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  • Le FMI trace de sombres perspectives pour l’économie haïtienne

    L’économie haïtienne devrait se contracter pour la sixième année consécutive en 2024, marquant un déclin économique prolongé exacerbé par l’instabilité sociopolitique actuelle, une crise sécuritaire et une inflation élevée. Selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), l’économie haïtienne devrait se contracter de 4 % en 2024, soit une baisse plus forte que les -3 % précédemment projetés en juillet. Le ralentissement économique du pays persiste depuis 2019, sans aucun signe de reprise en vue.

    L’inflation reste un problème critique, aggravant les difficultés économiques auxquelles sont confrontés les Haïtiens. En 2023, l’inflation annuelle a atteint le chiffre ahurissant de 44,1 %, et même si elle devrait légèrement ralentir, elle restera élevée à 26 % en 2024. Cette inflation persistante continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus que les salaires et les opportunités d’emploi stagnent dans un contexte de détérioration de la situation sécuritaire.

    Le gouvernement haïtien n’a pas été en mesure de lutter efficacement contre l’insécurité généralisée, ce qui a contribué à l’aggravation de la crise économique. Les gangs violents, les troubles civils et l’instabilité politique ont créé un environnement dans lequel les entreprises ont du mal à fonctionner, les investissements se sont taris et une partie importante de la population a été poussée à quitter le pays à la recherche de sécurité et d’opportunités ailleurs.

    Contrairement aux sombres perspectives d’Haïti, l’économie mondiale devrait rester stable, mais avec une croissance modeste. Les marchés émergents, bien qu’ils soient confrontés à leurs propres défis tels que les perturbations des matières premières et les conflits géopolitiques, connaissent encore certains domaines d’amélioration économique. Par exemple, la croissance dans les pays émergents d’Asie est tirée par la forte demande de semi-conducteurs et les progrès de l’intelligence artificielle. Dans le même temps, l’Amérique latine et les Caraïbes devraient connaître une croissance plus lente, la croissance régionale devant légèrement décélérer à 2,1 % en 2024, contre 2,2 % en 2023.

    L’Afrique subsaharienne, autre région confrontée à des difficultés économiques, devrait maintenir un taux de croissance de 3,6 % en 2024, à l’image de ses performances de 2023. Cependant, la récession prolongée d’Haïti se révèle particulièrement grave par rapport aux tendances mondiales et régionales.

    Alors que le monde continue de lutter contre les effets de l’inflation et d’une reprise économique lente, l’avenir économique haïtienne semble de plus en plus incertain. Sans amélioration de la sécurité, la capacité d’Haïti à renouer avec la croissance et à échapper à la récession actuelle reste douteuse. La combinaison d’une contraction économique, d’une inflation élevée et d’une aggravation de la crise sécuritaire constitue une menace importante pour les moyens de subsistance de millions d’Haïtiens, laissant peu de place à l’optimisme à court terme.

  • Le Kenya fait face à une anxiété croissante des investisseurs dans un contexte de crise financière

    Le Kenya a récemment rejoint les rangs des pays aux prises avec l’anxiété croissante des investisseurs, intensifiant ainsi sa crise financière. Selon Bloomberg, les swaps sur défaut de crédit (CDS) du Kenya ont considérablement augmenté, ce qui en fait le deuxième plus élevé au monde après l’Argentine. Cette hausse reflète une perte de confiance des investisseurs suite aux manifestations contre le dernier projet de loi de finances de Ruto.

    Les swaps sur défaut de crédit agissent comme une assurance pour les investisseurs, les protégeant en cas de défaut de paiement d’un emprunteur sur ses dettes. Le coût de l’assurance de la dette du Kenya a fortement augmenté, passant de 387 points de base le mois dernier à 551 points de base. Lorsque les taux des CDS sont élevés, cela indique que les investisseurs voient un risque de défaut important, ce qui entraîne des coûts d’emprunt plus élevés, les prêteurs exigeant des rendements plus élevés pour un risque accru.

