En mai, le taux d’acquisition moyen du dollar a de nouveau augmenté (+0,6 % après +6,8 % en avril). Le taux s’établit à 88,85 gourdes : en huit mois, il a augmenté de 37,11%.
Le TMA est passé de 88,28 en début de mois à 88,85 en fin de mois ; c’est-à-dire qu’il faut seulement 0,57 gourdes de plus pour acquérir le billet vert sur le marché formel. Cette légère hausse du TMA fait que la gourde n’a baissé que de 0,65% en mai. Il s’agit du deuxième mois le plus performant pour la gourde haïtienne cette année, après janvier où le taux a baissé de 0,07 gourde.
En avril cependant, la gourde haïtienne avait chuté jusqu’à 6,8% par rapport au dollar. Au cours du mois de mai, le taux moyen d’acquisition a oscillé autour de 90,33 gourdes. Le taux le plus bas était de 87,40 le 10 mai. Il a culminé à 93,09 le 24 mai. Quant au taux de référence, le taux le plus bas était de 84,34 le 4 mai. Il a plafonné à 89,98 le 27 mai.
Jusqu’à présent, cet exercice, sur la base des valeurs du taux moyen d’acquisition publiées par la BRH, il faut 24,05 gourdes de plus pour acquérir un dollar. Le 1er octobre 2020, le TMA était de 64,80 gourdes pour un dollar. Cependant, à la fin du mois de mai, le TMA est passé à 88,85. En d’autres termes, le TMA a augmenté de plus de 37 % jusqu’à présent cet exercice.
Alors que la population continue de perdre son pouvoir d’achat, l’incertitude politique et l’insécurité continuent de détruire la fragile économie d’Haïti. L’opposition promet d’utiliser la violence pour arrêter le référendum constitutionnel du gouvernement, et la violence des gangs a augmenté ces derniers jours.
Évolution du taux
Taux moyen d’acquisition (TMA)
Évolution du taux de change HTG/USD (Mai 2021)
Source: Banque de la République d’Haïti (BRH)
Depuis le début du nouvel exercice, la banque centrale haïtienne a injecté 86 millions de dollars sur le marché des changes dans le but de stabiliser le taux de change et pour renforcer la gourde haïtienne.
Le vendredi 26 février 2021, le taux moyen d’acquisition (TMA) de la devise américaine était de 77,18 gourdes, contre 72,81 gourdes pour un dollar en début de mois. Le TMA a donc rebondi de 7% en février. A l’inverse, au mois de janvier, le TMA avait légèrement baissé grâce à l’intervention de la BRH de 12 millions d’UDS sur le marché des changes.
Le TMA moyen au mois de février était de 75,82. Le taux le plus bas était de 72,81 le 3 février. Il a culminé à 77,98 le 26 février. Quant au taux de référence, le taux le plus bas était de 72,80 gourdes pour un dollar le 3 février, et le taux le plus élevé était de 75,22 gourdes pour un dollar le 22 février. De plus, le taux de référence moyen était de 74,06 pour un dollar en février, soit 1,76 écart entre les deux taux.
Date
TMA
Taux de réf
3 févr. 2021
72.81
72.80
4 févr. 2021
75.60
73.40
5 févr. 2021
76.07
73.45
9 févr. 2021
73.44
73.09
10 févr. 2021
74.06
73.05
11 févr. 2021
76.75
74.64
12 févr. 2021
73.41
73.05
18 févr. 2021
76.43
74.09
19 févr. 2021
76.81
74.34
22 févr. 2021
77.01
75.22
23 févr. 2021
77.05
74.58
24 févr. 2021
76.82
74.75
25 févr. 2021
77.22
75.11
26 févr. 2021
77.98
75.21
Du début du nouvel exercice, qui a débuté en octobre 2020, à février 2021, la banque centrale haïtienne a injecté 71 millions de dollars sur le marché des changes afin de stabiliser le taux de change et de renforcer la gourde haïtienne qui a perdu environ 18% de sa valeur par rapport au dollar au cours de cette même période.
Le vendredi 29 janvier 2021, le taux moyen d’acquisition (TMA) de la devise américaine était de 72,78 gourdes, contre 72,85 gourdes pour un dollar en début de mois. Le taux a donc baissé de 0,07 gourde en janvier. C’était une période relativement stable, surtout avec une intervention minimale des autorités bancaires.
