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  • Lettre du Député Jude Jean au Bureau de la Chambre des Députés

    Port-Au-Prince, le 27 Mai 2019

    A l’Honorable Député Gary BODEAU,
    Président de la Chambre des Députés,
    Et aux Honorables Membres du Bureau.

    Honorables Collègues,

    Que la présente soit la traduction fidèle du désarroi rongeant le quotidien du peuple Haïtien, et ma consternation face à l’inaction du Pouvoir Législatif.

    Honorable Président, Honorables membres du bureau, la décadence galopante des conditions de vie de la population Haïtienne, a dépassé les orées de l’absurde, et j’ai passé deux ans à poser ces questions aux collègues Députés : « En sommes-nous conscients ?» Serions-nous devenus déficients de nos sens et facultés, à comprendre les conjonctures, la réalité, et agir dans le sens d’un palliatif graduel, et des solutions durables certaines.

    Le synopsis que je m’apprête à vous dresser n’est autre qu’un secret de polichinelle. Mais, vous m’aurez permis cette redondance, par nécessité de rappel. Rien n’a été sublime hier, mais aujourd’hui, honte à nous, dirigeants et acteurs, de constater ce bouquet de cauchemars et de mésaventures qu’a reçu le peuple. Nos rues sont des dépotoirs à ciel ouvert, notre environnement non-entretenu n’est qu’un cancer sur mesure, d’ailleurs nous traversons quotidiennement des montagnes d’immondices en toute quiétude pour nous rendre au Parlement. Peu de pluie accouche une mer d’alluvions, inonde nos villes, corrode nos campagnes; et la saison cyclonique est à nos portes. Les risques sismiques demeurent, nous y sommes pleinement exposés. Pourtant, cette rencontre au sujet desdits risques dont j’ai été l’instigateur, organisée au Parlement avec les représentants du Gouvernement reste sans suivi. La dépréciation vertigineuse, fulgurante de la gourde mortifie les commerces, et ravale le pouvoir d’achat de la masse, et des salariés. Les employés et personnels des institutions publiques et privées, en particulier les Professeurs, Policiers, Personnels de Santé, n’ont aucun moyen de vivre dans la décence ; ils sont mal-payés, et exercent leurs métiers au mépris de l’encadrement de l’Etat. Les jeunes sont démunis, et croupissent dans le chômage et la misère. Après leurs études, nos jeunes diplômés peinent à mettre leur savoir au service du pays, en particulier ces jeunes professionnels de la santé ayant effectué leurs études à l’étranger qui, souvent, font face à d’énormes difficultés pour intégrer le système de santé du pays. Les étudiants des écoles privées et publiques confrontent régulièrement à de nombreux obstacles. Et, actuellement, les cris de nos courageuses étudiantes des Ecoles Nationales d’Infirmières, notamment les revendications des étudiantes de l’Ecole Nationale d’Infirmières de la ville des Cayes, doivent, de toute urgence, constituer l’objet de nos préoccupations.

    Les Paysans sont laissés pour compte, vivotent dans la précarité, sans brin d’accompagnement. Et, n’en parlons pas, de l’insécurité partout sur le territoire national, avec tout ce qu’elle charrie: incendies de marchés, vols, tueries, anarchisme, et viols sur nos sœurs, nos enfants et nos jeunes, nos valeureuses femmes du ghetto ainsi que nos paisibles étudiantes. A chaque jour des cadavres jonchent nos rues ; ces derniers temps, plusieurs policiers sont tués, dont un Inspecteur, pas plus tard qu’hier : pourtant le CSPN reste serein. L’Etat ne contrôle rien, tout lui échappe ; les services des institutions publiques et privées à l’instar des compagnies de téléphonie, ne sont pas suffisamment contrôlées. Les Collectivités Territoriales sont traitées en parents pauvres. Et malgré le blocage des projets des CASEC, le blocage des projets inscrits dans les budgets, la Caravane passe, en toute quiétude, sans lueur de changement. Voilà le constat!

    Tout cela argumente la nécessité de convocation. Moi, pour ma part, j’encourage les différents blocs et groupes de Députés à réfléchir sur les actions nécessaires à poser. C’est pour cela que je suggère au Bureau de convoquer les Députés à une rencontre spéciale afin de décider de notre action comme institution. Il nous faut une décision expéditive du Pouvoir Législatif, pour forcer chaque institution en ce qui la concerne, à agir sur les problématiques, sans délai, pour des solutions adéquates et urgentes.

    Si aucun miracle ne présage la possibilité de changer les choses, nous n’en serions point innocentés.