    La situation au Kenya, où les taux des CDS ont atteint des niveaux similaires à ceux de l’Argentine, souligne de sérieuses inquiétudes quant à la stabilité économique du pays et à sa capacité à rembourser sa dette. Les spreads élevés des CDS mettent en évidence le sentiment négatif des investisseurs et le manque de confiance dans la stabilité financière du Kenya. Cela peut entraîner des sorties de capitaux et une réduction des investissements étrangers, exacerbant les défis économiques et rendant plus difficile pour le pays le financement des dépenses publiques et des initiatives économiques, ce qui pourrait conduire à des mesures d’austérité et à un ralentissement de la croissance économique.

    En janvier 2023, la dette totale publique et garantie par l’État du Kenya s’élevait à 73,82 milliards de dollars, soit 63,2 % de son PIB. En août 2023, la dette extérieure du pays était passée à 38,6 milliards de dollars, contre 24,4 milliards de dollars en octobre 2022, avec 69,3 % de cette dette libellée en dollars. Cette exposition importante au risque de change, notamment lié au dollar, pose un défi majeur à la gestion de la dette du Kenya.

    Ayant du mal à honorer ses remboursements de dette, le Kenya s’est tourné vers le FMI, prêteur en dernier ressort, pour obtenir les fonds nécessaires, éviter un défaut de paiement, stabiliser son économie et restaurer la confiance des investisseurs. Le projet de loi de finances, qui a été rejeté par les Kenyans, prévoyait des augmentations d’impôts cruciales pour les réformes politiques convenues entre le Kenya et le FMI dans le cadre d’un programme de prêt de 3,6 milliards de dollars.

    Suite au retrait du projet de loi en raison de l’opposition du public, le président William Ruto s’est entretenu avec la chef du FMI, Kristalina Georgieva. Un porte-parole du FMI a souligné l’inquiétude et le dialogue permanents avec les autorités kenyanes. Les principaux donateurs ont exhorté le FMI à faire preuve de flexibilité quant aux objectifs du programme du Kenya, tandis que le gouvernement kenyan devrait réduire les dépenses inutiles, lutter contre la corruption et accroître la responsabilité. Un porte-parole du FMI a souligné l’inquiétude et le dialogue permanents avec les autorités kenyanes.

  • 1,1 milliard de dollars : le FMI et le Kenya sont parvenus à un accord

    Le Fonds monétaire international (FMI) a conclu un accord avec le Kenya qui pourrait débloquer 976 millions de dollars de fonds, en attendant l’approbation du conseil d’administration du FMI. Une fois approuvé, Un montant supplémentaire de 120 millions de dollars pourrait être déboursé immédiatement dans le cadre d’un mécanisme dit de résilience et de durabilité, indique-t-il.

    Le Kenya est confronté à de graves défis économiques, notamment une forte baisse de sa monnaie et une dette extérieure croissante. Sous l’administration Ruto, le gouvernement manque de liquidités pour faire face à ses obligations financières urgentes, notamment une euro-obligation de 2 milliards de dollars arrivant à échéance ce mois-ci.

    Le Kenya, également l’un des plus gros débiteurs du FMI, avec un encours total de 2,6 milliards de DTS (droits de tirage spéciaux), soit 3,4 milliards de dollars, est confronté à des problèmes de liquidité persistants.

    En janvier 2023, la dette totale publique et garantie par l’État du Kenya s’élevait à 73,82 milliards de dollars, soit 63,2 % de son PIB. En août 2023, la dette extérieure du Kenya était passée à 38,6 milliards de dollars, contre 24,4 milliards de dollars en octobre 2022, avec 69,3 % de cette dette libellée en dollars. Ce risque de change important, notamment lié au dollar, pose un défi majeur à la situation de la dette du Kenya.

    Toutefois, le Kenya a récemment levé 1,5 milliard de dollars via une euro-obligation pour gérer sa dette, atténuant ainsi les craintes des investisseurs concernant un éventuel défaut de paiement et rétablissant la confiance des investisseurs étrangers dans l’économie de l’Afrique de l’Est. Cette émission a également entraîné un renforcement du shilling par rapport au dollar. Malgré ces évolutions positives, une détérioration du solde budgétaire primaire en 2023-24 et un déficit de recouvrement des impôts devraient maintenir des besoins d’emprunt extérieurs élevés.