Au cours du mois de janvier, le TMA a oscillé autour de 73,61 gourdes. Le taux le plus bas était de 71,80 le 11 janvier. Il a culminé à 76,36 le 28 janvier, un jour avant que la BRH n’injecte 12 millions de dollars sur le marché des changes. Le taux a fortement baissé le lendemain, soit une baisse de 3,58 gourdes.
Évolution du taux
Taux moyen d’acquisition (TMA)
Évolution du taux de change HTG/USD
Source: Banque de la République d’Haïti (BRH)
La Banque centrale haïtienne n’a fait aucune intervention en décembre. Le taux d’acquisition moyen a augmenté de près de 6 gourdes. En novembre cependant, la banque centrale a injecté un total de 47 millions de dollars sur le marché des changes. Le TMA a clôturé le mois 0,70 gourde en baisse ce mois-là.
En ce qui concerne l’indice des prix à la consommation, l’Institut haïtien de statistique et d’informatique (IHSI) a publié son rapport révélant une légère accélération des prix en décembre résultant d’une augmentation mensuelle de 1% et d’une inflation annualisée de 19,2%, contre 0,5% et 20,1% respectivement le mois précédent.
Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC découle de la hausse de presque toutes les divisions de consommation, principalement de la santé, reflétant une inflation de 31,9%, et des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 23,1% sur un an.
En ce qui concerne la force du dollar américain par rapport aux autres grandes devises mondiales, le dollar a connu de larges gains lundi. Cela permet au billet vert de prolonger son rallye de janvier. L’indice du dollar a atteint des sommets en deux semaines. Il s’est apprécié par rapport aux principales devises européennes telles que le franc suisse, l’euro et la livre sterling. Il a également augmenté par rapport à d’autres devises comme le yen et le dollar canadien. Cependant, les prévisions indiquent un affaiblissement du dollar. Cela a commencé en 2020 et se poursuivra jusqu’en 2021 à mesure que l’économie mondiale se raffermit.
Le taux de change d’une devise par rapport à l’autre est influencé par de nombreux facteurs fondamentaux et techniques. Celles-ci comprennent l’offre et la demande relatives des deux devises, la performance économique, les perspectives d’inflation, les différentiels de taux d’intérêt, les flux de capitaux, etc. Ces facteurs étant généralement en perpétuel mouvement; les valeurs monétaires fluctuent d’un moment à l’autre. Considérant le choix mondial, le cas du dollar attire beaucoup plus notre attention, car c’est avec elle que l’on paie.
De juillet 2019 ( 15 juillet ) à juillet 2020 ( 15 juillet ) , la valeur du dollar américain a augmenté de plus de 20% ( exactement 20,40% ) par rapport à la gourde haïtienne. Une telle augmentation a un impact significatif sur les prix ( prix de denrées alimentaires, prix des produits pétroliers, etc. ). Suite à cette augmentation , la Banque de la République d’Haïti a ressenti le besoin d’investir. Pour renforcer l’offre de dollar, elle a annoncé, pour le reste de l’exercice fiscal, des interventions jusqu’à concurrence d’un montant de 150 millions de dollars américain. Interventions qui étaient effectuées à partir du 10 août . Depuis, soit à la fin du mois d’août pour arriver au commencement de septembre ( 7 septembre ), on a pu constater une très forte appréciation de la gourde. En moins d’un mois, elle s’est appréciée de 21,49%. C’est du jamais vu!
Quelles sont donc les causes de ce changement ? Est-ce le résultat de l’injection ?
On connaît les causes de l’effritement de la gourde, elles sont entre autres :
-L’absence de transparence sur le marché des changes ; -La spéculation des banques commerciales sur le dollar Américain ; -L’absence d’une autorité de régulation ; -La faiblesse de la production nationale et l’;augmentation considerable des importations ; -Le financement monétaire de la BRH du déficit budgétaire du gouvernement ; -Les anticipations negatives des agents économiques ; -Une forte demande pour le dollar Américain ; -L’instabilité politique et L’INSÉCURITÉ…
La production n’a pas augmenté , l’insécurité fait toujours sentir sa présence , l’instabilité politique est toujours de mise …
Dans ce cas, que se passe t-il ? Qu’est ce qui explique une telle appréciation ?
La BRH utilise souvent cet instrument ( Opération Open Market ) visant à stabiliser le taux de change. Mais, elle n’a jamais obtenu un tel résultat. Cette injection a quelque chose de particulier. La Banque Centrale ne s’est pas contentée d’injecter pour injecter comme d’habitude; lors de l’injection , elle a pratiqué les effets surprises dans l’optique de contourner les risques d’accaparement par l’oligopole bancaire qui fait toujours mainmise sur les billets avant même qu’ils huilent et influencent les forces du marché. Et, elle s’est montrée plus proactive et plus responsable en tant que l’;unique autorité de régulation et responsable de la conduite de la politique monétaire du pays en décidant de sanctionner les banques qui prennent plaisir à faire la mainmise sur le dollar. C’est à féliciter !
