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  • Les défis économiques d’Haïti en 2025 : naviguer dans l’incertitude au milieu de crises persistantes

    Au début de l’année 2025, Haïti est confronté à une série de défis économiques, aggravant des années d’instabilité et de stagnation. La croissance négative prolongée du pays, l’instabilité politique, la crise sécuritaire et la dépendance à l’égard des flux financiers extérieurs ont créé un environnement économique fragile.

    Haïti a connu six années consécutives de contraction économique, avec une contraction de 4,2 % en 2024, soit la plus forte baisse annuelle depuis le tremblement de terre de 2010. La croissance négative persistante a érodé les moyens de subsistance et aggravé la pauvreté, laissant des millions d’Haïtiens incapables de subvenir aux besoins de base.

    L’inflation, qui a atteint 26,6 % fin 2024, continue d’impacter de manière disproportionnée les ménages, notamment ceux qui consacrent plus de la moitié de leurs revenus à l’alimentation. Une inflation alimentaire élevée exacerbe la pauvreté et l’insécurité alimentaire, limitant encore davantage les possibilités de mobilité économique.

    La capacité limitée du gouvernement à générer des recettes publiques, combinée à la baisse des investissements directs étrangers (IDE), a limité le développement des infrastructures et les programmes sociaux. En 2023, les flux d’IDE sont tombés à seulement 32 millions de dollars, un contraste frappant avec les 4,5 milliards de dollars d’envois de fonds par les Haïtiens à l’étranger, qui sont devenus une bouée de sauvetage économique essentielle.

    La crise sécuritaire en Haïti reste un obstacle majeur à la reprise économique. La violence généralisée des gangs dans la capitale, Port-au-Prince, et dans les régions environnantes a paralysé les activités commerciales et industrielles. Les gangs contrôlent les principales routes commerciales, entravant le transport des produits agricoles des zones rurales vers la capitale, où la demande est la plus forte. Cela a perturbé le secteur informel et augmenté les coûts tant pour les producteurs que pour les consommateurs.

    Le manque de sécurité a également découragé l’entrepreneuriat local et les investissements étrangers. Les entreprises sont confrontées à l’extorsion, au vol et à des risques opérationnels, ce qui aggrave encore le ralentissement économique. Parallèlement, les activités des gangs, notamment le détournement de camions commerciaux et le vol de marchandises importées, ont contribué à la hausse des prix et à un accès limité aux marchés pour les produits essentiels.

    La forte dépendance d’Haïti aux envois de fonds souligne la vulnérabilité de son économie. Même si les envois de fonds apportent un soulagement immédiat aux ménages, ils ne remplacent pas un développement économique durable. La dépendance excessive du pays à l’égard de ces flux l’expose aux chocs extérieurs, tels que les changements dans les schémas migratoires mondiaux ou le ralentissement économique dans les pays d’accueil comme les États-Unis.

    La politique de dédollarisation du gouvernement, visant à renforcer la gourde haïtienne, a renforcé les réserves de change, mais a limité la disponibilité du dollar pour les particuliers. Bien que la gourde se soit légèrement appréciée par rapport au dollar américain fin 2024, cela reflète une activité économique réduite plutôt qu’une amélioration des fondamentaux économiques. Le résultat est un faux sentiment de stabilité masquant des vulnérabilités sous-jacentes.

    Pour surmonter ces défis en 2025, Haïti doit donner la priorité à la sécurité et à la stabilité. La restauration des routes commerciales, le démantèlement des réseaux de gangs et la garantie d’un accès sûr aux marchés sont des étapes essentielles à la relance de l’activité économique. Des investissements ciblés dans l’agriculture, les infrastructures et l’éducation peuvent contribuer à créer des emplois et à réactiver l’activité économique. Il est également essentiel de s’attaquer aux problèmes systémiques tels que la corruption, la mauvaise gouvernance et les capacités institutionnelles limitées pour favoriser la résilience à long terme. Le parcours d’Haïti en 2025 ne sera pas facile, mais grâce à des efforts coordonnés et à des actions décisives, il y a de l’espoir pour un avenir plus stable et plus prospère.