    Dans un effort pour atteindre les objectifs de recettes fiscales, les législateurs kenyans ont approuvé des augmentations d’impôts l’année dernière, déclenchant de nombreuses protestations. Le paquet fiscal, qui prévoyait un doublement de la taxe sur les produits pétroliers, a même suscité la colère de certains partisans du président, qui avaient précédemment promis de réduire le coût de la vie.

  • La New Development Bank a du mal à trouver des fonds en dollars pour rembourser ses dettes

    La New Development Bank (NDB), créée par la Chine et d’autres pays BRICS, avait pour but de révolutionner la finance mondiale en dédollarisant les prêts internationaux. Cependant, un rapport du Wall Street Journal révèle que NDB a du mal à rembourser ses dettes en dollars. La banque fait face à des défis importants en raison de son incapacité à accéder aux marchés des capitaux après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

    Anciennement appelée BRICS Development Bank, la NDB a vu le jour en 2015 grâce à l’effort collectif des BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. L’institution a été créée pour offrir une alternative aux institutions financières dominées par les États-Unis comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, s’alignant sur les efforts de la Chine pour réduire la domination du dollar américain.

    La NDB a poursuivi une stratégie de prêt ambitieuse depuis sa création. Ses prêts engagés passent de 1 milliard de dollars en 2017 à 30 milliards de dollars en 2022, visant à soutenir le développement des infrastructures et des projets durables dans les pays membres et d’autres économies émergentes. Les secteurs cibles de l’aide financière de la banque comprennent les transports, l’énergie, l’eau et l’assainissement.

    Cependant, la New Development Bank a cessé d’émettre de nouveaux prêts et a du mal à obtenir des fonds en dollars pour le remboursement de la dette, comme l’a révélé un examen de sa situation financière et des conversations avec des banquiers et des gens de l’intérieur, selon le Wall Street Journal.

    La banque a actuellement recours à des emprunts plus coûteux pour rembourser sa dette existante après avoir perdu son soutien habituel en dollars. Au lendemain de la guerre en Ukraine, la dernière obligation de la banque, émise en avril, était cinq fois plus chère que les prêts précédents.

    Toutefois, dans un communiqué, la New Development Bank assure qu’il existe “un intérêt considérable pour les obligations émises” par la banque, et que ses sources de liquidités et son “pipeline” d’octroi de prêts restent solides.

  • Le conseil d’administration du FMI approuve un décaissement de 105 millions de dollars en faveur d’Haïti

    Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 23 janvier 2023 un décaissement de 81,9 millions de DTS (105 millions de dollars) en faveur d’Haïti, au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide, afin d’aider le pays à répondre aux besoins urgents de financement de sa balance des paiements qui découlent de la crise alimentaire mondiale.

    Selon le communiqué de presse, la flambée des prix des denrées alimentaires n’a fait qu’aggraver la situation de la population haïtienne, qui souffrait déjà de malnutrition sévère et d’insécurité alimentaire avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Haïti subit de plein fouet le choc mondial sur les prix des denrées alimentaires. L’inflation record a aggravé la fragilité d’Haïti, car la hausse des prix au niveau mondial s’est fortement répercutée sur les prix intérieurs et a occasionné des pénuries alimentaires. Haïti, dont plus de la moitié de la population est déjà en dessous du seuil de pauvreté, traverse une crise humanitaire dramatique ; au cours de l’exercice 2023, le pays devrait connaître un déficit de financement d’au moins 105 millions de dollars (0,5 pour cent du PIB), en supposant une compression de ses importations, et faute d’un financement extérieur supplémentaire de la part de ses partenaires pour le développement.

