Tag: Transferts

  • 4,5 milliards de dollars d’envois de fonds en 2024 : une bouée de sauvetage pour Haïti

    Les transferts de fonds internationaux sans contrepartie jouent un rôle essentiel dans l’économie haïtienne, constituant une bouée de sauvetage financière vitale pour des millions de ménages. En 2024, les envois de fonds devraient atteindre 4,5 milliards de dollars, ce qui représente 18,7 % du PIB d’Haïti, ce qui témoigne de leur importance dans le financement des services essentiels et dans la conduite de l’activité économique, avec environ 70 % des transferts dirigés vers le département de l’Ouest.

    À l’échelle mondiale, les flux de fonds vers les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) devraient atteindre 685 milliards de dollars en 2024, soit une croissance de 5,8 % par rapport à 2023. Haïti a reflété cette tendance mondiale, en maintenant un taux de croissance constant des envois de fonds, même en période de ralentissement économique. La vigueur du marché du travail américain a été un moteur clé de cette croissance. Les migrants haïtiens aux États-Unis ont joué un rôle déterminant dans l’envoi de fonds chez eux, en soutenant les familles et en contribuant au PIB du pays.

    Les envois de fonds vers Haïti ont considérablement augmenté au fil des ans, passant de 578 millions de dollars en 2000 à environ 4,5 milliards de dollars en 2024. Cela représente une multiplication par près de huit, alimentée par la résilience des travailleurs migrants à l’étranger, en particulier aux États-Unis. Cette croissance régulière souligne la dépendance croissante à l’égard des envois de fonds comme pilier de la stabilité économique.

    À l’inverse, les sorties de fonds d’Haïti restent modestes, totalisant 677 millions de dollars en 2023 et ne représentant que 3,1 % du PIB. Cet écart met en évidence l’important afflux net de fonds soutenant l’économie du pays.

    Évolution des transferts reçus et expédiés (millions de dollars)

    En 2024, les envois de fonds devraient dépasser les autres flux financiers comme les IDE, reflétant leur résilience et leur importance en tant que source fiable de financement externe. Alors que les envois de fonds ont augmenté de 57 % au cours de la dernière décennie, les IDE ont diminué de 41 %, soulignant la nécessité pour Haïti de diversifier ses flux financiers.

    Les entrées nettes d’IDE n’auraient représenté que 0,12 % du PIB en 2023, selon la Banque mondiale. Il s’agit d’une forte baisse par rapport aux années précédentes, comme en 2017, où les IDE avaient atteint 2,48 % du PIB. La tendance constante à la baisse souligne les défis auxquels Haïti est confronté pour attirer et maintenir les investissements étrangers.

    Les envois de fonds constituent donc une bouée de sauvetage pour la réduction de la pauvreté et la stabilité des ménages en Haïti. Ils permettent aux familles d’accéder aux produits de première nécessité, aux soins de santé et à l’éducation tout en réduisant la pression financière sur les programmes gouvernementaux.

    En outre, ces fonds constituent également une source essentielle de devises étrangères, contribuant à stabiliser l’économie nationale dans un contexte de fluctuation de l’aide extérieure et de déficits commerciaux.

    Malgré leur rôle essentiel, Haïti est confronté à des défis pour maximiser son impact. Les coûts de transaction élevés et l’accès limité aux systèmes financiers formels réduisent les avantages potentiels. Pour résoudre ces problèmes, Haïti doit investir dans l’infrastructure financière, réduire les coûts des transferts de fonds et créer des politiques qui canalisent les fonds envoyés vers des secteurs productifs comme les petites entreprises, les infrastructures et l’énergie.

    Avec environ 4,5 milliards de dollars de transferts de fonds attendus en 2024, Haïti a la possibilité de mobiliser ces fonds pour un développement économique à long terme. Les politiques qui favorisent l’inclusion financière et les investissements durables peuvent transformer les envois de fonds d’un mécanisme de survie en un outil de croissance et de résilience.

  • Transfert de fonds : l’entrée en vigueur de la Circulaire 114-1 reportée

    Réf. : BRH/SBIF/20#72

    Le 23 juin 2020

    Aux Directeurs Généraux

    Des banques et des maisons de transfert

    En leurs bureaux

    Madame le Directeur General,

    Monsieur le Directeur General,

    La Banque de la République d’Haïti (BRH) vous avise, par la présente, que suite aux demandes de plusieurs maisons de transfert, l’entrée en vigueur de la Circulaire 114-1 portant sur les opérations de transferts sans contrepartie est fixée au 3 aout 2020.

