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  • Nouvelles mesures de MCI pour renforcer le contrôle des importations

    Le mercredi 12 mai, le ministre du Commerce et de l’Industrie (MCI), Jonas Coffy, a annoncé des mesures visant à renforcer les contrôles sur les importations. Ces mesures visent à réguler la qualité des marchandises importées, les marges bénéficiaires dites excessives des importateurs et leurs effets sur le marché des changes lors d’une conférence de presse.

    Désormais, pour bénéficier de la franchise douanière, les bénéficiaires doivent au préalable fournir au Ministère du Commerce et de l’Industrie les attestations de ses transactions relatives au taux de change d’une banque commerciale ou d’une société de change agréée par la Banque de la République d’Haïti (BRH).

    Le ministre explique que les devises arrivent et quittent Haïti sans aucune trace, car l’argent ne circule pas dans le système bancaire du pays. Ainsi, le MCI a besoin de savoir où l’argent entrant et sortant a été déposé ou échangé. Ce règlement visera surtout la sous-traitance.

    Tout contrevenant à cette disposition sera passible d’une pénalité de retard correspondant à dix pour cent (10 %) de la valeur CIF de la marchandise importée et, le cas échéant, sera frappé d’interdiction d’importation.

    Par ailleurs, la BRH et le MCI ont essayé de réglementer le marché des changes et le commerce d’Haïti. Mais leurs efforts jusqu’à présent n’ont abouti à aucun succès. Le MCI espère combler certaines lacunes avec ses deux derniers communiqués.

    Ils suggèrent que les consommateurs et les petits détaillants se font arnaquer par les grands acteurs. Leurs pratiques entraînent une inflation des prix des marchandises et accélèrent la dépréciation de la gourde Haïtienne.

    Ces mesures devraient permettre aux consommateurs d’avoir de meilleurs produits et de meilleurs prix. Elles devraient également réduire la pression à la baisse sur la monnaie locale en obligeant les importateurs à soumettre au ministère toutes les attestations relatives aux transactions de change et de dépôt qu’ils ont effectuées avec la banque.

    Communiqué 007 à l’intention des entrepreneurs opérant dans le secteur de la sous-traitance

    Communiqué 008 à l’intention des importateurs

  • L’inflation en Haïti augmente de 17,9% en février

    Selon les dernières données publiées par L’Institut Haïtien de Statistique et d’informatique (IHSI), l’inflation en Haïti continue d’augmenter. L’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 17,9 % d’une année à l’autre en février en Haïti, une baisse par rapport à l’augmentation de 18,7 % enregistrée en janvier.

    L’IHSI attribue une partie importante du bond du rythme annuel de l’inflation aux coûts des services de santé et des produits alimentaires et boissons non alcoolisées.

    L’indice général des prix à la Consommation (IPC base 100 en 2017-2018) qui avait connu en octobre 2020 une inflation mensuelle négative de -1,2 % et une diminution de l’inflation annualisée de 3,6 points de pourcentage a renchéri en novembre et décembre avec des hausses mensuelles respectives de 0,5 % et de 1,0 %.

    Inflation en Haiti

    L’indice des prix à la consommation (IPC)

    Variation mensuelle de l’IPC

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    Toutefois, selon l’institut, l’IPC qui s’établissait à 162,0 en janvier 2021 est passé à 163,7 en février 2021, affichant des décélérations mensuelles (1,1 % contre 1,2 %) et annuelles (17,9 % contre 18,7 %) le mois précédent.

    Avec une augmentation de 1,4 % sur un mois et une augmentation de 28 % sur un an, les coûts de santé ont le plus augmenté en février. Les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées viennent en deuxième position avec une hausse de 1,4 % sur un mois et de 23,1 % sur un an.

    L’inflation en Haïti

    L’inflation en Haïti

    Évolution annuelle de l’inflation

    Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI)


    Alors que l’IPC a ralenti en février par rapport au mois précédent, la baisse n’a pas été structurelle. La déclaration était plutôt conjoncturelle. Le ralentissement économique est principalement dû à la détérioration de l’environnement sécuritaire. Les incertitudes politiques n’ont pas non plus contribué à réduire l’inflation en Haïti. Le gouvernement actuel et l’opposition poursuivent leur bras de fer.

