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  • Le changement des politiques migratoires au Canada : réduction du flux d’immigration

    Le Canada, historiquement connu pour ses politiques migratoires accueillantes, réduit désormais le flux de nouveaux arrivants. Selon un rapport de Bloomberg, en 2024, le pays prévoit d’admettre 395 000 résidents permanents, soit 20 % de moins que les 485 000 attendus en 2023, et ces chiffres continueront de baisser chaque année jusqu’en 2027. Cela représente un changement radical de la part du gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau pour un pays qui s’est fortement appuyé sur l’immigration pour soutenir sa main-d’œuvre vieillissante et stimuler la croissance économique.

    Pendant des années, le Canada a bénéficié de niveaux d’immigration élevés, qui ont contribué à maintenir la croissance démographique, à soutenir la consommation et à alimenter les industries allant du secteur bancaire aux télécommunications. Les nouveaux arrivants, en particulier les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers, ont joué un rôle clé dans la revitalisation de l’économie post-pandémique. En attirant des travailleurs plus jeunes, le Canada a pu éviter les défis économiques associés au vieillissement de sa population.

    Cependant, l’afflux record d’immigrants ces dernières années — ajoutant l’équivalent de la population de San Diego en un an — a mis à rude épreuve les infrastructures du Canada. La pénurie de logements, la hausse des loyers, les services publics dépassés et l’augmentation du taux de chômage ont entraîné une baisse significative du soutien public à l’immigration. Des sondages récents révèlent que les Canadiens sont plus opposés aux niveaux d’immigration actuels qu’ils ne l’ont été depuis 25 ans.

    Le nouveau plan canadien d’immigration vise également une réduction de près de la moitié du nombre de résidents temporaires, qui comprennent les étudiants internationaux et les travailleurs étrangers. Il vise à réduire leur nombre de 800 000 en 2023 à environ 446 000 en 2025 et 2026.

    Alors que ce changement de politique devrait atténuer les pressions sur le marché du logement et les services publics, il risque d’affaiblir le moteur économique du pays en ralentissant la croissance démographique, qui a été un moteur essentiel de l’activité économique.

    Ces changements dans les politiques migratoires comportent aussi des risques à long terme. Les experts avertissent que la croissance du PIB du Canada pourrait ralentir, et que le marché du travail risque de faire face à des difficultés, à moins que la productivité ne s’améliore. De plus, l’incertitude entourant les politiques d’immigration pourrait dissuader les futurs immigrants, car la confiance dans un système d’immigration stable est cruciale pour attirer de nouveaux talents.

    Alors que le gouvernement Trudeau vise à équilibrer la stabilité sociale et les exigences économiques, ce changement de politique reflète un compromis judicieux entre l’atténuation des pressions à court terme et le maintien des avantages à long terme que l’immigration a traditionnellement apportés au Canada.

  • Québec veut ouvrir son marché du travail aux plus jeunes

    Mardi dernier, le ministre du Travail du Québec, Jean Boulet, a déposé un projet de loi pour amener les plus jeunes sur le marché du travail afin de favoriser la persévérance scolaire dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Le projet de loi présenté par le gouvernement porte sur l’encadrement du travail des enfants, fixant à 14 ans l’âge légal pour occuper un emploi.

    Le projet de loi a été présenté dans un contexte de marchés du travail tendus dans certaines économies avancées, dont le Canada. Selon un rapport du FMI, il y a une forte augmentation des taux de postes vacants dans tous les secteurs, en particulier ceux qui nécessitent plus de contacts, moins qualifiés et moins télétravailla.

    Les populations d’Amérique du Nord, d’Europe occidentale et du Japon vieillissent plus rapidement que jamais. Le Canada, quant à lui, a besoin de plus de personnes en âge de travailler pour soutenir son économie, mais peine à trouver les réponses. Aux États-Unis, divers groupes de réflexion préconisent d’augmenter le nombre d’immigrants entrant dans le pays pour renforcer son avantage concurrentiel et élargir la future main-d’œuvre.

    L’an dernier, le gouvernement fédéral canadien a annoncé son intention d’accueillir annuellement 500 000 immigrants d’ici 2025, soit près de 1,5 million de nouveaux immigrants qui y arriveront au cours des trois prochaines années. En 2022, le Canada a accueilli 437 000 immigrants, contribuant à son taux de croissance démographique le plus élevé depuis 1957.

    Pour certains analystes au Canada, la jeunesse est la solution à la pénurie de main-d’œuvre au pays. Des marchés du travail tendus reflètent en partie la réduction de la participation au marché du travail, qui a rétréci le bassin de demandeurs d’emploi disponibles et rendu plus difficile le pourvoi des postes vacants.

    Le projet de loi, qui réduirait l’âge de travailler à 14 ans contre 16 ans, à compter de septembre 2023, devrait comporter des restrictions visant à protéger les jeunes travailleurs. Entre autres restrictions, le projet de loi propose un maximum de 17 heures travaillées par semaine pendant les périodes scolaires, dont 10 heures peuvent être du lundi au vendredi. Il propose également de renforcer la santé et la sécurité au travail des enfants en tenant compte des risques pouvant particulièrement affecter les travailleurs de 16 ans et moins dans les mécanismes de prévention et de participation des travailleurs existants.