  • L’économie haïtienne se contracte pour la sixième année consécutive en 2024

    Selon les dernières perspectives économiques du Fonds Monétaire International (FMI), la croissance mondiale tombera à 3,2 % cette année contre 3,3 % en 2023. Quant à Haïti, le Fonds s’attend à ce que l’économie haïtienne se contracte pour la sixième année consécutive en 2024. L’économie haïtienne est en territoire négatif depuis 2019 et devrait décliner de 3 % cette année.

    Dans un contexte d’instabilité sociopolitique, d’aggravation de l’insécurité et d’exode massif de population, l’économie haïtienne n’avait pas réussi à renouer avec la croissance au cours de l’exercice 2022-2023, poursuivant sa récession pour la sixième année consécutive.

    L’Indicateur d’activité économique à court terme (ICAE), publié par l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI), indique une nette contraction de l’économie au cours du premier trimestre de l’exercice budgétaire 2023-2024. L’indice global a chuté de 3,8 %, reflétant la sous-performance des principaux secteurs de l’économie.

    Par ailleurs, l’économie mondiale reste dans un état précaire, selon les Perspectives économiques de juillet 2024. L’inflation des services entrave les efforts de désinflation, compliquant ainsi la normalisation de la politique monétaire. Selon la Banque mondiale, l’augmentation des risques d’inflation pourrait conduire à des taux d’intérêt élevés et prolongés dans un contexte de tensions commerciales croissantes et d’incertitude politique.

    L’inflation en Haïti (Juillet 2021)

    Croissance du PIB réel (Variation annuelle en pourcentage)


    Sources: Fonds Monétaire International (FMI) , Institut haïtien de la statistique et de l’informatique (IHSI)


    Perspectives régionales :

    Amérique latine et Caraïbes : La croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes devrait ralentir à 1,9 % en 2024 avant de remonter à 2,7 % en 2025.

    Afrique subsaharienne : La croissance devrait légèrement augmenter pour atteindre 3,7 % en 2024, avant de grimper à 4,1 % en 2025.

    Marchés émergents et économies en développement : La croissance devrait légèrement ralentir à 4,3 % en 2024 contre 4,4 en 2023 et restera inchangée % en 2025.

    Économies avancées : Les projections de croissance pour les économies, dont les États-Unis, resteront inchangées à 1,7 % en 2024 par rapport à 2023, avec une légère augmentation à 1,8 % attendue en 2025.

  • Le déclin économique d’Haïti : la conséquence du mépris évident de l’administration Ariel

    L’un des développements les plus surprenants de ces dernières années a été le mépris évident de l’administration Ariel pour les questions de sécurité et de violence des gangs, malgré le préjudice considérable que ces problèmes ont infligé aux activités économiques du pays. Malheureusement, nous avons été témoins des conséquences de cette approche au cours des quatre dernières années, puisque le PIB réel a diminué en moyenne de plus de 2 % par an.

    Selon les perspectives économiques de la Banque mondiale, la croissance mondiale devrait diminuer à 3,0 % en 2023, contre 3,5 % en 2022. Quant à Haïti, la Banque mondiale prévoit que l’économie haïtienne se contractera pour la cinquième année consécutive en 2023 avec un taux de croissance négatif de -1,5 %.

    Les organisations de défense des droits de l’homme et les rapports des Nations Unies soulignent les difficultés auxquelles sont confrontés le système judiciaire et la police haïtiens, notamment le besoin de ressources, de contrôles internes, de recrutement et de meilleures conditions de travail. Au lieu de prendre des mesures proactives, le gouvernement a adopté une approche passive pour justifier l’intervention étrangère, alors que l’influence des gangs continue de croître.