    L’inflation en Haïti reste l’un des plus grands défis du pays, car elle continue d’éroder le pouvoir d’achat de la population. Les prix à la consommation n’ont cessé d’augmenter. En février, la gourde haïtienne avait perdu près de 21 % de sa valeur par rapport au dollar. La monnaie locale continue de perdre du terrain. Sur la base du taux moyen d’acquisition (TMA), la gourde a déjà perdu 25% de sa valeur en avril jusqu’à présent cet exercice.

    IPC par région (Fév. 21)

    RégionCompositionVar. sur un moisVar. sur un an
    Aire MétropolitainePort-au-Prince, Delmas, Pétion-Ville, Carrefour et Croix des Bouquets1.0 %18.4 %
    Reste OuestDépartements du Sud-Est et de l’Ouest sans l’Aire Métropolitaine de P-au-P1.1 %18.1 %
    NordDépartements du Nord, du Nord-Est et du Nord- Ouest1.1 %17.4 %
    SudDépartements du Sud, de la Grande-Anse et des Nippes1.2 %17.2 %
    TransversaleDépartements du Centre et de l’Artibonite1.2 %18.1 %
    Source: IHSI
  • Vaccin COVID-19 : les grandes entreprises pharmaceutiques encaissent des profits record

    Pfizer a déclaré des revenus de 14,6 milliards de dollars pour le premier trimestre de 2021, une augmentation de 45 % par rapport à la même période l’an dernier. Les excellents résultats de la société pharmaceutique sont en partie attribuables aux ventes du vaccin covid-19 développé avec BioNTech. Il a augmenté ses revenus annuels attendus d’un maximum de 61,4 milliards de dollars à un maximum de 72,5 milliards de dollars (en savoir plus – The Economist). Les fabricants s’appuient sur des brevets ou des secrets commerciaux pour protéger leurs médicaments et vaccins et générer des profits. Cette pratique déclenche un nouveau débat sur l’opportunité de renoncer aux droits de propriété intellectuelle pour sauver des vies.

    Alors qu’une vague de cas de covid-19 dévaste l’Inde, sa vaste industrie de fabrication de médicaments génériques a hâte de produire en masse les vaccins nécessaires pour vacciner ses 1,4 milliard d’habitants. Pourtant, le système mondial des brevets l’a jusqu’à présent empêché.

    Un fabricant bénéficie d’une protection de la rentabilité grâce à la fois aux brevets et à la protection des secrets commerciaux. Les brevets accordent au titulaire du brevet 20 ans de contrôle total sur le prix du marché du médicament. Mais, après l’expiration de la durée des brevets, la rentabilité peut chuter avec un afflux de concurrents. D’un autre côté, les secrets commerciaux peuvent être très rentables pour une durée indéterminée si les ingrédients sont hautement confidentiels et quasiment impossibles à rétro-ingénierie.

    Le conseil général de l’Organisation mondiale du commerce discutera de la renonciation à un accord protégeant les secrets commerciaux des sociétés pharmaceutiques. L’un des accords que les pays doivent ratifier lors de leur adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC).

    Les partisans des brevets sur les vaccins affirment que leur renonciation ne contribuerait guère à accroître l’offre. Les vaccins sont difficiles à réaliser et la suppression des bénéfices garantis par les brevets pourrait ralentir les investissements nécessaires pour développer des médicaments vitaux.

    Les partisans des licences obligatoires et de la dispense de propriété intellectuelle proposent que les sociétés pharmaceutiques doivent faire plus pour vacciner le monde à la lumière des énormes sommes d’argent qu’elles ont reçues du gouvernement.