    Au terme des délibérations du conseil d’administration, Madame Antoinette Sayeh, directrice générale adjointe et présidente par intérim, a fait la déclaration suivante :

    « Haïti traverse une grave crise humanitaire et subit de plein fouet le contrecoup économique de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. L’inflation record a exacerbé la fragilité d’Haïti et ravivé les souffrances d’une population déjà touchée par des formes sévères de malnutrition. Le gouvernement s’emploie à atténuer les effets des hausses des prix des produits alimentaires et à étendre les dispositifs de protection sociale ».

  • Le dollar est à son plus haut niveau depuis 2000 : un problème pour Haïti

    Porté par le dynamisme de l’économie américaine et la politique monétaire agressive de la Fed, le dollar est à son plus haut niveau depuis 2000. Une telle flambée du dollar a un impact majeur sur les économies du monde entier aux prises avec l’inflation.

    La devise américaine s’est appréciée de 22 % par rapport au yen, de plus de 20 % par rapport à la gourde Haïtienne, de 13 % par rapport à l’euro et de 6 % par rapport aux devises des marchés émergents depuis le début de cette année.

    Selon le Fonds monétaire international (FMI), un tel raffermissement du billet vert en quelques mois a des implications macroéconomiques importantes pour presque tous les pays, notamment Haïti, compte tenu de la prédominance du dollar dans le commerce et la finance internationaux.

    Haïti importe presque tout ce qu’il consomme. De ce fait, toute appréciation du dollar face à la gourde a un impact immédiat sur le pouvoir d’achat des Haïtiens.

    L’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure les variations de prix et est un indicateur clé de l’inflation, est en hausse partout dans le monde. L’inflation en Haïti a atteint son plus haut niveau depuis 2003. Selon l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), le taux d’inflation est passé de 29 % en juin 2022 à 30,50 % en juillet.

    Pour de nombreux pays qui luttent pour faire baisser l’inflation, l’affaiblissement de leur monnaie par rapport au dollar a rendu la lutte plus difficile. Néanmoins, de nombreux pays ont pris diverses mesures pour absorber l’impact de l’inflation sur les portefeuilles de leurs citoyens.

    Le gouvernement haïtien, quant à lui, a réussi à aggraver la situation économique déjà précaire du pays en éliminant les subventions pétrolières faisant doubler les prix du carburant. L’économiste Eddy Labossière prédit que l’inflation en Haïti dépassera 50 % si la décision d’augmenter le prix des produits pétroliers est maintenue.

  • Kristalina Georgieva, directrice du FMI en difficulté

    Le FMI et la Banque mondiale tiennent leurs réunions annuelles à Washington cette semaine. Cependant, des allégations de manipulations de données ont remis en question la crédibilité de ces institutions. Le mois dernier, il a été rapporté que Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, pourrait avoir manipulé les scores de plusieurs pays dans le rapport annuel Doing Business produit par la Banque mondiale, où Mme Georgieva travaillait pour améliorer le classement de la Chine.

    Kristalina Georgieva fait maintenant face à des pressions pour démissionner. Néanmoins, le nuage au-dessus de Mme Georgieva s’est quelque peu levé après que le conseil d’administration du fonds a conclu qu’une enquête sur son ingérence présumée « n’avait pas démontré de manière concluante » l’irrégularité.

    Le rapport Doing Business de la Banque mondiale classe 190 pays dans le monde en fonction de la facilité de faire des affaires dans ces pays. Les dirigeants du monde entier, y compris la Chine, ont suivi de près le rapport pour améliorer le classement de leur pays, ce qui contribue à attirer les entreprises dans leurs économies.

    En janvier, la Banque mondiale a nommé un cabinet d’avocats pour enquêter sur les allégations selon lesquelles les scores de la Chine et de trois autres pays (Azerbaïdjan, Arabie saoudite et Émirats arabes unis) auraient été modifiés. Ses conclusions, publiées le 16 septembre, fournissent un compte rendu étonnamment franc et détaillé des efforts de la banque en 2017 pour améliorer le classement de la Chine.

    Selon les enquêteurs, les amendements reflétaient les pressions exercées par les collaborateurs de Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale à l’époque, « vraisemblablement » sous sa direction. Et l’effort a finalement été mené par Kristalina Georgieva, qui était alors commandant en second de la banque et est désormais la patronne du FMI.

