Dans son message à la Nation vendredi 15 septembre 2017, le chef de l’Etat, Jovenel Moise défend son budget.
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Patrice Dumont: Les principales raisons pour lesquelles j’ai voté contre le projet de budget du 5 septembre 2017
Voilà les principales raisons pour lesquelles j’ai voté contre le projet de budget du 5 septembre 2017. Propos de Patrice Dumont1- Ce projet de loi viole manifestement l’article 218 de la Constitution amendée qui stipule : Aucun impôt au profit de l’État ne peut être établi que par une loi. Aucune charge, aucune imposition, soit départementale, soit municipale, soit de section communale, ne peut être établie qu’avec le consentement de ces collectivités territoriales. »
Or, l’article 9 du projet de budget modifie unilatéralement le barème de la Contribution Foncière des Propriétés Bâties (Impôt locatif), approximativement pesant 97 % des rentrées des municipalités. En ignorant les collectivités territoriales le budget tord les intérêts de ces collectivités et le devoir de décentralisation qu’impose la Constitution de 1987 de l’article 61 à l’article 74.2- L’article 1 du projet de budget précise que les ressources de l’État sont de droit des ressources budgétaires ou de trésorerie même dans le cas où elles n’auraient pas été prévues par la loi de Finances. Dans la rubrique Voies et Moyens, le budget a rusé en inscrivant les fonds générés par les institutions autonomes de l’État dans la rubrique Autres ressources domestiques. Celles-ci ne montent qu’à 548,205,000 gourdes. Comment comprendre que la BNC, l’APN, l’AAN, l’OAVCT, la NATCOM, pour ne citer que celles-ci ne rapportent que cette pitance à l’État ?
3- J’espérais que le budget aurait pris compte de la détresse de la jeunesse en augmentant les droits d’accise sur l’alcool et le tabac. Au contraire l’article 9 impose seulement 12% sur les cigarettes et cigares produits en Haïti, sans mentionner les boissons alcoolisées, et 20 % pour ceux importés. La moyenne mondiale des droits d’accise sur ces produits n’est pas inférieure à 35-40 %. Insupportable.
4- Même si le gouvernement s’en défend, l’article 17, qui disait que les personnes dont le domicile fiscal est situé hors d’Haïti devront fournir la preuve qu’elles sont en règle avec l’administration fiscale de leur pays de résidence et paieront un impôt minimum forfaitaire de 10,000 gourdes, visait les Haïtiens de la diaspora. Si étaient concernés par cet article les étrangers vivant en Haïti, on n’aurait pas dit « … fournir la preuve qu’elles sont en règle avec l’administration fiscale de leur pays de résidence… ». Car il est évident qu’un étranger séjournant en Haïti pour une longue durée, ne peuvent être que résidents et donc ne peuvent avoir leur domicile fiscal qu’en Haïti. D’où l’insulte faite aux Haïtiens de l’étranger en leur demandant de se procurer le Permis de séjour, torpillant ainsi la loi 2001 portant privilèges accordés aux Haïtiens d’origine jouissant d’une autre nationalité et à leurs descendants. L’article 1e , alinéa b dispose que ces Haïtiens sont dispensés de l’accomplissement des formalités lié au Permis de séjour. Vive l’argent de la diaspora, pas de respect pour son haïtianité !
5- Le budget reconnaît ne pas savoir précisément où l’État trouvera près de 19 milliards de gourdes pour financer les projets. Or déjà, depuis la dilapidation des fonds de Petro Caribe, l’État haïtien doit près de 200 milliards de gourdes. Rappelons que les intérêts à payer sont cette année de 14 milliards. Le budget pourrait s’appeler « Budget de l’endettement ».
Je veux bien qu’on s’endette, mais pour le profit réel du peuple haitien.Apres toutes ces considerations faites par Patrice , on se demandera comment les organismes autonomes de l’Etat tels que la Natcom, l’APN ,,,, peut générer environ demi milliard de gourdes au profit de l Etat ?
chacun de ces organismes aurait généré 500 millions de gourde aux trésors publics .Les organismes de contrôle sont ils trop politisés ou la corruption arrange tout le monde ?
Donc la question de 144 milliard de gourde comme budget est une miette somme si les autorités envoient un signal de transparence et de contrôle et le secteur privé suivra le pas , payer les taxes .