    La Banque de la République d’Haïti vous prie de recevoir, Madame, Monsieur le Directeur General, ses salutations distinguées.

    Jean Baden Dubois

    Transfert de fonds - Circulaire 114-1 BRH
  • BRH: modification du décret sur les maisons de transfert

    Le 19 juin 2020, la Banque de la République d’Haïti (BRH) a publié la Circulaire 114-1 modifiant certaines dispositions du décret du 6 juillet 1989 concernant l’opération les maisons de transfert.

    Banque de la République d’Haïti BRH Circulaire 114-1

    AUX BANQUES ET MAISONS OE TRANSFERT

    Conformément aux articles 2 et 3 du décret du 5 juin 2020 modifiant certaines dispositions du décret du 6 juillet 1989 sur les maisons de transfert et a l’article 161 de la loi du 14 mai 2012 sur les banques et autres institutions financières, la présente circulaire définit les normes relatives aux opérations de fonds sans contrepartie.

    1. Des modalités de transfert
      1. 1 Des transfers reçus

    Les banques et les maisons de transfert sont tenues de payer les transferts internationaux :

    1. en monnaie étrangère  si  le  bénéficiaire  reçoit les fonds sur son compte bancaire (en dollars américains);
    2. en gourdes si le bénéficiaire requiert le paiement  à n’importe quel  point  de  service (succursale, agence, bureau, kiosque) sur le territoire national.

    Les paiements en gourdes se font au taux de référence public par la BRH quotidiennement.

    Lors du paiement d’un transfert, les banques el les maisons de transferts doivent identifier leur client habituel ou occasionnel, conformément aux dispositions des lois et règlements en vigueur, et remette au client un reçu de la transaction. Le reçus doit contenir entre autres le montant et la monnaie dans laquelle le transfert a été paye, le taux de change de la transaction, le nom de la banque ou de la maison de transfert ainsi que l’adresse du point de service ayant effectué l’opération.

    Les banques et les maisons de transfert sont tenues d’afficher le taux de référence de la BRH visiblement dans leurs locaux. Elles doivent s’assurer que tous leurs points de service gérés par des tiers, appelés « sous­ agents », affichen1ce taux dans un endroit visible de leurs locaux.

    1.2.         Des transferts expédiés

    Lors de rexpedition des transferts vers l’étranger, au cas où le client n’a pas de ressources en dollars, les banques et les maisons de transfert sont tenues d’effectuer la transaction au taux moyen d’acquisition (TMA) du marché (taux de vente moyen du système bancaire), public par la BRH quotidiennement.

    Les banques et les maisons de transfert sont tenues d’afficher le TMA visiblement dans leurs locaux. Elles doivent s’assurer que tous leurs points de service gérés par des tiers, appelés « sous-agents », affichent ce taux dans un endroit visible de leurs locaux.

    1.3.         De la gestion des ressources

    Pour s’assurer du paiement des transferts en gourdes, les maisons de transfert sont dans l’obligation de solliciter de leurs institutions financières les ressources nécessaires. La contrepartie des paiements effectués par toute maison de transfert doit être remise à son institution financière, sans majoration de coûts.

    Les correspondants étrangers sont tenus de remettre en dollars américains à leurs agents autorisés (banques, maisons de transfert) les fonds reçus des expéditeurs.

    2.            Des principes lies au service de transfert de fonds

    Les banques et les maisons de transfert doivent signer des contrats de représentation avec les tiers ou sous-agents, à qui ils permettre d ‘effectuer, pour leur compte et sous leur entière responsabilité, renvoi de fonds

    Ces contrats doivent préciser entre autres les opérations que les sous-agents peuvent réaliser pour le compte de la banque ou de la maison de transfert, les responsabilités des parties, les modalités opérationnelles relatives au paiement des transferts à l’envoi de fonds.

    Lors de la conclusion de contrats de représentation pour des services de transfert avec des entreprises commerciales, les banques et les maisons de transfert doivent :

    a)            s’assurer de leur honorabilité et de leur intégrité ;

    b)            établir leur profil de risque en tenant compte entre autres du secteur d’activités, de la zone géographique, de leur chiffre d’affaires mensuel ;

    c)            contrôler quotidiennement les opérations de transfert qu’elles effectuent en relation avec leur profil de risque ;

    d)            assumer entièrement la responsabilité de leurs actions ou omissions, tant qu’elles se rapportent aux services de transfert fournis par ladite entreprise ;

    e)            s’assurer du respect des règles de conformité relatives à la lune contre le blanchiment de capitaux el le financement du terrorisme ;

    f)             contribuer à leur formation notamment en matière de lune contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

    Les entreprises commerciales fonctionnant dans le secteur des jeux de hasard notamment les loteries, borlettes, casinos, et toutes autres catégories d’entreprises évoluant dans ce secteur, ne peuvent en aucun cas être des sous-agents d’aucune institution financière.