Mais, faut pas réduire ce résultat uniquement à l’injection, il y’a d’autres causes à la base.
Le dollar devient moins attrayant à cause :
d’;une mauvaise gestion de la crise sanitaire par les États-Unis ;
du déficit fédéral américain qui a explosé ; et de la perspective d’un chômage de hausse.
En aucun cas, l’injection ne pourrait pas à elle seule permettre une telle appréciation de la gourde.
Quelques avantages à en tirer !
Le dollar n’est pas près de perdre sa suprématie , donc il faut profiter de cette baisse pour :
ouvrir l’économie et enlever les barrières artificielles à l’entrée ;
augmenter la production nationale, surveiller et entretenir les niveaux d’importations et d’exportations. Car, plus nous importons, plus nous avons besoin de devises étrangères, plus nous en demandons et comme pour tout autre produit quand il y a une forte demande, le prix augmente. La devise étrangère s’apprécie et notre monnaie est dépréciée.
La Banque Centrale doit utiliser des techniques dynamiques en vue de cerner la valeur juste du taux de change et de la contrôler.
Il faut se préparer contre toute augmentation du dollar, car il n’est pas près de perdre sa suprématie.
Que pensez-vous? En moins d’un mois, la gourde s’est appréciée de 21,49%. Faites-nous savoir dans la section commentaires ci-dessous.
Don Waty BATHELMY, économiste, blogueur, rédacteur. donwatybathelmy@gmail.com donwatybathelmy257.blogspot.com WhatsApp : +509 3155 8862 Lire aussi :
Dans le cadre du renforcement de l’offre de dollars sur le marché des changes, la Banque de la République d’Haïti (BRH) annonce des interventions jusqu’à concurrence d’un montant de cent cinquante millions de dollars américains & 00/100 (150,000,000.00 E.U) sur le reste de l’exercice fiscal 2019-2020. Ces interventionsseront effectuéessur une base hebdomadaire à compter du 10 août 2020.
Le jeudi 6 juillet 2020, le taux d’acquisition moyen de la devise américaine était de 122,78 contre 93,15 gourdes pour un dollar américain l’année précédente. Depuis le début de l’année, la valeur du dollar américain a augmenté de plus de 31% par rapport à la gourde haïtienne.
Une telle augmentation des taux de change a un impact significatif sur les prix des produits importés. Les prix des denrées alimentaires ont été particulièrement affectés, comme le montre le dernier rapport de l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI).
Le dernier rapport publié par les rapports de l’IHSI révèle une accélération des prix entraînant une augmentation mensuelle de 2,3% et une inflation annualisée de 23,4% en mai 2020.
Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC a été tirée par des augmentations dans toutes les divisions de consommation. Par exemple, les aliments et les boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 27,1% sur un an contribuant à l’insécurité alimentaire dans le pays. Un autre chiffre qui ressort est l’inflation de la santé. Au milieu de la crise sanitaire actuelle, l’inflation sanitaire a grimpé à 44,6%, laissant les Haïtiens plus vulnérables que jamais.
Le décret viserait à étayer la gourde. Cependant, beaucoup, y compris l’économiste Etzer Emile, ont exprimé des inquiétudes concernant la décision de la BRH
Vendredi 15 mai 2020, le taux moyen d’acquisition du dollar américain était de 108,34 gourdes contre 107,37 gourdes pour 1 dollar le jour précédent. Depuis janvier, la monnaie haïtienne a perdu 15% de sa valeur par rapport au “billet vert”. La dépréciation de la gourde cette année est beaucoup plus sévère par rapport à l’année précédente où la gourde avait baissé de 6% par rapport au dollar sur la même période.
À ce jour, la BRH est intervenu sur les marchés des changes pour un montant net d’environ 28 millions de dollars, une intervention comparable à la même période l’an dernier où la gourde perdait environ 0,15 gourde par jour contre un dollar. La banque centrale Haïtienne parvient à briser ce rythme avec des interventions de marché de plus de 27 millions de dollars nets.
