Sept (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, États-Unis) et les pays de la zone euro.
    *** Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Vietnam.
    Source: FMI


    Alors que les trois à six prochains mois continueront d’être difficiles, en particulier pour les pays de l’hémisphère nord qui passent l’hiver, les analyses de PWC prédisent que la croissance économique est plus susceptible de reprendre au cours du second semestre. Cette période correspond également au moment où les économies avancées auront vacciné une partie substantielle de leur population.

    Avec un taux de 5,5% en 2021, la croissance attendue de l’économie mondiale sera le taux de croissance le plus rapide enregistré au XXIe siècle. La dernière fois que l’économie mondiale a connu une croissance plus élevée, c’était en 1973. Cette année marque également la fin de l’âge d’or du capitalisme qui a duré de la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 au début des années 1970.

    D’ici la fin de 2021 ou au début de 2022, l’économie mondiale devrait retrouver son niveau de production d’avant la pandémie, mais la reprise sera inégale selon les secteurs, les pays et les niveaux de revenu. Selon le FMI, la vigueur de la reprise devrait varier considérablement d’un pays à l’autre, en fonction des mesures mises en œuvre pour renforcer le système de santé, de l’efficacité des politiques économiques, de l’exposition aux retombées internationales et des caractéristiques structurelles à l’entrée de la crise.

    Alors que les économies avancées ont du mal à contrôler le COVID-19, la plupart des pays asiatiques, en particulier la Chine, ont relativement mieux réussi à contrôler la pandémie. À 6,3%, les marchés émergents et les économies en développement connaîtront la croissance la plus rapide. Cette croissance sera portée par l’Inde et la Chine. Les deux économies connaîtront une croissance de 11,5% et 8,1% respectivement en 2021.

    Les économies avancées connaîtront une croissance de 4,3% en 2021, l’Espagne enregistrant la croissance la plus rapide au taux de 5,9% après avoir enregistré les pires performances en 2020 lorsque son économie a reculé de 11,1%. Parmi les économies avancées, l’économie française connaîtra le deuxième taux de croissance le plus élevé avec 5,5% et les États-Unis viendront en troisième position avec une croissance du PIB de 5,1% en 2021.

    Quant à l’Amérique latine et les Caraïbes, la région devrait afficher un taux de croissance de 4,1% en 2021 après avoir connu une contraction de -7,7%. En ce qui concerne l’économie haïtienne, selon les dernières prévisions, l’économie connaîtra une faible croissance de 1,2% en 2021, bien en deçà de l’estimation du gouvernement de 2,5%.

  • Le Sénat confirme Janet Yellen comme première femme secrétaire au Trésor américain

    Le Sénat américain a voté 84 contre 15, un sénateur s’abstenant confirmant Janet Yellen, l’ancienne présidente de la Banque centrale américaine comme secrétaire au Trésor lundi soir. Yellen devient la première femme à diriger le département du Trésor Américain.

    En tant que secrétaire, Mme Yellen sera responsable du Trésor américain, dont la mission est de maintenir une économie forte, de favoriser la croissance économique et de créer des emplois en favorisant les conditions propices à la prospérité au pays et à l’étranger.

    Janet Yellen s’est engagée à mettre en œuvre le plan de l’administration Biden pour soutenir l’économie américaine frappée de plein fouet par la pandémie mondiale. L’économie du pays s’est contractée d’un niveau record de 31,4% au deuxième trimestre, après avoir reculé de 5% au trimestre précédent. En avril 2020, L’économie a perdu 20,8 millions d’emplois, ce qui a fait grimper le taux de chômage à 14,7%. Le taux est resté à deux chiffres jusqu’en août.

    Au cours de son audition de confirmation, Yellen a appelé les législateurs à stimuler davantage l’économie du pays, afin d’éviter une récession plus profonde et plus longue. La récession de 2020 a été la pire depuis la Grande Dépression.

    Yellen a approuvé sans réserve le plan de relnce de 1,9 billion de dollars que le président Biden a présenté la semaine dernière. La mesure comprend une aide de 350 milliards de dollars pour les États et les gouvernements locaux, un troisième chèque de relance de 1 400 dollars, une augmentation des allocations de chômage jusqu’en septembre et un nouveau financement pour la distribution de vaccins.

    “Il faut faire plus”, a déclaré Yellen au Comité des finances du Sénat lors de son audience de confirmation. “Sans autre action, nous risquons une récession plus longue et plus douloureuse maintenant – et des cicatrices économiques de long terme.”