    À court terme, nous prévoyons que l’économie continuera de faire face à des défis dus à l’érosion du capital des ménages et des entreprises, ainsi qu’à l’entrave aux opérations normales posée par la menace constante des activités des gangs. Cet environnement a contribué à une hausse rapide et persistante de l’inflation, qui reste élevée, supérieure à 45 %.

    Malgré l’appauvrissement continu de la population haïtienne, il semble que les décideurs politiques restent relativement indifférents. Pendant ce temps, Haïti continue de faire face à la violence et à l’instabilité politique, laissant plus de la moitié de la population en difficulté pour accéder à la nourriture.

    En comparaison avec les pays de la région Amérique latine et caraïbe, Haïti devrait afficher les performances économiques les plus faibles. Alors que le taux de croissance moyen des pays de la région devrait être de 2,3 % en 2023, l’économie d’Haïti devrait connaître une croissance négative.

    La négligence de l’administration Ariel en matière de sécurité et de violence des gangs a provoqué un déclin soutenu du PIB d’Haïti, entraînant de grands défis économiques et sociaux, et une hausse démesurée de l’inflation. En outre, Haïti devrait connaître sa cinquième année consécutive de contraction économique, ce qui le distinguera de la croissance de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes.

  • Sénégal : l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne

    L’économie du Sénégal a connu un ralentissement en 2022, avec un taux de croissance de 4,7 %. Cependant, elle devrait rebondir et dépasser la croissance de 5,3 % pour l’année en cours. Cette reprise peut être attribuée, en partie, à l’émergence de l’industrie pétrolière et gazière dans le pays. En conséquence, le Sénégal se distingue comme l’une des économies à la croissance la plus rapide d’Afrique subsaharienne.

    Les perspectives économiques du pays sont prometteuses, soutenues par la production de pétrole et de gaz, qui devrait contribuer à sa croissance dans les années à venir. Les projections indiquent que la croissance s’accélérera pour atteindre 10,6 % en 2024 et 7,4 % en 2025.

    En outre, les secteurs hors hydrocarbures devraient croître d’environ 6 %, sous réserve de la mise en œuvre de politiques macroéconomiques prudentes et de réformes structurelles cohérentes sous la direction de programmes soutenus par le FMI.

    Malgré ces perspectives positives, le Sénégal fait face à plusieurs défis. Le pays subit les retombées de la guerre en Ukraine, qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur son économie. En outre, des conditions de financement plus strictes et une instabilité politique accrue dans la région compliquent davantage le progrès économique du Sénégal.

    Deux préoccupations majeures pour le Sénégal sont un creusement du déficit budgétaire et une augmentation de la dette publique. La dette publique a augmenté pour atteindre plus de 76 % du PIB. Ces problèmes soulignent la nécessité d’une gestion budgétaire prudente et de politiques économiques durables pour assurer la stabilité et la croissance à long terme du pays.

    De plus, le Sénégal a récemment connu des manifestations généralisées, suscitant des inquiétudes quant à la stabilité. Cependant, le Sénégal est reconnu comme un important pilier de stabilité en Afrique de l’Ouest, et les autorités ont fait preuve d’un engagement constant à mettre en œuvre des réformes importantes, selon le FMI.

    Il est crucial que toutes les parties prenantes s’engagent dans un dialogue pacifique pour régler les différends politiques. Cette approche est essentielle pour que le Sénégal puisse mettre en œuvre avec succès son ambitieux programme de réformes et libérer tout son potentiel économique.

    Pour assurer la viabilité future, les revenus supplémentaires générés par les exportations de pétrole et de gaz seront réservés conformément à la nouvelle règle budgétaire adoptée. Cette mesure vise à maintenir les dépenses publiques pendant la transition du pays vers les sources d’énergie renouvelables.