La régression de la gourde cette année est principalement liée à la baisse des envois de fonds de la diaspora haïtienne et au ralentissement de l’activité dans le secteur du tourisme. Grâce aux envois de fonds, les Haïtiens vivant à l’étranger ont injecté plus de 3 milliards de dollars dans l’économie l’an dernier, soit 37% du produit intérieur brut. Les envois de fonds ont considérablement diminué et la Banque mondiale prédit la plus forte baisse des envois de fonds de l’histoire récente. Les envois de fonds mondiaux devraient diminuer d’environ 20% cette année.
Bien qu’Haïti ne soit pas un haut lieu du tourisme, ce secteur est une source importante de devises pour le pays. La contribution directe des voyages et du tourisme au PIB était de 0,3 milliard de dollars et les exportations des visiteurs ont contribué plus de 0.6 milliard de dollar à l’économie haïtienne en 2018. Les mesures de distanciation sociale et les restrictions de voyage dans le monde ont considérablement affecté l’industrie du voyage et le tourisme.
Depuis janvier, la monnaie haïtienne a perdu près de 3.5% de sa valeur par rapport au dollar américain qui est actuellement échangé contre environ 97,50 gourdes sur le marché local. À ce jour, BRH est intervenu sur les marchés des devises pour un montant de 15 millions de dollars, une intervention minimale, par rapport à la même période de l’année dernière où la gourde perdait environ 0,15 centime par jour contre un dollar. BRH parvient à briser ce rythme avec des interventions sur le marché de plus de 27 millions de dollars nets, et dès la première semaine de mars, la gourde avait perdu 6% par rapport au dollar.
Dans les
nouvelles
Les nouvelles locales ont été dominées par l’insécurité croissante à travers le pays, avec des personnes de tous horizons kidnappées chaque jour pour des rançons. L’augmentation du sentiment d’insécurité amène les gens à réduire considérablement leurs activités quotidiennes, y compris les activités économiques. Des pays comme les États-Unis ont conseillé à leurs citoyens de ne pas se rendre en Haïti en raison de la criminalité, des troubles civils et des enlèvements.
Le mouvement
policier visant à créer un syndicat, à savoir le CSPN pour défendre leurs
intérêts, a rendu les gens inquiets car la plupart des participants sont armés,
cagoulés et violents.
Sur la base des
chiffres du dernier trimestre, la croissance en Haïti a atteint son point le
plus bas en 10 ans. La Banque mondiale a revu à la baisse ses prévisions de
croissance économique pour Haïti en janvier et l’économie haïtienne devrait
baisser de -1,4% cette année.
Selon les
derniers chiffres de l’Institut Haïtien de statistique et d’informatique (IHSI),
l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 19,5% en août, contre
19,1 en juillet. Cependant, le taux d’inflation en Haïti devrait être d’environ
17% selon les projections du FMI.
Perspectives
locales
Après une période exceptionnellement longue sans gouvernement, le président Jovenel Moïse a publié un arrêté nommant le citoyen Joseph JOUTHE Premier ministre de la République d’Haïti. Le nouveau gouvernement est sous surveillance étroite pour obtenir de bonnes performances socio-économiques.
Le ministre de l’Économie et des Finances (MEF) nouvellement installé, Michel Patrick Boisvert a promis un nouveau budget et la reprise des discussions avec le FMI dans l’espoir de stabiliser le cadre macroéconomique et budgétaire en adoptant des politiques publiques visant notamment à accroître la production nationale.
De plus, la
police est désormais autorisée à organiser et à former un syndicat. Les trafics
reviennent lentement dans les zones de non-droit comme Martissan.
Cependant, le
déficit commercial chronique en Haïti continue de peser lourdement sur la
valeur de la monnaie nationale. Le déficit commercial devrait dépasser 320
millions USD d’ici la fin de ce trimestre, selon les modèles macroéconomiques
mondiaux de Trading Economics et les attentes des analystes.
Perspectives
économiques mondiales
L’économie mondiale
a été ébranlée par la propagation rapide du nouveau coronavirus qui, jusqu’à
présent, s’est installé dans plus de 120 pays, infectant au moins 126 000
personnes et faisant plus de 4600 morts.
Le Coronavirus
COVID-19 a considérablement affecté les marchés du monde entier et, selon le
FMI, 50 milliards de dollars d’exportations mondiales ont disparu en février
seulement. Les gouvernements ont jugé nécessaire de prendre des mesures
fiscales et monétaires audacieuses pour soutenir leurs systèmes de santé et leurs
économies.
Les données du
Bureau américain d’analyse économique révèlent que le produit intérieur brut
(PIB) réel a augmenté de 2,1% au quatrième trimestre de 2019 et que le taux de
croissance est le même que dans l’estimation «anticipée» publiée en janvier
pour l’économie américaine.