    Nul besoin d’attendre la prochaine marche, la prochaine manifestation, le prochain déferlement populaire à l’exemple du 6 et 7 juillet 2018, le prochain “pays lock”, pour sursoir à nos pensées électives, de prochain mandat, pour prendre une décision historique salvatrice, susceptible de relever le niveau de la 50ème Législature, et du coup écrire une page d’histoire.

    Si rien n’est fait, il adviendra l’innommable, suite à ce chaos généralisé, ce désordre institutionnalisé, cette rageuse gangrène.

    Espérant, incessamment, que ladite convocation sera faite, Honorable Président, Honorables Membres du Bureau, recevez mes hautes considérations.

    Patriotiquement vôtre, Jude JEAN, Député du Peuple,
    Circonscription de Boucan Carré,
    50ème Législature

  • Analyse Hebdomadaire: Marché des Changes

    Le dollar vent en poupe face à la gourde. Le vendredi 24 mai 2019, le taux d’acquisition moyen de la devise américaine était de 91,5738, contre 91,2492 gourdes pour un dollar vendredi dernier. Sur le marché informel, le dollar avait atteint 91,00 gourdes ce vendredi contre 89.2500 ce dernier.

    Vendredi 24 mai 2019

    ACHATSVENTESVar. heb. (Ventes)
    Taux Moyen d’Acquisition91.57380.27%
    TAUX DE REFERENCE*90.4644
    MARCHE INFORMEL90.000091.00001.92%
    MARCHE BANCAIRE90.774091.57380.35%
    Volume moyen semaine $ 8,400,237  $ 8,579,351 9.50%

    Dans les nouvelles

    La tension sur la ratification du Premier ministre avec son cabinet s’opposant au pouvoir exécutif et au Sénat, en particulier quatre sénateurs de l’opposition, a alimenté la volatilité toute la semaine, ce qui explique la préoccupation généralisée de l’ensemble de la population qui voit son pouvoir d’achat diminuer.

    En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a publié son rapport révélant une accélération des prix résultant d’une augmentation mensuelle de 1,7% et d’une inflation annualisée de 17,7%, contre 0,7% et 16,7% respectivement le mois précédent. Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC découle de la hausse de presque toutes les divisions de consommation, principalement des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 21,5% sur un an.

    Perspective

    L’exécutif haïtien subit d’énormes pressions pour obtenir de bonnes performances économiques, tandis que le décret de nomination des ministres du cabinet est confronté à de sérieux défis en raison de la nomination de plusieurs ministres du gouvernement précédent.

    Haïti a une lourde dette libellée en dollars américains qui devient plus lourde à mesure que la valeur de la monnaie locale diminue. Le pays a été touché non seulement par l’appréciation du dollar américain, mais surtout par l’effondrement séparé de la gourde. Cela crée un cercle vicieux alors que la dette nationale devient plus difficile à gérer. En outre, le pays est confronté à des problèmes de liquidités alors qu’il peine à trouver des dollars pour financer ses importations, notamment des produits pétroliers qui doivent être achetés sur le marché international sans les généreux avantages des fonds Petrocaribe. L’accord du FMI aurait pu fournir un financement indispensable qui permettrait au pays d’épargner son problème de liquidité. Cela aurait pu être une bouffée d’air frais qui empêcherait le pays de se noyer jusqu’à ce que des impasses politiques arrêtent le processus.

  • Une monnaie en chute libre : 4 sénateurs pour freiner la chute

    La tourmente politique et économique exerçant une pression extrême sur la gourde, alors que l’exercice fiscal est sur le point de s’achever sans budget, les Haïtiens ont perdu confiance en la capacité du gouvernement à préserver la valeur de la monnaie déchue du pays. Le taux d’acquisition moyen du dollar était de 91,25 gourdes au vendredi 17 mai 2019. Cela signifie que la valeur de la devise a chuté de plus de 23% depuis le début de l’année fiscale 2018-2019. Bien que nous subissions la pression fortement maintenant, la crise est en gestation depuis des décennies. Quiconque a été attentif ne sera probablement pas choqué par la rapidité avec laquelle la monnaie a chuté ces derniers temps. Outre la tourmente politique, la faiblesse structurelle de l’économie n’a pas aidé non plus. Pendant des décennies, le pays a enregistré des déficits commerciaux record, dépassant en moyenne 200 millions USD par mois au cours des deux dernières décennies.