    « Après que des irrégularités dans les données sur Doing Business 2018 et 2020 aient été signalées en interne en juin 2020, la direction de la Banque mondiale a suspendu le prochain rapport Doing Business et a lancé une série d’examens et d’audits du rapport et de sa méthodologie », a indiqué la banque.

  • L’économie mondiale devrait croître de 6 % en 2021

    Selon le Fonds monétaire international (FMI), l’économie mondiale connaîtra une croissance de 6 % cette année. Inchangée par rapport à ses prévisions d’avril, l’expansion économique mondiale de cette année représente un fort rebond par rapport à la contraction de 3,2 % de l’année dernière. Le Fonds prévoit également que l’économie mondiale connaîtra une croissance de 4,9 % en 2022.

    Les perspectives pour les marchés émergents et les économies en développement ont été réduites pour 2021, en particulier pour l’Asie émergente. En revanche, les prévisions pour les économies avancées sont revues à la hausse. Ces révisions reflètent les développements pandémiques et les changements dans le soutien politique.

    Les économies avancées, en particulier les États-Unis, ont contribué à une augmentation de 0,5 point de pourcentage pour 2022. L’augmentation prévue pour les économies développées reflète les législations prévues de soutiens fiscaux supplémentaires au second semestre 2021 et l’amélioration des indicateurs de santé dans l’ensemble du groupe.

    Les prévisions pour l’Amérique latine et les Caraïbes ont également été révisées à la hausse. L’économie de la région devrait croître de 5,8 % en 2021 et de 3,2 % en 2022, contre 4,6 % et 3,1 %, respectivement, selon les prévisions précédentes du FMI.

    Ces révisions à la hausse de la région peuvent être attribuées principalement aux retombées favorables sur le Mexique de l’amélioration des perspectives pour les États-Unis et des termes de l’échange en plein essor au Brésil.

    Selon le FMI, la prévision de croissance 2021 pour les pays en développement à faible revenu est en baisse de 0,4 point de pourcentage. La lenteur du déploiement des vaccins est l’un des principaux facteurs pesant sur la reprise.

    L’économie haïtienne, quant à elle, selon les prévisions pour avril 2021, connaîtra une faible croissance de 1% en 2021 et 2022. Une expansion aussi lente est bien en deçà de ses pairs dans la catégorie des pays en développement à faible revenu. Le FMI estime que les économies en développement à faible revenu connaîtront une croissance de 3,9 % en 2021 et de 5,5 % en 2022.

    Le FMI prévient que les risques autour du scénario de référence mondial sont à la baisse. De tels risques pourraient être dus à un déploiement plus lent que prévu du vaccin. En outre, les conditions financières pourraient se durcir rapidement en raison des réévaluations des perspectives de politique monétaire dans les économies avancées si les anticipations d’inflation augmentent plus rapidement que prévu.

    Perspectives de l’économie mondiale (juillet 2021)

    2019202020212022
    Croissance économique mondiale2.8–3.26.04.9
    Économies avancées1.6–4.65.64.4
    États Unis2.2–3.57.04.9
    Zone Euro1.3–6.54.64.3
    Allemagne0.6–4.83.64.1
    La France1.8–8.05.84.2
    Italie0.3–8.94.94.2
    Espagne2.0–10.86.25.8
    Japon0.0–4.72.83.0
    Royaume-Uni1.4–9.87.04.8
    Canada1.9–5.36.34.5
    Autres économies avancées1.9–2.04.93.6
    Marchés émergents et économies en développement3.7–2.16.35.2
    Asie émergente et en développement5.4–0.97.56.4
    Chine6.02.38.15.7
    Inde4.0–7.39.58.5
    ASEAN-5 (Indonésie, Malaisie, Philippines, Thaïlande, Vietnam)4.9–3.44.36.3
    Europe émergente et en développement2.5–2.04.93.6
    Russie2.0–3.04.43.1
    Amérique latine et Caraïbes0.1–7.05.83.2
    Brésil1.4–4.15.31.9
    Mexique–0.2–8.36.34.2
    Moyen-Orient et Asie centrale1.4–2.64.03.7
    Arabie Saoudite0.3–4.12.44.8
    Afrique sub-saharienne3.2–1.83.44.1
    Nigeria2.2–1.82.52.6
    Afrique du Sud0.2–7.04.02.2