    Un groupe restreint de pays a réussi à mettre des vaccins sur le marché en un temps record, mais pas sans le soutien de leurs gouvernements. Par exemple, Moderna, une société pharmaceutique relativement nouvelle qui n’avait que 60 millions de dollars de revenus en 2019, a encaissé 529 millions de dollars de revenus de subventions et 200 millions de dollars sur les premières ventes de son vaccin covid-19 en 2020. Les prévisions pour 2021 sont d’un chiffre d’affaires de 16 milliards de dollars, majoritairement des ventes de vaccins (en savoir plus – CNN).

    En outre, le président Joe Biden s’est fixé comme objectif de vacciner 160 millions d’Américains adultes d’ici le 4 juillet. M. Biden a également déclaré qu’il agirait rapidement pour vacciner les adolescents. Le Canada a également approuvé un vaccin covid-19 mis au point par Pfizer et BioNTech pour une utilisation chez les enfants âgés de 12 à 15 ans. C’est le premier pays à autoriser un vaccin contre le covid-19 pour les personnes de moins de 18 ans.

    Les gouvernements du monde entier ont passé suffisamment de commandes de vaccins pour vacciner pleinement l’ensemble de la population mondiale. Avec une commande aussi importante, on s’attend à ce que les grandes sociétés pharmaceutiques encaissent des profits record. Merci en partie à l’administration de Joe Biden — qui, avec la Grande-Bretagne et l’UE, qui a jusqu’ici bloqué la proposition de déroger à l’accord qui protège les secrets commerciaux des sociétés pharmaceutiques à l’OMC.

  • Joe Biden fête ces 100 jours à la Maison-Blanche

    Joe Biden fête aujourd’hui (29 avril) ces 100 jours à la Maison-Blanche. Bien qu’il n’y ait aucune signification constitutionnelle ou statutaire pour les 100 premiers jours du mandat d’un président, peu de dates semblent avoir autant de poids que le 100e jour du mandat d’un nouveau président américain. Il est venu de la présidence de Franklin D. Roosevelt. Élu au milieu d’une grande dépression, au cours de ses 100 premiers jours en fonction, FDR a non seulement contribué à consolider un système bancaire en rapide détérioration — contribuant à mettre fin à la Grande Dépression — mais a également jeté les bases de ce qui allait devenir le New Deal en signant 99 décrets exécutifs ainsi que la signature de 73 projets de loi. Voici ce qui s’est démarqué au cours des 100 jours de Biden à la tête de la plus grande économie du monde.

    Dans sa première allocution à une session conjointe du Congrès, le président Biden a étalé son budget et ses objectifs économiques, soulignant le nombre de personnes qui avaient été vaccinées contre le COVID-19 au cours de ses 100 premiers jours en fonction. Il a présenté son plan de dépenses pour construire des routes et des ponts, lutter contre le changement climatique et élargir les programmes sociaux, tels que l’aide à la garde d’enfants, l’emploi, collège communautaire gratuit et d’autres questions.

    Alors que le président Biden célèbre son 100e jour dans le bureau ovale, les chiffres officiels publiés aujourd’hui devraient montrer que le PIB a augmenté d’environ 6 % au premier trimestre en termes annualisés, une accélération par rapport à 4 % au quatrième trimestre de l’année dernière. Une croissance aussi rapide signifierait que la production économique américaine a presque retrouvé son niveau d’avant le déclenchement de la pandémie. Ce serait une reprise étonnamment rapide. Pour cela, merci à une succession d’énormes programmes de relance, qui ont mis de l’argent dans de nombreuses poches.

    Bien que son plan de relance soit sa réalisation la plus importante, au cours de ses 100 premiers jours au pouvoir, le président Biden a signé 42 décrets et 11 projets de loi. Biden a également fait 11 nominations à la magistrature fédérale, mais il a encore un long chemin à parcourir s’il espère égaler les plus de 220 juges qui ont été confirmés dans le cadre d’un remaniement historique de la justice sous la présidence de Donald Trump.

    En ce qui concerne les infections au COVID-19, sous Biden, les nouveaux cas quotidiens sont passés d’une moyenne de plus de 199 000 cas dans la semaine précédant son inauguration à environ 54 400 cas aujourd’hui, soit une baisse de 73 %.