    La chute accélérée de la gourde aurait pu se produire plus tôt, mais grâce à l’accord Petrocaribe, Haïti est parvenu à ralentir la crise monétaire mais on a maintenant atteint un point d’ébullition. Le tournant a commencé avec l’effondrement de Petrocaribe en 2018 lorsque le Venezuela a suspendu ses expéditions de produits pétroliers vers huit pays: Antigua-et-Barbuda, Belize, Dominique, El Salvador, Haïti, Nicaragua, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Saint-Kitts-et-Nevis. Petrocaribe a permis aux membres de différer le paiement du pétrole importé pendant 90 jours au maximum, puis de payer 40 à 60% du pétrole sur 25 ans à un taux d’intérêt de 1 à 2%, après une période de grâce de deux ou trois ans. Au cours de cette période, la dette du pays a explosé, principalement à cause des fonds Petrocaribe.

    Haïti a une lourde charge de dette libellée en dollars américains qui devient plus lourde à mesure que la valeur de la monnaie locale diminue. Après un allégement de dette de 1,2 milliard de dollars de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et d’autres créanciers à la suite du séisme de 2010, le pays a contracté de nouvelles dettes s’élevant à environ 2 milliards de dollars. Au cours du dernier exercice financier, le pays a utilisé plus de 14 milliards de gourdes pour le service de sa dette.

    Le pays a été touché non seulement par l’appréciation du dollar américain, mais surtout par l’effondrement séparé de la gourde. Cela crée un cercle vicieux alors que la dette nationale devient plus difficile à gérer. En outre, le pays est confronté à des problèmes de liquidités alors qu’il peine à trouver des dollars pour financer ses importations, y compris les produits pétroliers qui doivent être achetés sur le marché international sans les avantages généreux des fonds Petrocaribe. Pour sortir le pays de ses difficultés, le FMI a accepté de prêter à Haïti plus de 229 millions de dollars américains à 0% d’intérêt.

    L’accord du FMI aurait pu fournir un financement indispensable qui permettrait au pays de sauver son problème de liquidité. Cela aurait pu être une bouffée d’oxygène qui empêcherait le pays de se noyer jusqu’à ce que des impasses politiques arrêtent le processus. L’appui du FMI visait non seulement à atténuer les difficultés des populations les plus vulnérables, à encourager la bonne gouvernance, mais également à accroître la croissance et à stabiliser la situation économique du pays. Le prêt offert dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI avait pour objectif de stabiliser l’économie haïtienne en faisant baisser son déficit budgétaire qui contribue en grande partie à la dépréciation de la gourde et en gérant sa dette, tout en protégeant les plus pauvres du pays. Cependant, tout s’arrête jusqu’à ce que le pays ait ratifié le PM et le budget.

    Comme prévu par la situation politique difficile qui règne actuellement dans en Haïti, la ratification du Premier ministre par intérim, Jean Michel Lapin, ne se passe pas sans heurts. Quatre sénateurs de l’opposition promettant de bloquer sa ratification. Une situation qui complique encore les problèmes économiques précaires du pays et la chute libre de la valeur de la gourde continuera de s’accélérer si l’impasse politique ne se termine pas aussi rapidement que possible. Ces sénateurs et l’exécutif doivent trouver un terrain d’entente et empêcher la chute libre de la gourde.

  • 19,5 millions de dollars pour soutenir l’agrandissement de l’hôtel Habitation Jouissant à Cap Haïtien

    PORT AU PRINCE, Haïti – David Bohigian, président par intérim et chef de la direction de l’Oversic Private Investment Corporation (OPIC), l’institution financière de développement du gouvernement américain, s’est rendu aujourd’hui à Haïti, où il a rencontré le président Jovenel Moise et d’autres hauts responsables gouvernementaux, dont Prime Le ministre désigné, Jean Michel Lapin, le ministre des Affaires étrangères, Bocchit Edmond, et le ministre des Finances, Ronald Décembre, discutent des opportunités d’investissement américain dans les infrastructures, l’énergie, l’eau et l’autonomisation des femmes, ainsi que le renforcement de la coopération en matière de sécurité en Haïti et dans les Caraïbes.

    En Haïti, Bohigian a signé un accord de financement de 19,5 millions de dollars pour soutenir l’expansion de l’hôtel Habitation Jouissant à Cap Haïtien, ce qui renforcera l’activité économique et les emplois dans la ville. Il a également dirigé des tables rondes avec des chefs d’entreprise locaux pour discuter d’opportunités d’investissement, mettre en évidence la manière dont l’OPIC soutient les investissements du secteur privé sur les marchés émergents et définir ses priorités dans les Caraïbes, notamment l’énergie ainsi que l’agriculture et les projets qui autonomisent les femmes.