    Source: Fonds monétaire international (FMI)

  • L’économie mondiale devrait croître de 6%, Haïti de 1%

    Le FMI a révisé à la hausse ses prévisions de croissance économique mondiale, à 6 % cette année et à 4,4 % en 2022, en grande partie grâce au soutien financier des gouvernements, en particulier du gouvernement des États-Unis, et au déploiement des vaccins. Le fonds a également réduit son estimation de la contraction en 2020, en raison de l’assouplissement des mesures de confinement. Quant à Haïti, Quant à Haïti, le FMI s’attend à ce que la croissance du PIB soit faible.

    La contraction estimée de l’économie mondiale pour l’année 2020 devrait être de -3,3 %, soit 1,1 point de pourcentage de moins que prévu dans les Perspectives de l’économie mondiale d’octobre 2020. Le FMI note que les pertes de production causées par la pandémie ont été particulièrement importantes pour les pays qui dépendent du tourisme et des exportations de produits de base et pour ceux qui ont peu d’espace politique pour y répondre. Bon nombre de ces pays sont entrés dans la crise dans une situation budgétaire précaire et ont moins de capacité à mettre en œuvre d’importantes réponses aux politiques de soins de santé ou à soutenir les moyens de subsistance.

    Par ailleurs, l’économie haïtienne devrait se contracter de 3,7% en 2020 et ne devrait pas dépasser 1% en 2021 et en 2022. En d’autres termes, le taux de croissance économique mondial sera 6 fois plus rapide que celui d’Haïti. De plus, La croissance dans la région des Caraïbes devrait atteindre 3,3 % en 2021 et 11.1 % en 2022, après une contraction prévue de 4,3 % en 2020.

    Ce taux de croissance prévu par le FMI pour l’économie haïtienne est plus de deux fois inférieur au taux de croissance prévu par le gouvernement haïtien. Le budget de l’exercice 2020-2021 d’Haïti repose sur l’hypothèse que l’économie croîtrea à un taux de 2,4 %. Toutefois, même la croissance prévue par le FMI pourrait ne pas se maintenir alors que l’insécurité continue de bloquer les activités économiques et de détourner une partie des transferts de la diaspora vers d’autres pays alors que les Haïtiens fuient la violence en Haïti.

    Croissance du PIB réel (variation annuelle en pourcentage)

    2019202020212022
    Haïti-1.7-3.711
    monde2.8-3.364.4
    Amérique latine et les Caraïbes0.2-74.63.1
    Caraïbes0.2-4.33.311.1
    Rwanda9.4-0.25.76.8
    République dominicaine5.1-6.75.55
    Afrique subsaharienne3.2-1.93.44

  • Haïti devrait afficher une croissance inférieure à ses pairs en 2021

    Le FMI prédit que la croissance du PIB d’Haïti sera sombre par rapport à celle d’autres pays au même stade économique. L’économie haïtienne devrait se contracter de 4% en 2020 et ne devrait pas dépasser 1,2% en 2021. La croissance dans les pays en developpement à faible revenue devrait s’établir à –1,2% en 2020, puis à 4,9% en 2021.

    Le Fonds Monétaire International (FMI) a mis à jour ses prévisions économiques. L’institution multilatérale prévoit une grave récession économique en 2020. L’économie mondiale devrait s’établir à -4,4% en 2020 et rebondir à + 5,2% en 2021. La croissance annuelle en Haïti, qui a fluctué entre -1,2% et 1,5% au cours des cinq dernières années, devrait diminuer considérablement cette année. Alors que l’économie haïtienne reprendra sa croissance en 2021, cette croissance devrait être l’une des plus lentes des pays les moins avancés.