    Les installations commerciales des sous-agents doivent faire clairement apparaitre leur qualité et le nom de ou des institutions financières pour lesquelles ils opèrent. Les sous-agents doivent afficher de manière visible et lisible ii leurs guichets les conditions tarifaires appliquées à la clientèle.

    Les banques et les maisons de transfert sont responsables, vis-à-vis des clients, de leur réseau de sous­ agents, nonobstant toute disposition contractuelle contraire.

    3.            Des opérations menées par les sous-agents et de leur contrôle

    Les banques et maisons de transfert sont tenues de remettre en gourdes a leurs sous-agents les montants payés par ces derniers aux bénéficiaires des transferts.

    Les banques et les maisons de transfert doivent établir pour chaque sous-agent sa capacité journalière de paiement de transfert. Elles doivent s’assurer que le montant des transactions effectuées par lesdits sous-agents correspond à leur capacite de paiement

    Les banques et les maisons de transfert sont tenues de faire appliquer la présente circulaire par leurs sous-agents.

    En cas de non-respect par un sous-agent des dispositions de la présente circulaire, les banques el les maisons de transfert sont tenues de faire parvenir à la BRH trimestriellement la liste des contrevenants et les mesures prises à leur encontre. En cas de résiliation de contrat, la BRH doit en être informée ainsi que des motifs au plus tard trois (3) jours ouvrables à compter de la date de prise d’effet de la décision. La BRH en avise les banques et les maisons de transfert.

    Aucun sous-agent dont le contrat a été résilié pour violation des dispositions de la présente circulaire ne peut agir à titre de représentant d’une institution financière pour des services de transfert de fonds.

    4.            Rapports

    Les banques et les maisons de transfert sont tenues de compléter et faire parvenir à la BRH un rapport trimestriel contenant la liste de tous leurs points de services incluant les informations ci-après : nom du représentant, adresse, volume de transfert payé mensuellement (Annexe I), au plus tard quinze ( I5)  jours après la fin du trimestre.

    5.            Sanctions

    En cas de non-respect des obligations définies dans la présente circulaire, l’institution concernée s’expose aux pénalités suivantes :

    a)            Fiabilité de l’information

    En tout temps, les montants déclarés dans le formulaire prévu en annexe doivent être ceux apparaissant dans les livres comptables de l’institution. Si les montants ne concordent pas, la BRH peut, après enquête sur les circonstances ct la nature de la violation, imposer une pénalité de 50% de la différence entre les montants déclarés et les montants apparaissant aux livres comptables.

    b)            Retard de production de rapport

    A défaut de fournir, dans le délai requis, les rappons de conformité prévue a la section 4 de la présente circulaire, les institutions concernées encourent de cinquante mille gourdes (HTG 50,000.00) par jour d’infraction. La période de pénalité s’étend du jour où les rappons auraient dû être transmis a la BRH au jour où celle-ci les reçoit.

    c)            Autres

    Pour toute autre infraction constatée, la BRH demandera la cessation immédiate de la pratique incriminée, prendra des sanctions administratives notamment une lettre de blâme à l’encontre de l’institution fautive et pourra appliquer une amende de cent mille gourdes (HTG I00,000.00) pour chaque fait relevé.

    Toute amende sera déduite du solde de run des comptes de la banque fautive a la BRH. Par contre, le paiement de toute amende par une maison de transfert se fera par chèque de direction à l’ordre de la Banque de la République d’Haïti, au plus tard trois (3) jours ouvrables, après réception de l’avis lui exigeant le paiement. En cas de non-paiement dans les délais, des pénalités additionnelles de retard seront appliquées, soit deux mille cinq cent gourdes (HTG 2500.00) par jour de retard.

    6.            Abrogation et entrée en vigueur

    La présente circulaire abroge la circulaire 114 du 10 juillet 2019. Elle entre en vigueur le 24 juin 2020.