  • Manifestations en Haïti: Leurs impacts sur les droits humains et l’obligation de l’État de protéger tous les citoyens

    1) Résumé exécutif – Ce rapport, préparé conjointement par le Service des droits de l’homme (SDH) du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), présente les conclusions et les principales préoccupations en matière de droits de l’homme en lien avec les manifestations qui ont eu lieu en Haïti du 6 juillet 2018 au 10 décembre 2019.

    Cette période fut marquée par une intense mobilisation de l’opposition politique et de la société civile dans l’ensemble du pays, lors de six cycles de manifestations, en juillet, octobre et novembre 2018, ainsi qu’en février, juin et de septembre à décembre 2019. Alors que les manifestations ont débuté de manière généralement pacifique à l’été 2018, elles ont été de plus en plus marquées par la violence au fil du temps, notamment dans le contexte de l’imposition d’un nombre important de barricades sur les axes routiers lors des trois derniers cycles qui ont mené à la quasi-paralysie de certaines régions du pays.

    Tout en reconnaissant le droit de réunion pacifique ainsi que les causes sous-jacentes des manifestations, telles que la dénonciation de la corruption et les revendications de la population ayant trait à un plus grand respect des droits économiques et sociaux, les enquêtes menées par le SDH portent sur les violations et abus des droits de l’homme commis dans le contexte de ces manifestations, l’impact de celles-ci sur l’accès aux droits de la population, et les mesures prises par l’État pour répondre à ces violations et abus. Dans ce cadre, le SDH a documenté des violations aux droits à la vie, à la sécurité de la personne, à un recours utile, ainsi qu’aux droits de réunion pacifique et de liberté d’expression. En outre, le SDH a documenté de quelle façon l’imposition de barricades a causé des violations au droit de circuler librement, aux droits à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, et au droit des personnes privées de liberté d’être traitées avec humanité. Le SDH a également documenté l’impact des barricades sur l’administration de la justice.

    En ce qui concerne les droits à la vie et à la sécurité de la personne, le SDH a identifié dans les dix départements du pays 131 personnes victimes de violations et abus commis lors des manifestations de 2018, dont 19 victimes étaient des femmes et neuf étaient mineures, et 567 personnes victimes de violations et abus perpétrés dans le cadre des manifestations de 2019, dont 43 victimes étaient des femmes et 47 des mineurs. Résultant principalement d’actions perpétrées par des acteurs non-étatiques et de sympathisants tant pro qu’anti-gouvernementaux (66% des abus et violations étant attribués à ces acteurs), mais aussi de violations liées à l’usage de la force par les forces de l’ordre (auteurs de 34% des abus et violations), ces violences ont culminé lors des manifestations qui se sont déroulées entre septembre et décembre 2019, où le plus grand nombre de violations et abus ont été documentés. Ainsi, le SDH a constaté une augmentation de 333% du nombre de victimes de violations de droits de l’homme et d’abus entre 2018 et 2019. Pour sa part, la Police nationale d’Haïti (PNH) a compté deux décès et 30 blessés dans ses rangs du fait des manifestations de 2018 et 2019.

    Enfin, peu d’enquêtes ayant été ouvertes au sujet de ces abus et violations, aucun individu n’a encore été tenu responsable judiciairement pour ceux-ci, et aucune mesure de réparation n’a été offerte aux victimes.

    En outre, les manifestations et les barricades érigées, notamment en 2019, ont grandement affecté la vie quotidienne de la population en restreignant la libre circulation, l’accès aux soins de santé (y compris aux soins de santé sexuelle et reproductive) et à l’éducation, et en posant des obstacles à la mise en œuvre du droit à l’alimentation. Cette situation a particulièrement affecté les personnes en situation de vulnérabilité, telles que celles ayant besoin de traitement médicaux et les personnes privées de liberté. Les attaques perpétrées contre des hôpitaux et ambulances, la fermeture des écoles en raison des violences, et les obstacles posés au ravitaillement en produits de première nécessité causés par les blocages de routes ont aussi sévèrement affecté le quotidien de la population sur l’ensemble du territoire. De plus, l’imposition de « droits de passage » à certaines barricades par des manifestants ou des délinquants, particulièrement entre septembre et décembre 2019, a représenté un fardeau économique additionnel pour les ménages aux ressources déjà limitées et a entravé leur capacité de circuler librement.