  • L’économie mondiale devrait croître de 1,7 %, Haïti de -1,1 %

    Selon les perspectives économiques de la Banque mondiale, la croissance mondiale tombera à 1,7 %, contre un taux de 3 % prévu il y a six mois. Quant à Haïti, la Banque mondiale s’attend à ce que l’économie haïtienne se contracte pour la cinquième année consécutive en 2023.

    L’inflation, la hausse des taux d’intérêt, la contraction des investissements et les perturbations continues dues à la guerre en Ukraine sont à l’origine de ce ralentissement de la croissance de l’économie mondiale. Haïti, quant à elle, le pays reste en proie à la violence et à l’instabilité.

    L’inflation en Haïti a atteint un niveau record et les gens ont de plus en plus de mal à se nourrir. Plus de la moitié de la population fait face à des difficultés alimentaires. Entre 2019 et 2022, l’économie a chuté de plus de 2 % en moyenne par an.

    Avec quatre années successives de contraction économique caractérisées par une chute spectaculaire des activités économiques, l’économie haïtienne est en dépression économique.

  • Jean-Baden Dubois au Grand Rendez-vous Économique : les points clés qui ont retenu notre attention

    Au Grand Rendez-vous économique, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH) a expliqué que l’environnement économique est difficile, avec plusieurs zones contrôlées par des gangs armés empêchant la circulation des biens et des personnes. Cette situation néfaste depuis plusieurs années a considérablement réduit les activités économiques et contribué à l’effondrement de l’économie haïtienne.

    Avec quatre années successives de contraction économique caractérisées par une chute spectaculaire des activités économiques entre 2019 et 2022, l’économie haïtienne est en dépression économique. L’inflation a atteint un niveau record et les gens ont de plus en plus de mal à se nourrir. Plus de la moitié de la population fait face à des difficultés alimentaires. Au cours de cette période, l’économie a chuté de plus de 2 % en moyenne par an.

    « Nous sommes dans une dépression économique avec des déséquilibres internes et externes agissant sur l’inflation », a déclaré Jean Baden Dubois, Gouverneur de la Banque de la République d’Haïti.

    Une dépression économique est une période de déclin brutal et soutenu de l’activité économique qui comprend généralement une croissance négative du produit intérieur brut et une augmentation substantielle du chômage et de la pauvreté.

    S’il est difficile de savoir précisément combien de personnes sont tombées dans la pauvreté, près de 5 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire. Ce chiffre record représente près de la moitié du peuple haïtien. Il indique la gravité de la situation économique actuelle du pays et la façon dont la population s’est appauvrie.

    Dans son entretien avec l’économiste Kesner Pharel, le gouverneur de la BRH, Jean Baden Dubois, a souligné deux déséquilibres qui affectent l’inflation et contribuent à la décroissance économique.

    Du point de vue du déséquilibre interne, cela se traduit principalement par un financement monétaire, qui se traduit par des déficits budgétaires. « La création monétaire à partir du financement monétaire est certainement très nocive à l’économie », explique le gouverneur de la BRH. Il contribue à l’inflation et à la dépréciation de la monnaie.

    En raison de la détérioration de l’environnement économique, le gouvernement perçoit moins d’impôts qu’il ne pourrait en percevoir dans une économie dynamique. En conséquence, le gouvernement compte de plus en plus sur le financement monétaire pour payer ses factures.

    Il convient de noter que le financement monétaire est la pratique par laquelle la banque centrale crée de l’argent pour financer les dépenses publiques au lieu d’augmenter les impôts. L’augmentation de la création monétaire (croissance plus rapide de la masse monétaire) a créé un risque de pressions inflationnistes dans l’économie. Ainsi, la masse monétaire d’un pays contribue significativement à la survenue ou non de l’inflation.

    Par exemple, les quatre dernières années se sont clôturées avec des financements monétaires exceptionnels, qui ont flotté entre 42,9 et 49,2 milliards de gourdes par an. En conséquence, la masse monétaire a augmenté de plus de 30 %. La monnaie en circulation est passée de 98 milliards de gourdes au début de l’exercice 2021-2022 à 128 milliards de gourdes à la fin de cette période.