    Port-au-Prince, le 19 juin 2020

    Jean Baden Dubois Gouverneur

    Circulaire 114-1

  • Maisons de transfert: l’objet d’une surveillance renforcée

    Mercredi, le gouverneur de la Banque centrale d’Haïti, Jean Baden Dubois a annoncé un nouveau décret modifiant le décret du 6 juillet 1989 réglementant les maisons de transfert. La nouvelle réglementation vise à assurer une plus grande surveillance des institutions financières en leur imposant de verser des transferts aux bénéficiaires sous la forme et selon le taux de la Banque de la République d’Haïti (BRH).

    Selon les nouvelles dispositions de ce nouveau décret qui a été adopté en Conseil des ministres, le non-respect de ce nouveau règlement pourrait entraîner des amendes pouvant aller jusqu’à 3% des fonds propres à déduire directement du compte de la maison de transfert et même la révocation de l’autorisation de fonctionnement.

    La nouvelle réglementation vise également à protéger la force de la monnaie locale en chute libre, en réglementant la circulation des devises, en particulier le dollar américain dans l’économie du pays. La gourde Haïtienne qui s’échange au taux de plus de 117 gourde pour un dollar américain a perdu plus de 20% de sa valeur face au « billet vert » depuis le début de l’année.

    De plus, la dépréciation de la gourde cette année est beaucoup plus sévère par rapport à l’année précédente où la gourde avait baissé de 6% par rapport au dollar sur la même période.

    La réglementation actuelle sur les transferts d’argent permet aux maisons de transfert d’argent de payer leurs clients en monnaie locale à un «taux raisonnable». Cependant, un taux raisonnable peut signifier quelque chose de totalement différent selon la personne à qui vous demandez. Cette réglementation relativement vague du décret du 6 juillet 1989 conduit à des abus généralisés.

    Des recherches menées par la Banque centrale ont mis en évidence des abus dans les 10 départements, la Grand Anse, le Nord-Ouest et le Nord-Est étant les plus exploités. Les bénéficiaires de transferts d’argent sont obligés d’accepter les envois de fonds en monnaie locale à des taux bien inférieurs aux taux du marché.

    La diaspora haïtienne a envoyé 3 milliards de dollars en Haïti. Ce chiffre record représente près de 31% du PIB du pays. Ces flux sont plus importants que l’aide publique au développement (APD), l’investissement direct étranger (IDE) et dépassent largement les exportations selon la dernière note d’information sur les migrations et le développement publiée par le Groupe de la Banque mondiale et le KNOMAD.

  • Les envois de fonds de la diaspora: le moteur de l’économie haïtienne

    En 2018, dans le monde entier, environ 626 milliards de dollars (USD) ont été envoyés par les migrants à des particuliers dans leur pays d’origine, soit une augmentation de 7% par rapport à 2017, année où ils étaient 584 milliards, selon la Banque mondiale.

    La diaspora haïtienne a envoyé 3 milliards de dollars en Haïti. Ce chiffre record représente près de 31% du PIB du pays. Ces flux sont plus importants que l’aide publique au développement (APD), l’investissement direct étranger (IDE) et dépassent largement les exportations selon la dernière note d’information sur les migrations et le développement publiée par le Groupe de la Banque mondiale et le KNOMAD.

    Envois de fonds en ALC en 2018

    (Pourcentage du PIB, 2018)

    • 50%

    Haïti

    30.9%

    Le Salvador

    20.7%

    Honduras

    20.1%

    Jamaïque

    15.9%

    Guatemala

    12.1%

    Nicaragua

    11.2%

    La Dominique

    9.6%

    République Dominicaine

    8.4%

    Guyane

    7.9%

    Saint Vincent et la Grenadine

    5%

    Source: World Bank, IMF Balance of Payments Statistic

    D’après ce rapport, les envois de fonds des migrants vers les pays à revenu faible et intermédiaire (à l’exclusion de la Chine) sont plus élevés que l’IDE et l’aide au développement. Selon le FMI, la mesure dans laquelle les pays des Caraïbes dépendent des envois de fonds varie considérablement. Les envois de fonds ont représenté en moyenne 6,3% du PIB en 2011-15, plus que la moyenne mondiale (4,8% du PIB), la Guyane (13% du PIB), la Jamaïque (14% du PIB) et Haïti (22% du PIB) présentant une forte dépendance vis-à-vis de ces flux.

    Parmi les pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui reçoivent le plus d’envois de fonds en 2018, Haïti dépend le plus de ce flux de fonds. Les envois de fonds constituent une partie vitale de l’économie et représentent une source majeure de revenus individuels annuels. Par exemple, le PIB par habitant du pays était de 868,28 dollars, tandis que les envois de fonds par habitant s’élevaient à 268,44 dollars, soit près du tiers.

