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  • Haiti : Communiqué du Core Group – 26 avril 2021

    Port-au-Prince, le 26 avril 2021– Le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) fortement inquiet de la situation sécuritaire et politique exprime sa profonde préoccupation face à l’absence d’un accord politique qui permettrait la mise en œuvre d’un calendrier électoral dans un climat propice. 

    Le Core Group appelle à ce que 2021 soit une année de renouveau démocratique en Haïti avec la tenue d’élections libres, justes, transparentes et crédibles. 

    Il rappelle que la responsabilité d’organiser le processus électoral en souffrance revient en premier lieu aux autorités nationales qui doivent traiter les questions essentielles de sécurité, de transparence et de logistique.

    Le Core Group exhorte toutes les parties prenantes à faire preuve de bonne foi et à redoubler d’efforts pour trouver un accord politique qui facilitera la tenue de telles élections dans les délais les plus brefs.

    Il encourage tous les acteurs à mettre leurs différends de côté afin de trouver sans tarder une solution commune à la crise actuelle, notamment l’insécurité qui pèse très lourdement sur la vie quotidienne des Haïtiens.

    Quant au changement de Constitution, le Core Group exprime sa préoccupation devant le fait que ce processus n’est pas à ce stade suffisamment inclusif, participatif ou transparent. Une telle réforme devrait se dérouler sur la base d’une large consultation qui implique l’ensemble des forces vives de la nation. 

    Il est crucial que l’année 2021 permette aux Haïtiens et Haïtiennes d’exprimer leur volonté par la voie démocratique en exerçant leur droit de vote.

  • Communiqué du Core Group

    Port-au-Prince, le 8 avril 2021 – Le Core Group (composé des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies) exprime son inquiétude face à la polarisation croissante de la situation politique en Haïti et la détérioration générale de la situation du pays.

    Conformément au cadre posé par la déclaration du 24 mars 2021 de la Présidente du Conseil de Sécurité des Nations Unies (S/PRST/2021/7), il appelle à des élections libres, justes, transparentes et crédibles en 2021. A cet égard, il est de la responsabilité des autorités haïtiennes de faciliter la participation à ces scrutins du plus grand nombre de citoyens, notamment en assurant du mieux qu’il sera possible la sécurité des candidats et des électeurs et en établissant les listes électorales les plus fiables et les plus complètes possible.

    Le CoreGroup encourage toutes les parties prenantes à forger un consensus qui permettrait aux divers scrutins de se tenir dans un climat apaisé.Il demande instamment à tous les acteurs de s’abstenir de recourir à la violence comme instrument politique.

    Par ailleurs, il appelle les autorités à lutter contre l’insécurité et contre l’impunité. Il attend qu’elles traduisent devant les tribunaux les auteurs présumés de crimes graves (notamment les massacres perpétrés dans plusieurs quartiers populaires et l’assassinat du Bâtonnier Dorval).

    Le CoreGroup rappelle que seules des solutions haïtiennes et l’engagement des Haïtiens peuvent résoudre les problèmes du pays.

    Centre de Presse BINUH

  • Communiqué de presse du Système des Nations Unies en Haiti

    Port-au-Prince, le 27 janvier 2021 – Suite à la demande adressée en novembre 2020 par le Gouvernement de la République d’Haïti aux Nations Unies pour appuyer le processus électoral de 2021, les Nations Unies ont effectué une évaluation de la situation et des besoins pour définir la nature et la modalité de leur appui. Un document du projet d’appui au processus électoral, préparé à cette fin, a été signé le 25 janvier 2021 par le Gouvernement, le BINUH et les quatre agences des Nations Unies – le PNUD, UNOPS, ONU Femmes et UNESCO – qui fourniront un appui technique, opérationnel et logistique au processus, sous le leadership du Conseil Electoral Provisoire et des autorités haïtiennes. Comme pour les cycles élections précédents, le document prévoit la mise en place d’un fonds fiduciaire commun à travers lequel les contributions – tant du Gouvernement Haïtien que des partenaires internationaux – seront gérées, par le PNUD. Le Gouvernement Haïtien a d’ores et déjà annoncé qu’il contribuerait à ce fonds pour permettre le démarrage des activités préparatoires au référendum constitutionnel, ainsi qu’aux élections présidentielles, législatives, municipales et locales, selon le calendrier publié par le Conseil Electoral Provisoire.