    Ce rapport présente une série de recommandations fondées sur les obligations de la République d’Haïti en vertu du droit international et national. La mise en œuvre de ces recommandations est primordiale afin de protéger le droit de réunion pacifique, d’éviter la récurrence de violations des droits de l’homme dans le contexte de manifestations, et d’offrir un recours efficace aux victimes de violations et abus.

    Dans le but de prévenir de futurs troubles sociaux, notamment dans le cadre du prochain cycle électoral, et de rétablir la confiance envers le gouvernement, il sera également essentiel pour l’État de s’attaquer aux griefs de la population, notamment sa colère face à la corruption incontrôlée et à l’impunité généralisée, à la persistance de la pauvreté, aux inégalités structurelles, à l’accès limité aux services sociaux, et autres échecs dans la mise en œuvre des droits économiques et sociaux qui permettrait d’assurer un niveau de vie adéquat à l’ensemble de la population.

    Téléchargez le rapport complet

  • Hausse du coût de la vie – l’inflation augmente de 19,2 %

    La hausse du coût de la vie en Haïti s’est accélérée en décembre principalement en raison des coûts des services de santé et des produits alimentaires et boissons non alcoolisées. L’inflation en Haïti a rebondi en novembre et en décembre après deux baisses mensuelles consécutives, selon les derniers chiffres publiés par l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI).

    L’Indice Général des Prix à la Consommation (IPC base 100 en 2017-2018) qui avait connu en octobre une inflation mensuelle négative de -1,2 % et une diminution de l’inflation annualisée de 3,6 points de pourcentage, a renchéri en novembre et décembre avec des hausses mensuelles respectives de 0.5 % et de 1.0 %.

    Toutefois, l’inflation sous-jacente est restée plutôt modérée. Selon l’institut, elle maintient sa tendance baissière en rythme annuel : soit 20,1 % et 19,2 % en novembre et décembre, contre respectivement 25,1 % et 21,6 % les mois précédents.

    Haïti – Inflation mensuelle

    Haïti – Inflation

    Variation mensuelle de l’indice des prix à la consommation (IPC)

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    Avec une hausse de 2,0 % sur un mois et une hausse de 31,9 % sur un an, ce sont les coûts des services de santé qui ont le plus augmenté en décembre, suivis de ceux des produits alimentaires et boissons non alcoolisées (1,4 % sur un mois et 23,1 % sur un an) et des restaurants (0,3 % sur un mois et 22 % sur un an).

    En glissement annuel, les prix des articles d’habillement et chaussures en ont augmenté de 21,4 % et les meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer ont, eux, haussé de 17,7 %. Quant aux coûts des communications, ils ont connu la plus faible augmentation, soit une hausse de 0,1 % sur un mois et 4,1 % sur un an.

    Haïti – Inflation annuelle

    Haïti – Inflation

    Évolution annuelle de l’inflation

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    L’inflation en Haïti reste l’un des plus grands défis du pays car elle continue d’éroder le pouvoir d’achat de la population. Les prix à la consommation n’ont cessé d’augmenter suite à la dévaluation continue de la monnaie nationale dont le taux moyen d’acquisition était de 63 gourde pour un dollar américain fin octobre, a considérablement chuté, se stabilisant ces dernières jours autour de 72 gourdes le dollar à l’achat et 73 gourdes pour un dollar à la vente sur le marché bancaire.

  • De l’énergie pour l’économie haïtienne

    Une saine expansion de l’économie haïtienne tout au long de l’ère post-Duvalier a été constamment interrompue. De l’embargo commercial du début des années 90 aux instabilités politiques chroniques, l’économie du pays souffre de reculs après reculs. Haïti est passé d’une dictature à une kleptocratie – un État prédateur caractérisé par la corruption, le favoritisme et des monopoles privés protégés par l’État. Ce système a contribué à l’instabilité politique et économique du pays car il a politisé des secteurs importants de l’économie. Ces secteurs incluent le secteur de l’énergie qui est devenu un puissant outil de déstabilisation de masse et de ruine économique.

    L’absence d’une politique énergétique adéquate a conduit à des épisodes de pénurie de carburant qui ont soulevé des questions et de la volatilité sur le marché de l’énergie. On ne peut qu’imaginer à quel point cela peut avoir un impact sur l’économie haïtienne. Les pénuries généralisées de produits pétroliers tels que l’essence et le diesel perturbent la vie des gens et suscitent le ressentiment des citoyens contre le gouvernement qui semble incapable de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens.