    Envois de fonds en pourcentage du PIB par habitant (2018)

    Envois de fonds
    PIB par habitant
    • 100%

    Haïti

    30.9%

    Le Salvador

    20.7%

    Honduras

    20.1%

    Guatemala

    12.1%

    République Dominicaine

    8.4%

    Mexique

    2.9%

    Équateur

    2.8%

    La Colombie

    1.9%

    Pérou

    1.5%

    Brésil

    0.2%

    Source: World Bank

    En 2017, environ 2 millions d’Haïtiens vivant à l’étranger contribuant en moyenne 1,98 milliard de dollars par an au cours des dix dernières années. Les montants sont significatifs par rapport au budget national du pays. Pour l’exercice 2017-2018, les dépenses totales du gouvernement s’élevaient à environ 2,2 milliards de dollars (sur la base du taux de change moyen de cet exercice), tandis que la diaspora avait envoyé 2,9 milliards de dollars à la fin de 2018.

    Evolution des envois de fonds en Haïti

    En milliards de dollars (2009-2018)


    3,01,50,0
    1,38
    2009
    1,47
    2010
    1,55
    2011
    1,61
    2012
    1,78
    2013
    1,98
    2014
    2,2
    2015
    2,36
    2016
    2,46
    2017
    2,99
    2018


    Source: World Bank

    En 2018, les cinq principaux pays destinataires des envois de fonds étaient l’Inde (78,6 milliards de dollars), Chine (67,4 milliards de dollars), Mexique (35,7 milliards de dollars), Philippines (33,8 milliards de dollars) et Égypte (28,9 milliards de dollars). En pourcentage du produit intérieur brut (PIB) pour 2018, les cinq principaux bénéficiaires étaient les économies les plus petites : Tonga, République kirghize, Tadjikistan, Haïti et le Népal.

    Cette situation n’a pas vraiment changé, car en 2017 les principaux pays ayant reçu des envois de fonds en 2017 ont été l’Inde (65.4 milliards de dollars), la Chine (62.9 milliards), les Philippines (32.8 milliards) et le Mexique (30.5 milliards). Mais en part du PIB, les principaux bénéficiaires en 2017 étaient le Tadjikistan (49 %), la République kirghize (32%), le Népal (29 %), la République de Moldova (25 %), les Tonga (24 %), Haïti (31%) et l’Arménie (21 %).

    Les envois de fonds de l’étranger sont des atouts économiques majeurs pour certains pays en développement. Les flux des comptes financiers contribuent largement au financement de l’investissement. Les transferts de fonds vers les pays en développement sont plus importants que l’aide publique au développement et plus stables que les flux de capitaux privés. Ainsi, une capacité réduite à recevoir des envois de fonds représenterait un risque important dans ces économies.

    La taille de l’économie et la taille relative de la diaspora sont des facteurs importants pour le montant des envois de fonds à destination d’un pays et pour son incidence sur l’ensemble de l’économie. Des changements importants dans l’un de ces facteurs peuvent avoir un impact considérable sur le pays d’accueil. Par exemple, les États-Unis ont été le principal émetteur en 2017, enregistrant des sorties de fonds d’environ 68 milliards de dollars. Compte tenu de la taille relativement importante de la population haïtienne de migrants vivant aux États-Unis, de la taille relativement petite de l’économie du pays et du rapport entre les envois de fonds et le PIB, tout changement significatif de la vigueur de l’économie américaine ou de la politique d’immigration aura de profondes répercussions dans l’économie haïtienne.

    Bien que l’économie américaine soit forte, le statut incertain de certains immigrants haïtiens constitue un risque considérable. De nombreux immigrés qui ont l’autorisation de vivre et de travailler aux États-Unis dans le cadre d’un programme appelé Statut de protection temporaire (Temporary Protected Status – TPS) sont confrontés à un avenir incertain alors que la Maison Blanche cherche à mettre fin à leur autorisation de rester dans le pays. Selon les estimations du Pew Research Center, il y avait environ 100 000 immigrants non autorisés en provenance d’Haïti aux États-Unis en 2016 et 46 000 immigrants haïtiens ont un statut de protection temporaire en 2018. Ils ont tous contribué aux envois de fonds en Haïti. L’approche peu accueillante de l’administration actuelle en matière d’immigration présente un risque majeur pour le flux de transferts vers Haïti.