    FIN

    Personne de contact :

    Béatrice Nibogora, Chargée de la Communication Stratégique et Information Publique, Porte-parole, Bureau Intégré des Nations Unies en Haiti-BINUH, email : nibogorab@un.org.

  • Manifestations en Haïti: Leurs impacts sur les droits humains et l’obligation de l’État de protéger tous les citoyens

    1) Résumé exécutif – Ce rapport, préparé conjointement par le Service des droits de l’homme (SDH) du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), présente les conclusions et les principales préoccupations en matière de droits de l’homme en lien avec les manifestations qui ont eu lieu en Haïti du 6 juillet 2018 au 10 décembre 2019.

    Cette période fut marquée par une intense mobilisation de l’opposition politique et de la société civile dans l’ensemble du pays, lors de six cycles de manifestations, en juillet, octobre et novembre 2018, ainsi qu’en février, juin et de septembre à décembre 2019. Alors que les manifestations ont débuté de manière généralement pacifique à l’été 2018, elles ont été de plus en plus marquées par la violence au fil du temps, notamment dans le contexte de l’imposition d’un nombre important de barricades sur les axes routiers lors des trois derniers cycles qui ont mené à la quasi-paralysie de certaines régions du pays.

    Tout en reconnaissant le droit de réunion pacifique ainsi que les causes sous-jacentes des manifestations, telles que la dénonciation de la corruption et les revendications de la population ayant trait à un plus grand respect des droits économiques et sociaux, les enquêtes menées par le SDH portent sur les violations et abus des droits de l’homme commis dans le contexte de ces manifestations, l’impact de celles-ci sur l’accès aux droits de la population, et les mesures prises par l’État pour répondre à ces violations et abus. Dans ce cadre, le SDH a documenté des violations aux droits à la vie, à la sécurité de la personne, à un recours utile, ainsi qu’aux droits de réunion pacifique et de liberté d’expression. En outre, le SDH a documenté de quelle façon l’imposition de barricades a causé des violations au droit de circuler librement, aux droits à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, et au droit des personnes privées de liberté d’être traitées avec humanité. Le SDH a également documenté l’impact des barricades sur l’administration de la justice.

    En ce qui concerne les droits à la vie et à la sécurité de la personne, le SDH a identifié dans les dix départements du pays 131 personnes victimes de violations et abus commis lors des manifestations de 2018, dont 19 victimes étaient des femmes et neuf étaient mineures, et 567 personnes victimes de violations et abus perpétrés dans le cadre des manifestations de 2019, dont 43 victimes étaient des femmes et 47 des mineurs. Résultant principalement d’actions perpétrées par des acteurs non-étatiques et de sympathisants tant pro qu’anti-gouvernementaux (66% des abus et violations étant attribués à ces acteurs), mais aussi de violations liées à l’usage de la force par les forces de l’ordre (auteurs de 34% des abus et violations), ces violences ont culminé lors des manifestations qui se sont déroulées entre septembre et décembre 2019, où le plus grand nombre de violations et abus ont été documentés. Ainsi, le SDH a constaté une augmentation de 333% du nombre de victimes de violations de droits de l’homme et d’abus entre 2018 et 2019. Pour sa part, la Police nationale d’Haïti (PNH) a compté deux décès et 30 blessés dans ses rangs du fait des manifestations de 2018 et 2019.