Alors qu’aux
États-Unis, le plus grand partenaire économique d’Haïti, l’économie a été
relativement forte, mais en raison de la propagation rapide du coronavirus,
l’économie américaine devrait ralentir, ce qui a incité la Réserve fédérale à
réduire ses taux d’intérêt de 0,50% dans une fourchette de 1-1,25% pour
contenir les perturbations économiques.
En outre, le président Trump a renouvelé son appel à la Fed et au président Jerome Powell pour réduire les taux à 0% ou moins afin de correspondre aux économies beaucoup plus faibles d’Europe et d’Asie, un jour après que le marché boursier ait subi sa pire journée de pertes depuis 2008. De telles mesures tendent à faire perdre de la valeur à la monnaie locale par rapport aux autres.
En fait, après la baisse d’urgence des taux, le dollar américain est tombé dans tous les sens vendredi dernier, affichant sa plus grosse perte hebdomadaire en quatre ans, car une forte baisse des rendements des obligations du gouvernement américain a nui à l’attrait du billet vert.
De plus, les prix du pétrole ont chuté de 30% alors que les fournisseurs se disputaient la production et craignaient l’influence économique du coronavirus. En outre, les tensions entre la Russie et l’Arabie saoudite s’intensifient lorsque l’OPEP n’a pas réussi à conclure un accord sur les conditions de réductions de l’offre conduisant à une guerre des prix entre les États membres.
Alors que les bas prix du pétrole peuvent être préjudiciables aux pays producteurs de pétrole, cela peut être une bonne nouvelle pour les consommateurs, en particulier le gouvernement haïtien qui subventionne les produits prétroleum dans le pays. Cette subvention a exercé une pression énorme sur le budget national, entraînant un déficit insoutenable et une baisse de la valeur de la monnaie du pays.
Le taux de change devrait croître modérément
Avec le «peyi lock» et le coronavirus, la gourde haïtienne n’a perdu que 3.5% de sa valeur contre 6% à la même période l’an dernier malgré une intervention plus agressive de la Banque centrale, BRH sur le marché des changes.
Compte tenu du ralentissement de la croissance économique mondiale dû à la propagation du coronavirus, de la chute des prix du pétrole et de la baisse des taux d’intérêt du principal partenaire commercial d’Haïti, les États-Unis, nous nous attendons à ce que ces événements soient favorables à la force de la gourde. Cependant, à mesure que l’environnement économique politique et social s’améliore, les activités économiques devraient emboîter le pas et le taux de change ne devrait continuer de croître que modérément par rapport à la façon dont il a augmenté par le passé.
Le mercredi
17 juillet 2019, le taux d’acquisition moyen de la devise américaine était de 92,22
contre 93.86 gourdes pour 1 dollar EU le jour précédent. La gourde a progressé
de 1,78% par rapport au dollar à la suite de l’intervention de 10 millions de
dollars sur le marché des changes de la BRH. Sur le marché informel, le taux de
change est resté stable à 94 gourdes pour un dollar par rapport à la veille.
Mercredi 17 juillet 2019
–
ACHATS
VENTES
Var. jour. (Ventes)
Taux Moyen d’Acquisition
–
92,22
-1,78%
TAUX DE REFERENCE*
92,08
–
–
MARCHE INFORMEL
93,00
94.00
0%
MARCHE BANCAIRE
91,47
92,22
-1,78%
Volume (Trans. Bancaires)
$ 13 294 050,50
$ 12 135 938,52
60.50%
Volume moyen semaine
$ 9 988 867,46
$ 8 880 083,94
Le mois dernier, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a injecté 40 millions de dollars sur le marché des changes. Cette intervention du marché avait atténué la chute de la gourde. La Banque centrale a décidé d’intervenir à nouveau, cette fois pour 10 millions de dollars ce mardi. Cet effort vise à réduire l’inflation et à maintenir le coût de la vie en Haïti, où la qualité de la vie s’érode quotidiennement.
Une intervention en devises est un outil de politique monétaire utilisé par une banque centrale pour stabiliser le taux de change. Le succès des interventions en devises dépend de la manière dont la banque centrale stérilise l’impact de ses interventions, des politiques macroéconomiques générales définies par le gouvernement ainsi que de facteurs politiques tels que l’instabilité. Un autre facteur à considérer est le montant des réserves et le type de problèmes économiques auxquels le pays est confronté.
