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  • Contexte économique difficile et complexe : Haïti n’a pas de répit

    Contexte économique difficile et complexe : Haïti n’a pas de répit

    Jean Baden Dubois, le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), a dressé un sombre tableau de l’économie Haïtienne lors de sa dernière conférence de presse autour du décaissement du FMI et de la réponse du MEF et de la BRH au séisme du 14 août 2021. Il a qualifié la situation actuelle de « complexe et difficile ».

    Tous les indicateurs économiques du pays sont désastreux. Même avant le tremblement de terre qui a secoué le Grand Sud, Haïti souffrait du « peyi lòk », de la récession économique mondiale et de la violence des gangs.

    L’économie Haïtienne n’a jamais été dans une situation aussi précaire depuis plus de deux décennies lorsque la production du pays a diminué de 5 % après le tremblement de terre du 12 janvier qui a secoué la capitale. Selon M. Dubois, la BRH prévoit que l’économie se contractera pour une troisième année consécutive.

    « La situation des finances publiques est critique en raison des difficultés de mobilisation des ressources dans un contexte de dégradation du climat des affaires », a déclaré le banquier central d’Haïti. Le pays connaîtra un déficit budgétaire record, car le gouvernement doit encore remplir ses obligations.

    Quant à la balance commerciale, le déficit est hallucinant. Le pays a déjà importé pour 3,4 milliards de dollars de biens et services cette année, tandis que ses exportations s’élevaient à environ 700 millions de dollars.

    La seule bonne nouvelle est que les envois de fonds étaient substantiels. Au cours des trois derniers trimestres, les Haïtiens vivant à l’étranger ont renvoyé 2,7 milliards de dollars chez eux. Cependant, ce montant n’était pas suffisant pour conserver la valeur de la gourde. La monnaie locale avait déjà perdu près de 50 % de sa valeur par rapport au dollar au cours de la même période.

    Pendant le mouvement « peyi lòk », le pays était paralysé. Toutes les rues principales ont été bloquées, ce qui a arrêté toutes les activités sociales et économiques. Même les malades ne pouvaient pas se rendre dans les hôpitaux pour des traitements vitaux. Ainsi, durant cette période, le gouvernement n’a perçu aucun revenu augmentant ainsi le déficit budgétaire. L’économie s’est également contractée.

    Parallèlement aux troubles politiques qui ont décapitalisé les entreprises et envoyé la plupart de la classe moyenne dans la pauvreté, la violence des gangs et les enlèvements ont gardé tout le monde prisonnier chez soi, ce qui a détérioré l’environnement des affaires.

    Vient ensuite la pandémie mondiale, qui a fait reculer l’économie. Dans le même temps, les gangs continuent de défier la loi et l’ordre. Les politiciens, quant à eux, poursuivent leurs efforts brutaux pour renverser le gouvernement au pouvoir.

    Alors que les gens pensaient que les choses ne pouvaient pas empirer, le président Haïtien Jovenel Moïse a été assassiné, compliquant la situation déjà complexe et difficile d’Haïti. Un mois et demi après l’assassinat du président du pays, le tremblement de terre a frappé, tuant plus de 2 200 personnes, endommagé et détruit près de 130 000 maisons tout en laissant plus de 700 000 personnes dans le besoin d’une aide humanitaire. Selon les évaluations du Gouvernement, la reconstruction est évaluée à 1,12 milliard de dollars.

  • Un tremblement de terre a frappé au large d’Haïti

    Ce samedi 14 août 2021, vers 8 h 30, un tremblement de terre d’une magnitude 7,2 a frappé au large d’Haïti, avec un épicentre à dix-sept kilomètres au nord-est de Saint-Louis du Sud. Des dégâts matériels importants ont été enregistrés dans la région du Grand Sud. Le choc a même été ressenti dans la région de la capitale.

    Le gouvernement haïtien a déclaré l’état d’urgence pour un mois à la suite de cette catastrophe », a déclaré le Premier ministre Ariel Henry, appelant la population « à faire preuve de solidarité » et à ne pas paniquer.

    Les dégâts sont considérables. De nombreux bâtiments se sont effondrés lors du puissant tremblement de terre. Le séisme a fait au moins 2 207 morts selon un premier bilan de la protection civile. Plus de 12 260 personnes ont été blessées. Environ 52 923 maisons ont été détruites et 77 006 autres ont été endommagées.

    Par ailleurs, depuis plus de deux mois, les combats entre bandes armées ont déplacé des milliers de personnes et interrompu toutes les activités économiques dans la région sud de Port-au-Prince et les quatre départements du Grand Sud.

    Le tremblement de terre est un nouveau coup dur pour l’économie haïtienne mourante, en particulier pour le Sud. Les autorités haïtiennes sont restées insensibles à la situation, détruisant des vies humaines.

    Le développement d’Haïti a été entravé par les catastrophes naturelles, les instabilités politiques, la corruption et la mauvaise gestion économique.

    Il y a deux failles importantes le long d’Hispaniola, l’île partagée par Haïti et la République dominicaine, rendant le pays vulnérable aux tremblements de terre. De plus, son emplacement dans les Caraïbes le place sur le chemin des ouragans et des tempêtes tropicales.