    « Haïti représente à la fois un grand besoin d’investissement et une opportunité prometteuse pour les investisseurs », a déclaré Bohigian. « En travaillant avec nos partenaires en Haïti pour trouver des solutions à fort impact pour résoudre les problèmes de développement de longue date, OPIC cherche à favoriser la prospérité, la stabilité et la sécurité en Haïti et au-delà. »

    Bohigian dirige une délégation de haut niveau de l’OPIC dans les Caraïbes afin d’explorer les opportunités d’investissement dans l’énergie et d’autres secteurs critiques, et de renforcer les relations avec les pays qui sont des partenaires clés dans la promotion de la stabilité et de la sécurité dans l’hémisphère occidental. Haïti est la troisième étape d’une tournée dans les Caraïbes de cinq pays, notamment aux Bahamas et en Jamaïque, et se poursuivra en République dominicaine et à Sainte-Lucie.

    Le portefeuille actuel d’OPIC dans les Caraïbes s’élève à plus de 250 millions de dollars, dont près de 35 millions en Haïti dans le cadre de divers projets dans des secteurs allant du logement et de la construction à la production alimentaire.

    Lors d’une réunion avec des dirigeants des Caraïbes pour débattre du commerce, de l’investissement dans l’énergie et de la sécurité, le président Trump a réaffirmé l’engagement des États-Unis de travailler avec leurs partenaires de la région pour favoriser la croissance économique, contrer les pratiques d’investissement prédatrices et renforcer la coopération en matière de sécurité.

  • Ne vous laissez pas duper: Le drapeau c’est nous!

    Haiti n’a jamais eu un problème de drapeau. La problématique des grands défis contemporains ne reside guèrement dans les couleurs de notre bicolore. Qu’il soit bleu et rouge, noir et rouge, verticalement ou horizontalement disposé, nos politiciens démagogues et populistes de metiers s’en servent toujours pour tirer profits et nous accouchent misère et pauvreté en guise de développement et prospérité. En effet, La conscience nationale n’a pas de couleur. Elle transcende les clivages politiques et les époques en guidant inéluctablement un peuple vers son glorieux destin humaniste digne de son histoire et de ses aspirations souveraines.

    A cet effet, La dignité d’un peuple s’élève toujours à la dimension de son bien être. Le symbole de cette dignité immortalisé par l’emblême national ne saurait être un drapeau souillé par la  honte déshumanisante de la pauvreté, l’indignité accablante de la misère, la trahison odieuse de nos leaders et l’insousiance minable de nos élites. Plus d’une demie siècle de démagogie économique: De 1957 à nos jours, tous les projets socio-économiques de nos dirigeants n’ont accouché que deux résultats: Enrichissement des clans présidentiels et ceux de l’oligarchie traditionnelle et bien évidemment, la fuite de la classe moyenne et enfoncement des masses dans l’abîme infernal de la crasse.

    En réalité, le noirisme duvalierisme sous l’égide du drapeau Noir et rouge n’a pas changé les conditions socio-économiques miséreuses de la paysannerie haïtienne. Contrairement à ce rêve encheri par plus d’un, le Noirisme politique et économique a chassé la classe moyenne vers l’Europe et l’Amérique du nord et a provoqué le phénomène de bidonvilisation avec ces fameuses cités: cité simone, cité soleil, cité sauvel, Raboto,etc…Tous ces cauchemards urbanistiques caractérisant la descente en enfer des masses populaires ont vu le jour sous la dictature pendant que la poupre et la luxure faisaient grandes dames au Palais. 

    Il en est de même au temps cette démocratie rachitique et anarchique. Le retour du règne du bicolore Bleu et rouge a plutôt empiré le sort du peuple haitien. Jamais un peuple n’a été domestiqué, asservi, humilié par de violations constantes de ses droits humains les plus élémentaires. Les indices de développement humains (IDH) sont quasiment catastrophiques et passé au rouge: Un systeme de santé démodé, la mortalité maternelle n’a pas diminué, soit 350 pour 100 000. Chez les adolecentes le taux de natalité est autour de 37,5 pour 1000. L’offre scolaire et la qualité de l’éducation totalement inadéquates, l’espérance de vie Haitienne est environ 63.6 ans et un taux de croissance négative pour un Revenu National brut de 1665 USD . Durant ces trente dernieres années, Les divers regimes politiques qui se sont succédés, ont pratiquement officialisé l’injustice sociale, la corruption, l’impunité et la mauvaise gouvernance comme modèle de leadership par excellence pour enterrer à genoux le peuple Haitien.