L’intervention peut être une réaction à court terme à un certain événement. Dans notre cas, le maintien d’un prix stable est important en raison de la volatilité sociale sous-tendue par le coût de la vie élevé. En plus d’être un pays fortement tributaire des importations, l’instabilité politique pousse la monnaie à la décélération rapide en très peu de temps. La BRH juge nécessaire d’intervenir dans le but d’empêcher la gourde de perdre davantage de sa valeur et de réduire la volatilité.
Interventions sur le marché des changes (en USD)
Vente
Achat
18-Oct
–
3 321 632,15
18-Nov
39 000 000,00
1 638 840,98
déc-18
3 500 000,00
1 108 615,52
janv-19
1 912 434,58
févr-19
27 000 000,00
671 394,61
mars-19
1 028 256,49
827 345,95
avr-19
30 000 000,00
872 144,51
mai-19
10 000 000,00
901 105,63
juin-19
40 000 000,00
233 626,96
juil-19
10 000 000,00
Total annuel
160 528 256,49
11 487 140,89
Source: BRH
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Dans les nouvelles
L’incertitude
politique et l’insécurité continuent de freiner les activités économiques. Le
gouvernement n’a pas encore de cabinet. Le public attend de voir à quoi
ressemblera le nouveau pouvoir exécutif. Pendant ce temps, les acteurs
politiques font tout ce qui est en leur pouvoir pour influencer le processus,
et les membres de l’opposition maintiennent leur demande de démission du
président.
La
juge haïtienne Ramoncite Accimé a émis des mandats de comparution à l’encontre
de 7 anciens fonctionnaires de l’État, dont les anciens premiers ministres
Laurent Salvador Lamothe, Jean Max Bellerive et Yves Germain Joseph. La
ministre du Tourisme, Stéphanie Balmyr Villedrouin; Ministre du MTPTC, Jacques
Rousseau; les ministres de l’économie et du fiancé Wilson Laleau et
Marie-Carmelle Jean-Marie) ont notamment accusé de corruption, de détournement
de fonds publics et de blanchiment des avoirs.
Une
insécurité généralisée paralyse la plupart des activités économiques dans les
rues de Port-au-Prince et même dans les petites villes. La position à la
Croix-des-Bossales, le plus grand marché du pays, est sous le contrôle de gangs
rivaux qui sont pratiquement en guerre entre eux et qui nuisent complètement à
toutes les activités marchandes.
Tout cela a alimenté la volatilité tout au long de l’année, ce qui explique l’inquiétude généralisée de toute la population, témoin de la baisse de son pouvoir d’achat et de l’affaiblissement de l’activité économique.
En ce
qui concerne l’indice des prix à la consommation, l’Institut haïtien de
statistique et d’informatique (IHSI) a publié son rapport révélant une
accélération des prix résultant d’une augmentation mensuelle de 1,7% et d’une
inflation annualisée de 17,7%, contre 0,7% et 16,7% respectivement le mois
précédent. Selon l’IHSI, la hausse de l’IPC découle de la hausse de presque
toutes les divisions de consommation, principalement des produits alimentaires
et des boissons non alcoolisées, reflétant une inflation de 21,5% sur un an.
Le dollar américain est en baisse depuis la crise politique qui a “locké” le pays pendant près de deux semaines. Le prix a été légèrement poussés à la baisse ce vendredi, alors que la demande pour le dollar a chuté en raison du ralentissement des activités économiques.
Le taux de référence de BRH était de 82,9152 gourdes pour un dollar la veille du 7 février. Le dollar, en forte hausse ces dernières années, vaut maintenant un peu plus de 82,2352 dollars, une baisse de 0.68 gourde depuis la crise. Le taux maximum en vigueur chez les banques et les agents s’élève à 82,00 gourdes à la vente et à 80,50 gourdes à l’achat. En ce qui concerne le secteur informel, le dollar est vendu à 83 gourdes et acheté à 82 gourdes pour un dollar.
Alors que les activités économiques reprennent lentement, le dollar devrait gagner du terrain sur la monnaie locale, alors que des réformes structurelles visant à ralentir la hausse du dollar par rapport à la gourde sont à venir.
Le Conseil d’Administration de la BRH rencontre aujourd’hui les responsables des maisons de transfert en vue de discuter de la conjoncture macroéconomique et aussi pour se renseigner sur leur mode de fonctionnement afin d’en mesurer l’impact sur le taux de change. Cette rencontre avec les responsables des maisons de transfert permettra à la Banque Centrale d’envisager des solutions visant à assurer la protection des bénéficiaires des transferts.