Qui changera la donne dans la bonne distribution de la richesse ?
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Le coût social et économique de la taxation des pauvres et la diaspora
Il y a eu beaucoup de débats et de discussions sur la proposition de budget de l’administration Moise-Lafontant 2017-2018. Dans le projet de budget, il existe toute une série d’amendements qui pèsent lourdement sur l’ensemble de la population haïtienne, y compris ceux qui vivent dans la diaspora. Ces modifications portent principalement sur les différents frais de service perçus par l’État entre autres. Le plan du gouvernement visant à augmenter les taxes sur les pauvres pour financer le budget est à la fois cruelle et mauvaise politique économique.Selon La Banque Mondiale, Haïti reste le pays le plus pauvre du continent américain et l’un des plus déshérités du monde (avec un PNB par habitant de 846 dollars en 2014), et souffre de carences importantes dans les services essentiels. D’après la dernière enquête sur les ménages, plus de 6 sur 10,4 millions d’Haïtiens (59%) vivent sous le seuil de pauvreté de 2.42 dollars par jour et plus de 2.5 millions (24%) vit sous le seuil de pauvreté extrême d’1.23 dollar par jour.
Au milieu de la réduction mensuelle du pouvoir d’achat des ménages en raison de l’inflation élevée, en mai dernier, le gouvernement a augmenté de plus de 18% les prix des produits pétroliers, une mesure visant à ramener les finances publiques à flot. Il faut garder à l’esprit que, au cours du mois précédent, les sénateurs et les députés (28 sénateurs et 116 députés) ont chacun reçu 1 million et 350 000 gourdes de subventions pour la saison de Pâques pour financer les soi-disant bonnes œuvres des élus à leurs électeurs pendant la période Semaine Sainte. L’augmentation des impôts est généralement perçue comme un moyen moins efficace remettre les finances publiques à flot.
La plupart des économistes soutiendraient que les mesures d’austérité budgétaire telles que les hausses d’impôt proposées par le gouvernement réduiront l’économie haïtienne déjà fragile et précaire. Les personnes et les familles à faible revenu consacrent la plupart de ce qu’elles gagnent à l’essentiel, comme la nourriture, le logement et les frais scolaires. L’augmentation des impôts, tels que les cartes d’enregistrement, les cartes d’identité fiscale, les frais de passeport, les droits des véhicules et la contribution Foncière des Propriétés Bâties (CFPB) réduisent le montant d’argent que les pauvres ont disponible pour ces nécessités. Une politique économique judicieuse permet aux pauvres de garder plus de leur argent en premier lieu.
Le projet de budget pour l’exercice financier 2017-2018 propose une taxe sur le revenu d’une base fixe de 10 000 gourdes minimum. C’est-à-dire que tout le monde, y compris la diaspora, paiera 10 000 gourdes au moins pour obtenir ses déclarations finales d’impôt sur le revenu. En raison du manque de clarté et des conséquences imprévues, le gouvernement risque de nuire à l’économie du pays. Alors que les pauvres vivant en Haïti auront moins à dépenser dans l’économie, la diaspora peut réfléchir à deux fois avant de se rendre en Haïti pour éviter une double imposition de leurs revenus. Car, en plus de plus de 2 milliards de dollars que la diaspora contribue chaque année à l’économie, ils contribuent d’avantage lorsqu’ils voyagent et dépensent leurs dollars à peine gagnés en Haïti.
Le coût social et économique de la taxation des pauvres et la diaspora pourrait effectivement être largement supérieur à la valeur en dollars des revenus que l’État collecte sur eux.
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Dépôt du Projet de loi Finances de l’Exercice Fiscal 2017-2018
Le ministre de l’Économie et des Finances Jude Alix Patrick Salomon a déposé ce vendredi 30 juin 2017 le projet loi de finance 2017-2018 à la Chambre des députés
Quelques jours après l’adoption du projet de Loi de finances rectificative 2016-2017, le Secrétariat général du Conseil des ministres a informé la presse et le public en général de la tenue à l’extraordinaire d’un Conseil des ministres ce vendredi 30 juin 2017 au Palais national.
Au cours de ce conseil présidé par le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Jovenel Moïse, le budget de l’exercice fiscal 2017-2018 a été adopté.
Ce projet de loi de finances sera officiellement transmis et déposé au Parlement en cours de journée conformément aux prescrits de la Constitution.