    Un nouveau sondage CNN révèle que 53 % des Américains approuvent la façon dont le président Biden gère le travail et disent qu’il a eu les bonnes priorités, et 59 % disent qu’il fait du bon travail en tenant ses promesses de campagne. Biden obtient une large approbation pour sa gestion du problème déterminant de la dernière année de la vie américaine, la pandémie de coronavirus. Au total, 66 % approuvent sa prise en charge, en hausse de 6 points depuis début mars.

    Il est déjà plus populaire que Trump ne l’était à n’importe quel jour de sa présidence, selon la moyenne des sondages de FiveThirtyEight. Bien qu’il soit plus populaire que son prédécesseur, son approbation est inférieure à celle des présidents les plus récents à ce stade de leur premier mandat. Selon NPR News, cela semble en grande partie être le résultat d’une polarisation accrue. Les sondages montrent que 93 % des démocrates approuvent le travail que fait Biden contre seulement 12 % des républicains.

    Par ailleurs, M. Biden a également commencé par reconnaître qu’il était le premier président à prononcer une allocution conjointe du Congrès avec deux femmes, La vice-présidente Kamala Harris qui est aussi présidente du Sénat et la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, assises derrière lui.

  • La Banque centrale européenne se réunit alors que de nouveaux verrouillages compliquent la reprise économique

    Le 22 avril 2021, la Banque centrale européenne (BCE) a tenu ses réunions alors que la reprise économique de la zone euro reste sur un terrain difficile en raison d’une troisième vague de Covid-19. La BCE a décidé de maintenir sa politique inchangée pendant que les acteurs du marché recherchent des indices lorsque sa relance monétaire massive pourrait commencer à se dissiper. La BCE a fait part de ses inquiétudes face à la forte hausse des coûts d’emprunt pour les gouvernements de la zone euro avant que l’économie ne se remette complètement du choc des coronavirus.

    Les économistes de Citigroup soulignent que la BCE calibre son programme d’achat d’actifs en fonction de la pandémie, et non de ses objectifs d’inflation. Ce mouvement suggère qu’il se concentre sur le soutien de l’économie jusqu’à ce que le pire de la crise sanitaire soit passé, car les perspectives sont incertaines.

    Au lendemain de la pandémie, la BCE a lancé son programme d’achat d’urgence face à la pandémie, ou PEPP, qui achète des obligations dans la région pour stimuler les prêts et alimenter une reprise économique. Il a laissé ce programme inchangé lors de sa réunion de mars, avec un montant d’achat cible toujours de 1 850 milliards d’euros (2 210 milliards de dollars). Le programme devrait durer jusqu’en mars 2022.

    Les achats de PEPP se sont élevés à 74 milliards d’euros en mars. Ce montant était nettement supérieur aux 53 milliards d’euros et 60 milliards d’euros en février et janvier. La BCE a décidé d’accélérer les achats mensuels d’obligations pour atténuer une partie de la pression à la hausse des rendements de la dette souveraine dans la région. Une telle pression avait entraîné un refinancement plus coûteux pour les pays de la zone euro ou un resserrement des conditions financières.

    Avec un changement de politique quasiment hors de propos cette semaine, les observateurs de la Banque centrale européenne devront surveiller de près les détails de son programme de relance de la pandémie alors que les décideurs politiques attendent plus de données avant de prendre des mesures décisives.

    Par ailleurs, bien que la reprise en Europe devrait être plus lente qu’aux États-Unis, les chiffres économiques récents indiquent une reprise économique plus forte que prévu dans la zone euro. Ainsi, de nouveaux verrouillages de coronavirus dans la zone euro ne justifieront probablement pas de nouvelles mesures de la part de la banque centrale.

    Après la crise financière de 2008, les banquiers centraux européens ont trop rapidement asséché leur soutien à l’économie. Cette fois, ils ne voudraient pas répéter la même erreur. Selon les analystes de Morgan Stanley, l’Europe se remettra de la crise induite par le coronavirus trois fois plus vite qu’après le krach financier mondial de 2008.