    En définitif, tout pouvoir ou tout régime politique, quelque soit son système de gouvernance, son régime constitutionnel, son emblême adopté et ses couleurs officialisées; La dignité nationale symbolisée par un drapeau quelconque doit être inconditionnellement materialisée par la volonté manifeste et le souci noble de pouvoir au bien être collectif et à l’amelioration des conditions de vie des plus démunis. Dans cette réalité funeste de consternation généralisée, d’abscence de morale publique, de honte internationale et d’un imminent éclatement social; Un patriotisme follement aveuglé par du fanatisme politique ou de simples passions pour des couleurs bleu et rouge ou noir et rouge, ne pourra en aucun cas combler ces déficits de valeurs existentielles que connait ce peuple terrifié par ces politiciens qui ne cessent de nous diviser au profit de leurs intérêts mesquins oubliant que c’est nous le drapeau. Pourtant, nous avons été mis en berne depuis bien des decennies. Alors, Ne vous laissez pas duper! 

    Gumais Jean-Jacques, AvMP jjgumais@gmail.com

  • Pourquoi le peuple haïtien n’est pas satisfait de la démocratie

    Selon une enquête du Pew Research Center, beaucoup de personnes dans le monde ne sont pas satisfaites du fonctionnement de la démocratie. Le mécontentement est lié à des préoccupations concernant l’économie, les droits de l’individu et les élites débranchées de la population. Parmi les principales raisons pour lesquelles les gens ne sont pas satisfaits, notons le fait que la plupart des personnes pensent que les élections apportent peu de changement, que les politiciens sont corrompus et que le système de justice ne traite pas les gens avec équité.

    Alors que dans de nombreux pays, les gens sont plus optimistes quant à la manière dont leurs pays protègent la liberté d’expression, offrent des possibilités économiques et garantissent la sécurité publique, mais en Haïti, les deux derniers ne sont pas si vrais. L’insatisfaction des Haïtiens à l’égard de la démocratie est liée à la frustration économique et aux préoccupations concernant la sécurité publique, y compris la corruption. On croit que les élites économiques sont débranchées de la population. Les élites politiques et économiques sont perçues comme corrompues et s’en fichent des citoyens ordinaires. En ce qui concerne la sécurité publique, la violence des gangs, même contre les innocents et les personnes les plus vulnérables, a atteint un niveau alarmant au cours des six derniers mois. Que cela soit vrai ou non, il y a une perception croissante selon laquelle les législateurs et les membres de l’élite économique ont un lien suspect avec les gangs à travers le pays.

    La nouvelle enquête du Pew Research Center montre que les opinions sur la performance des systèmes démocratiques sont nettement négatives dans de nombreux pays. Les bouleversements politiques sont présents dans de nombreuses régions du monde ces dernières années. À l’instar de certains pays, en particulier d’Afrique subsaharienne, Haïti ne connaît que trop bien le système démocratique dysfonctionnel. Le pays a eu du mal à mettre en place une démocratie fonctionnelle au cours des quatre dernières décennies. Certaines personnes vont jusqu’à envisager une sorte de dictature. Pour distinguer ce que le pays avait connu avec la dynastie Duvalier, ils appellent dans la rue une dictature progressiste. Ce n’est pas un hasard si François Nicholas Duvalier, le fils de l’ancien dictateur et président à vie Jean-Claude Duvalier, est considéré comme un candidat viable pour l’élection présidentielle de 2022.

  • Haïti à la merci des fluctuations du prix du pétrole

    Dans le but d’accroître la pression économique sur l’Iran, ce lundi 24 avril 2019, le gouvernement Trump a annoncé que les États-Unis n’émettront aucune exception de réduction significative supplémentaire aux importateurs existants de pétrole iranien. Ne pas renouveler cette exemption signifie que les importateurs ne seront plus exemptés des sanctions imposées par les États-Unis à l’Iran et que les acheteurs de pétrole iranien devront arrêter leurs achats avant le 1 er mai sous peine de sanctions. Cette décision est une surprise pour les acheteurs et les autres acteurs du secteur, à qui les responsables du Département d’État ont ordonné ces dernières semaines de s’attendre à un renouvellement des exceptions.

    L’administration Trump a ramené les exportations de pétrole de l’Iran à des niveaux sans précédent, utilisant des sanctions pour réduire les exportations de pétrole d’Iran et du Venezuela et resserré les marchés mondiaux du pétrole. Le mouvement menace de supprimer environ 1 million de barils par jour du marché, alors que le coût du pétrole brut et de l’essence augmente. Les prix du pétrole ont bondi d’environ 3% lundi à midi, atteignant de nouveaux sommets en 2019, après l’annonce par le secrétaire d’État Mike Pompeo. Bien que les États-Unis prolongent leurs discussions avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et d’autres grands producteurs, en plus d’accroître leur propre production pour faciliter cette transition et garantir un approvisionnement suffisant, toute augmentation de prix sera substantielle pour Haïti.