    La récente pénurie de carburant provoque de longues files d’attente aux pompes, où acheter un gallon de carburant est un combat comme l’accès à tous les autres services publics de base, y compris l’électricité en Haïti qui est devenu un véritable enfer. Tout le monde brûle. Alors que les personnes les plus pauvres en ont eu le poids, la classe moyenne n’est pas épargnée, ni les riches et les politiciens bénéficiant de ce système kleptocratique car leur vie luxueuse ne s’étend pas au-delà de leurs murs en béton armé de 3 mètres qui cachent leurs habitats.

    Des témoins accusent les propriétaires de pompes de stocker de l’essence et du diesel, créant une pénurie de carburant qui alimente un marché noir extorquant où le prix d’un gallon d’essence est passé de 200 gourdes à la pompe à jusqu’à 1000 gourdes. Cela survient après que le gouvernement a pris le contrôle du secteur à la suite de bénéfices records générés par le secteur privé au détriment de tout le monde pendant une brève période de libéralisation du marché pétrolier entre mars 2019 et mai 2020, selon le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe. Pendant cette période, les revenus des compagnies pétrolières ont bondi de 82% malgré une baisse des importations de pétrole. Cela a été possible non pas grâce à l’efficacité des opérations, mais grâce aux généreuses subventions gouvernementales et à la manipulation des prix.

    En se penchant sur les données des 5 dernières années, la consommation d’énergie a à peine bougé alors que la population augmente. Cela se reflète dans la consommation d’énergie électrique et surtout dans les importations de produits pétroliers. Selon les données du gouvernement, les importations de produits pétroliers ont stagné à une moyenne de 800 000 barils par mois pendant cette période et à environ 770 000 barils par mois au cours des deux dernières années.

    Selon la BID, l’approvisionnement énergétique global est dominé par le bois de feu et le charbon de bois qui représentent 75% de la consommation finale d’énergie. Les combustibles fossiles fournissent environ 20 pour cent de la consommation finale d’électricité dont 65% est consommée par les ménages, suivie de l’industrie avec 19%, des transports avec 12% et des services avec 4%.

    En ce qui concerne les importations de produits pétroliers, bien qu’Haïti ait un secteur énergétique relativement petit, les importations haïtiennes de combustibles fossiles représentent plus d’un quart des importations globales.

    L’énergie totale utilisée en Haïti montre que la consommation de diesel (gas-oil) représente 42% des produits pétroliers importés, la gazoline et le bitume représentant respectivement 23% et 19%. Le mazout représente 7% de tous les produits pétroliers importés, suivi du kérosène qui représente 6% tandis que les 3% restants sont du gaz de pétrole liquéfié et autres.

    Le pays n’ayant pas de politiques énergétiques adéquates, il est devenu plus vulnérable que jamais à la spéculation et à la pénurie, et son économie en souffre. Une politique énergétique compréhensible exige que le gouvernement prenne des mesures qui non seulement répondent à la demande d’énergie du pays, mais il doit également en traiter l’approvisionnement afin que le pays puisse faire face efficacement aux perturbations de l’approvisionnement énergétique et à ses efforts pour influencer la consommation d’énergie et la croissance économique.

    Le développement économique des pays en développement et pauvres comme Haïti dépend de la consommation d’énergie. Un corpus de recherches révèle un lien direct entre le développement économique et la consommation d’énergie. Ainsi, cette crise des carburants rend non seulement la vie difficile, mais elle entrave également le potentiel économique du pays car l’accès à l’énergie est inversement proportionnel au développement industriel.

    Un accès stable et fiable à l’énergie offre de nombreux avantages sociaux, notamment une éducation et une santé améliorées, des opportunités de génération de revenus pour les citoyens, ainsi que la création d’emplois et une productivité accrue dans les zones urbaines et rurales. Le recours à l’énergie humaine pour produire des biens, des animaux de trait dans la production agricole et des combustibles traditionnels tels que le bois ou le charbon de bois, et même des générateurs dans les micros et petites entreprises ainsi que dans les ménages ne peut pas soutenir le même niveau d’activité économique que l’utilisation de produits pétroliers raffinés et électricité.

    En raison de la forte corrélation positive entre l’énergie et la croissance économique, il est temps pour Haïti de développer et de mettre en œuvre une politique énergétique globale et appropriée garantissant un approvisionnement ininterrompu en énergies renouvelables et en produits pétroliers tout en tenant compte de la capacité de stockage du pays qui est juste au-dessus de l’actuelle consommation; ainsi que la capacité institutionnelle de réglementer le marché et de protéger les consommateurs et l’environnement.