  • Haiti : Communiqué du Core Group – 26 avril 2021

    Port-au-Prince, le 26 avril 2021– Le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) fortement inquiet de la situation sécuritaire et politique exprime sa profonde préoccupation face à l’absence d’un accord politique qui permettrait la mise en œuvre d’un calendrier électoral dans un climat propice. 

    Le Core Group appelle à ce que 2021 soit une année de renouveau démocratique en Haïti avec la tenue d’élections libres, justes, transparentes et crédibles. 

    Il rappelle que la responsabilité d’organiser le processus électoral en souffrance revient en premier lieu aux autorités nationales qui doivent traiter les questions essentielles de sécurité, de transparence et de logistique.

    Le Core Group exhorte toutes les parties prenantes à faire preuve de bonne foi et à redoubler d’efforts pour trouver un accord politique qui facilitera la tenue de telles élections dans les délais les plus brefs.

    Il encourage tous les acteurs à mettre leurs différends de côté afin de trouver sans tarder une solution commune à la crise actuelle, notamment l’insécurité qui pèse très lourdement sur la vie quotidienne des Haïtiens.

    Quant au changement de Constitution, le Core Group exprime sa préoccupation devant le fait que ce processus n’est pas à ce stade suffisamment inclusif, participatif ou transparent. Une telle réforme devrait se dérouler sur la base d’une large consultation qui implique l’ensemble des forces vives de la nation. 

    Il est crucial que l’année 2021 permette aux Haïtiens et Haïtiennes d’exprimer leur volonté par la voie démocratique en exerçant leur droit de vote.

  • Premier ministre Jouthe démissionne : quel bilan?

    Le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe a annoncé sa démission le mardi 14 avril à 00h51. Cette décision intervient à un moment où le pays est confronté à une crise économique et politique sans précédent, ainsi qu’à la violence et aux enlèvements. Après un an et dix jours à la tête du gouvernement, le PREMIER ministre n’a pas réalisé grand-chose.

    L’administration actuelle gouverne Haïti sans parlement depuis le 13 janvier 2020, date à la dissolution du parlement du pays en raison de l’échec des élections prévues en octobre 2019. En l’absence d’une branche législative fonctionnelle, le président Jovenel Moise gouverne par décret et l’un de ses décrets a été utilisé pour désigner le Premier ministre Jouthe sans la bénédiction du Parlement haïtien après une période exceptionnellement longue sans gouvernement.

    M. Jouthe est le quatrième Premier ministre du gouvernement du président Jovenel Moise. Son leadership intervient à un moment que la plupart considéraient comme le pire moment depuis la période chaotique qui a conduit à l’occupation américaine d’Haïti. Les nouvelles locales sont dominées par l’insécurité croissante, y compris les enlèvements contre rançon.

    L’un des défis du premier ministre était de faire face au mouvement policier pour créer un syndicat, à savoir le CSPN pour défendre leurs intérêts, ce qui a inquiété les gens car la plupart des participants étaient armés, cagoulés et violents.

    Sur le plan économique, le premier ministre avait la main pleine. L’économie avait subi de graves dommages causés par l’opération Pays Lock, lorsque pendant des semaines toutes les activités économiques, sociales et gouvernementales ont littéralement cessé. Des enfants incapables d’aller à l’école, aux femmes enceintes prêtes à accoucher incapables de se rendre à l’hôpital et aux nécessités telles que la nourriture incapable d’aller sur les marchés, tout s’était arrêté. Près de 4 millions d’Haïtiens étaient en situation d’insécurité alimentaire.

    Au niveau international, l’économie mondiale a été ébranlée par la propagation rapide du nouveau coronavirus qui, à l’époque, s’est installé dans plus de 120 pays, infectant des centaines de milliers de personnes et créer une panique mondiale.