    Haïti n’est pas un acteur important sur le marché du pétrole, mais les conséquences de la hausse des prix du pétrole peuvent être dramatiques pour l’ensemble de l’économie haïtienne. La demande mondiale de pétrole a augmenté, dépassant tous les gains de production de pétrole et les capacités excédentaires, exerçant une pression à la hausse sur les prix du pétrole. Au cours des deux dernières décennies, deux facteurs ont minimisé l’impact de la hausse du prix du pétrole sur les ménages haïtiens : Petrocaribe et les subventions des produits pétroliers. Alors que le pays est confronté à une grave pénurie de carburant, à une augmentation du prix de l’essence, à des coupures de courant plus fréquentes et à un déficit budgétaire croissant, beaucoup s’aperçoivent maintenant que le pays connaît de graves difficultés et que la dernière décision de Trump en matière de sanctions à l’Iran n’aide en rien.

    De l’accords de San Jose, conclus en août 1980, à l’accord sur l’énergie de Caracas en vigueur depuis octobre 2000, Haïti bénéficie des conditions préférentielles accordées par le Venezuela. En mai 2006, Haïti a signé l’accord Petro Caribe avec la République bolivarienne du Venezuela, un accord généreux qui garantissait un flux stable de millions de barils de pétrole sur un généreux paiement préférentiel et des fonds de développement à Haïti. Cependant, les sanctions américaines contre le Venezuela ont un effet dévastateur sur la capacité d’Haïti à acquérir du pétrole à des prix abordables.

    La pénurie actuelle de carburant qui pousse le prix de l’essence sur le marché noir jusqu’à trois fois le prix suggéré par le gouvernement est le résultat de la fin de l’accord Petro Caribe et des retombées de la crise au Venezuela. Le programme Petrocaribe s’est effondré l’année dernière. En conséquence, Haïti est maintenant obligé de se tourner vers les marchés internationaux pour son approvisionnement en carburant, perdant à la fois des prix préférentiels et des fonds Petrocaribe qui ont soutenu le budget national. Cela est important car, sans le financement du pétrole par Petrocaribe, Haïti a du mal à trouver suffisamment de dollars américains pour payer les livraisons de produits. Novum, la société qui fournissait des carburants à des pays par l’intermédiaire du Bureau de la monétisation des programmes et de l’aide au développement (BMPAD) avait suspendu plus tôt cette année des cargaisons de carburant destinées à Haïti en raison d’un retard de paiement de 80 millions de dollars.

    De plus, Haïti dépend fortement des combustibles fossiles importés pour la production d’électricité. Environ 85% de l’électricité du pays est produite à partir de combustibles à base de pétrole. La production totale d’EDH est à 81% basée sur le pétrole et provient principalement de producteurs indépendants d’électricité. Cela laisse le pays vulnérable aux fluctuations des prix mondiaux du pétrole, qui ont un impact direct sur le coût de l’électricité. Les achats de carburant et d’électricité sont effectués en dollars américains, tandis que les recettes sont collectées en gourdes haïtiennes, qui se sont considérablement dépréciées depuis 2016. Par conséquent, EDH a des difficultés à payer ses coûts d’exploitation et dépend de plus en plus des subventions publiques. La Banque mondiale a déclaré dans un rapport l’année dernière que les 20% les plus riches d’Haïti recevaient 93% des subventions et que le pays dépensait 2,2% de son PIB en subventions en 2014. Cependant, ce ratio a doublé en 2015. Selon le FMI, les subventions du gouvernement représentent un déficit financier annuel de 200 millions de dollars et équivalent à 4% du budget national.

  • La gourde a chuté de 10% contre le dollar depuis janvier

    En ce qui concerne la relation entre la monnaie et la politique en Haïti, les choses peuvent évoluer d’une crise monétaire à une crise politique et vice-versa. La gourde haïtienne a chuté de 10% par rapport au dollar depuis janvier. Le graphique ci-dessous montre une forte augmentation du dollar par rapport à la gourde deux semaines avant les dix jours « lock ».

