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  • Accusé de traître, le nouveau président du Pérou propose des élections anticipées

    Les manifestations secouent le Pérou depuis que Pedro Castillo, président jusqu’à la semaine dernière, a été arrêté mercredi après une tentative de coup d’État ratée. Les partisans de M. Castillo ont qualifié Dina Boluarte, la nouvelle présidente du Pérou, de “traître”. Le pays a explosé en signe de protestation, avec au moins sept morts la semaine dernière. Mme Boluarte a déclaré qu’elle soumettrait des plans au Congrès pour avancer les élections deux ans plus tôt après les manifestations exigeant sa démission.

    D’une crise à l’autre, le Pérou s’enfonce dans la tourmente politique à la suite de l’échec de l’auto-coup d’État de l’ancien président péruvien Pedro Castillo, alimentant une incertitude généralisée. Le pays en est désormais à son sixième leader depuis 2016.

    Castillo avait été confronté à un vote de destitution mercredi dernier lorsqu’il avait tenté effrontément de prendre le pouvoir en dissolvant le Congrès et en créant un gouvernement d’urgence. Cela s’est rapidement retourné contre lui lorsque les législateurs l’ont évincé du pouvoir, et il a terminé la journée derrière les barreaux.

    Dina Boluarte, une politicienne de gauche qui avait été vice-présidente de Castillo, est maintenant la première femme dirigeante du pays. Elle a proposé de réaliser les élections générales d’ici avril 2024, deux ans plus tôt que prévu initialement en réponse aux protestations. “Je demande du temps pour sauver notre pays de la corruption et de l’incompétence”, a-t-elle déclaré.

    Les partisans de M. Castillo ont fait rage à travers le pays, beaucoup exigeant que Boluarte démissionne et convoque de nouvelles élections. Le soutien de M. Castillo peut être profondément ancré dans le pays, en particulier dans les régions rurales. Il bénéficie également du soutien de dirigeants de gauche de la région, dont la Bolivie, la Colombie, le Mexique et l’Argentine, qui l’ont publiquement soutenu.

    Des manifestants anti-gouvernementaux ont bloqué des routes et environ 2 000 personnes ont pris d’assaut l’aéroport international d’Arequipa, la deuxième ville du Pérou, alors que les troubles meurtriers s’intensifiaient lundi. Boluarte a déclaré l’état d’urgence dans plusieurs régions.

    Lundi, Amnesty International a mis en garde les autorités contre le recours à “une force excessive” pour réprimer les troubles. “La répression de l’État contre les manifestants ne fait qu’aggraver la crise au Pérou”, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du groupe pour les Amériques. “Les autorités doivent mettre fin à l’usage excessif de la force contre les manifestations et garantir le droit de manifester pacifiquement, en utilisant les moyens légaux et proportionnés nécessaires pour rétablir la sécurité des citoyens.”

  • Coup d’État militaire au Burkina Faso : le dernier d’une série de coups en Afrique

    Lundi, les chefs militaires du Burkina Faso ont annoncé qu’ils avaient pris le contrôle du pays, suspendant la constitution, fermant les frontières et mettant fin à une période de confusion. Pas plus tard que dimanche soir, les autorités gouvernementales ont affirmé qu’elles étaient toujours au pouvoir suite à une mutinerie de l’armée et à des informations faisant état de coups de feu dans plusieurs bases militaires.

    Le président Roch Kaboré a été arrêté et son gouvernement dissous. Ce coup d’État est le dernier d’une série de coups dans des pays africains, dont la Guinée, le Tchad, le Mali et le Soudan. L’un des derniers actes de M. Kaboré au pouvoir a été de refuser d’approuver l’utilisation de paramilitaires Russes sur son sol.

    Le Burkina Faso est une ancienne colonie française qui a souffert de sécheresses récurrentes et de coups d’État militaires. Le pays est désormais confronté à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de la part de djihadistes liés à al-Qaïda et à l’État islamique. La confiance du public dans la gestion par le président de la crise sécuritaire a fortement chuté après une attaque dans le village septentrional de Solhan en juin 2021 faisant 100 morts.

    Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba qui a mené le coup d’État cette semaine a été promu pour superviser la sécurité dans la capitale Ouagadougou à la suite d’une attaque par des militants islamistes qui a tué 49 officiers militaires et quatre civils. Il a été rapporté que M. Damiba qui a étudié la criminologie en France avait tenté en vain de faire pression sur le président pour qu’il accepte l’aide de Moscou.

    Des centaines de personnes dans la capitale du Burkina Faso ont célébré leur prise du pouvoir par l’armée alors que les troubles faisaient suite à des mois de manifestations antigouvernementales exigeant la démission du président.