    Enfin, peu d’enquêtes ayant été ouvertes au sujet de ces abus et violations, aucun individu n’a encore été tenu responsable judiciairement pour ceux-ci, et aucune mesure de réparation n’a été offerte aux victimes.

    En outre, les manifestations et les barricades érigées, notamment en 2019, ont grandement affecté la vie quotidienne de la population en restreignant la libre circulation, l’accès aux soins de santé (y compris aux soins de santé sexuelle et reproductive) et à l’éducation, et en posant des obstacles à la mise en œuvre du droit à l’alimentation. Cette situation a particulièrement affecté les personnes en situation de vulnérabilité, telles que celles ayant besoin de traitement médicaux et les personnes privées de liberté. Les attaques perpétrées contre des hôpitaux et ambulances, la fermeture des écoles en raison des violences, et les obstacles posés au ravitaillement en produits de première nécessité causés par les blocages de routes ont aussi sévèrement affecté le quotidien de la population sur l’ensemble du territoire. De plus, l’imposition de « droits de passage » à certaines barricades par des manifestants ou des délinquants, particulièrement entre septembre et décembre 2019, a représenté un fardeau économique additionnel pour les ménages aux ressources déjà limitées et a entravé leur capacité de circuler librement.

    Ce rapport présente une série de recommandations fondées sur les obligations de la République d’Haïti en vertu du droit international et national. La mise en œuvre de ces recommandations est primordiale afin de protéger le droit de réunion pacifique, d’éviter la récurrence de violations des droits de l’homme dans le contexte de manifestations, et d’offrir un recours efficace aux victimes de violations et abus.

    Dans le but de prévenir de futurs troubles sociaux, notamment dans le cadre du prochain cycle électoral, et de rétablir la confiance envers le gouvernement, il sera également essentiel pour l’État de s’attaquer aux griefs de la population, notamment sa colère face à la corruption incontrôlée et à l’impunité généralisée, à la persistance de la pauvreté, aux inégalités structurelles, à l’accès limité aux services sociaux, et autres échecs dans la mise en œuvre des droits économiques et sociaux qui permettrait d’assurer un niveau de vie adéquat à l’ensemble de la population.

    Téléchargez le rapport complet

  • Déclaration à la presse du Conseil de sécurité sur Haïti du 8 janvier 2020

    Le communiqué de presse du Conseil de sécurité suivant a été publié aujourd’hui par le Président du Conseil, Dang Dinh Quy (Viet Nam):

    Les membres du Conseil de sécurité se sont déclarés préoccupés par l’impasse politique en cours en Haïti. Ils ont réitéré la nécessité immédiate pour les parties prenantes d’Haïti d’engager un dialogue ouvert et inclusif pour former un gouvernement qui réponde sans plus tarder aux besoins du peuple haïtien.

    Les membres du Conseil de sécurité ont pris note des efforts en cours du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et du rôle de bons offices du Représentant spécial du Secrétaire général pour Haïti. Ils ont souligné la nécessité pour toutes les parties prenantes de continuer à saisir cette opportunité et d’agir rapidement.

    Les membres du Conseil de sécurité ont souligné la nécessité urgente de remédier à la détérioration des conditions humanitaires en Haïti par une action coordonnée du Gouvernement haïtien, des Nations Unies et de la communauté internationale.

    Les membres du Conseil de sécurité ont rappelé la nécessité pour le Gouvernement haïtien de s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’instabilité et de la pauvreté dans le pays. Ils ont exhorté toutes les parties prenantes à s’abstenir de toute violence et à résoudre les différends par des moyens pacifiques. Ils ont souligné l’importance de veiller à ce que les auteurs soient tenus pour responsables et de rendre justice aux victimes des récents pics de violence, en particulier les événements violents des 13 et 14 novembre 2018 à La Saline et du 4 au 7 novembre 2019 à Bel Air.

    Les membres du Conseil de sécurité ont réitéré leur engagement à travailler avec Haïti pour un avenir démocratique, pacifique et sûr.