  • Biden dévoile un plan de relance de 1,9 trillion de dollars

    En mars, le Congrès américain a approuvé un montant historique de 2 trillions de dollars pour lutter contre les retombées économiques du COVID-19. Cela a été suivi d’un plan de 900 milliards de dollars adopté en décembre pour stimuler l’économie américaine. Le président élu des États-Unis, Joe Biden, vient de dévoiler un nouveau plan de relance économique et sanitaire de 1,9 billion de dollars (une enveloppe équivalente à 9% du PIB) promettant notamment des chèques directs aux familles; une aide supplémentaire pour les chômeurs, les affamés et les ménages menacés d’expulsion locative. Voici ce qui ressort le plus du plan du président élu.

    Paiement direct de 1400 $ aux Américains éligibles

    La nouvelle proposition de Biden prévoit un supplément de 1 400 $ par personne en fonction des revenus. Cet montant s’ajouterait aux paiements de 600 $ qui ont été approuvés par le Congrès en décembre et envoyés plus tôt ce mois-ci – pour un total de 2 000 $.

    Les nouveaux paiements devraient être versés aux adultes à charge qui n’ont pas été inclus dans les cycles précédents, comme certains enfants de plus de 17 ans. Cela devrait également inclure les ménages à statut d’immigration mixte, contrairement aux premiers chèques d’aide de 1 200 $ qui avait laissé de côté les conjoints d’immigrants sans papiers qui n’ont pas de numéro de sécurité sociale.

    Aide fédérale supplémentaire aux chômeurs et aux familles en difficulté

    Biden propose d’augmenter l’aide fédérale aux chômeurs à 400 dollars par semaine contre 300 dollars contenus dans le paquet adopté en décembre. Le plan devrait fournir également une aide au logement de 25 milliards de dollars aux ménages à revenu faible ou moyen qui ont perdu leur emploi pendant la pandémie. Cela s’ajoute aux 25 milliards de dollars accordés par les législateurs en décembre, et aux 5 milliards de dollars supplémentaires qui seraient mis de côté pour aider les locataires en difficulté à payer leurs factures de services. Biden appelle également à 5 milliards de dollars pour aider les États et les localités à aider les personnes à risque de se retrouver sans abri.

    Soutien aux petites et moyennes entreprises

    Du côté des entreprises, le plan dévoilé par le président élu offre davantage d’aide aux petites entreprises. Il appelle à fournir 15 milliards de dollars pour créer un nouveau programme de subventions pour les propriétaires de petites entreprises, distinct du programme actuel de protection des chèques de paie. Le plan propose également d’investir 35 milliards de dollars dans certains programmes de financement étatiques, locaux, tribaux et à but non lucratif qui accordent des prêts à faible taux d’intérêt et fournissent du capital-risque aux entrepreneurs.

    Aide financière supplémentaire destinée aux États et aux autres institutions locales

    Il y aura des aides supplémentaires pour les États et les écoles. Le plan comprend 130 milliards de dollars pour les écoles publiques et environ 35 milliards de dollars pour les établissements d’enseignement supérieur.

    Entre autres, une partie du financement devrait être réservée à une subvention COVID-19 pour l’équité éducative, qui devrait financer des partenariats entre les gouvernements des États, les gouvernements locaux et tribaux et les enseignants, les parents et d’autres organisations éducatives ou communautaires qui abordent les défis éducatifs liés aux coronavirus par le biais d’une lentille d’équité.

    Plus de soutien pour les vaccins et les tests

    Le plan de sauvetage américain proposé par Biden devrait également inclure d’autres aides telles qu’un soutien accru pour les vaccins et les tests, y compris un investissement de 20 milliards de dollars dans un programme national de vaccination et un financement pour l’embauche de 100000 agents de santé publique, triplant presque le personnel de santé communautaire.

    Autres assistants

    Pour aider les affamés, Biden prolongerait les prestations d’aide alimentaire jusqu’en septembre, au lieu de les faire expirer en juin, et investirait 3 milliards de dollars supplémentaires pour aider les femmes, les nourrissons et les enfants à se procurer de la nourriture.

    Biden veut également envoyer 350 milliards de dollars aux gouvernements des États, locaux et territoriaux pour garder leurs travailleurs de première ligne employés, distribuer le vaccin, augmenter les tests, rouvrir les écoles et maintenir les services essentiels.

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