    Lorsque la masse monétaire croît plus vite que la production économique, ce qui est le cas en Haïti, la valeur de la monnaie baisse et génère de l’inflation. Au cours des trois derniers mois de 2022, la monnaie en circulation a déjà augmenté de 4 milliards de dollars. Ainsi, la valeur de la gourde va continuer à se détériorer, et l’inflation, qui a atteint 47,2 % en fin d’exercice, va continuer à s’envoler ainsi que le taux de change.

    Instaurer la transparence et la gouvernance devrait résoudre la moitié de nos problèmes, a déclaré le gouverneur de la BRH. Ainsi, la banque centrale s’appuie sur la réglementation pour agir plus efficacement sur les facteurs de marché. De plus, une approche globale impliquant d’autres acteurs, y compris le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère du Commerce et de l’Industrie et le ministère de la Planification, est nécessaire pour formaliser le marché.

    D’autres déséquilibres comprennent le déséquilibre extérieur par rapport à la balance des paiements. Les importations de biens et de services ont dépassé les 5 milliards de dollars pour la première fois pour atteindre 5,4 milliards de dollars américains. Pendant ce temps, les exportations ne s’élèvent qu’à 1,35 milliard de dollars, soit quatre fois moins que les exportations. Ainsi la balance commerciale est déficitaire à plus de 4 milliards de dollars. Dans le même temps, les transferts sans contrepartie qui compensaient généralement largement ce déficit, ont diminué de 7 %.

    Les envois de fonds, principale source de devises étrangères du pays, sont passés de 3,9 milliards de dollars l’an dernier à 3,7 milliards de dollars cette année. Dans le même temps, les transferts d’argent vers l’étranger ont augmenté par rapport à l’année précédente.

    Concernant les investissements directs étrangers (IDE), Haïti n’a bénéficié d’aucun nouvel investissement. Le pays, fragilisé par une insécurité sans précédent, n’a bénéficié que des réinvestissements des deux leaders des télécommunications, à savoir la Natcom et la Digicel. Ces deux entreprises ont réinvesti 39,2 millions de dollars de leurs dividendes pour améliorer leurs réseaux. Pour illustrer à quel point cet investissement est faible, on peut le comparer aux IDE dans le pays voisin, qui ont reçu plus de 3 milliards de dollars l’année précédente.

    Tels sont les points clés qui ont retenu notre attention lors de l’intervention du gouverneur de la banque centrale d’Haïti, Jean-Baden Dubois, lors du Grand Rendez-vous Économique avec Kesner Pharel sur Télé Métropole.

  • Monde : Tous les indicateurs économiques vont dans la mauvaise direction

    L’économie mondiale ralentit considérablement et nous nous dirigeons peut-être vers une récession économique mondiale. « Je pense que mon inquiétude est que tous les indicateurs vont dans la mauvaise direction », a expliqué mardi la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.

     Le Directeur général de l’OMC a noté que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international avaient révisé à la baisse les prévisions de croissance mondiale, car les indicateurs de la baisse des chiffres du commerce signalaient une baisse de la demande.

     « Maintenant, nous devons surmonter ce qui ressemble à une récession imminente », a révélé le Dr Okonjo-Iweala lors de l’ouverture du forum public annuel de l’organisme mondial du commerce à Genève.

    En juin, la Banque mondiale a abaissé sa prévision de croissance mondiale à 2,9 % pour 2022. La banque a averti que l’économie mondiale pourrait sombrer dans une période de stagflation rappelant les années 1970.

    Pendant ce temps, les prévisions de la Banque asiatique de développement (BAD) la semaine dernière indiquent que la croissance économique en République populaire de Chine sera modérée à 3,3 % cette année. Cependant, selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance du PIB de la deuxième économie mondiale ne sera que de 2,8 % en 2022.