Il y a un peu plus d’un an, après une intervention monétaire substantielle sur le marché des changes par la banque centrale, le greenback a remonté à un niveau record, mettant le taux de change à un niveau plus élevé qu’avant l’injection de plus de 116 millions de dollars américains par la Banque de la République d’Haïti (BRH) sur le marché. Le taux de change a culminé le 4 avril 2017 à de 69,40 gourdes haïtiennes pour un dollar lorsque les autorités ont utilisé les réserves de change du pays pour arrêter la chute libre de la monnaie haïtienne.
Le pouvoir d’achat de la gourde haïtienne s’est progressivement détérioré. Après l’intervention de la BRH, le taux de change est tombé à 62,06 avant de commencer à remonter. Le vendredi 14 septembre 2018, le taux de référence de la BRH était de 69,48, soit 8 cents de plus que son sommet de 69,40 en avril 2017.
La valeur de la monnaie nationale sur le marché des changes est un instrument important dans la boîte à outils de la BRH, de même qu’un élément crucial pour la mise en place de la politique monétaire. Ainsi, du prix de la nourriture sur les marchés locaux aux taux d’intérêt que vous payez sur vos prêts, les niveaux de change affectent l’ensemble de l’économie. Bien que l’impact des fluctuations d’une monnaie sur une économie soit considérable, la plupart des gens ne prêtent pas une attention particulière aux taux de change. La plupart des transactions économiques se font en gourde. En dehors de certaines entreprises du secteur privé, pour les consommateurs haïtiens typiques, les taux de change ne sont mis en évidence que pour des transactions telles que les envois de fonds, les voyages à l’étranger ou les très gros achats.
Depuis la fin des accords de Bretton Woods en 1971, le système de taux de change flottant a été la norme pour la plupart des économies et les fluctuations monétaires sont une conséquence naturelle de ce régime. Le taux de change d’une devise par rapport à l’autre est influencé par de nombreux facteurs fondamentaux et techniques. Celles-ci comprennent l’offre et la demande relatives des deux devises, la performance économique, les perspectives d’inflation, les différentiels de taux d’intérêt, les flux de capitaux, etc. Ces facteurs étant généralement en perpétuel mouvement, les valeurs monétaires fluctuent d’un moment à l’autre.
Bien que le problème de l’inflation ne soit pas unique en Haïti et que la crise des devises menace de nombreux pays en développement, il existe des raisons fondamentales pour lesquelles la chute de la valeur de la monnaie en Haïti est différente.
Le prix le plus important de toute économie est le taux de change du marché libre entre sa monnaie nationale et le dollar américain, la monnaie de réserve mondiale. Au cours de la dernière décennie, les taux d’intérêt étaient bas dans la plupart des économies avancées, en particulier aux États-Unis, ce qui s’est traduit par un accès peu coûteux à l’argent par des investisseurs et des pouvoirs publics. Les capitaux étrangers affluaient dans les pays en développement, les investisseurs essayant de tirer parti des taux d’intérêt plus élevés sur les marchés émergents. Les conditions financières ont maintenant changé et l’économie s’est renforcée dans la plupart des économies avancées, les taux d’intérêt bas n’étant plus nécessaires pour stimuler les économies. En conséquence, les banques centrales, en particulier les réserves fédérales des États-Unis, ont relevé les taux d’intérêt, faisant des États-Unis un marché plus attrayant pour les investisseurs. Le billet vert s’est renforcé, rendant plus coûteux pour les pays ayant des prêts libellés en dollars de rembourser leurs prêts, alors que les devises locales s’affaiblissent par rapport au dollar américain.
Outre les émissions de prêts libellées en dollars, d’autres pays sont confrontés à d’autres défis qui rendent difficile le maintien de la valeur de leur monnaie. Par exemple, le bolivar vénézuélien s’est effondré en raison des pressions extérieures et de la mauvaise gestion économique. Le pays est confronté à la faiblesse de la demande monétaire et aux déficits budgétaires générés par l’expansion de la masse monétaire du pays. Selon le FMI, le PIB réel devrait baisser d’environ 18% 2018, troisième année consécutive de baisse à deux chiffres du PIB réel, entraînée par une baisse significative de la production pétrolière et des distorsions généralisées au niveau micro, en plus de déséquilibres macroéconomiques importants et de l’effondrement de l’activité économique.