    Au niveau national, deux problèmes majeurs font pression sur la gourde. Premièrement, nous avons des problèmes structurels auxquels le pays est confronté. Par exemple, outre le déficit chronique bien connu des échanges commerciaux d’Haïti, les difficultés de balance des paiements ont amené le pays à solliciter l’assistance du FMI. Au niveau macroéconomique, la Banque centrale est à court de munitions pour renforcer la monnaie alors que le pays est confronté à des problèmes de liquidités. Cela se reflète dans les interventions minimales de la Banque centrale sur le marché des changes à ce stade de l’exercice par rapport à l’année précédente.

    Interventions monétaires (2017-2018)

    AchatVente
    17-Oct $    10 000 000,00 $    3 598 756,87
    17-Nov $    10 000 000,00 $    2 578 092,17
    déc-17 –  $    3 885 853,54
    janv-18 $    26 569 690,00 $    3 390 401,77
    févr-18 $    2 087 451,35
    mars-18 $    13 291 748,19 $    2 538 913,82
    avr-18 $  55 736 088,47
    Total  $    59 861 438,19 $  73 815 557,99
    Source: BRH

    Interventions monétaires (2018-2019)

    AchatVente
    18-Oct3 323 601,11
    18-Nov1 638 840,98
    déc-181 108 615,52
    janv-191 912 434,58
    févr-1927 000 000,00671 394,61
    mars-191 028 256,49827 345,95
    avr-19
     Total  $  28 028 256,49 $  9 482 232,75
    Source: BRH

    Deuxièmement, au milieu de l’exercice fiscal, le pays n’a toujours pas ratifié son budget. À la sortie de la récente crise de février, le gouvernement cherche à gagner du terrain sur le plan politique, mais ne montre pas que l’économie aura autant de priorités et que les réformes structurelles seront mises en œuvre de manière à aboutir à des solutions durables.

    Dans son récent accord avec le FMI, des objectifs mesurables ont été définis pour renforcer la lutte contre la corruption dans le but d’injecter plus de transparence dans la gestion des finances publiques, l’administration des impôts et des recettes ainsi que le contrôle des dépenses. Bien que cela ne suffisait pas, avant de recevoir un vote de censure, l’ancien Premier ministre, Céant, avait annoncé onze mesures visant à améliorer la gestion des finances publiques qui aurait des retombées positives pour la gourde.

    Une question qui reste mystérieuse est de savoir comment le gouvernement utilisera les nouveaux budgets pour remédier sérieusement au manque de discipline budgétaire et pour mettre en œuvre les réformes structurelles grandement nécessaires pour atteindre une stabilité macroéconomique nécessaire à la croissance fondée sur la stabilité monétaire ?

    Évolution du taux de change: Jan – avr 2019 (gourdes pour un dollar ÉU)

    Au niveau micro, les gens ne sont pas convaincus que le pays se dirige dans la bonne direction sur les plans économique, politique et social. Les troubles politiques ont découragé les investissements privés et la pénurie de gaz n’aide pas la situation. Les ménages ressentent la pression économique alors que l’inflation continue à éroder leur pouvoir d’achat.

    En ce qui concerne le marché des changes, le volume des transactions a fortement chuté cette semaine. À la clôture ce jeudi, les transactions ont chuté de 37,76% pour les achats et de 36,10% pour les ventes.

    Au niveau international, de nombreux investisseurs avaient redéployé des fonds sur le marché américain, plus stable, provenant de marchés émergents renforçant le dollar. Cet enjeu est exacerbé par la dette extérieure élevée du pays, libellée en dollars, qui absorbe une part importante du budget. Cela a mis une pression accrue sur la gourde haïtienne.

    Les dernières projections du FMI montrent que l’économie haïtienne sera l’une des économies à la croissance la plus faible. La croissance en Haïti devrait rester à 1,5% en 2019. Bien que les perspectives pour de nombreux pays soient très difficiles, la croissance de 1,5% est lamentable comparée à celle d’autres pays au même stade de développement économique, qui devraient connaître une croissance trois fois plus rapide, à un taux de 5% par an.

    Le pays a également été confronté à de graves problèmes de financement, la tourmente politique ayant limité les actions visant à mettre en œuvre les réformes fiscales nécessaires. Haïti est actuellement en pleine crise politique et le nouveau Premier ministre doit encore s’établir et à démontrer sa capacité à naviguer avec habileté dans ces contextes politiques difficiles d’Haïti. Il est soumis à une pression énorme alors que l’insécurité et la violence des gangs se propagent.