    Avec un taux de croissance de 3,2 % prévu en 2022, le reste de l’Asie en développement connaîtra une croissance plus rapide que la Chine pour la première fois en trois décennies. Néanmoins, cette croissance prévue pour la région est beaucoup plus lente que l’expansion de 7,2 % de l’an dernier.

    Alors que de nombreuses économies, dont la Chine, connaîtront une croissance lente, pour de nombreux pays, une récession sera difficile à éviter, selon le président de la Banque mondiale, David Malpass.

  • La croissance économique mondiale ralentira jusqu’en 2023

    Après une solide reprise économique mondiale tirée par une demande forte et un soutien politique important, les dernières prévisions de la Banque mondiale prévoient un ralentissement économique prononcé. L’économie mondiale a augmenté de 5,5 % en 2021 et devrait ralentir à 4,1 % en 2022. La croissance continuera de perdre de son élan en 2023 à 3,2 % en raison de la baisse de la demande et du retrait des soutiens macroéconomiques dans le contexte des risques COVID, des pressions inflationnistes, et des niveaux élevés de dettes souveraines.

    Alors que les économies avancées et émergentes devraient connaître un ralentissement économique, les deux groupes suivent des trajectoires différentes. Selon le directeur du Groupe des perspectives de la Banque mondiale, Ayhan Kose, les premiers reviendront au niveau de production d’avant la pandémie d’ici la fin de 2023. Les seconds auront un rendement inférieur de 4 % à ce qu’ils auraient eu sans la pandémie en termes de tendances. De plus, les économies émergentes ne disposent pas d’une marge de manœuvre suffisante pour réagir en cas de matérialisation d’un risque.

    La croissance dans les économies émergentes et en développement devrait ralentir à 4,6 % en 2022, alors que le soutien à la politique macroéconomique continue d’être retiré et que le rebond en Chine s’atténue. Le rythme de reprise dans ces économies devrait rester inégal, la production et les investissements restant bien en deçà des tendances prépandémiques dans de nombreuses économies, en particulier dans les petits États et ceux confrontés à des situations de fragilité et de conflit, comme Haïti.

    Dans les pays à faible revenu (PFR), on estime que la croissance a atteint 3,3 % en 2021, le raffermissement de la demande extérieure et la hausse des prix des matières premières ayant contribué à soutenir ces économies. Néanmoins, la demande intérieure est restée modérée, car les pertes de revenus et d’emplois persistantes dues à la pandémie ont exacerbé la pauvreté et l’insécurité alimentaire.

    La croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes (ALC) devrait ralentir à 2,6 % en 2022 et à 2,7 % en 2023. Un tel ralentissement résultera du resserrement de la politique macroéconomique, de la lenteur de la reprise du marché du travail et des conditions extérieures, notamment les prix des produits de base devenant moins favorables. Malgré les bonnes performances en 2021, le PIB régional sera toujours inférieur de plus de 4 % à la tendance prépandémique d’ici 2023. Le rythme de croissance en ALC sera insuffisant pour inverser la baisse des niveaux de revenu par habitant de la région par rapport aux niveaux des économies avancées, une tendance en cours depuis 2014 selon le rapport de la Banque mondiale.

    Quant à Haïti, la reprise que la plupart des économies du monde ont connue en 2021 ne s’est pas concrétisée dans l’économie. En 2021, l’économie s’est contractée de 1,8 %. Selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance de l’économie Haïtienne sera nulle en 2022 et ne progressera que de 1,5 % en 2023. Des risques tels que l’insécurité, les troubles politiques, les perturbations causées par des phénomènes météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles entraveront la croissance économique. À moyen terme, l’incapacité à mettre en œuvre les réformes visant à améliorer la productivité et autres réformes nécessaires entravera davantage la croissance.