    Alors que les autorités accusent l’opposition et les oligarques de tenir le pays en otage, leurs excuses boiteuses et leur passivité lamentable ne font qu’aggraver le cauchemar haïtien. Après un peu plus d’un an à la tête du gouvernement, le Premier ministre haïtien Joseph Jouthe a quitté le pays pire qu’il ne l’a pris. La police haïtienne se désintègre, les gangs sont plus forts et plus violents. Le système de justice ne fonctionne littéralement pas depuis des mois. Bien qu’il n’y ait pas de pneus en feu ou de barricades qui verrouillent le pays, les gens se sentent emprisonnés car ils ont peur de sortir de peur d’être enlevés ou tués. Alors que l’économie mondiale revient rugissante après la crise économique, l’économie haïtienne va à peine croître et plus de la moitié de la population haïtienne est confrontée à la faim.

    Quelle qu’en soit l’explication, le fait est clair; la qualité de vie des Haïtiens s’est détériorée et le gouvernement qu’il a dirigé avec le président Jovenel Moise a lamentablement échoué.

  • Communiqué du Core Group

    Port-au-Prince, le 8 avril 2021 – Le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) exprime son inquiétude face à la polarisation croissante de la situation politique en Haïti et la détérioration générale de la situation du pays.

    Conformément au cadre posé par la déclaration du 24 mars 2021 de la Présidente du Conseil de Sécurité des Nations Unies (S/PRST/2021/7), il appelle à des élections libres, justes, transparentes et crédibles en 2021. A cet égard, il est de la responsabilité des autorités haïtiennes de faciliter la participation à ces scrutins du plus grand nombre de citoyens, notamment en assurant du mieux qu’il sera possible la sécurité des candidats et des électeurs et en établissant les listes électorales les plus fiables et les plus complètes possible.

    Le CoreGroup encourage toutes les parties prenantes à forger un consensus qui permettrait aux divers scrutins de se tenir dans un climat apaisé.Il demande instamment à tous les acteurs de s’abstenir de recourir à la violence comme instrument politique.

    Par ailleurs, il appelle les autorités à lutter contre l’insécurité et contre l’impunité. Il attend qu’elles traduisent devant les tribunaux les auteurs présumés de crimes graves (notamment les massacres perpétrés dans plusieurs quartiers populaires et l’assassinat du Bâtonnier Dorval).

    Le CoreGroup rappelle que seules des solutions haïtiennes et l’engagement des Haïtiens peuvent résoudre les problèmes du pays.

    Centre de Presse BINUH

  • Indice de perception de la corruption : Haiti classée 170e sur 180 pays

    Dans son rapport annuel de l’indice de perception de la corruption (IPC) 2020, Transparency International classe Haïti au 170ème rang mondial sur 180 pays et territoires. Haïti perd deux places par rapport à l’année précédente et 9 places par rapport à 2018. Le pays a également été classé parmi les pays les plus corrompus au cours des 10 dernières années.

    L’IPC est utilisé pour évaluer les pays sur le degré de corruption de leurs gouvernements. Le score d’un pays peut aller de zéro à 100, zéro indiquant des niveaux élevés de corruption et 100 indiquant des niveaux faibles. Tout score en dessous de 50 indique que les gouvernements ne parviennent pas à s’attaquer à la corruption.

    Selon une publication en 2002 dans le Journal of Business Ethics, les pays et territoires qui ont un faible classement IPC ont également ce que les auteurs de l’étude ont appelé une surabondance de réglementation et un marché noir florissant. Les pays ou territoires ayant un produit intérieur brut réel par habitant élevé avaient également un classement IPC élevé.

    De plus, dans les États défaillants, la corruption est faite souvent sur une échelle exceptionnellement destructrice. Dans de telles situations, les élites dirigeantes corrompues investissent surtout leurs gains à l’étranger, rendant l’échec économique de leurs états beaucoup plus sévère.

    Haïti – Indice de perception de la corruption

    Indice de perception de la corruption

    Source: Transparency International


    La corruption s’épanouit dans de nombreux États. Plus des deux tiers des pays obtiennent un score inférieur à 50 sur l’IPC de cette année. Leur score moyen n’est que de 43 sur 100. Selon la Transparency International, Haïti ainsi que deux autres pays se classent ex aequo en 170ème position, avec un score de 18 sur 100.