    La croissance pour les pays en developpement à faible revenue prendra un sérieux coup, selon le FMI. La croissance dans ces pays devrait s’établir à –1,2% en 2020, puis à 4,9% en 2021. Un tiers de ces pays enregistreront une augmentation des inégalités de revenus.

    Comparé aux pays les moins avancés, Haïti aura la pire performance économique. Le fonds prédit que la contraction de l’économie haïtienne sera au moins 3 fois pire que ses pairs. L’économie se contractera de 4% cette année et ne devrait pas dépasser 1,2% en 2021.

    Ce taux de croissance projeté par le FMI est deux fois inférieur au taux de croissance projeté par le gouvernement haïtien pour l’exercice 2020-2021. Le nouveau budget reflète le grand optimisme de l’État haïtien pour l’économie. Il avait été préparé sur l’hypothèse que le PIB croîtra à un taux de 2,4% pour l’exercice et une inflation en fin d’année estimée à 18,2% sur un an.

    L’inflation qui avait toujours été un problème majeur en Haïti a oscillé autour de 19,7% en 2019 et de 25% en 2020 devrait être contenue par la force appréciation de la gourde haïtienne qui a reçu une poussée massive de la banque centrale (BRH) à la fin de l’exercice 2019-2020.

    Perspectives economiques

    Même avant la crise sanitaire mondiale, les perspectives pour 2019 pour de nombreux pays étaient très difficiles et les incertitudes étaient considérables. L’économie haïtienne a reculé de 1,2% en 2019 en raison des troubles politiques après une croissance de 1,5% en 2018.

    Cette maigre croissance de 1,5% de 2018 représente la meilleure performance économique d’Haïti au cours des cinq dernières années. Cette performance est également lamentable par rapport à d’autres pays au même stade de développement économique qui ont connu une croissance environ trois fois plus rapide, à un taux moyen de près de 5% par an.

    Dans les pays émergents et en développement, l’inflation a fortement baissé aux premiers stades de la pandémie, bien qu’elle se soit accélérée depuis dans certains pays. L’inflation des prix à la consommation est restée modérée dans les économies avancées.

    Partout dans le monde, de nombreux pays prennent des mesures importantes pour atténuer les effets d’une faible croissance économique pour l’année 2020 et pour se préparer à une économie plus résiliente à venir en 2021. Des mesures fiscales aux mesures monétaires, les pays du monde entier ont adopté des plans de relance pour protéger les économies de l’impact de la pandémie COVID-19.

    En réponse à la montée des risques mondiaux, la Réserve fédérale américaine a suspendu ses hausses de taux d’intérêt. Ell n’a signalé aucune hausse pour le reste de l’année. La Banque centrale européenne, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre ont toutes adopté une position plus accommodante. La Chine a intensifié ses mesures de relance budgétaire et monétaire pour contrer l’effet négatif des tarifs commerciaux.

    Dans les pays émergents et en développement, la réponse est considérable. Environ 3,5% du PIB en mesures budgétaires discrétionnaires et plus de 2% en soutien de liquidité ont été adoptés.

    Alors que le gouvernement ne présente pas de plan de relance spécifique, pour l’exercice 2020-2021, l’administration Mouse-Jouthe a adopté un budget record qui a augmenté de 28% par rapport à l’exercice précédent. Le Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications (MTPTC), l’institution qui gère les infrastructures du pays, recevra la plus grande partie – plus de 17% du budget de 254 milliards de dollars. Sur le montant total alloué au MTPTC, 42,5 milliards de gourdes sont destinées aux investissements.

    Il est impératif de prendre des mesures qui stimulent la production potentielle. Le renforcement de l’inclusivité et le développement de la résilience sont des politiques vitales qui doivent être poursuivies. Le dialogue social entre toutes les parties prenantes pour lutter contre les inégalités et le mécontentement politique profitera à l’économie. Il s’agit d’un ordre tout à fait approprié pour Haïti qui est sous le charme d’une instabilité sociopolitique continuelle.