    Taux de croissance du PIB réel

    201920202021e2022f2023f
    Monde2.6-3.45.54.13.2
    économies émergentes et en développement (EMDE)3.8-1.76.34.64.4
    Amérique latine et Caraïbes0.8-6.46.72.62.7
    Moyen-Orient et Afrique du Nord0.9-43.14.43.4
    Asie du sud4.4-5.277.66
    Afrique sub-saharienne2.5-2.23.53.63.8
    Europe et Asie centrale2.7-25.832.9
    Pays en voie de développement4-1.46.54.64.5
    EMDE hors Chine2.5-4.25.24.23.8
    Pays à faible revenu4.61.33.34.95.9
    Économies avancées1.7-4.653.82.3
    Haïti-1.7-3.3-0.801.5
    Chine62.285.15.3
    Asie de l’Est et Pacifique5.81.27.15.15.2

    Source: Banque Mondiale | e: estimations annuelles, f: prévisions annuelles

  • L’économie mondiale devrait croître de 6 % en 2021

    Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’économie mondiale connaîtra une croissance de 6 % cette année. Inchangée par rapport à ses prévisions d’avril, l’expansion économique mondiale de cette année représente un fort rebond par rapport à la contraction de 3,2 % de l’année dernière. Le Fonds prévoit également que l’économie mondiale connaîtra une croissance de 4,9 % en 2022.

    Les perspectives pour les marchés émergents et les économies en développement ont été réduites pour 2021, en particulier pour l’Asie émergente. En revanche, les prévisions pour les économies avancées sont revues à la hausse. Ces révisions reflètent les développements pandémiques et les changements dans le soutien politique.

    Les économies avancées, en particulier les États-Unis, ont contribué à une augmentation de 0,5 point de pourcentage pour 2022. L’augmentation prévue pour les économies développées reflète les législations prévues de soutiens fiscaux supplémentaires au second semestre 2021 et l’amélioration des indicateurs de santé dans l’ensemble du groupe.

    Les prévisions pour l’Amérique latine et les Caraïbes ont également été révisées à la hausse. L’économie de la région devrait croître de 5,8 % en 2021 et de 3,2 % en 2022, contre 4,6 % et 3,1 %, respectivement, selon les prévisions précédentes du FMI.

    Ces révisions à la hausse de la région peuvent être attribuées principalement aux retombées favorables sur le Mexique de l’amélioration des perspectives pour les États-Unis et des termes de l’échange en plein essor au Brésil.

    Selon le FMI, la prévision de croissance 2021 pour les pays en développement à faible revenu est en baisse de 0,4 point de pourcentage. La lenteur du déploiement des vaccins est l’un des principaux facteurs pesant sur la reprise.

    L’économie haïtienne, quant à elle, selon les prévisions pour avril 2021, connaîtra une faible croissance de 1% en 2021 et 2022. Une expansion aussi lente est bien en deçà de ses pairs dans la catégorie des pays en développement à faible revenu. Le FMI estime que les économies en développement à faible revenu connaîtront une croissance de 3,9 % en 2021 et de 5,5 % en 2022.

    Le FMI prévient que les risques autour du scénario de référence mondial sont à la baisse. De tels risques pourraient être dus à un déploiement plus lent que prévu du vaccin. En outre, les conditions financières pourraient se durcir rapidement en raison des réévaluations des perspectives de politique monétaire dans les économies avancées si les anticipations d’inflation augmentent plus rapidement que prévu.