    À maintes reprises, au lendemain des crises, le gouvernement avait la possibilité de s’attaquer de front aux problèmes structurels, sans y parvenir. En conséquence, les problèmes qui ont conduit à ces crises restent intacts alors que la situation économique se dégrade et que le cycle de crise se répète. Enfin, le gouvernement n’a pas encore défini son propre plan de performance économique. Les actions entreprises par le gouvernement sont réactives à la dévaluation de la gourde et aux incertitudes économiques. Ce que nous savons jusqu’à présent, c’est l’accord avec le FMI, le prêteur en dernier ressort. Cela montre que la situation économique du pays est alarmante.


    Par Roudy Bernadin, Economiste
    rbernadin87@gmail.com

  • Etat de l’accord de 229 millions de dollars entre le FMI et le gouvernement haïtien

    • Pour advancer, Haiti a besoin d’un buget ratifié
    • L’accord doit d’abord être confirmé par le conseil d’administration du FMI avant de prendre effet
    • Les détails de l’accord doivent encore être négociés
    • Une fois que l’accord aura été confirmé par le conseil d’administration du FMI, un déblocage automatique des fonds sera effectué
    • Un deuxième déblocage est également prévu après un revue en juin pour un montant total de plus de 42 millions de dollars pour l’exercice fiscal
    • Si le gouvernement haïtien tient sa part de cet accord, a mis en place un nouveau gouvernement et dispose d’un budget, l’accord tiendra toujours selon le gouverneur de la banque centrale, Jean Baden Dubois

    Le FMI a conclu un accord avec Haïti sur un prêt de 229 millions de dollars

  • Haïtiens bénéficiant du programme TPS ont un avenir incertain aux États-Unis

    De nombreux immigrés qui ont l’autorisation de vivre et de travailler aux États-Unis dans le cadre d’un programme appelé Statut de protection temporaire (Temporary Protected Status – TPS) sont confrontés à un avenir incertain alors que la Maison Blanche cherche à mettre fin à leur autorisation de rester dans le pays.

    On estime à 46 000 le nombre d’haïtiens parmi ce qui concerne actuellement environ 318 000 personnes après avoir fui leur pays à cause de la guerre, d’ouragans, de tremblements de terre ou d’autres conditions exceptionnelles qui pourraient rendre dangereuse leur vie dans ce pays.

    Selon les estimations du Centre, il y avait environ 100 000 immigrants non autorisés en provenance d’Haïti aux États-Unis en 2016. Les responsables du gouvernement américain estiment qu’environ 46 000 immigrants haïtiens ont un statut de protection temporaire en 2018. Les avantages du TPS pour les Haïtiens devaient expirer le 22 juillet, sans projet d’extension, mais le Département de la sécurité intérieure a repoussé l’échéance jusqu’au 2 janvier 2020. après avoir été temporairement bloqué par une contestation judiciaire fédérale.

    Immigrants de 10 nations ayant le statut de protection temporaire TPS

    NationEstimationDate d’échéance
    Haïti        46,000 2 janv. 2020
    Honduras        57,000 5 janv. 2020
    Le Salvador      195,000 2 janv. 2020
    Népal           8,950 24 juin 2019
    Nicaragua           2,250 2 janv. 2020
    Somalie              500 17 mars 2020
    Soudan           1,040 2 janv. 2020
    Soudan du sud                 70 2 mai 2019
    Syrie           5,800 30 sept. 2019
    Yémen           1,250 3 mars 2020
    Source: United States Department of Homeland Security

    La désignation TPS pour Haïti était basée sur un tremblement de terre qui a tué des centaines de milliers de personnes en janvier 2010. Les immigrants sont également éligibles s’ils entrent aux États-Unis jusqu’à un an plus tard. Ainsi, tout immigrant haïtien bénéficiant du statut protégé est aux États-Unis depuis moins début 2011.

    En 2017, le gouvernement haïtien a demandé une prolongation de 18 mois jusqu’à la résiliation du 22 juillet, citant des catastrophes récentes, notamment d’autres ouragans.

    TPS devait expirer cette année pour quatre pays, le Soudan, le Nicaragua, Haïti et le Salvador. Cependant, le gouvernement l’a prolongé jusqu’au 2 janvier 2020 après avoir été bloqué devant un tribunal. En outre, les défenseurs des droits des immigrés ont récemment intenté un procès séparé pour contester la décision de mettre fin au TPS pour ceux du Népal et du Honduras. Seuls ceux du Sud-Soudan, de la Syrie, du Yémen et de la Somalie ont bénéficié d’une extension de TPS avec la possibilité d’une extension future. Haïti n’a toutefois pas été incluse, mais des accords diplomatiques, notamment la position d’Haïti contre son allié Venezuela, seraient en jeu pour une éventuelle extension des droits des Haïtiens.

    Plus d’informations sur TPS

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