    Dans la région des Amériques, le Canada et l’Uruguay sont toujours les plus performants. Ils marquent respectivement 77 et 71. En revanche, le Nicaragua, Haïti et le Venezuela sont les moins performants. Leurs scores respectifs sont de 22, 18 et 15.

    Les pays en tête de l’IPC sont le Danemark et la Nouvelle-Zélande, avec des scores de 88. Ils sont suivis par la Finlande, Singapour, la Suède et la Suisse, avec des scores de 85 chacun.

    Les pays les plus corrompus sont le Soudan du Sud et la Somalie, avec des scores de 12 chacun. Ils sont suivis par la Syrie (14), le Yémen (15) et le Venezuela (15).

    Recommandations de Transparency International

    Pour réduire la corruption et mieux répondre aux futures crises, Transparency International recommande à tous les gouvernements :

    • De renforcer les organes de contrôle pour s’assurer que les ressources parviennent à ceux qui en ont le plus besoin. Les autorités de lutte contre la corruption et les organes de contrôle doivent avoir les fonds, les ressources et l’indépendance nécessaires à l’exercice de leurs fonctions.
    • De garantir la transparence des contrats pour lutter contre les malversations, identifier les conflits d’intérêts et assurer une tarification équitable.
    • De défendre la démocratie et promouvoir l’espace civique afin de créer les conditions permettant de demander des comptes aux gouvernements.
    • De publier les données pertinentes et garantir l’accès à l’information pour que le public reçoive des informations compréhensibles, accessibles, opportunes et significatives.

    Que pensez-vous du classement d’Haïti selon l’indice de perception de la corruption (IPC)? Partagez votre opinion dans la section commentaires ci-dessous.

  • Le taux moyen d’acquisition du dollar a chuté en janvier

    Le vendredi 29 janvier 2021, le taux moyen d’acquisition (TMA) de la devise américaine était de 72,78 gourdes, contre 72,85 gourdes pour un dollar en début de mois. Le taux a donc baissé de 0,07 gourde en janvier. C’était une période relativement stable, surtout avec une intervention minimale des autorités bancaires.

    Au cours du mois de janvier, le TMA a oscillé autour de 73,61 gourdes. Le taux le plus bas était de 71,80 le 11 janvier. Il a culminé à 76,36 le 28 janvier, un jour avant que la BRH n’injecte 12 millions de dollars sur le marché des changes. Le taux a fortement baissé le lendemain, soit une baisse de 3,58 gourdes.

    Évolution du taux

    Taux moyen d’acquisition (TMA)

    Évolution du taux de change HTG/USD

    Source: Banque de la République d’Haïti (BRH)


    La Banque centrale haïtienne n’a fait aucune intervention en décembre. Le taux d’acquisition moyen a augmenté de près de 6 gourdes. En novembre cependant, la banque centrale a injecté un total de 47 millions de dollars sur le marché des changes. Le TMA a clôturé le mois 0,70 gourde en baisse ce mois-là.

    En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a publié son rapport révélant une légère accélération des prix en décembre résultant d’une augmentation mensuelle de 1% et d’une inflation annualisée de 19,2%, contre 0,5% et 20,1% respectivement le mois précédent.

    Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC découle de la hausse de presque toutes les divisions de consommation, principalement de la santé, reflétant une inflation de 31,9%, et des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 23,1% sur un an.

    En ce qui concerne la force du dollar américain par rapport aux autres grandes devises mondiales, le dollar a connu de larges gains lundi. Cela permet au billet vert de prolonger son rallye de janvier. L’indice du dollar a atteint des sommets en deux semaines. Il s’est apprécié par rapport aux principales devises européennes telles que le franc suisse, l’euro et la livre sterling. Il a également augmenté par rapport à d’autres devises comme le yen et le dollar canadien. Cependant, les prévisions indiquent un affaiblissement du dollar. Cela a commencé en 2020 et se poursuivra jusqu’en 2021 à mesure que l’économie mondiale se raffermit.