Le peso argentin a perdu presque la moitié de sa valeur. Le peso argentin a été en chute libre, malgré un programme de soutien de 50 milliards de dollars du Fonds monétaire international (FMI), les taux d’intérêt ont grimpé à 60% et les interventions agressives du marché ont épuisé les réserves internationales du pays. La crise économique actuelle en Argentine a débuté en mai 2000 lorsque l’Argentine a annoncé des réductions de dépenses de 938 millions de dollars et deux jours plus tard, 20 000 manifestants sont descendus dans la rue contre les austérités.
Le Soudan et le Soudan du Sud, deux pays submergés par les guerres civiles et l’instabilité politique, ont vu leur monnaie s’effondrer. Par exemple, le Soudan du Sud a enregistré un taux d’inflation moyen de 89,92% en 2018. Selon la Banque mondiale, l’économie du Soudan du Sud se serait contractée de 11% au cours du dernier exercice en raison de conflits, d’une faible production de pétrole et de perturbations de l’agriculture. Alors que le rythme de l’impression de la monnaie a ralenti ces derniers mois, entraînant une décélération de la hausse de l’indice des prix à la consommation, l’inflation devrait rester à trois chiffres au cours des prochaines années.
Selon les données du FMI d’avril, les hausses de prix au Soudan ont été les troisièmes plus rapides au monde ces derniers mois. Derrière son voisin, le Soudan du Sud et le Venezuela, pays riche en pétrole, l’inflation soudanaise a atteint 63,87% en glissement annuel en juin, contre 60,93% en mai. Le financement extérieur reste faible et l’inflation continue et constitue un problème au Soudan alors que les États-Unis ont levé les sanctions de 20 ans et mis fin à l’embargo économique du pays. Le gouvernement cherche à atteindre un taux d’inflation moyen de 19,5% d’ici la fin de l’exercice 2018, contre 34,1% en 2017. Sur la base des conclusions préliminaires de la mission du FMI en 2017, les autorités sont encouragées à accélérer les réformes visant à restaurer stabilité macroéconomique. En 2018, le gouvernement soudanais a promis un budget comprenant plusieurs mesures d’austérité, notamment une réduction des subventions à l’énergie qui ont conduit à des manifestations. Dans le but d’atteindre un taux d’inflation moyen de 19,5% à la fin de l’exercice 2018, les autorités soudanaises ont procédé à deux dévaluations importantes de la livre soudanaise et imposé des restrictions sur les dépôts en dollars pour restreindre l’activité du marché noir.
De nombreux pays du monde luttent pour maîtriser leurs inflations, et nombre d’entre eux sont confrontés à des valeurs monétaires en baisse. En Haïti, la balance commerciale a été un contributeur majeur à la gourde en baisse. En 2008, le déficit commercial en Haïti est en moyenne de 195,68 millions USD par mois.
En outre, les États-Unis, le partenaire commercial le plus important d’Haïti pour les exportations et les importations, ont renforcé leur taux d’intérêt. En juin 2018, la Réserve fédérale américaine avait voté en faveur d’une hausse de 0,25% de son taux directeur, citant une forte expansion économique et des gains d’emplois qui portaient le taux directeur à 1,75% -2%, le plus haut niveau depuis 2008. Les responsables ont prévu qu’ils continueraient à relever lentement un taux d’intérêt à court terme. Le président de la Réserve fédérale, Jérôme H. Powell, a indiqué que la Fed prévoyait de poursuivre ses efforts pour normaliser les taux d’intérêt historiquement bas pour lutter contre la Grande Récession.
Le dollar étant la monnaie de réserve du monde et acceptée pour le commerce dans le monde entier, la force relative de l’économie américaine détermine sa valeur. Selon Bloomberg, les indicateurs montrent que l’économie américaine est aussi performante qu’à tout moment depuis le milieu des années 2000 – et peut-être même depuis la fin des années 90. L’économie américaine a progressé à un taux annuel de 4,1% au deuxième trimestre de 2018. Les taux d’intérêt élevés contribuent à promouvoir une monnaie forte. Les analystes estiment que les taux plus élevés ont également contribué aux turbulences sur certains marchés émergents. Alors que la Fed continue à augmenter ses taux et que les perspectives de hausse des taux devraient se poursuivre, le dollar américain reçoit davantage de soutien. En fin de compte, cela signifie un plus grand pouvoir d’achat avec le billet vert par rapport aux autres devises, y compris la gourde haïtienne. Bien que l’intervention de BRH sur le marché en mai 2017 ait contribué à faire baisser les taux de change, en raison d’autres facteurs fondamentaux affectant les valeurs monétaires, les interventions ne constituent qu’une solution à court terme à un problème à long terme.