    Perspectives de l’économie mondiale (juillet 2021)

    2019202020212022
    Croissance économique mondiale2.8–3.26.04.9
    Économies avancées1.6–4.65.64.4
    États Unis2.2–3.57.04.9
    Zone Euro1.3–6.54.64.3
    Allemagne0.6–4.83.64.1
    La France1.8–8.05.84.2
    Italie0.3–8.94.94.2
    Espagne2.0–10.86.25.8
    Japon0.0–4.72.83.0
    Royaume-Uni1.4–9.87.04.8
    Canada1.9–5.36.34.5
    Autres économies avancées1.9–2.04.93.6
    Marchés émergents et économies en développement3.7–2.16.35.2
    Asie émergente et en développement5.4–0.97.56.4
    Chine6.02.38.15.7
    Inde4.0–7.39.58.5
    ASEAN-5 (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Vietnam)4.9–3.44.36.3
    Europe émergente et en développement2.5–2.04.93.6
    Russie2.0–3.04.43.1
    Amérique latine et Caraïbes0.1–7.05.83.2
    Brésil1.4–4.15.31.9
    Mexique–0.2–8.36.34.2
    Moyen-Orient et Asie centrale1.4–2.64.03.7
    Arabie Saoudite0.3–4.12.44.8
    Afrique sub-saharienne3.2–1.83.44.1
    Nigeria2.2–1.82.52.6
    Afrique du Sud0.2–7.04.02.2

    Source: Fonds monétaire international (FMI)

  • Chine : deuxième économie mondiale a connu une croissance de 18 %

    Chine : deuxième économie mondiale a connu une croissance de 18 %

    La Chine, deuxième économie mondiale, a progressé de 18,3% au premier trimestre 2021, par rapport à l’année précédente. L’expansion record souligne à quel point le pays a résisté à la pandémie. Toutefois, le rebond est une vieille nouvelle. Il est en cours depuis mars 2020, lorsque la Chine est sortie de son verrouillage covid-19.

    • La production industrielle a augmenté de 14,1 % en mars par rapport à l’année précédente, comparativement à la projection médiane des économistes de 18 %
    • Les ventes au détail ont augmenté de 34,2 % en mars, battant les attentes d’un gain de 28 %
    • L’investissement en immobilisations a augmenté de 25,6 % au premier trimestre par rapport à l’exercice précédent
    • Le taux de chômage était de 5,3 % à la fin de mars
    • Sur la base d’une croissance moyenne sur deux ans, le PIB a augmenté de 5 % au cours du trimestre, tandis que les investissements dans les infrastructures ont augmenté de 2,3 %. Les ventes au détail ont augmenté de 6,3 % en mars en moyenne sur deux ans

    Sous les manchettes, il y a deux messages importants selon Bloomberg. Tout d’abord, le rebond est équilibré. Une augmentation de 34 % des ventes au détail en mars sur un an montre que la consommation intérieure commence à compléter la production industrielle. Deuxièmement, la croissance d’un trimestre à l’autre est plus importante à ce stade. Elle a ralenti de 2,6% à 0,6% alors que le gouvernement freine les mesures de relance.

    Taux de croissance trimestriel du produit intérieur brut (PIB) de la Chine (1er trimestre 2019 au 1er trimestre 2021)

    Taux de croissance trimestriel du produit intérieur brut (PIB) de la Chine

    1er trimestre 2019 au 1er trimestre 2021

    Source: Statista


    Lors de la session de la Conférence consultative politique du peuple chinois à la Grande Salle du Peuple en mars 2021 à Pékin, les autorités chinoises se fixent l’objectif d’une croissance de plus de 6 % d’ici 2021 avec 11 millions de nouveaux emplois urbains tout en ciblant un taux de chômage urbain d’environ 5,5 %. En novembre dernier, le président chinois Xi Jinping a évoqué l’objectif de doubler la taille du PIB d’ici 2035, ce qui impliquerait un taux de croissance annuel moyen de 4,7% à 5% sur cette période.

    Croissance du PIB réel de la Chine (variation annuelle en pourcentage)

    Croissance du PIB réel de la Chine

    variation annuelle en pourcentage

    * prévisions
    Source: FMI


    L’économie chinoise a connu une croissance rapide au cours des quatre dernières décennies. De 1980 à 2020, la croissance moyenne annuelle du PIB a été de plus de 9 %. Toutefois, la croissance du premier trimestre de 2021 est sa croissance la plus rapide jamais enregistrée.